+ "Faut pas prendre les cons pour des gens (2)" : Le premier volume de cette série de gags a cartonné ; l'éditeur (Fluide Glacial) s'est donc empressé d'en publier un second.
Malgré un mauvais titre, qui sonne comme la réplique d'un vieux sketch des années 80, les auteurs E. Reuzé et N. Rouhaud tendent à notre époque un miroir peu complaisant. Ils n'ont eu pour trouver l'inspiration qu'à parcourir la rubrique des faits divers ; la plupart des gags font écho à l'actualité, enrichie en situations ubuesques par le confinement et la politique sécuritaires... sans oublier la mode des idées écologistes adoptées sans hésiter par des peuples qui ont fait du gâchis dans tous les domaines le principal motif de l'existence.
Le titre "Faut pas prendre les cons..." n'est pas bon car les faits divers et les gags illustrent une forme d'institutionnalisation de la connerie ; "les gens" sont largement entraînés à être cons depuis le plus jeune âge par les différentes institutions auxquelles leurs parents les abandonnent pour courir après l'argent : la télévision, l'Education nationale, l'Université, j'en passe et des meilleures. La disparition du "bon sens" n'est pas le fait "des gens" en général, mais plutôt d'une petite élite perchée. En effet le "pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué" est en filigrane de toutes les situations absurdes exploitées ici.
+ "Comédie française" évoque une satire de moeurs enlevée ou une tragédie. Mais rien de tout ça dans l'album de Mathieu Sapin, pesant malgré son style de dessin naïf. Prendre Emmanuel Macron pour sujet, après François Hollande, c'est prendre le risque de se répéter.
L'actuel hôte de l'Elysée semble persuadé que la BD est un art de courtisan (il invita le bédéaste Jul à l'accompagner en Chine). E. Macron est un génie du marketing politique ; on le sait déjà depuis son élection et son emploi du temps n'est pas bien palpitant.
Plutôt que sur les manifestations de Gilets jaunes, vite évacuées, l'auteur préfère s'attarder sur la passion qu'il partage avec Brigitte Macron pour l'oeuvre de Jean Racine.
Dessin signé Tignous.
+ Où l'on apprend que Gertrude Stein fournissait en funnies (BD) le jeune couple formé par Pablo Picasso et Fernande Olivier. Quelques justifications supplémentaires à l'expo "Picasso et la BD" (musée Picasso) fournies par son commissaire Vincent Bernière ; une expo un peu "tirée par les cheveux".
+ Rétrospective "Le Rire de Cabu" à l'Hôtel de Ville de Paris (salle St-Jean) (9 oct.-19 déc.).
Cabu tempérait : - Le rire... ou le sourire. Sachant que le rire peut être gras, ou même sournois.
Une expo Cabu sous haute surveillance policière où il faut montrer patte blanche : décidément le destin est ironique...