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wonderwoman

  • Revue de presse BD (50)

    Spéciale 50e édition !

     

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    + "Tintin" a parfois été qualifié de "crypto-gay"; en particulier par les intellectuels communistes, afin de le dénigrer; ils voyaient en effet dans Tintin un symbole de la culture impérialiste et fachiste. Si Tintin est "crypto-gay", que dire de Superman et Batman, dans leurs costumes moulants de super-héros, rehaussant leurs anatomies ? (sans oublier Wonderwoman, bien sûr).

    Platon réconcilie tout le monde, en faisant des homosexuels les citoyens les plus dévoués à la République; car, pour Platon, le mariage est incompatible avec la vie publique. Autrement dit, seul un/une gay peut sauver le monde.

    + Contrairement au mariage gay, dans le domaine de la publication de "webcomics" la France n'a pas encore comblé son retard sur les pays anglophones. Faith Erin Hicks procède ainsi depuis plusieurs années à la prépublication-vente de ses romans graphiques, tel le récent : "Nothing can possibly go wrong".

    Si je dis que W.Schinski avec son polar "G-1759" est un pionnier en Europe, je suis sûr que je vais recevoir des dizaines d'e-mail pour me contredire, et citer des exemples plus anciens ; alors je vais me contenter de dire que W.Schinski est très "pro", puisqu'il propose la lecture dans plusieurs langues, dont le français dans nos colonnes. 

    + Le webzine satirique "Mauvais Esprit" fête ses six mois, "autrement dit une éternité sur internet" (sic), et offre pour l'occasion la consultation de son 27e numéro. 

    + Beaucoup d'hommes politiques ont eu droit à leur hagiographie en bande-dessinée, matériel suspect d'être particulièrement démonstratif. Depuis quelques années, ce sont également des pamphlets qui sont publiés : contre Nicolas Sarkozy, qui a eu le droit à plusieurs, mais aussi contre François Hollande, Marine Le Pen et, dernièrement, Rachida Dati, qui a tenté comme Marine Le Pen de faire interdire le sien.

    Ce genre de pamphlet est aussi vain que l'hagiographie. Il nuit au dessin de presse, qu'il transforme en acte politique et abaisse au niveau du militantisme et de la propagande. Dès lors, le dessin de presse n'est plus un art populaire, mais il devient une arme de campagne. Si on faisait une recension des dessins de Cabu contre son camp, on s'apercevrait que ce sont les meilleurs.

    + La micro-édition est un phénomène à la fois lié au développement de la micro-informatique, et antagoniste, puisqu'elle se veut souvent une démarche plus simple et plus authentique. Lyon est une des rares villes françaises à avoir son salon de la micro-édition ; il se tient ce week-end.

    + Un petit jeu-concours cette semaine, pour fêter la 50e revue de presse du blog "Out of Zébra". Il s'agit d'une grille de mots-croisés + indice. Le premier à m'envoyer toutes les bonnes réponses (leloublan@gmx.fr) recevra en cadeau une caricature de Zombi (de qui il veut, dans la posture qu'il veut) + les n°4 & 5 du fanzine Zébra.

     

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  • Revue de presse BD (46)

     

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    + D'habitude, je trouve les affiches de festivals assez moches. Pas celle du tampographe Sardon, pour le prochain festival de Bastia.

    + Janet Hamlin a pu assister au procès politique des prisonniers de Guantanamo et faire quelques croquis (un peu conventionnels). Je me demande ce qu'un artiste comme Cabu aurait sorti dans cette situation ? Le dessinateur de presse Marc Large, qui témoigne parfois de son travail sur son blog, croque parfois pour le compte de la télé française. Il témoigne de la difficulté de dessiner dans les cas d'affaires pénales particulièrement atroces.

    + La société Moulinsart et la veuve Hergé ayant été déboutés à l'issu de leur procédure, ils n'ont pu empêcher deux pastiches de Gordon Zola de paraître : "L'Ascète boude le Cristal", et "Le Temps pleut du Soleil". Pourquoi faire un procès, quand de si mauvais titres plaident contre ?

    + Les éditions Delcourt lancent un nouveau magazine féminin illustré: "Bisou". "Parce qu'on ne voulait pas choisir entre être belle et amusante, légère et intelligente, vraie et branchée, Bisou est né.", affirme sa rédactrice Anaïs Vanel. "Belle et amusante, légère et intelligente, vraie et branchée", c'est à peu près la liste des compliments qu'un mec devra faire à une qu'il veut baiser (ou marier, puisque c'est de nouveau la mode). C'est bien vrai qu'il n'y a pas de différence entre les sexes. Je vais pouvoir lire "Bisou".

    + Les producteurs de BD ont trouvé une astuce pour se débarrasser de leurs stocks d'invendus: ils les donnent, au cours d'une opération de promo. : les 48H BD.

    + La perspective de faire des profits grâce au web et la diffusion des oeuvres numérisées provoque des remous entre les différents acteurs de la profession. Grosso modo, les auteurs redoutent de se faire entuber par des groupes de presse dont les abus les ont rendus méfiants.

    De fait, au Japon et aux Etats-Unis, les comics ou les mangas sont produits dans des conditions proches de l'industrie automobile, pour ne pas dire qu'elles sont bien pires, vu qu'il n'y a pas dans la BD des syndicats très puissants comme dans l'automobile.

    Le mépris pour la bande-dessinée vient d'abord de là : du fait que les mangakas ou les auteurs de comics sont de simples exécutants, presque des auteurs d'images pieuses, étant donné le lien entre le culte des super-héros et le nationalisme, à un degré qui, vu d'Europe, paraît surréaliste. Au contraire, le respect vient de Belgique et de pratiques plus proches de l'artisanat. Et de nulle part ailleurs. Le respect ne vient pas du fric, comme certains lèche-cul prétendent parfois; ni de travaux universitaires pompeux, que personne ne lit.

    C'est donc une double question de salaire et de statut qui irrite les auteurs de BD. Au cours des dernières années, "l'industrie de la BD", comme disent certains, malgré l'augmentation des profits, s'est désintéressée du sort des auteurs, en dehors de quelques stars. Les petites maisons d'édition indépendantes se sont multipliées, qui ne paient pas mieux les auteurs, mais du moins les traitent avec plus de respect, et leur laissent le champ plus libre.

    Un accord a donc été signé entre les syndicats d'éditeurs et d'auteurs, en présence de la ministre de la Culture Filippetti (et d'un médiateur, issu de l'université, P. Sirinelli) le 21 mars. Autant dire que cet accord est du pur bluff. Primo : le rendement économique des oeuvres numériques n'est pas un fait acquis. Il l'est plus ou moins aux Etats-Unis, malgré la médiocrité de la production, mais le marché américain est dix fois plus important ; on sait la promptitude de Perrette à s'enthousiasmer, dès lors qu'il s'agit de faire du beurre, mais son intelligence économique catastrophique.

    Si rendement il y a, on se demande qui pourrait empêcher les pactes léonins de perdurer -le "pacte léonin", c'est comme ça qu'on dit quand on pense que les fables d'Esope sont une science économique plus fiable que celle des experts-comptables policés. L'idée est assez répandue en France que "l'Etat protège les plus faibles". Le Dieu providentiel est devenu l'Etat providence: il suffit d'ouvrir un bouquin d'histoire un peu sérieux pour voir que cette idée ne repose sur rien. La providence la plus concrète, c'est le pognon ; sans lui, Superman et Spiderman sont impuissants. Wonderwoman Aurélie (Filippetti) a vu ses super-pouvoirs minorés lors du dernier budget, alors elle en fait des caisses pour compenser. Elle joue son rôle. Bien plus étonnante l'attitude des auteurs et de leurs syndicats, dont la passivité ne date pas d'aujourd'hui. Bien des auteurs de best-sellers en sont à se réjouir d'une célébrité ou d'une reconnaissance, actuellement, à laquelle ils n'ont pratiquement pas contribué ; une reconnaissance dans laquelle le snobisme joue un rôle mineur.

    Plus intéressante que la question des profits escomptés par les éditeurs et certains auteurs, celle de l'indépendance que l'internet pourrait procurer aux auteurs, en faisant éclater le monopole des gros producteurs. Leur principale ressource était de disposer de moyens d'impression et d'une trésorerie + les scénarios indigents de Van Hamme, pompés sur le cinéma yankee. Or internet fournit le moyen technique. On se souvient que, dans leur propre intérêt financier, certains auteurs ont, naguère, tenté de s'émanciper (C. Brétécher est un ex. parmi d'autres), dans des conditions assez difficiles, vu les coûts élevés de distribution. Qu'adviendrait-il aujourd'hui d'une telle initiative ?

    L'accord supervisé par le ministère a donc surtout pour effet de rassurer les éditeurs. Les réactions d'auteurs professionnels sur les forums sont de plus en plus hostiles et traduisent le dégoût de pratiques commerciales et éditoriales peu reluisantes.

    + Bridé par son éditeur, Didier Borg, pour éviter de choquer les mères de familles susceptibles d'offrir "Last Man" à leurs gosses, en se disant que ça vaut toujours mieux que "Call of Duty" ou "GTA", Bastien Vivès enlève l'élastique et le cellophane sur son blog, où il n'hésite pas à faire étalage de fantasmes sexuels auxquels Proust n'avait pas pensé.

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