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Revue de presse BD (126)

 Session de rattrapage de la revue de presse de la semaine pour ceux qui préfèrent les bons vieux liens traditionnels au webzine hebdo -mieux illustré- que nous publions chaque jeudi. Prochaine revue de presse le jeudi 4 déc.

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LB (qui publie chaque semaine dans "Zébra" plusieurs dessins de presse) regrette que le dessinateur québécois Pascal Girard soit presque inconnu de ce côté de l'Atlantique. LB recommande en particulier sa BD "Conventum" (Delcourt) pour son autodérision (critique de "Conventum" prochainement dans Zébra). On peut admirer les croquis de Pascal Girard sur son blog.

+ Alix est-il collabo ? se demande-t-on sur Culturebox. On voit en effet dans le dernier album de cette série située dans l'Antiquité (mais fantaisiste sur le plan historique), le jeune héros d'origine gauloise collaborer avec l'armée romaine, qui a capturé des chefs celtes britanniques. Rappelons que "Alix" fut autrefois accusé de véhiculer l'idéologie fachiste par des intellectuels communistes ; on sait en effet l'admiration de Mussolini ou de Nietzsche pour la Rome antique. Réponse de l'un des scénaristes de "Britannia", Mathieu Bréda : "Alix n'est pas un collabo car sa culture, son histoire fait de lui un Romain à part entière. Il est né Gaulois et a été adopté très jeune par un riche Romain. Sa position est très claire, il est devenu 100% romain. Et puis l'idée de nation n'existait pas à l'époque. On parle de guerre des Gaules et non de la Gaule. Des Gaulois ont d'ailleurs combattu auprès des Romains dans cette guerre."

La mairie de Toulouse (UMP) s'est ridiculisée. Après avoir retenu pour faire campagne contre le sexisme et la violence faite aux femmes les illustrations du Belge Thomas Mathieu, son "projet crocodile" figurant les dragueurs trop entreprenants comme des crocodiles afin de souligner l'aspect de prédation sexuelle, cette municipalité a fait volte-face et s'est auto-censurée, invoquant la peur de scandaliser ses administrés avec les propos très "cru" tenus dans cette BD.

Nous avons déjà montré dans cette revue de presse combien le "projet crocodile" reflète une vision partiale et naïve de la société ; celle-ci repose en effet sur le principe de la prédation sexuelle ou de la séduction bien au-delà de quelques jeunes types mal élevés. La concurrence économique est une forme de prédation sexuelle inconsciente, dont l'UMP se préoccupe beaucoup moins de souligner la violence, contrairement à certains débordements grossiers de jeunes types frustrés.

L'éthique contemporaine est schizophrène, oscillant entre l'apologie de la philosophie sadienne libertine et le puritanisme féministe opposé (caractéristique de la morale judéo-chrétienne). Une partie de la presse reproche à la mairie de Toulouse cette censure de dernière minute... d'une campagne morale de censure de certains gestes de séduction "virils".

Le 30e Salon du livre jeunesse de Montreuil s'achève le 1er décembre. Sylvie Vassallo, sa directrice depuis douze ans a lancé cette année le slogan, "littérature jeunesse, 10e art" ; "(...) paradoxalement, si la littérature jeunesse est largement reconnue par son public, elle reste méconnue de la presse généraliste, ignorée par une grande part de la critique (...). A l'instar du roman policier ou de la BD, elle est considérée comme un sous-genre de la littérature. Et souvent consignée dans un rôle pédagogique, voire d'édification morale. La polémique de l'hiver dernier autour de l'album "Tous à poil" l'a encore montré (...)."

Ce discours est aberrant. Un paradoxe qui passe inaperçu aux yeux de ceux qui réclament pour la BD ou la littérature jeunesse une reconnaissance sociale, c'est que le relativisme culturel contemporain implique cette reconnaissance pour n'importe quelle pratique désormais, qu'il s'agisse de la BD, de la corrida, des jeux vidéos, du macramé ou de la pâtisserie. Or quand toute pratique relève de l'art, plus aucune ne l'est vraiment. Un tel relativisme est le plus propice au mercantilisme artistique, pour ne pas dire que le mercantilisme entraîne le relativisme. On ne peut pas reprocher à A. Finkielkraut de vouloir établir une hiérarchie artistique. Le problème est que ce philosophe ne fonde sa hiérarchie sur aucun critère sérieux. Il n'exclut pas, comme les philosophes des Lumières, tout ce qui relève du divertissement. Beaucoup plus juste est le propos de Tomi Ungerer selon lequel "la littérature jeunesse, ça n'existe pas" ; il tient compte de ce que les meilleures fables, les plus imaginatives, ne sont pas spécialement écrites pour les enfants, bien qu'ils puissent parfois mieux les comprendre que leurs parents.

Les oeuvres de plusieurs artistes renommés sont exposées au salon, dont celles de Quentin Blake.

Le prix Raymond Leblanc, du nom du producteur belge qui fonda le "Journal de Tintin", s'élève à 20.000 euros. C'est la somme la plus élevée destinée à récompenser le vainqueur d'un concours de BD. Plutôt que d'un concours ou d'une récompense, il s'agit d'un contrat avec les éds. du Lombard, qui publient le lauréat. Cette "avance sur recette" permet à l'auteur-scénariste d'être rémunéré et de travailler environ un an à son premier album. Le projet de couverture, le scénario et quelques planches sont à expédier avant le 31 mai 2015. On peut voir sur le site de la Fondation Leblanc l'interview de la lauréate 2014, Hélène Vandenbussche.

+ A lire aussi dans le dernier hebdo Zébra le compte-rendu d'une expo dédiée aux dessins de guerre d'Abel Pann et le petit panégyrique du dessinateur et peintre Guy Counhaye par Romain Giergen.

 

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"A Paris-Match où je dirigeais la page des dessins, j'avais vu arriver un beau matin un grand garçon dégingandé qui voulais me montrer ses dessins. Je les regarde. Excellents. C'est pour moi un grand choc. J'étais persuadé de connaître, dans le monde entier, tous les grands "cartoonists" et il y en avait un, avec ce talent, dont j'ignorais l'existence. De plus, il avait l'accent de chez moi. Il m'explique alors qu'il est d'Aigues-Vives, dans le Gard. Il revenait de la guerre d'Indochine. Il avait signé ses premiers dessins Scob." Ainsi Raymond Castans se remémore-t-il l'humoriste Bosc, qui reprendra vite son patronyme. Le musée Tomi Ungerer de Strasbourg rend hommage à Bosc (1924-1973) à travers une exposition jusqu'en mars 2015.

+ Dans "Super-héros, une histoire française", Xavier Fournier s'efforce de démontrer l'influence française dans le culte des super-héros. Cela relève de la gageure, puisque les super-héros "made in France" (Mikros, Photonik) sont inconnus de 99 % des Français. On constate d'ailleurs que l'école de BD franco-belge, la plus américanophile, a été contrainte d'adapter les scénarios et le dessin des comics américains qu'elle imitait au goût européen. Ce que Xavier Fournier parvient surtout à faire, c'est à établir un lien de parenté entre les super-héros du XXe siècle et la plus mauvaise littérature française du XIXe siècle (Alexandre Dumas, Eugène Sue).

+ Le caricaturiste belge Pierre Kroll ("Le Soir") s'avance prudemment sur la chasse gardée de Moulinsart S.A., détentrice des droits d'exploitation de Tintin, comme on peut le constater dans ce petit reportage vidéo. Kroll tient en effet à rassurer Moulinsart sur ses intentions, après avoir publié quelques pages d'un nouvel album de Tintin montrant le héros belge dans un état proche de l'Alzheimer, état qui guette tous les héros de la mythologie platonicienne ou para-platonicienne, caractérisée par le manque d'imagination. Tintin ne relève pas de la mythologie au sens homérique, contrairement à Shakespeare.

Le pastiche ou la parodie a toujours été, non seulement un moyen de polémique, mais aussi de critique littéraire. On atteint avec ces histoires de copyright autour de Tintin le comble de l'absurdité en matière de droit de la propriété intellectuelle, déjà pas très sain d'esprit à la base. On demande aux magistrats de statuer sur des questions littéraires.

A ce propos le blog du dessinateur marxiste Fanch Ar Ruz, ennemi du droit de propriété intellectuelle, répercute la petite vidéo d'une portraitiste franco-américaine, Gwenn Seemel, qui explique que dans certains cas il peut être contre-productif de protéger son travail contre les copies illicites. De nombreux artistes de rue l'ont bien compris depuis longtemps.

+ La mission de Largo Winch -faire croire qu'on peut être un patron multimillionnaire et un type sympa et généreux en même temps- n'est pas de tout repos vu la conjoncture actuelle, tout comme le job de François Hollande. On aurait pu penser que cette série mettant en scène un jeune trader sexy et pas trop mufle comparé à SAS se démoderait avec la crise. C'était sans compter sur Jean Van Hamme, son scénariste. Pas très inspiré côté scénario (on le compare abusivement à feu J.-M. Charlier, un peu plus imaginatif), Van Hamme l'est plus question promo. Parallèlement à la publication du dernier Largo Winch, celui-ci a en effet lancé une souscription au profit de l'ONG "Care-France" : il est fait appel à la générosité des lecteurs de "Largo Winch" pour venir en aide aux gosses victimes de la guerre sur tel ou tel théâtre d'opération. "Les plus généreux pourront même voir leur portrait figurer dans le prochain album de Largo Winch", précise le site dédié. Avec un peu de chance, du côté des gentils ; et, si ces donateurs sont des donatrices, vu le goût des auteurs (P. Francq au dessin) pour les scènes érotiques lesbiennes, peut-être se retrouveront-elles à faire trempette dans un jacuzzi ?

+ Pour faire comme Largo Winch, lisons le mensuel "Challenge" : ce magazine s'est intéressé à ces journaux qui font la manche, et combien ça rapporte - "Charlie-Hebdo" et "Siné-Hebdo" en l'occurrence. Pertes, profits, tirages anciens et nouveaux, tous les chiffres sont dans "Challenge""L'Humanité" annonce quant à elle que "Charlie-Hebdo" devrait se résoudre à proposer bientôt une version numérique en ligne.

+ Pas facile pour un adulte, à la longue, d'écrire des histoires pour les gosses. La névrose de Hergé et la stérilité (littéraire) qui le frappa viennent sans doute de là. Zep, auteur du "best-seller" "Titeuf", tableau assez réaliste des cours de récré d'aujourd'hui, a beau partager l'obsession sexuelle des foetus (Titeuf, même pour son âge, a un physique un peu attardé et comme qui dirait légèrement "foetal"), on dirait qu'il veut tourner la page. Son dernier album causait d'une bande d'adulescents jouant de la guitare en buvant des bières et fumant des substances illicites (!), attestant d'un déclic : fini la cour de récré. Depuis peu, Zep a franchi une nouvelle étape et ouvert un blog-BD, parrainé par "Le Monde". On peut voir cependant dans ses strips que sa compagne joue le rôle d'une tutrice un peu sévère, et que Zep n'a pas encore complètement rompu les amarres avec la prime enfance. Qui sait, peut-être verra-t-on un jour des dessins de Zep en Une du "Monde", à la suite de Plantu ? Leurs dessins, pour ce qui est du style, ne sont pas très éloignés.

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+ La "Revue dessinée", qui propose des reportages en bande-dessinée (5 n° parus) a produit jeudi dernier, afin de se faire connaître d'un plus large public "L'Emission dessinée", qu'il est encore possible de regarder sur Youtube. Trop longue (5 heures), un peu brouillonne, cette première émission avait quand même quelques qualités. D'abord les journalistes (Ziad Maalouf, Sonia Déchamps) connaissaient leur sujet, ce qui est rarement le cas à la télévision où la BD reste largement méconnue, en dehors des "best-sellers".

Au programme : - longue interview biographique de Pétillon, vieux routier du dessin de presse ("Canard Enchaîné"), et de surcroît auteur de quelques albums à succès. Celui-ci s'est dit titillé par l'envie de faire du reportage ; - un débat sur les problèmes actuels de l'édition, qui s'est conclu par le constat du "flop" de l'édition numérique ; - présentation de plusieurs enquêtes parues dans la "Revue dessinée" (les prêts Dexia pourris aux collectivités locales ; l'assassinat du juge Renaud ; l'espionnage informatique des particuliers).

L'émission permettait en outre de découvrir une brochette d'auteurs de BD ou de blogueurs-BD : T. Soulcié, L. Sécheresse, D. Casanave, P. Bagieu, F. Bourgeron, G. de Bonneval, S. Ricard, J. Solé, Terreur Graphique, G. Rochier, M. Montaigne, dont certains illustraient l'émission ; les caricaturistes (Soulcié & Sécheresse) se sont en outre livrés à une démonstration de leur talent au détriment de J.-F. Copé et M. Valls.

En somme une excellente initiative, d'autant plus que Youtube et Dailymotion font de plus en plus concurrence à la télévision conventionnelle.

+ L'affiche du prochain festival d'Angoulême a récemment été dévoilée. Il s'agit d'une planche de Bill Watterson, "cartoonist" américain rendu célèbre par sa série "Calvin & Hobbes" (publiée jusqu'à 2200 canards simultanément) ; ce cartoonist s'est vu décerner l'année dernière le Grand Prix d'un festival qui cherche à se donner des airs de festival international. Au moins cela aura permis au festival de se faire connaître outre-Atlantique de Bill Watterson qui ignorait jusqu'à l'existence de ce festival, dont il a accepté de faire la publicité cette année, bien qu'il ne franchira pas l'Atlantique pour le présider. Dommage qu'il n'ait pas exploité ce gag dans son affiche, qui n'est pas comme le plus souvent une illustration mais un "comic-strip".

+ Jean-Marc Lainé, journaliste au "Monde", pose sur son blog dédié une question : "Si les superhéros existaient, y aurait-il encore des guerres ?" D'une certaine façon, on peut dire qu'on a la réponse depuis des millénaires puisque Homère a conçu deux types de superhéros ; tandis que Achille est le prototype du superhéros militariste, mû par le désir de gloire, Ulysse incarne le superhéros antimilitariste, mû "a contrario" par la sagesse (qui consiste grosso modo à savoir rester sourd au chant des sirènes). Inutile de préciser quel est le favori d'Homère...

En ce qui concerne les superhéros américains dont J.-M. Lainé parle plus précisément, il lui faut admettre que ces superhéros modernes "ne rechignent pas à l'effort de guerre" - doux euphémisme pour dire qu'ils participent activement à la propagande, auprès des plus jeunes générations à qui on bourre le mou avec des clichés sur l'héroïsme et le dévouement. La propagande est elle-même un "super-pouvoir", et Tintin, journaliste, ne vaut pas beaucoup mieux que les super-héros bioniques. J.-M. Lainé manque l'occasion de souligner que la culture de masse est le vecteur d'un militarisme/militantisme exacerbé.

+ Maadiar, dont nous critiquions la semaine dernière dans l'hebdo Zébra le "Mathurin soldat", album récemment paru dans le cadre de la commémoration de la Guerre de 14-18, s'est d'ailleurs autocritiqué à la demande d'un magazine en ligne, dessinant une planche de BD pour présenter "Mathurin soldat" - plutôt cocasse.

+ Bien qu'il soit réduit à la portion congrue dans l'enseignement scolaire et universitaire, au profit d'une "culture numérique" plus en phase avec des objectifs de développement industriel, le dessin continue de connaître un certain engouement dans le public, y compris le dessin d'observation. De nombreuses manifestations le prouvent, dont la récente "Emission dessinée", sur laquelle nous revenons en détail un peu plus loin. Mentionnons aussi l'opération "Inktober" sur les réseaux sociaux : il s'agissait chaque jour du mois d'octobre de publier un dessin inédit à l'encre et de le "poster" sur Twitter, Facebook, Instagram, etc.

Ou encore le site www.lescarnets.fr, qui regroupe les croquis, paysages, portraits, effectués par des carnettistes au cours de leurs pérégrinations à travers le monde, ou encore l'association "Urban sketchers", qui présente les dessins et mini-reportages de nombreux "croqueurs des villes".

+ Le prix (purement honorifique) du meilleur blog-BD a été attribué hier soir au cours de la cérémonie des "Golden blog awards", parodie de la cérémonie des Oscars. Les organisateurs déclarent avoir enregistré 1,2 millions de votes toutes catégories confondues (24) et 15000 blogs (chiffre plus fiable). "Les petits mensonges de Monsieur Q" remporte le prix dans la catégorie BD parrainée par les éds. Dargaud. Ce n'est pas le blog de DSK, comme son titre le suggère, mais plutôt un blog "girly" au masculin. Il prouve deux choses : on peut tout à fait abolir les genres ou les renverser ; on confond souvent l'abolition des stéréotypes avec leur multiplication et leur diversification.

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+ Sur le kiosque en ligne Scopalto.com, vous pourrez télécharger les anciens n° du fanzine Zébra petit à petit (n°7 disponible) ; Scopalto.com a eu la bonne idée, outre la vente de magazines, d'archiver le maximum de revues disparues (dessin, art, satire, bd, théâtre, littérature, etc.) et de permettre ainsi leur téléchargement. Les amateurs de dessin de presse (anglophones) pourront ainsi se procurer la collection du journal satirique "Punch" (dont le gag ci-dessus est extrait - n° d'avril 1978).

+ Ce reportage radiophonique de Victor Macé de Lépinay, diffusé par "France-Culture" (25 oct.) et disponible en "podcast" tente de faire par petites touches pointillistes le portrait de Franquin. Celui-ci est tenu aujourd'hui pour un des maîtres de la BD d'après-guerre ; son talent atteignit son apogée dans les "Idées noires"quand il mit enfin son goût macabre du détail au service d'un humour subversif.

Le plus instructif dans ce recueil d'opinions sur Franquin exprimées par des auteurs contemporains, au milieu desquelles on peut entendre s'exprimer le maître, c'est le fait noté par tous de la modestie de Franquin (à ne pas confondre avec le doute qui mina Hergé). En effet cette modestie, caractéristique de l'esprit artisanal dans lequel se développa la BD dite "franco-belge", explique largement le crédit de la BD aujourd'hui sur le plan artistique, au point que plusieurs institutions s'efforcent désormais de la récupérer pour combler le fossé entre le public et l'art conceptuel officiel. Paradoxalement c'est la modestie et une sorte de bonhomie belge qui ont permis à la BD d'éviter l'écueil de la vanité académique.

+ La remise en cause de l'attribution à l'acteur de Stratford-sur-Avon de l'oeuvre monumentale signée Shakespeare est un tabou en France, et plus encore en Angleterre. Récemment Elisabeth Roudinesco, spécialiste de Sigmund Freud, rangeait lors d'un entretien sur "France-Inter" la conviction dans la paternité de Francis Bacon Verulam parmi les erreurs du psychanalyste. Sur ce point les Américains sont plus audacieux puisque Mark Twain, persuadé lui aussi de la paternité de Bacon, écrivit un petit bouquin satirique ("Is Shakespeare dead?") dans lequel il se plaît à souligner avec humour à quel point le CV de l'acteur de Stratford-sur-Avon est mince.

La presse a récemment répercuté deux affaires similaires propices à d'interminables débats (la querelle autour de Shakespeare dure depuis plusieurs siècles). D'abord c'est un chercheur australien qui croit devoir attribuer à la femme de Jean-Sébastien Bach une part non négligeable des compositions de son mari ("La nouvelle pourrait faire basculer le monde de la musique classique"). Après tout ce n'est pas un si grand scoop puisque les musiciens admettent volontiers que la musique doit tout aux femmes (plus volontiers que les dessinateurs). Ensuite ce sont les "Illuminations" attribuées à Rimbaud qu'un certain Eddie Breuil veut rendre à Germain Nouveau. Rimbaud n'aurait été qu'un copiste, dixit Breuil. Germain Nouveau, lié à Rimbaud, enseigna le dessin avant de devenir mendiant à la suite d'une crise mystique pendant une de ses leçons. Bien sûr la thèse d'Eddie Breuil provoque l'ire de nombreux rimbaldiens. Précisons que, dans le cas de Shakespeare au moins, il ne s'agit pas d'un simple test de paternité, puisque les plus célèbres pièces du tragédien anglais sont répertoriées officiellement comme étant des pièces "problématiques" ("Problem plays").

+ Riad Sattouf, dont nous évoquions la semaine dernière l'actualité chargée, a depuis été reçu dans le talk-show de Laurent Ruquier (2 nov.). Son autobiographie (partielle), "L'Arabe du Futur", a été encensée par les critiques présents sur le plateau, Léa Salamé et Aymeric Caron, cependant plus à l'aise pour causer de politique. Riad Sattouf a donné de lui l'image d'un type candide, presque un personnage de BD, inspirant la sympathie en comparaison de vieux renards des plateaux télé rompus à cet exercice de style (dans le cas de Sattouf, il s'agissait d'un dépucelage). Toutes proportions gardées, R. Sattouf rappelle Voltaire et son "Candide", grâce au regard faussement naïf qu'il porte sur un monde brutal, dont les Pangloss du moment tentent de dissimuler la bêtise à l'aide de grands sermons sur l'éthique et les valeurs.

"Dada", revue d'art didactique conçue pour les enfants et leurs profs, a publié un numéro sur M. Duchamp. Vanessa Schmitz-Grucker y écrit : "L'histoire Duchamp est avant tout une histoire de famille. A Blainville, le grand-père, Emile Frédéric Nicolle, est un artiste-peintre reconnu. Il a sans nul doute influencé la carrière de ses quatre petits enfants : Marcel, Gaston, Raymond et Suzanne deviendront tous artistes !" Elle précise à propos du frère de Marcel : "Jacques Villon est réputé dans le milieu parisien pour ses caricatures publiées dans divers journaux satiriques."

+ Dans le magazine "Lui", récemment relancé par Frédéric Beigbeder pour un public d'hommes qui cherchent à s'émanciper (de leurs mères), Frédéric Pajak présente Roland Topor, dessinateur de presse, auquel "Les Cahiers dessinés" ont consacré un numéro. Bizarrement, F. Pajak reproche à Wolinski et Siné d'avoir incité Topor à caricaturer les politiciens, préférant pour sa part l'humour américain plus subtil, à la manière du "New-Yorker". C'est oublier deux choses ; d'abord la France est une monarchie, contrairement aux Etats-Unis, et son régime politique n'est pas sans conséquence sur la manière dont le dessin de presse y est pratiqué. Ainsi ce sont souvent des caricaturistes qui, à travers leurs dessins, dévoilent cet aspect : de Gaulle par Moisan, Mitterrand par Cabu, pour ne citer que des exemples récents. De plus Daumier n'est pas le plus grand par hasard - son don de la caricature, sa capacité à immortaliser Louis-Philippe comme une grosse poire, ou Guizot comme un sinistre choucas, fait sa force, ce qui n'empêche pas Daumier d'être doué aussi pour souligner les tics de la société.

A noter qu'une importante exposition des dessins de Topor (surtout connu grâce "Téléchat") à la Halle Saint-Pierre (Paris XVIIIe) est annoncée (janvier-septembre 2015).

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(Extrait de "Les Cahiers d'Esther", de Riad Sattouf, série publiée dans "L'Obs".)

+ Riad Sattouf a été débauché de "Charlie-Hebdo" par "Le Nouvel Obs". Après avoir publié pendant de nombreuses années des strips verticaux dans l'hebdomadaire satirique où il brocardait les moeurs des "sauvageons", Sattouf a donc entamé "Les Cahiers d'Esther", son nouveau feuilleton, dans une gazette un peu plus cossue (rebaptisé "L'Obs" en toute simplicitude). Comme quoi l'ascenseur social républicain n'est pas tout à fait en panne. Il succède à Claire Brétécher et sa satire des moeurs des bobos (Agrippine).

L'auteur satirique, non seulement à moitié Syrien, mais aussi Breton, a donné par ailleurs une interview au Télégramme (de Brest), dans laquelle il ne manque pas de témérité : "Je ne cherche pas du tout à m'attaquer à la Bretagne. Après, c'est vrai que le nationalisme breton, même si je comprends les raisons d'une certaine défiance vis-à-vis de l'Etat, c'est quelque chose que je trouve ridicule (...)" En effet les Bretons ont parfois la susceptibilité des peuples colonisés.

L'actualité de Riad Sattouf est si dense qu'on en viendrait à soupçonner le bonhomme d'être un peu poulpe.

+ Le 13 octobre dernier, Maximilien Le Roy, auteur de BD se rendant à Bethléem en Cisjordanie pour y exposer son travail, a été interpellé par la police des frontières d'Israël, puis renvoyé en France après avoir été interrogé. L'auteur s'est déclaré le premier surpris de cette décision d'interdiction du territoire qui n'a pas été motivée par les autorités israéliennes, et il a protesté de son innocence. M. Le Roy, outre un ouvrage collectif sur Gaza, et de "Palestine, dans quel Etat", a signé la biographie d'un déserteur français passé au Vietminh au cours du conflit colonial en Indochine, ainsi que celle de deux philosophes néo-païens (F. Nietzsche et H. Thoreau) et quelques autres albums. L'effet dissuasif d'une telle mesure sur les défenseurs français de la cause palestinienne n'est pas certain. M. Le Roy a dit militer pour cette cause avec le plus de neutralité possible (mais militantisme et objectivité ne font pas bon ménage).

+ L'opération de refinancement du périodique satirique "Zélium", via le site de "crowdfunding" Ulule.com s'est achevée avec succès. La somme de 10.000 euros a été réunie qui devrait permettre à "Zélium" de se retrouver en kiosque de nouveau. Compte tenu des coûts excessifs de diffusion, les maigres économies de l'association qui publie ce magazine dessiné avaient fondu lors de leur précédente tentative pour se faire connaître des lecteurs. Si le principe de la liberté d'expression est posé, il n'en demeure pas moins que c'est une aventure périlleuse pour de petites entreprises de presse que le simple fait de subsister, à côté de grosses machines largement subventionnées. A chaque fois que sont publiés les montants officiels des subventions versées aux "grands magazines nationaux", les railleries et les critiques ne manquent pas de fuser sur la Toile, visant notamment des titres, comme "Le Point" ou "L'Express", dont la vocation est l'apologie du libre-échange.

+ Quelques écrivains répondent dans "Culturebox" à la question : "Quel écrivain ou quel livre a changé votre vie ?" ; Frédéric Beigbeder, par exemple, répond : Charles Bukowski, et explique pourquoi et comment cet écrivain américain d'origine allemande lui a permis de surmonter une idée un peu trop scolaire de la littérature.

 

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+ Illustration extraite d'un n° spécial abondamment illustré (dessins et photos) dédié à la piscine Molitor, publié opportunément par les éds Glyphe à l'occasion de la récente réouverture de cet établissement parisien.

+ Le romancier à succès Michel Houellebecq continue de se diversifier en cette fin d'année puisque, en plus d'un rôle au cinéma, l'un de ses romans, "Plateforme", a été adapté en BD par Alain Dual (éds Les Contrebandiers). Dénigré par son auteur lui-même, "Plateforme" est pourtant le roman le plus facile à lire de M. Houellebecq, où celui-ci cherche le moins à embobiner le lecteur avec son style minimaliste. "Plateforme" a valu lors de sa sortie à M. Houellebecq un procès pour injure à l'islam. L'Occident et la société de consommation y étaient injuriés aussi, puisque l'écrivain décrivait l'organisation du tourisme sexuel en Thaïlande par des "tour operators" occidentaux ayant pignon sur rue.

+ La galerie parisienne "Petit Papiers" (rue Saint-Honoré) organise une exposition sur le thème de "L'Art du Chat" (de P. Geluck ; 16 oct.-29 nov.). L'humoriste belge ne se moque pas seulement (gentiment) de l'art moderne, mais en profite aussi pour se payer aussi la tête des collectionneurs au passage, puisque les oeuvres exposées sont vendues plusieurs dizaines de milliers d'euros ; à moins qu'il ne s'agisse de couvrir les frais d'exposition ?

+ Sur "France-Inter" ou ailleurs, les émissions de radio consacrées à la BD se multiplient depuis la rentrée. Elles ont l'inconvénient d'être un peu bordéliques, mélangeant un peu tout et n'importe quoi sous l'appellation vague de "pop-culture". L'exigence de traçabilité des amateurs de steaks est plus grande que celle de certains lecteurs ou promoteurs de la BD. On suivra donc de près "L'Emission dessinée" (5 novembre), dans la ligne de "La Revue dessinée". Cette revue de reportages en BD veut paradoxalement contribuer à une BD plus adulte, au moment même ou l'infantilisation et l'obsession sexuelle et sentimentale qui va avec, par le biais notamment de la "pop culture", atteint son paroxysme.

+ Alison Bechdel, auteur de "romans graphiques" ("Fun Home", "C'est toi ma maman ?", traduits de l'Américain), comme disent les Américains pour parler de BD destinées à un public adulte, et de surcroît militante féministe et lesbienne, s'est vu attribuer dernièrement à sa grande surprise un chèque de 625.000 dollars par la Fondation Mac Arthur, en guise de bourse d'étude, passant ainsi subitement de l'"underground" à la lumière. Une fois la surprise passée, A. Bechdel a déclaré : - Ce chèque me donne une belle marge de sécurité, mais la sécurité est à double-tranchant. De plein de façons, devoir gagner ma croûte m'a poussée. Ne vous inquiétez pas, je suis très contente d'en bénéficier. Mais je suis capable de voir le danger que ça comporte. Je vais faire très attention à ne pas m'endormir. Je veux continuer de prendre des risques.

John D. MacArthur et son épouse Catherine étaient de riches banquiers et propriétaires fonciers en Floride et à New York. Leur fondation, mécène dans divers domaines, entend oeuvrer à un monde de justice et de paix, et de manière plus originale, s'efforcer de comprendre en quoi la technologie peut blesser les enfants et porter atteinte à la société.

 

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Mis en ligne par l'Eiris (Equipe interdisciplinaire de recherche sur l'image satirique), un article de Catherine Lobodenko retrace l'histoire de la satire du régime soviétique par la revue hebdomadaire "Bitche" (= fouet - 1920 - 11 numéros), dessinée, rédigée et publiée par des Russes en exil, le talentueux Michel Linsky en tête (Moïse Schlezinger de son vrai nom). Mieux qu'un long discours, la caricature de Trotski dans l'uniforme de Napoléon Ier permet ainsi de deviner pourquoi ce redoutable chef de guerre russe eut autant d'admirateurs fanatiques en France.

Le site "Caricatures & caricatures" complète cet article avec une iconographie plus abondante, présentant notamment quelques charges de Mikhail Drizo, alias Mad, dessinateur qui publia aussi pendant des décennies dans la presse satirique française. Son dessin évoque celui du caricaturiste réac Sennep, non moins talentueux et précurseur du style de Cabu - les têtes hypertrophiées sont abandonnées pour une simplification permettant des mises en scènes plus subtiles et une force d'expression plus grande que les caricatures démodées façon Nadar ou Claude Monet. On peut observer que les meilleurs imitateurs aujourd'hui ne singent pas seulement la voix des différents acteurs politiques qu'ils veulent brocarder, mais aussi leurs gesticulations stéréotypées, afin de renforcer le caractère expressif de leur imitation.

+ Les fans de Charles Schultz et de ses strips à succès seront sans doute ravis d'apprendre que Snoopy et Charlie Brown débarquent à la télé en France début novembre... à moins que la majorité d'entre eux n'ait passé l'âge de regarder la télé ? Il n'est pas certain que le strip BD, qui a son rythme propre et un humour indexé à ce rythme, soit transposable à la télé. On voit bien ce qui différencie "Charlie & Snoopy" de "Boule & Bill". Le format long ou séquentiel (type Tintin) est mieux adapté à des récits d'aventure destinés aux enfants.

Helkarava, dessinateur branché récemment primé au Festival de BD de Lausanne pour une planche sur le thème du strip-tease publie dans le webzine "Retard" où on peut lire une brève histoire intitulée "Ceci est une exécution" en rapport avec l'actualité la plus chaude.

 + Les admirateur de l'illustrateur Georges Beuville (1902-1982), dont le style évoque celui de certains auteurs de BD contemporains, peuvent admirer quelques-unes de ses illustrations pour "Contes et Légendes de Paris et de Montmartre", mises en ligne par Li-An (lui-même illustrateur et auteur de BD) sur son site.

Revue de presse n°119

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 + L'illustration ci-dessus est un dessin stéréographique de Dain Fagerholm. On n'arrête pas les gadgets !

+ Où l'on apprend que l'actrice et top-model Louise Bourgoin ("Adèle Blanc-Sec", "L'Amour dure trois ans") est passée par les Beaux-arts de Rennes et fait à ses heures perdues des dessins érotiques dans le style "art-déco" ; on la voit manier le pinceau dans une petite vidéo. Au vu des dessins, il est plus exact de parler d'auto-érotisme.

Dans le même genre érotique, mais en moins décoratif (à mon goût), Aurélie William-Levaux expose quelques-uns de ses dessins-patchworks provocateurs à la librairie "Super-Héros" (Paris IIIe).

+ "Singulier" est l'adjectif qui s'impose pour décrire l'art du fanzine, le plus souvent manufacturé, tel qu'il est exposé désormais chaque année dans le cadre feutré de la bibliothèque Marguerite Duras à Paris (du 18 au 19 octobre), au cours d'un festival organisé par l'association "Papier gâché". Nombre des fanzines de dessin ou de BD présentés sont un peu comme des tranches de vie, assaisonnées d'un curieux mélange de "culture pop", de scolastique esthétique, et parfois d'un brin de provocation façon années 70 (un peu éventée) - moderne anthropophagie. A noter aussi que les organisateurs proposent aussi quelques rencontres et conférences (dès le début de la semaine), et que la bibliothèque Duras possède un "fonds fanzine" assez important et un catalogue en ligne.

+ Il n'y a pas que les chanteurs et les politiciens qui font leur "come back", les héros de BD aussi. Le grand retour du célèbre matelot cosmopolite Corto Maltese est annoncé aussi, repris par Ruben Pellejero ; il ne devrait tout de même pas faire couler autant d'encre que le retour de qui-vous-savez. "Le Figaro" parle d'un charme entre Rimbaud et Bowie (Corto, par Sarko) : cependant les fans se souviennent peut-être que Corto Maltese n'était pas aussi androgyne à ses débuts.

Question : les héros ont-ils besoin de faire leur "come back" ? Quel gamin ignore que le charme des séries pour enfants et adolescents finit par s'estomper au bout de quelques albums ?

+ Le site belge "Grand papier" ("L'Employé du Moi") est "une plateforme de lecture de bandes-dessinées en ligne" depuis 2008 ; il faut pour être publié, coller à la ligne éditoriale du site. Depuis peu, "Grand papier" publie une sorte d'anthologie des planches publiées sur le site, saisonnière et donc intitulée "Saison" ; on peut télécharger les deux premiers volumes, été et automne, sur "Grand papier".

+ Zébra signalait dans sa dernière édition l'expo. Marcel Duchamp, critique ambigu du fétichisme moderne. Au musée Jacquemard-André (Paris VIIIe), une expo. sur le Pérugin (maître de Raphaël) contentera les amateurs d'un art plus près de la nature (jusqu'en janvier). Les oeuvres du Pérugin, la peinture italienne catholique en général, semble faite pour démentir le fameux avertissement du Christ : "La chair est faible !", tant la maîtrise par ces artistes transalpins de la couleur et des carnations est grande.

+ Le licenciement de Gilles Ciment n'aurait pas trouvé d'écho en dehors de la presse locale si ce dernier n'était l'ex-directeur de la Cité de la bande-dessinée d'Angoulême, et cette ville organisatrice chaque année du plus célèbre festival international de BD. Emus par les problèmes financiers provoqués par cette éviction, dont G. Ciment a fait état sur sa page Facebook, de nombreux professionnels de la BD ont témoigné à Gilles Ciment de leur soutien en signant une pétition. Lewis Trondheim, ancien président du festival, a même décidé de reprendre une de ses planches, offerte récemment à la Cité. Le Festival d'Angoulême est chaque fois précédé depuis quelque années d'un petit scandale de derrière les fagots.

+ La commune de Clacton-on-Sea (côte anglaise) a décidé d'effacer un graffiti antiraciste de Banksy sous prétexte qu'elle l'aurait trouvé raciste. Mais certains semblent surtout s'émouvoir de la disparition d'une oeuvre estimée à plusieurs centaines de milliers d'euros, et Banksy devra peut-être trouver de nouvelles manières de faire passer ses messages provocateurs, sous peine de terminer comme certains anciens rockers provocateurs en compositeurs de musique d'ascenseur.

+ Venu l'automne, les feuilles tombent et les planches de BD crépitent : de nombreux festivals organisent des concours BD, moyen d'obtenir une bourse ou de se faire connaître au-delà de ses proches. "EspritBD" organise le concours "A l'école de la BD", sponsorisé par le Festival d'Angoulême et la Caisse d'Epargne, comme son nom l'indique destiné aux auteurs de BD encore scolarisés. Sont distribués aux lauréats des écureuils de bronze, d'argent et d'or (envoi des planches jusqu'au 2 mars). Les organisateurs ont reçu l'année dernière 7.000 planches.

 

+ Bientôt plus un auteur de BD ne pourra se passer d'un blog pour dialoguer avec ses lecteurs et présenter son dernier album en gestation en postant quelques croquis préparatoires. Frederik Peeters ("Pilules bleues") vient ainsi à son tour d'ouvrir son tumblr, ou encore le dessinateur de presse Thibaut Soulcié. Mais attention, mieux vaut bien choisir son hébergement, si l'on veut éviter le pépin survenu récemment à Philgreff, qui tient un blog-BD parmi les plus vivants de la blogosphère et a envoyé récemment ce message à ses lecteurs : "Mon (blog http://philgreff.illustrateur.org) a bugué, je ne sais pas pourquoi, il est aujourd'hui indisponible. 3 ans de travail, plus de 1000 articles et 5000 commentaires... Par chance Philgreff avait la double nationalité, et il a pu se réfugier sur son autre blog , où l'on peut suivre sa bientôt fameuse série de "Jean-Quelquechose" en collaboration avec Monsieur Pyl.

Revue de presse n°118

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+ Ouverture par le dessinateur Christophe Besse (ci-dessus) d'un blogue, www.tronches-de-vie.com sur lequel l'auteur republie des dessins déjà parus et un certain nombre de bonus. 

Fécocorico n°12 est paru (mai-sept. 2014) ; ce magazine trimestriel gratuit en ligne est publié par la Feco, une association de dessinateurs de presse. Ce webzine est bien sûr abondamment illustré ; on trouve en outre dans cette dernière livraison un papier sur les collages et photomontages humoristiques de Jacques Sternberg (Dominique Vautier), ainsi que sur la caricaturiste Catherine Beaunez (rare représentante du sexe).

(...)

+ Le nombre incalculable de festivals de BD s'explique par le succès des séances de dédicaces, rituel mi-religieux, mi-commercial. Le site spécialisé "du9" <a title="Trafic d'autographes par du9" href="http://www.du9.o

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