Caricature par ZOMBI
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La culture avant l'agriculture
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Revue de presse BD (397)
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- Au programme cette semaine : 1- Coco revient sur l'attaque de "Charlie-Hebdo" ; 2- Sacré festival d'Angoulême ! ; 3- Marlène Schiappa à la Une ; 4-Le Duc d'Edimbourg amateur de cartoons....
Une de "Charlie-Hebdo" par Félix.
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Revue de presse BD (386)
+ Le festival d'Angoulême a tenu à distribuer comme chaque année ses trophées, qui jouent un rôle important sur le plan économique pour les éditeurs, les libraires et les auteurs, tout du moins le petit nombre à qui la bande dessinée procure des revenus suffisants.
Le "Fauve d'or" a été attribué à "L'Accident de chasse" de Landis Blair et David L. Carlson (éd. Sonatine, traduit de l'américain). Le prix du fanzine a été attribué au fanzine finlandais "Kuti", parmi une sélection d'une vingtaine de titres venus du monde entier (dont le fanzine "Zébra") ; à noter que ce fanzine finlandais perdure grâce aux abonnements et à l'insertion de quelques pubs.
En raison des conditions précaires dans lesquelles certains auteurs exercent leur métier, une partie de la profession a décidé de boycotter le festival qui devrait se tenir en juin. L'inquiétude des bédéastes devant les méthodes de plus en plus mercantiles des éditeurs (importation de mangas bas de gamme) ne date pas d'aujourd'hui. Mais contrairement aux caricaturistes de "Hara-Kiri" qui gagnèrent de haute lutte leur indépendance économique et éditoriale contre la presse conformiste, les auteurs de BD ont échoué à prendre leur destin en main. L'indépendance est plutôt le fait de petits éditeurs indépendants.
+ Quelques caricaturistes -une dizaine-, se sont regroupés pour tenter de lancer une application "La Torche", diffusant des caricatures. Ils réclament via le financement participatif la somme de 30.000 euros nécessaire pour développer l'application et rétribuer les dessinateurs. Le caricaturiste Marc Large, qui a récemment été débarqué du quotidien "Sud-Ouest" fait partie de cette équipe.
Ce type d'initiative en dit long sur l'état de la presse française, le niveau de censure insidieuse. Quoi qu'ils puissent dire, les rédacteurs en chef des quotidiens et magazines sont hostiles aux caricatures qui perturbent leur activité de propagande économique et politique largement subventionnée par l'Etat ou la pub.
Les caricaturistes se maintiennent dans la presse comme illustrateurs de la ligne politique du journal ou des articles publiés, afin d'inciter l'opinion publique à l'optimisme (état d'esprit des peuples imbéciles, plus aisément manipulables...) ; rien à voir avec la méthode "Charlie-Hebdo" qui cassait les codes de la presse "engagée" pour renouer avec une tradition plus artistique et échappait aux directives des "élites économiques".
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Revue de presse BD (385)
Parodie de Hergé par Derf Backderf.
+ Jamais le festival de BD d'Angoulême n'aura autant été boycotté par les auteurs mécontents que cette année où il n'aura pas lieu.
"Libération" (29 janvier) n'a pas dérogé à la tradition qui consiste à faire illustrer un numéro entier par des auteurs de BD. L'Américain Derf Backderf (ci-dessus) ironise gentiment sur le thème du Capitaine Haddock, prostré à cause du confinement qui le prive de sa drogue préférée et de son compagnon d'aventure, emporté par le coronavirus malin.
+ Réclamée depuis deux ans par Bernard-Henri Lévy (qui a écrit un bouquin rien que pour ça en 2018 - "L'Empire et les cinq Rois"), la censure des réseaux sociaux est plus que jamais à l'ordre du jour ; tous les prétextes sont bons pour persuader l'opinion de son bien-fondé.
Courroie de transmission du pouvoir politique, comme autrefois le clergé, l'institution médiatique est en effet de plus en plus fortement contestée depuis le krach mondial de 2008. Celui-ci a été suivi de révolutions au Maghreb au cours desquelles les réseaux sociaux ont joué un rôle fédérateur au service des insurgés... Rien d'étonnant à ce que des sociétés cimentées par l'argent se délitent à la suite de graves crises économiques.
- Le quotidien "La Croix" vient de publier un sondage destiné à évaluer la crédibilité des médias dans l'opinion publique. Il en ressort qu'après avoir connu un "plus bas" au cours de la fronde des Gilets jaunes, la crédibilité des médias se redresse légèrement. "La Croix" ne le dit pas, mais ce léger redressement est sans doute dû à l'état d'urgence.
La radio occupe une surprenante première position (52 % des Français jugent ce médias fiable), devant la presse écrite (48 %), dont la faillite n'est pas seulement économique ; puis vient la télévision (42 %), surtout divertissante, et enfin l'internet (28 %), en qui les Français ont peu confiance, ce qui est assez logique puisqu'il est très disparate, tant dans sa forme que son contenu.
+ Certains élus locaux et institutions (prochainement l'Elysée) ont pris la décision de censurer les oeuvres de l'artiste-plasticien Claude Lévêque, accusé de viol sur mineur, qu'elles avaient acquises et exposaient. Les bibliothèques universitaires feront-elles de même avec les ouvrages du politologue Olivier Duhamel ?
Ce type de réaction est probablement hypocrite et certainement inefficace. Il vaut mieux se contenter d'accorder à Olivier Duhamel et ses confrères une place dans l'histoire de la tartuferie et des tartufes. Notons au passage que Molière fait un lien entre les sermons hypocrites et la séduction.
Dessin de Xavier Gorce publié après sa démission.
+ L'affaire adjacente des pingouins de Xavier Gorce, dessin censuré par Le Monde, a provoqué quelques remous y compris au sein de la rédaction de "Le Monde" (dont l'histoire récente est loin d'être exempte d'entorses majeures à la déontologie, mais qui continue de faire figure de "quotidien de référence").
Le quotidien a publié une longue plaidoirie en défense. Elle est instructive sur la manière dont le dessin et les dessinateurs sont "traités" dans "Le Monde" - en réalité comme des illustrateurs, soumis à une ligne éditoriale, et non dans la continuité de "la tradition française du dessin de presse", comme cela a pu être dit.
Extrait :
"(...) Le Monde est aujourd’hui le quotidien français d’informations générales qui a le plus recours aux dessinateurs et illustrateurs de presse : environ 70 par mois, y compris ceux publiés dans « Le Brief du Monde », auxquels on peut ajouter les huit blogs dessinés hébergés par Lemonde.fr. Et il n’envisage en aucune façon d’infléchir cette ligne, comme le New York Times a pu le faire, de la plus radicale des façons, en 2019. Ou comme d’autres journaux français qui ont réduit, voire fait disparaître, depuis plusieurs années, ce mode d’expression."
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Revue de presse BD (379)
+ Le recueil de l'année 2020 du fanzine Zébra vient de paraître sous une magnifique couverture signée Adéka. Il vient d'être expédié au jury du concours international du fanzine qui décernera pour la quarantième fois son prix lors de la grande foire à la BD d'Angoulême.
A noter que les organisateurs de ce festival qui aurait dû se tenir à la fin du mois de janvier ont été contraints de repousser à une date ultérieure les longues séances de dédicaces, mais ont maintenu les remises de prix. Certaines bandes dessinées seront exposées dans des gares, où se masseront bientôt les voyageurs en partance pour leurs lieux de villégiature avec une obéissance inquiétante.
+ Faire croire que la France est "le pays de la liberté d'expression" n'est pas moins grave que de matraquer des manifestants qui protestent sans agressivité autre que verbale.
Même les historiens "républicains" ne cachent pas que l'âge d'or de la presse satirique remonte à la IIIe République et que le XXe siècle est une période de déclin ; Hara-Kiri lorgne largement vers le passé, tant sur la forme que sur le fond. Dans sa "Petite histoire de la caricature de presse en 40 images", Dominique Moncond'huy reconnaît : "Gageons que le recul relatif de la satire de presse [au XXe siècle, par rapport au XIXe siècle], à sa manière, constituait un signe de l'affermissement de la République elle-même." (p. 140). Et de relever que le colonialisme fut peu la cible des journaux satiriques.
Autrement dit on peut s'exprimer librement dans la République moderne... à condition de ne pas s'attaquer aux valeurs républicaines.
Si la laïcité ou la loi de séparation des Eglises et de l'Etat (décembre 1905) est une spécificité française utile en matière de liberté d'expression, comme le prétendent certains, comment se fait-il que les valeurs républicaines contemporaines diffèrent aussi peu de l'idéologie démocrate-chrétienne, américaine ou européiste, qui ne comporte pas cette spécificité laïque ?
Si les valeurs républicaines ne sont pas aussi mystiques que le Coran, que signifie cette déclaration récente du chef du gouvernement Jean Castex : - Je suis plus que jamais "Charlie" !? Etre "Charlie" est-il nécessaire pour être "républicain" ? De qui Jean Castex se paie-t-il la tête ?
"Topaze" de Marcel Pagnol illustré par Dubout.
+ Le petit-fils de Marcel Pagnol, Nicolas, a eu l'idée de restaurer la notoriété de l'oeuvre romanesque de son aïeul auprès de la jeune génération en faisant adapter intégralement cette oeuvre en bande dessinée dans la collection "Grand Angle". Un petit film promotionnel expose la méthode de ce type de production.
"Le Château de ma Mère" et "La Gloire de mon Père" fleurent bon le thym, le romarin et les valeurs laïques et républicaines d'antan, lorsque les profs avaient encore du prestige et ne craignaient pas la concurrence de BFM-TV.
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Caricature Emmanuel Macron
Caricature par ZOMBI
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Caricature Emmanuel Macron
Caricature par ZOMBI