Affiche publicitaire par Ugo Bienvenu.
+ Le magazine de BD/rock "Métal Hurlant" pourrait bientôt renaître de ses cendres, à l'initiative de Vincent Bernière, déjà restaurateur de "Les Cahiers de la BD".
"Métal Hurlant" fit travailler dans les années 80, entre autres, Chaland et Margerin ; le journal publia aussi beaucoup de séries de "science-fiction", genre qui balance entre la satire du temps présent (sous couvert d'anticipation) ("1984", "La Planète des Singes"...) et, à l'opposé, un culte du progrès technique, quasi-mystique dans certains cas (Jules Verne, etc.).
Cette espèce de religion de la technique et des gadgets technologiques n'est pas très éloignée de l'idéologie nazie et plusieurs stars du rock ont rendu un hommage plus ou moins discret - business oblige - à Hitler.
Francis Bacon Verulam est un précurseur de la "science-fiction", qui rédigea au début du XVIIe siècle "La Nouvelle Atlantide", récit dans lequel sont prédites toutes les inventions de l'ère industrielle postérieure (radio, avion, jusqu'au réfrigérateur).
Tintin confondu avec un militant sioniste.
+ Tintin est-il un vulgaire propagandiste ou un véritable reporter ? Un long article (en deux parties) de Fadi El Hage, paru dans le webzine "Case d'Histoire" s'efforce de trancher la question.
Il n'est pas difficile de démontrer que les albums de Hergé tournent autour d'événements politiques et militaires sinistres, dont le XXe siècle fut tristement émaillé. Mais Hergé ne se contente-t-il pas d'exploiter des événements qui l'ont ému parce qu'il les a vécus de près, afin d'étoffer un héros un peu falot ?
Fadi El Hage plaide que "Tintin" n'est pas aussi superficiel et que Hergé montre à ses lecteurs dans "L'Île Noire" les ressorts économiques de la guerre. Les enfants qui lisent "Tintin" pourraient comprendre que le prétexte pour déclarer la guerre (très souvent le prétexte de la paix au XXe siècle) ne correspond pas à son mobile réel.
Ce que Fadi El Hage démontre plutôt, à notre avis, c'est que les doutes et les interrogations de Hergé, somme toute assez banals compte tenu de l'extrême violence de notre époque, déteignent sur son oeuvre, et que Hergé est incapable d'une oeuvre de pure fantaisie.
Néanmoins Hergé contribue surtout au mythe du reporter occidental indépendant animé de bonnes intentions. Or l'indépendance de la presse au XXe siècle est toute relative. Les journaux désinforment autant qu'ils informent et les "fake news" ne sont que les métastases d'un mal plus ancien.
+ L'enquête en BD sur la prolifération des algues vertes le long du littoral breton (plus de 45.000 ex. vendus) continue de faire parler d'elle plusieurs mois après sa parution (chez Delcourt) ; ainsi dans "Le Télégramme de Brest" (27 mai) :
(...) La plainte en diffamation déposée par Jean Chéritel [fruits et légumes], chef d'entreprise des Côtes-d'Armor, contre la journaliste Inès Léraud, a amené la création d'un comité de soutien dans ce département. Dans la foulée, une lettre de 300 journalistes nationaux et régionaux au président de région Loïg Chesnais-Girard, rendue publique lundi, a politisé encore un peu plus l'affaire.
Dans cette lettre, les journalistes signataires en appellent étonnamment à une autorité politique pour qu'elle "contribue à garantir une information et une parole publique libres sur les enjeux de l'agroalimentaire en Bretagne."
Couverture du futur "Spirou chez les Soviets" à paraître chez Dupuis.
+ Du Nord ("Le Télégramme") au Sud ("Midi Libre") la presse régionale prépublie pendant le confinement les aventures de "Spirou chez les Soviets". Sans doute avec l'aval de Moulinsart SA, aussi soucieuse de son image de marque que le Kremlin.
Encore une preuve du manque d'imagination des scénaristes qui écrivent des histoires pour les ados aujourd'hui, tantôt prolongeant ad nauseam de vieilles séries des années 50, tantôt plagiant le cinéma américain (Van Hamme).
Aquarelle de Laura Remoué.
+ Le "Journal minimal" (sur internet) publie un article de Laura Remoué sur les travailleurs saisonniers agricoles qui reprochent au gouvernement de favoriser le "dumping social".
On apprend aussi dans le "Journal minimal" que le déconfinement ne fait pas le bonheur des hérissons.