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georges rémi

  • Revue de presse BD (263)

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    + Les ayant-droits de Hergé sont peu soucieux de mettre en avant le catholicisme du père de Tintin, car celui-ci constitue un obstacle à la reconnaissance de Hergé comme artiste. Avec son essai "Hergé, le diable et le bon dieu" (Desclée de Brouwer), Bob Garcia n'hésite pas à mettre les pieds dans le plat.

    On sait que Georges Rémi a reçu une éducation catholique et qu'il a eu pour mentor un ecclésiastique, l'abbé Wallez, résolu à exploiter la bande-dessinée comme moyen de propagande. Pour autant, "Tintin" a-t-il un lien avec le catholicisme ? La propagande par l'image est sans doute une caractéristique catholique, mais les aventures de Tintin & Milou sont loin d'être une illustration ou une défense de la foi catholique comme la peinture de Tintoret ou du Caravage.

    Tintin illustre plutôt le patriotisme belge, à la fois anticommuniste, antiaméricain et colonialiste (occultant le pillage du Congo par les entrepreneurs belges); la religion catholique n'est qu'un aspect secondaire de ce patriotisme. Les convictions religieuses de Hergé semblent avoir évolué au fil du temps ; plus persistants furent ses principes écologistes, appris chez les boy-scouts, qui le marquèrent plus que telle ou telle idéologie.

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    Tête de chouette par François Martinet

    + La bibliothèque virtuelle de la biodiversité (Biodiversity Heritage Library) a mis en ligne (Flickr) plus d'un million de dessins, croquis et photographies représentant la faune ou la flore. Les illustrateurs et auteurs de bande-dessinée qui travaillent souvent à partir d'une documentation pourront puiser dans ce stock d'images exceptionnel (cf. ci-dessus).

    "On vit dans un monde où le réel est en concurrence avec l’opinion à tous les niveaux." déclare Philippe Val dans "Le Coq des Bruyères", où il est interviewé par Agathe André (ex-journaliste à "Charlie-Hebdo").

    Sur ce point l'ancien rédacteur en chef de "Charlie-Hebdo" fait preuve de lucidité, bien qu'il faut ajouter que le gouvernement par l'opinion, la rumeur et les "fake-news", est largement orchestré par les médias et les élites politiques...

    De plus, en entrant avec "Charlie-Hebdo" dans le jeu politique, P. Val s'est exposé à des polémiques violentes et des insultes qui sont monnaie courante sur ce terrain.

    Pour le reste, Philippe Val est plus proche de l'incantation et du cours d'éducation civique que de la satire. La liberté d'expression est enseignée dans l'école républicaine (y compris dans l'enseignement privé, soumis à un programme commun) quasiment comme... un dogme ; quelques affaires judiciaires récentes illustrent cette situation ubuesque. Or l'étatisme à la française, peut-être sans équivalent dans le monde, non seulement est un moyen de censure (il rend le contrôle de la presse et des médias audio-visuels plus facile, par exemple), mais il est aussi sans doute le produit d'une certaine censure.

    On peut se demander si cet étatisme n'est pas la cause de l'engouement non moins extraordinaire des Français pour l'internet, c'est-à-dire un média alternatif, souvent perçu et décrit comme une menace par les représentants de l'ordre public républicain.

    NB : le "Coq des Bruyères" est une publication satirique en ligne fondée en 2006 par Patrick Font, ex-partenaire de scène de Philippe Val.

    + La bande-dessinée didactique a le vent en poupe, mais elle s'avère souvent un moyen de propagande. Nous reviendrons sur le cas de Marion Montaigne, qui assimile la technique à la science dans ses BD et ses dessins-animés humoristiques de vulgarisation. Le label de la science est ainsi accordé à des découvertes ou inventions qui ne souvent que le fruit de tâtonnements hasardeux.

    Dans cette BD en ligne, il s'agit d'élucider de façon pseudo-scientifique le "terrorisme individuel" ; traduisez : le terrorisme qui ne trouve pas sa motivation dans une fatwa, dont les exemples ne manquent pas dans l'actualité récente.

    En résumé : l'individualisme est suspect a priori, et seul un certificat médical lui fournira une excuse valable. On est plus près ici du scénario d'une série américaine jouant sur la peur que du propos didactique.

    Le caractère distinctif du terrorisme en réalité n'est pas sa violence, qui focalise l'attention, c'est sa violence assumée. Il existe une violence sociale, voire institutionnelle, quantitativement beaucoup plus meurtrière, mais en revanche presque taboue, ou considérée comme un "dommage collatéral", qui ne soulève pas ou peu d'indignation.

    Le fait d'assumer la violence de la part des terroristes, comme de la minimiser de la part des institutions, ce sont là deux surtout deux stratégies différentes.

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  • Revue Dada-Hergé**

    La revue «Dada» s’efforce de mettre à la portée du jeune public l’art -contemporain notamment-, à traverswebzine,bd,zébra,fanzine,gratuit,bande-dessinée,kritik,critique,dada,revue,hergé,georges rémi,tintin,moulinsart,disney,miro,poliakoff,fontana ses représentants les plus fameux : Magritte, Klee, Warhol, Dali, etc.

    Le n°213 traite d’un cas particulier, Hergé en l’occurrence (Georges Rémi de son vrai nom), dont l’œuvre est d’abord destinée à divertir le jeune public en lui inculquant certaines valeurs. En effet les enfants connaissent bien les aventures de «Tintin et Milou», qui sont toujours largement diffusées grâce aux efforts de la société Moulinsart pour empêcher que Tintin ne se démode (en vendant par exemple les droits d’adaptation à un producteur de cinéma américain).

    Si elle n’a pas la même envergure commerciale que les studios Disney aux Etats-Unis, l’entreprise de Hergé et ses mentors, amis, employés, parents, confrères, est néanmoins en beaucoup de points comparable à celle du cousin d'Amérique. La rédaction de «Dada» fait pénétrer ses lecteurs dans les coulisses des studios Hergé, maison familiale où le père d’Hergé travailla comme archiviste et où cet artiste-entrepreneur fera la connaissance de sa deuxième femme, embauchée comme coloriste.

    « La bande-dessinée est le dessin-animé du pauvre » : cette comparaison est parfois jugée vexante, mais elle a le mérite de rendre compte d’une réalité économique et artistique. La «ligne claire», expression utilisée pour décrire le style de dessin mis au point par Hergé, est bel et bien une méthode cinématographique, qui s’avère particulièrement adaptée au public enfantin et explique le succès mondial de la série auprès de celui-ci.

    "Dada" cite Hergé : «Mon tout premier objectif, c’est de raconter une histoire, et de la raconter clairement.» La ligne claire est un principe de composition, un principe narratif.

    Les aspérités de la biographie d’Hergé (qui fut toujours un artiste « sous influence ») ont été gommées pour faire place à un aspect méconnu : le collectionneur d’art moderne, admirateur de Miro, Poliakoff, Fontana, mécène d’une galerie d’art bruxelloise. Ce violon d’Ingres permettait à Hergé d’échapper aux contraintes de la bande-dessinée et de rêver à une carrière d’artiste plus indépendant.

     Le nom d’Hergé vient s’ajouter à la longue liste des artistes modernes que le succès n’a pas suffi à contenter : mais cette histoire n’a pas été jugée digne de figurer dans une revue d’art pour enfants.

    « Hergé », revue Dada n°213, octobre 2016, 7,90 euros.

  • Revue de presse (8)

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    - Sous la forme d’une exposition-vente consacrée à l’un des meilleurs albums de Chaland, «Le Jeune Albert», la galerie bruxelloise Champaka rend hommage à cet auteur (1957-1990).

    Sans doute parce qu’il n’était pas lui-même belge, Yves Chaland était mieux placé pour souligner le grain de folie wallon, qui a marqué les débuts de la bande-dessinée européenne, au point que la nouvelle vague d’auteurs (Blutch, Olivier Josso) s’en réclame encore.

    - La dernière BD de Nicolas Mahler, interprétant un roman de Thomas Bernhard, mélange BD, peinture, littérature et... critique d’art. Cette BD a au moins le mérite de rappeler que l’art est en principe tout sauf "consensuel", au contraire de la culture qui tend à être aussi horizontale qu’un champ de blé après la moisson. Interview de N. Mahler par Arte.

    - Hergé était-il « gay » ? C’est ce que sous-entend un album à paraître, qui traite notamment de la relation sexuelle supposée entre Georges Rémi, alias Hergé, et le Chinois Tchang, qui servit de modèle au héros de « Tintin au Tibet », porté disparu dans l’Himalaya. On peut s’amuser, ou bien au contraire s’agacer, de la mode qui consiste à tout «sexualiser», le plus souvent pour des motifs publicitaires ou commerciaux ; si certains moralistes (Montaigne) conçoivent l’amitié comme étant plus pure que les relations sentimentales ou familiales, c’est précisément pour la raison que l’amitié est, par-delà le désir et la consommation, censée être désintéressée.

    Il est cependant avéré que Hergé, bien que sexuellement stérile (ou pour cette raison ?), était fasciné par la culture orientale où les liens familiaux – et donc sexuels – jouent un rôle essentiel.

    - «La Première fois» : c’est le thème du concours organisé par le prochain festival BD de Lausanne (septembre), richement doté (3400 euros), dont l’invité d’honneur sera Christophe Blain. Copie à rendre avant le 25 juillet. Ma proposition de scénario : «La première fois que j’ai braqué une banque suisse, j’ai raflé au passage quelques originaux de Hergé en noir et blanc pour mon petit frère qui adore le coloriage.»

    - S’il y avait un «Prix de l’affiche de Festival de BD la plus laide», je le décernerai sans hésiter au prochain festival de BD de Lyon qui se tient ce week-end.

    + le fil des dernières revues. Voilà, c'est tout pour cette fois.

    Z.