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  • Revue de presse BD (362)

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    Affiche publicitaire par Ugo Bienvenu.

    + Le magazine de BD/rock "Métal Hurlant" pourrait bientôt renaître de ses cendres, à l'initiative de Vincent Bernière, déjà restaurateur de "Les Cahiers de la BD".

    "Métal Hurlant" fit travailler dans les années 80, entre autres, Chaland et Margerin ; le journal publia aussi beaucoup de séries de "science-fiction", genre qui balance entre la satire du temps présent (sous couvert d'anticipation) ("1984", "La Planète des Singes"...) et, à l'opposé, un culte du progrès technique, quasi-mystique dans certains cas (Jules Verne, etc.).

    Cette espèce de religion de la technique et des gadgets technologiques n'est pas très éloignée de l'idéologie nazie et plusieurs stars du rock ont rendu un hommage plus ou moins discret - business oblige - à Hitler.

    Francis Bacon Verulam est un précurseur de la "science-fiction", qui rédigea au début du XVIIe siècle "La Nouvelle Atlantide", récit dans lequel sont prédites toutes les inventions de l'ère industrielle postérieure (radio, avion, jusqu'au réfrigérateur).

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    Tintin confondu avec un militant sioniste.

    + Tintin est-il un vulgaire propagandiste ou un véritable reporter ? Un long article (en deux parties) de Fadi El Hage, paru dans le webzine "Case d'Histoire" s'efforce de trancher la question.

    Il n'est pas difficile de démontrer que les albums de Hergé tournent autour d'événements politiques et militaires sinistres, dont le XXe siècle fut tristement émaillé. Mais Hergé ne se contente-t-il pas d'exploiter des événements qui l'ont ému parce qu'il les a vécus de près, afin d'étoffer un héros un peu falot ?

    Fadi El Hage plaide que "Tintin" n'est pas aussi superficiel et que Hergé montre à ses lecteurs dans "L'Île Noire" les ressorts économiques de la guerre. Les enfants qui lisent "Tintin" pourraient comprendre que le prétexte pour déclarer la guerre (très souvent le prétexte de la paix au XXe siècle) ne correspond pas à son mobile réel.

    Ce que Fadi El Hage démontre plutôt, à notre avis, c'est que les doutes et les interrogations de Hergé, somme toute assez banals compte tenu de l'extrême violence de notre époque, déteignent sur son oeuvre, et que Hergé est incapable d'une oeuvre de pure fantaisie.

    Néanmoins Hergé contribue surtout au mythe du reporter occidental indépendant animé de bonnes intentions. Or l'indépendance de la presse au XXe siècle est toute relative. Les journaux désinforment autant qu'ils informent et les "fake news" ne sont que les métastases d'un mal plus ancien.

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    + L'enquête en BD sur la prolifération des algues vertes le long du littoral breton (plus de 45.000 ex. vendus) continue de faire parler d'elle plusieurs mois après sa parution (chez Delcourt) ; ainsi dans "Le Télégramme de Brest" (27 mai) :

    (...) La plainte en diffamation déposée par Jean Chéritel [fruits et légumes], chef d'entreprise des Côtes-d'Armor, contre la journaliste Inès Léraud, a amené la création d'un comité de soutien dans ce département. Dans la foulée, une lettre de 300 journalistes nationaux et régionaux au président de région Loïg Chesnais-Girard, rendue publique lundi, a politisé encore un peu plus l'affaire.

    Dans cette lettre, les journalistes signataires en appellent étonnamment à une autorité politique pour qu'elle "contribue à garantir une information et une parole publique libres sur les enjeux de l'agroalimentaire en Bretagne."

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    Couverture du futur "Spirou chez les Soviets" à paraître chez Dupuis.

    + Du Nord ("Le Télégramme") au Sud ("Midi Libre") la presse régionale prépublie pendant le confinement les aventures de "Spirou chez les Soviets". Sans doute avec l'aval de Moulinsart SA, aussi soucieuse de son image de marque que le Kremlin.

    Encore une preuve du manque d'imagination des scénaristes qui écrivent des histoires pour les ados aujourd'hui, tantôt prolongeant ad nauseam de vieilles séries des années 50, tantôt plagiant le cinéma américain (Van Hamme).

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    Aquarelle de Laura Remoué.

    + Le "Journal minimal" (sur internet) publie un article de Laura Remoué sur les travailleurs saisonniers agricoles qui reprochent au gouvernement de favoriser le "dumping social".

    On apprend aussi dans le "Journal minimal" que le déconfinement ne fait pas le bonheur des hérissons.

  • Revue de presse BD (320)

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    + Le dessinateur rémois Pascal Somon a été condamné le 7 mai à 32.000 euros d'amende par la justice belge pour ses toiles en hommage à Hergé (ci-dessus).

    La fondation Moulinsart supporte mal de ne pas capter entièrement l'héritage du maître et déploie des efforts considérables pour veiller sur la poule aux oeufs d'or (détectives privés, avocats, etc.).

    Dans l'oeuvre d'Hergé, la justice belge est incarnée par les Dupondt : Pascal Somon était donc prévenu que justice belge est parfaitement surréaliste.

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    + Piliers du magazine "Fluide Glacial" depuis des lustres, les Bidochon de Christian Binet (auteur satirique d'origine corrézienne né en 1947) sont de retour dans un 22e opus : "Les Bidochon relancent leur couple".

    Apparentés au beauf de Cabu, les Bidochon sont encore plus ironiques et cruels ; en effet on peut toujours se rassurer en se disant que le beauf est un type d'extrême-droite, quasi-alcoolique et qui porte des pantacourts en été. Avec les Bidochon, il n'y a pas d'échappatoire : c'est un portrait de la France vieillissante sans concession, toutes tendances confondues.

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    + Organisées par la mairie du 4e arrondissement de Lyon, les "Rencontres du dessin de presse" s'étaleront du 3 au 28 juin prochain (vernissage le 8 juin).

    Expositions (Willem, Lacombe, Besse, Cambon...) et colloques figurent au programme de ce festival. L'une de ces conférences se propose ainsi de comparer la liberté de la presse en France et aux Etats-Unis, dont le système des lois et la culture diffèrent assez nettement (pas de "laïcité" au sens français du terme aux USA). 

    En ce qui concerne la France, le récent mouvement des Gilets jaunes, cinquante ans après "Mai 68", vient de souligner le manque d'indépendance de la presse et des médias. Ce manque d'indépendance caricatural (et caricaturé) est cause d'un scepticisme grandissant d'une bonne partie de la population française vis-à-vis de la "démocratie".

  • Revue Dada-Hergé**

    La revue «Dada» s’efforce de mettre à la portée du jeune public l’art -contemporain notamment-, à traverswebzine,bd,zébra,fanzine,gratuit,bande-dessinée,kritik,critique,dada,revue,hergé,georges rémi,tintin,moulinsart,disney,miro,poliakoff,fontana ses représentants les plus fameux : Magritte, Klee, Warhol, Dali, etc.

    Le n°213 traite d’un cas particulier, Hergé en l’occurrence (Georges Rémi de son vrai nom), dont l’œuvre est d’abord destinée à divertir le jeune public en lui inculquant certaines valeurs. En effet les enfants connaissent bien les aventures de «Tintin et Milou», qui sont toujours largement diffusées grâce aux efforts de la société Moulinsart pour empêcher que Tintin ne se démode (en vendant par exemple les droits d’adaptation à un producteur de cinéma américain).

    Si elle n’a pas la même envergure commerciale que les studios Disney aux Etats-Unis, l’entreprise de Hergé et ses mentors, amis, employés, parents, confrères, est néanmoins en beaucoup de points comparable à celle du cousin d'Amérique. La rédaction de «Dada» fait pénétrer ses lecteurs dans les coulisses des studios Hergé, maison familiale où le père d’Hergé travailla comme archiviste et où cet artiste-entrepreneur fera la connaissance de sa deuxième femme, embauchée comme coloriste.

    « La bande-dessinée est le dessin-animé du pauvre » : cette comparaison est parfois jugée vexante, mais elle a le mérite de rendre compte d’une réalité économique et artistique. La «ligne claire», expression utilisée pour décrire le style de dessin mis au point par Hergé, est bel et bien une méthode cinématographique, qui s’avère particulièrement adaptée au public enfantin et explique le succès mondial de la série auprès de celui-ci.

    "Dada" cite Hergé : «Mon tout premier objectif, c’est de raconter une histoire, et de la raconter clairement.» La ligne claire est un principe de composition, un principe narratif.

    Les aspérités de la biographie d’Hergé (qui fut toujours un artiste « sous influence ») ont été gommées pour faire place à un aspect méconnu : le collectionneur d’art moderne, admirateur de Miro, Poliakoff, Fontana, mécène d’une galerie d’art bruxelloise. Ce violon d’Ingres permettait à Hergé d’échapper aux contraintes de la bande-dessinée et de rêver à une carrière d’artiste plus indépendant.

     Le nom d’Hergé vient s’ajouter à la longue liste des artistes modernes que le succès n’a pas suffi à contenter : mais cette histoire n’a pas été jugée digne de figurer dans une revue d’art pour enfants.

    « Hergé », revue Dada n°213, octobre 2016, 7,90 euros.

  • Revue de presse BD (126)

     Session de rattrapage de la revue de presse de la semaine pour ceux qui préfèrent les bons vieux liens traditionnels au webzine hebdo -mieux illustré- que nous publions chaque jeudi. Prochaine revue de presse le jeudi 4 déc.

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    LB (qui publie chaque semaine dans "Zébra" plusieurs dessins de presse) regrette que le dessinateur québécois Pascal Girard soit presque inconnu de ce côté de l'Atlantique. LB recommande en particulier sa BD "Conventum" (Delcourt) pour son autodérision (critique de "Conventum" prochainement dans Zébra). On peut admirer les croquis de Pascal Girard sur son blog.

    + Alix est-il collabo ? se demande-t-on sur Culturebox. On voit en effet dans le dernier album de cette série située dans l'Antiquité (mais fantaisiste sur le plan historique), le jeune héros d'origine gauloise collaborer avec l'armée romaine, qui a capturé des chefs celtes britanniques. Rappelons que "Alix" fut autrefois accusé de véhiculer l'idéologie fachiste par des intellectuels communistes ; on sait en effet l'admiration de Mussolini ou de Nietzsche pour la Rome antique. Réponse de l'un des scénaristes de "Britannia", Mathieu Bréda : "Alix n'est pas un collabo car sa culture, son histoire fait de lui un Romain à part entière. Il est né Gaulois et a été adopté très jeune par un riche Romain. Sa position est très claire, il est devenu 100% romain. Et puis l'idée de nation n'existait pas à l'époque. On parle de guerre des Gaules et non de la Gaule. Des Gaulois ont d'ailleurs combattu auprès des Romains dans cette guerre."

    La mairie de Toulouse (UMP) s'est ridiculisée. Après avoir retenu pour faire campagne contre le sexisme et la violence faite aux femmes les illustrations du Belge Thomas Mathieu, son "projet crocodile" figurant les dragueurs trop entreprenants comme des crocodiles afin de souligner l'aspect de prédation sexuelle, cette municipalité a fait volte-face et s'est auto-censurée, invoquant la peur de scandaliser ses administrés avec les propos très "cru" tenus dans cette BD.

    Nous avons déjà montré dans cette revue de presse combien le "projet crocodile" reflète une vision partiale et naïve de la société ; celle-ci repose en effet sur le principe de la prédation sexuelle ou de la séduction bien au-delà de quelques jeunes types mal élevés. La concurrence économique est une forme de prédation sexuelle inconsciente, dont l'UMP se préoccupe beaucoup moins de souligner la violence, contrairement à certains débordements grossiers de jeunes types frustrés.

    L'éthique contemporaine est schizophrène, oscillant entre l'apologie de la philosophie sadienne libertine et le puritanisme féministe opposé (caractéristique de la morale judéo-chrétienne). Une partie de la presse reproche à la mairie de Toulouse cette censure de dernière minute... d'une campagne morale de censure de certains gestes de séduction "virils".

    Le 30e Salon du livre jeunesse de Montreuil s'achève le 1er décembre. Sylvie Vassallo, sa directrice depuis douze ans a lancé cette année le slogan, "littérature jeunesse, 10e art" ; "(...) paradoxalement, si la littérature jeunesse est largement reconnue par son public, elle reste méconnue de la presse généraliste, ignorée par une grande part de la critique (...). A l'instar du roman policier ou de la BD, elle est considérée comme un sous-genre de la littérature. Et souvent consignée dans un rôle pédagogique, voire d'édification morale. La polémique de l'hiver dernier autour de l'album "Tous à poil" l'a encore montré (...)."

    Ce discours est aberrant. Un paradoxe qui passe inaperçu aux yeux de ceux qui réclament pour la BD ou la littérature jeunesse une reconnaissance sociale, c'est que le relativisme culturel contemporain implique cette reconnaissance pour n'importe quelle pratique désormais, qu'il s'agisse de la BD, de la corrida, des jeux vidéos, du macramé ou de la pâtisserie. Or quand toute pratique relève de l'art, plus aucune ne l'est vraiment. Un tel relativisme est le plus propice au mercantilisme artistique, pour ne pas dire que le mercantilisme entraîne le relativisme. On ne peut pas reprocher à A. Finkielkraut de vouloir établir une hiérarchie artistique. Le problème est que ce philosophe ne fonde sa hiérarchie sur aucun critère sérieux. Il n'exclut pas, comme les philosophes des Lumières, tout ce qui relève du divertissement. Beaucoup plus juste est le propos de Tomi Ungerer selon lequel "la littérature jeunesse, ça n'existe pas" ; il tient compte de ce que les meilleures fables, les plus imaginatives, ne sont pas spécialement écrites pour les enfants, bien qu'ils puissent parfois mieux les comprendre que leurs parents.

    Les oeuvres de plusieurs artistes renommés sont exposées au salon, dont celles de Quentin Blake.

    Le prix Raymond Leblanc, du nom du producteur belge qui fonda le "Journal de Tintin", s'élève à 20.000 euros. C'est la somme la plus élevée destinée à récompenser le vainqueur d'un concours de BD. Plutôt que d'un concours ou d'une récompense, il s'agit d'un contrat avec les éds. du Lombard, qui publient le lauréat. Cette "avance sur recette" permet à l'auteur-scénariste d'être rémunéré et de travailler environ un an à son premier album. Le projet de couverture, le scénario et quelques planches sont à expédier avant le 31 mai 2015. On peut voir sur le site de la Fondation Leblanc l'interview de la lauréate 2014, Hélène Vandenbussche.

    + A lire aussi dans le dernier hebdo Zébra le compte-rendu d'une expo dédiée aux dessins de guerre d'Abel Pann et le petit panégyrique du dessinateur et peintre Guy Counhaye par Romain Giergen.

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  • Revue de presse BD (89)

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    + De plus en plus fréquemment, les blogueurs-bd traduisent leurs blogs dans une langue étrangère afin d'élargir leur public. En anglais le plus souvent, mais pas toujours, puisque Boulet donne une version du sien en... coréen. L'occasion de signaler le retour de ZINOCIRCUS, qui propose désormais des strips en anglais.

    + Rien de plus sinistre qu'un enterrement, sauf peut-être un mariage: fort heureusement le Tampographe Sardon, voisin du Père Lachaise, nous narre d'un ton léger sur son blog les funérailles de Cavanna : "Je vois passer beaucoup de gens habillés en noir dans la rue du Repos. On doit enterrer quelqu'un d'important..."

    + Une expo organisée à Grenoble au couvent Sainte-Cécile sur le thème de l'art monstrueux invite à la comparaison entre certains peintres flamands fantastiques et la bande-dessinée franco-belge. Le seul hic, c'est que Jérôme Bosch n'est pas un peintre "fantastique" au sens où l'entend la scolastique moderne; il mérite plutôt d'être qualifié de "réaliste", tout comme H. de Balzac (louangé par K. Marx pour cette raison) ; autrement dit, Jérôme Bosch est à l'opposé d'un peintre onirique comme Salvador Dali, ou d'auteurs comme Moebius ou Hergé.

    Ce type d'expositions thématiques, de plus en plus fréquemment organisées afin d'attirer le chaland, donnent souvent lieu à des amalgames et des confusions. Le conservateur Jean Clair en avait inauguré la mode avec une exposition sur le thème de la "Mélancolie", véritable bric-à-brac mélangeant tout et son contraire, selon le fantasme du metteur en scène;

    + La plateforme internationale de partage de docs Issuu.com permet de se tenir au courant de la production étrangère de fanzines, diffusés de plus en plus souvent de cette façon, tel le n°8 de "Off-Life" (février-mars 2014), fanzine de BD britannique.

    + Sous le titre "La gérontocratie recadrée", Jérôme Briot signe un article dans le magazine gratuit "Zoo" (n°51) où il se félicite de l'éviction du Festival d'Angoulême des vieux briscards de la BD. Ce journaliste leur reproche notamment d'avoir dédaigné le manga, qui selon lui connaissent un succès populaire. C'est ignorer que l'engouement pour la culture de masse japonaise n'a rien de spontané, mais que le terrain a été préparé auparavant par la télé et les dessins-animés japonais, dont le principal mérite était le moindre coût de production. Quand la vogue du manga a commencé, le souci artistique des éditeurs spécialisé dans ce créneau était tellement grand qu'ils n'ont pas jugé utile de payer des traducteurs avant de mettre en rayon des mangas dont les noms des personnages variaient parfois entre la première et la dernière page.

    + Le dessin de la semaine est de Pascal Somon, illustrateur rémois condamné le 7 février à sept mois de prison avec sursis pour plagiat de Tintin (le procureur avait requis de la prison ferme). Il est vrai que le droit de la propriété intellectuelle est "surréaliste", exactement comme l'art d'Hergé, plus proche de la littérature de genre que de l'art.

    L'absurdité de cette décision de justice réclamée par les zozos qui dirigent Moulinsart-SA est qu'elle implique une meilleure protection des droits de parodistes qui souligneraient les préjugés antisémites ou colonialistes véhiculés par Hergé que les auteurs, comme Pascal Somon, souhaitant rendre hommage à Hergé.

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  • Revue de presse BD (73)

    Spéciale : "c'était (beaucoup) mieux avant"

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    + Petit clin-d'oeil à "Téléchat" de Roland Topor & Henri Xhonneux, que la chaîne "Arte" de l'amitié entre les peuples français et allemand permet de visionner en streaming depuis des mois. C'était à ma connaissance la seule émission de télé, diffusée à la télé, qui dénonçait la connerie du journal télé ; et, du coup, elle n'a pas pris une ride.

    + A l'heure où s'ouvre la Foire internationale d'art contemporain 2013, certains s'alarment de ce que la France ne représente plus que 2,79 % du marché de l'art mondial, loin derrière les Etats-Unis, la Chine et le Royaume-Unis, gros consommateurs d'art. Alors, à quand une "semaine du goût artistique" pour redonner aux Français l'envie de l'art ?  

    + "Astérix chez les Pictes" paraissait ce jour même en librairie. Un brin démago, le quotidien "Le Monde" doit être rendu à son 10e article sur le sujet. Pour que la BD devienne adulte, c'était tout con, il suffisait d'attendre que les lecteurs de "Le Monde" retombent en enfance.

    + Prévoyante, la société Moulinsart qui gère le patrimoine artistique de Tintin a prévu la publication d'un album chez Casterman en 2052 pour compenser l'entrée dans le domaine public de "Tintin & Milou". La maison Gallimard devrait lui emboîter le pas et publier la suite des aventures de Bardamu en 2030.

    + La nouvelle a fait l'effet d'une bombe dans le landerneau de l'humour et de la satire français : Cabu vient de cosigner un bouquin avec l'humoriste beauf de droite Laurent Gerra. Compte tenu du mutisme légendaire de Cabu, on ne sait pas encore si c'est par solidarité avec Philippe Val ou Jean Roucas.

    + Séverine Lepape, commissaire d'une exposition à la BNF sur les origines de l'estampe en Europe du Nord (1400-1470) (jusqu'au 13 janvier 2014) nous la présente sur son blog. Le caractère à la fois hybride, populaire et dévot de l'art de l'estampe, en fait un des ancêtres incontestables de la BD.

    + Mon confrère "Lerapideduweb" lance une nouvelle rubrique sur son blog d'info-BD - son "Journal dissipé". Mieux vaut que la BD reste un art de cancres décomplexés.

    + Le webzine-BD payant "Mauvais Esprit" n'est plus... payant. "100 % de réduction !" ; "Il n'est même plus nécessaire de se créer un compte pour lire la revue !" Plaisir d'offrir, joie de recevoir: la démocratie, en définitive, n'était pas une chose si difficile...

    + Le dessin de la semaine est de Julie Michelin, auteur de BD "expérimentale" récemment choisie pour être exposée à la bibliothèque M. Duras au dernier festival du fanzine organisé par l'asso. "Papier Gâché". Ce type d'événement est assez rare pour que des contributeurs du monde entier expédient leur production.

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  • Revue de presse BD (46)

     

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    + D'habitude, je trouve les affiches de festivals assez moches. Pas celle du tampographe Sardon, pour le prochain festival de Bastia.

    + Janet Hamlin a pu assister au procès politique des prisonniers de Guantanamo et faire quelques croquis (un peu conventionnels). Je me demande ce qu'un artiste comme Cabu aurait sorti dans cette situation ? Le dessinateur de presse Marc Large, qui témoigne parfois de son travail sur son blog, croque parfois pour le compte de la télé française. Il témoigne de la difficulté de dessiner dans les cas d'affaires pénales particulièrement atroces.

    + La société Moulinsart et la veuve Hergé ayant été déboutés à l'issu de leur procédure, ils n'ont pu empêcher deux pastiches de Gordon Zola de paraître : "L'Ascète boude le Cristal", et "Le Temps pleut du Soleil". Pourquoi faire un procès, quand de si mauvais titres plaident contre ?

    + Les éditions Delcourt lancent un nouveau magazine féminin illustré: "Bisou". "Parce qu'on ne voulait pas choisir entre être belle et amusante, légère et intelligente, vraie et branchée, Bisou est né.", affirme sa rédactrice Anaïs Vanel. "Belle et amusante, légère et intelligente, vraie et branchée", c'est à peu près la liste des compliments qu'un mec devra faire à une qu'il veut baiser (ou marier, puisque c'est de nouveau la mode). C'est bien vrai qu'il n'y a pas de différence entre les sexes. Je vais pouvoir lire "Bisou".

    + Les producteurs de BD ont trouvé une astuce pour se débarrasser de leurs stocks d'invendus: ils les donnent, au cours d'une opération de promo. : les 48H BD.

    + La perspective de faire des profits grâce au web et la diffusion des oeuvres numérisées provoque des remous entre les différents acteurs de la profession. Grosso modo, les auteurs redoutent de se faire entuber par des groupes de presse dont les abus les ont rendus méfiants.

    De fait, au Japon et aux Etats-Unis, les comics ou les mangas sont produits dans des conditions proches de l'industrie automobile, pour ne pas dire qu'elles sont bien pires, vu qu'il n'y a pas dans la BD des syndicats très puissants comme dans l'automobile.

    Le mépris pour la bande-dessinée vient d'abord de là : du fait que les mangakas ou les auteurs de comics sont de simples exécutants, presque des auteurs d'images pieuses, étant donné le lien entre le culte des super-héros et le nationalisme, à un degré qui, vu d'Europe, paraît surréaliste. Au contraire, le respect vient de Belgique et de pratiques plus proches de l'artisanat. Et de nulle part ailleurs. Le respect ne vient pas du fric, comme certains lèche-cul prétendent parfois; ni de travaux universitaires pompeux, que personne ne lit.

    C'est donc une double question de salaire et de statut qui irrite les auteurs de BD. Au cours des dernières années, "l'industrie de la BD", comme disent certains, malgré l'augmentation des profits, s'est désintéressée du sort des auteurs, en dehors de quelques stars. Les petites maisons d'édition indépendantes se sont multipliées, qui ne paient pas mieux les auteurs, mais du moins les traitent avec plus de respect, et leur laissent le champ plus libre.

    Un accord a donc été signé entre les syndicats d'éditeurs et d'auteurs, en présence de la ministre de la Culture Filippetti (et d'un médiateur, issu de l'université, P. Sirinelli) le 21 mars. Autant dire que cet accord est du pur bluff. Primo : le rendement économique des oeuvres numériques n'est pas un fait acquis. Il l'est plus ou moins aux Etats-Unis, malgré la médiocrité de la production, mais le marché américain est dix fois plus important ; on sait la promptitude de Perrette à s'enthousiasmer, dès lors qu'il s'agit de faire du beurre, mais son intelligence économique catastrophique.

    Si rendement il y a, on se demande qui pourrait empêcher les pactes léonins de perdurer -le "pacte léonin", c'est comme ça qu'on dit quand on pense que les fables d'Esope sont une science économique plus fiable que celle des experts-comptables policés. L'idée est assez répandue en France que "l'Etat protège les plus faibles". Le Dieu providentiel est devenu l'Etat providence: il suffit d'ouvrir un bouquin d'histoire un peu sérieux pour voir que cette idée ne repose sur rien. La providence la plus concrète, c'est le pognon ; sans lui, Superman et Spiderman sont impuissants. Wonderwoman Aurélie (Filippetti) a vu ses super-pouvoirs minorés lors du dernier budget, alors elle en fait des caisses pour compenser. Elle joue son rôle. Bien plus étonnante l'attitude des auteurs et de leurs syndicats, dont la passivité ne date pas d'aujourd'hui. Bien des auteurs de best-sellers en sont à se réjouir d'une célébrité ou d'une reconnaissance, actuellement, à laquelle ils n'ont pratiquement pas contribué ; une reconnaissance dans laquelle le snobisme joue un rôle mineur.

    Plus intéressante que la question des profits escomptés par les éditeurs et certains auteurs, celle de l'indépendance que l'internet pourrait procurer aux auteurs, en faisant éclater le monopole des gros producteurs. Leur principale ressource était de disposer de moyens d'impression et d'une trésorerie + les scénarios indigents de Van Hamme, pompés sur le cinéma yankee. Or internet fournit le moyen technique. On se souvient que, dans leur propre intérêt financier, certains auteurs ont, naguère, tenté de s'émanciper (C. Brétécher est un ex. parmi d'autres), dans des conditions assez difficiles, vu les coûts élevés de distribution. Qu'adviendrait-il aujourd'hui d'une telle initiative ?

    L'accord supervisé par le ministère a donc surtout pour effet de rassurer les éditeurs. Les réactions d'auteurs professionnels sur les forums sont de plus en plus hostiles et traduisent le dégoût de pratiques commerciales et éditoriales peu reluisantes.

    + Bridé par son éditeur, Didier Borg, pour éviter de choquer les mères de familles susceptibles d'offrir "Last Man" à leurs gosses, en se disant que ça vaut toujours mieux que "Call of Duty" ou "GTA", Bastien Vivès enlève l'élastique et le cellophane sur son blog, où il n'hésite pas à faire étalage de fantasmes sexuels auxquels Proust n'avait pas pensé.

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