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arte - Page 2

  • Revue de presse BD (198)

    Après une pause estivale, la revue de presse BD hebdo reprend !

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     + Au début de l'été, on a appris la mort de Didier Savard (4 juillet) ; à l'arrêt depuis plus de dix ans pour cause de maladie grave, cet auteur de BD s'était fait connaître avec les aventures d'un détective, Dick Hérisson, (commandées par Mandryka). D. Savard publia aussi une biographie satirique du dictateur Pinochet et une parodie de Tintin (autorisée par les très scrupuleux et procéduriers ayants-droits de Hergé).

    + La chaîne de télé "Arte" propose un documentaire d'une heure sur Hugo Pratt par Thierry Thomas (visionnable en "replay" jusqu'au 1er sept.). Rejeton d'un cadre éminent du parti fasciste italien, Ugo Prat fut néanmoins embauché par le journal "Pif", organe de presse pourvoyeur de fonds du parti communiste. Cette origine familiale sulfureuse incita Hugo Pratt à se dissimuler derrière un tas d'affabulations qui ont contribué à sa renommée et au caractère énigmatique de son héros le plus fameux, Corto Maltese.

    H. Pratt avait un point de vue original sur l'aventure, étant lui-même une sorte d'aventurier et de globe-trotter, ce qui est assez rare parmi les auteurs de romans d'aventure (les auteurs de BD ont le plus souvent une vie quasi-monacale). Les adolescents, lecteurs des romans de Pratt, devinent que Corto Maltese n'est pas un héros de carton-pâte comme Tintin ou Spirou.

    H. Pratt se définissait comme "un dessinateur expressionniste" ; il s'inspira beaucoup de l'Américain Milton Caniff pour le dessin ; mais si les scénarios de Caniff ("Terry et les Pirates") sont assez grossiers, au niveau de la propagande patriotique américaine, en revanche Pratt a réussi à instiller un peu de poésie dans ses BD.

    H. Pratt savait peindre en noir et blanc, il est regrettable que l'éditeur ait pris l'initiative de colorier les planches des albums de Pratt ; ou peut-être est-ce parce que Pratt, grand séducteur, avait fini par embaucher une coloriste ?

    + La gazette d'information du 18e arr. de Paris, publie dans son numéro de cet été un long article sur "L'Elysée Montmartre", à l'occasion de la réouverture de cette salle de spectacle légendaire, inaugurée en 1807 et incendiée en 2011.

    "L'Elysée Montmartre", moins célèbre que le "Moulin Rouge", a pourtant vu l'art moderne éclore. Le "French cancan" fut inventé dans cette antre, et surtout été peint par Toulouse-Lautrec et Jean Renoir ("French cancan"). A la fin du XIXe siècle, "L'Elysée Montmartre" fut un des premiers cours privés de dessin d'après le modèle vivant mixte, les jeunes femmes ne pouvant s'inscrire à l'Ecole des Beaux-Arts. Les étudiants des Beaux-Arts louèrent aussi la salle pour leur premier bal des Quat'z'Arts.

    La salle est aussi mentionnée par Zola, et Maupassant y situa une de ses nouvelles ("Le Masque").

    L'article, exhaustif, nous apprend aussi que "L'Elysée Montmartre", au cours de ces deux siècles d'existence, servit à peu près à tous les usages : non seulement une salle de bal et de concert, mais aussi une infirmerie pendant le siège de Paris par les Prussiens, ou encore une salle de meeting politique antimilitariste : "Il est piquant de constater qu'en tous pays la religion patriotique est introduite dans les cerveaux et dans les nerfs par les mêmes procédés que les religions proprement dites. L'un comme l'autre prend l'enfant dès le jeune âge, avant que son esprit critique n'ait commencé à se former ; les chansons patriotiques remplacent les cantiques." (Gustave Hervé)... mais aussi une salle de gala de boxe et de catch avant et après la seconde guerre mondiale.

    + Le caricaturiste Cambon ("La Lettre du Cadre", "Urtikan"), se souvenant sans doute que les jeux olympiques sont aussi destinés à servir d'entraînement aux soldats (la plupart des athlètes brésiliens sont militaires), a dessiné pour Urtikan une série de dessins cocasses sur le thème du Djihad et des JO, imaginant des épreuves spéciales pour les soldats de l'Etat islamique (14 dessins).

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  • Revue de presse BD (197)

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    Dessin de Toulouse-Lautrec représentant un cavalier sur une piste de cirque (coll. R. Lehmann)

    "C'était un homme qui avait un oeil. Il était extrêmement attentif aux hommes, aux animaux, aux choses. Et il avait cette aisance magistrale pour les restituer." Charles de Rodat parle ainsi de son grand-oncle le peintre Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901), dont le dessin expressif et ironique se rapproche de la caricature. Toulouse-Lautrec a contribué à redonner un peu de vie à un art français étouffant sous le poids des conventions et ouvert la voie à Picasso.

    Le musée de Lisle-sur-Tarn expose jusqu'au mois d'octobre une série de lithographies représentant diverses scènes de cirque, exécutées par l'artiste de mémoire lors d'une cure de désintoxication à l'alcool ; ces dessins permirent à l'artiste de prouver qu'il avait recouvré ses facultés mentales ("J'ai acheté ma libération avec mes dessins").

    + L'expo sur "L'Art de Morris" proposée au musée de la BD d'Angoulême est ouverte tout l'été. L'expression de "9e art" pour désigner la BD était un brin ironique dans la bouche de Morris, réticent comme un certain nombre de ses confrères (Goscinny, Bretécher) à l'égard des analyses et commentaires universitaires.

    "Lucky Luke" a récemment fait l'objet d'un album-hommage par Matthieu Bonhomme, une sorte de parodie intitulée : "L'Homme qui tua Lucky-Luke" (Dargaud). On est assez loin ici de l'humour des meilleurs albums de "Lucky-Luke", peu nombreux dans la mesure où cette série a été exploitée commercialement jusqu'à la corde. L'humour de M. Bonhomme est plus proche des westerns parodiques, genre réservé aux inconditionnels de ce genre épique. Quant à l'humour de "Lucky-Luke", Morris en donna lui-même la recette en indiquant qu'il reposait sur une part de réalisme (absente dans la plupart des westerns) ; Goscinny, au scénario, s'est souvent appuyé sur des faits ou des événements qui ont émaillé la conquête de l'Ouest américain.

    + En marge du gros festival BD de Lyon, quelques auteurs de BD (dont Gilles Rochier, B-Gnet...) proposent le festival BD "Ta mère la bulle" à Villeurbanne (2 juillet) ; "BD, bière, chips et franche camaraderie" sont au programme, ainsi que des débats autour de la BD.

    + La chaîne de TV "Arte" proposera à partir du mois d'août un petit dessin-animé, tiré de la BD de Dimitri Planchon, "Blaise" ("Fluide-Glacial"). Planchon excelle dans la satire du couple moderne bourgeois flanqué de son ou sa paire de rejetons.

    + Notre fanzine mensuel ne paraît pas pendant les mois de juillet et août, mais vous pouvez consulter librement les derniers numéros parus sur le site de partage de fichiers www.issuu.com (pour s'abonner, écrire à zebralefanzine@gmail.com).

    + Internet permet de découvrir des caricaturistes de la presse étrangère, comme le Suisse Raymond Burki (né en 1949) (dessin ci-dessous), employé pendant de longues décennies par "24 Heures" (quotidien de Lausanne), qui continue de publier des caricatures sur sa page Facebook bien qu'il soit parti à la retraite il y a deux ans. En plus d'être un dessinateur talentueux, Burki est aussi un bon peintre, ce qui est assez rare parmi les dessinateurs de presse (Cabu, par exemple, négligeait cet aspect).

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  • Revue de presse BD (188)

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    Croquis de Bruxelles avant les attentats, par Placid.

    + "Qu'est-ce que c'est barbare le langage juridique !" (Placid dixit) ; peintre et dessinateur de presse, ledit Placid s'est vu condamné à une amende de 500 euros en 2007 pour avoir représenté un policier avec des traits porcins en couverture d'une brochure (plainte déposée par le ministre de l'Intérieur Daniel Vaillant). Via son blog, Placid publie ses croquis très expressifs de Paris ou d'ailleurs, dans différentes techniques (feutres, crayon graphite).

    + Il y a trente ans, l'accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl en Ukraine jetait un froid dans toute l'Europe, si confiante dans sa technologie au sortir des "Trente glorieuses". Comme le reportage BD est à la mode, la chaîne de TV "Arte" a envoyé Nicolas Wild accompagner une équipe de télé dans la "zone d'exclusion" autour de la centrale, périmètre où il ne fait pas "bon vivre", dit-on, mais qui suscite bien des fantasmes. Etant donné que la pollution chimique est presque omniprésente désormais, certains prétendent que la zone d'exclusion n'est pas le pire endroit où vivre.

    N. Wild s'en sort en éludant le sujet technique, un peu trop pointu, et qui semble dépasser les spécialistes de la physique nucléaire eux-mêmes, tout comme l'économie échappe aux économistes. Notre reporter BD préfère évoquer plutôt les retombées de la catastrophe sur le plan artistique ou littéraire. Il est étonné d'apprendre par les artistes locaux, moins ignorants de la Bible que leurs confrères de l'Ouest, que "Tchernobyl" se traduit par "absinthe", ce qui permet à certains de relier la catastrophe au passage de l'apocalypse suivant : "(...) et le troisième ange sonna de la trompette; et il tomba du ciel une grande étoile, ardente comme une torche, et elle tomba sur le tiers des fleuves et sur les sources des eaux. Le nom de cette étoile est Absinthe; et le tiers des eaux fut changé en absinthe, et beaucoup d'hommes moururent de ces eaux, parce qu'elles étaient devenues amères." (ap. chap. VIII) (absinthe = poison dans le langage biblique ; l'apocalypse énumère une succession de fléaux comparables aux fléaux qui frappèrent l'Egypte dans l'Ancien testament attribué à Moïse).

    La culture technocratique "prométhéenne" émancipe l'homme de dieu et/ou de la nature, d'une manière assez superficielle pour que tel ou tel cataclysme extraordinaire l'y ramène subitement. Comme la catastrophe de Tchernobyl est la conséquence d'une défaillance humaine, que le KGB et les services secrets des différentes nations impliquées tentèrent de dissimuler ou de minimiser, elle entraîne naturellement un regain de confiance dans les discours traditionnels "religieux", notamment dans les plus jeunes générations. Un tel "retour en arrière" n'a rien d'étonnant dans la mesure où la confiance en l'avenir, nécessaire au maintien de l'ordre prométhéen, cette confiance était elle-même une forme de superstition, déguisée en science-fiction, quoi qu'il en soit étrangère à l'esprit critique.

    + "Il est prouvé aujourd’hui que la bande dessinée est l’un des médias les plus puissants pour transmettre une idéologie (ce n’est pas pour rien que l’armée américaine l’a utilisé et l’utilise encore)" : le blog confessionnel musulman le-BD-Ouin.com tient à mettre en garde ses lecteurs contre la lecture des aventures des super-héros américains dans un article assez bien documenté intitulé : "Le danger des super-héros pour la jeunesse musulmane". Certains arguments sont néanmoins paradoxaux : si on comprend qu'un musulman mette en garde contre un discours néo-païen explicite, véhiculé par certains "comics" dont les références sont analogues à celles de la culture nazie, en revanche il est plus étonnant de le voir condamner d'autres super-héros (Superman en premier lieu), dont il démontre que les auteurs ont truffé le scénario de références bibliques [?]. Il faut rappeler ici que la Bible est en grande partie elle-même un texte d'ordre mythologique, et non un récit bâti suivant les règles de la fiction moderne.

    Un argument est néanmoins imparable : la propagande moderne est comparable à l'idolâtrie, susceptible par conséquent de déclencher le fanatisme ; on a pu voir dans des reportages télévisés des soldats américains monter à l'assaut en Irak, ivres de sang, écoutant de la musique "heavy metal" pour attiser leur haine et s'encourager. L'Etat américain, en principe de confession "judéo-chrétienne", ferme les yeux sur ces rituels militaires sataniques, ainsi que sur les tortures à base de sévices sexuels ; l'Etat français, en principe anticonfessionnel, ferme les yeux sur les pratiques confessionnelles d'une partie des troupes affectées à sa défense.

    + Après-demain, samedi 30 avril, se tiendra au "Petit Ney" (Paris XVIIIe) le forum du fanzine, qui propose plusieurs "ateliers" destinés à populariser ce type de publications "modestes". Programme complet sur le site des organisateurs.

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    Croquis de N. Wild effectué dans la zone d'exclusion autour de l'ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl.

  • Revue de presse BD (174)

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    Image extraite de la série débile "Pr Moustache", diffusée par "Arte".

    + Comme je le disais la semaine dernière, en matière de féminisme les hommes en font parfois un peu trop. Ainsi, pour voler au secours des auteures de BD opprimées, Yan Lindingre ("Fluide Glacial") a cru opportun de créer le prix "Couilles au cul", destiné à récompenser au prochain festival d'Angoulême une auteure pour son courage. Ce n'est même pas un gag : un sculpteur, Denis Hilt, a été chargé d'exécuter le trophée saugrenu (même pas une sculptrice). Comme c'était à prévoir, la réaction des ligues de vertu féministe à cet hommage a été rien moins qu'unanime.

    + Après pas mal de tergiversations et un "mea culpa" de son directeur F. Bondoux, le FIBD a désigné trois auteurs parmi lesquels sera désigné le gagnant du "grand prix" de la foire internationale : Hermann, Alan Moore et Claire Wendling. Le premier, Hermann, est un auteur actif depuis longtemps et réputé pour son dessin énergique, inspiré des comics américains ; cependant le dessin d'Hermann n'a jamais été mis au service d'un scénario mémorable ; le britannique Alan Moore revendique un propos et une BD destinés aux adultes, mais il ne s'élève guère au-dessus du niveau puéril des comics américains et d'un érotisme racoleur ; quant à Claire Wendling... ce n'est pas vraiment une auteure de BD.

    + La chaîne franco-allemande "Arte" diffuse depuis quelques semaines le "Pr Moustache", un petit dessin-animé de vulgarisation scientifique, dessiné par Marion Montaigne (et lu par François Morel). Ce feuilleton, qui se veut désopilant, est complètement débile ; mais avant de dire pourquoi, disons deux mots des obstacles auxquels se heurte la "vulgarisation scientifique".

    L'histoire de la science est négligée dans l'enseignement scolaire ; celui-ci se situe souvent au niveau de la légende dorée - le récit de la pomme de Newton, par exemple, donnée pour cause de l'intuition géniale du savant anglais. De ce point de vue, l'effort de vulgarisation et de démystification paraît donc justifié. Néanmoins les difficultés sont nombreuses : la science actuelle est faite de raisonnements et de démonstrations imbriqués les uns dans les autres, à la manière de poupées russes ou d'un film dont il faudrait comprendre le sens global en n'ayant vu seulement quelques images.

    De surcroît la science actuelle est en perpétuel mouvement ; dominante encore il y a une quinzaine d'années, la théorie physique dite "des cordes" est déjà en train de se démoder. De même la théorie du "Big-bang" ne fait plus l'unanimité depuis quelques années - ses nombreuses lacunes ont ouvert de nouvelles voies de recherche. Cette instabilité rend la tâche du vulgarisateur ardue. Ajoutons encore un dernier obstacle - les lois mathématiques sont paradoxales et heurtent le sens commun ; comment expliquer que les lois de la gravitation de s'appliquent pas aux "composants" des particules élémentaires, électrons, protons et neutrons ? La loi de gravitation de Newton elle-même est loin de permettre tous les calculs. Les suiveurs de Newton (le Français d'Alembert) ont dû lui appliquer bon nombre de correctifs complexes.

    Toutes ces complications font apparaître la science contemporaine comme un langage d'initiés. L'initiation évoque plutôt la religion, mais on aurait tort de sous-estimer les rapports étroits que la religion et la science entretiennent depuis toujours. D'ailleurs le concept de "science laïque", défendu par certains vulgarisateurs français (C. Allègre) ne pèse pas lourd scientifiquement.

    Le feuilleton de Marion Montaigne est débile car il contribue à fait passer la technologie pour la science fondamentale ; le propos de Marion Montaigne est entièrement dépourvu de recul critique ; il présente les dernières données de la science comme sûres, alors que ce ne sont que des hypothèses. Le cas du boson de Higgs est significatif : 4 milliards d'euros ont été dépensés au bas mot afin de construire un accélérateur de particules géant (Large Hadron Collider) ; quelques années après sa mise en service et une panne ayant entraîné un surcoût, le Cern (Organisation européenne pour la recherche nucléaire) a annoncé la "très forte probabilité" d'avoir découvert ce qu'il cherchait : le fameux boson de Higgs. Une jolie histoire... dont les tenants et aboutissants sont difficile à saisir pour le grand public, voire les instances politiques qui valident l'allocation de crédits.

    De plus nous vivons une ère technologique et industrielle aux implications politiques considérables. Ladite "science physique fondamentale" actuelle est-elle si fondamentale que ça, ou un ensemble de démonstrations théoriques brillantes destinées à servir d'alibi à l'industrie ? Compte tenu des milliards brassés et de l'enjeu politique, ne pas se montrer un minimum circonspect, c'est faire preuve d'une grande foi et non d'esprit critique.

    Les régimes totalitaires sont des régimes technocratiques, et l'incitation à la méfiance vis-à-vis du jargon scientifique ou intellectuel est le fait de tous les essayistes qui ont étudié la dérive totalitaire de l'Occident : Orwell, Bernanos, Hannah Arendt, Simone Weil, pour n'en citer que quelques-uns. Contre la physique quantique, cette dernière écrivait : "la formule de Planck, faite d'une constante dont on n'imagine pas la provenance et d'un nombre qui ne correspond à aucune probabilité, N'A AUCUN RAPPORT AVEC AUCUNE PENSEE." ; ou encore ceci : "Les quantas d'énergie sont contraires à la raison." ("Réflexions à propos de la théorie des quantas")

    + Le 21 janvier est l'occasion pour de nombreux internautes de célébrer sur les réseaux sociaux la mort de deux despotes : Louis XVI (1793) et Lénine (1924). Curieusement, certains qui regrettent le premier vantent la monarchie comme un obstacle au capitalisme et à la mondialisation ; en réalité, la monarchie française a précédé les Républiques bourgeoises dans la voie du capitalisme. Les historiens qui étudient le capitalisme situent ses débuts au XVIIe siècle, voire au moyen-âge. Le culte de Lénine relève lui aussi de l'idéologie ; le révolutionnaire russe finit par reconnaître son échec (dans des écrits publiés à titre posthume) et compara le régime soviétique à celui de Louis XIV, qui fit accomplir à la France le même progrès technique et politique brutal.

    + Pour la quatrième année consécutive, le fanzine Zébra concourt au prix du fanzine ("BD alternative") d'Angoulême, avec 28 autres petites publications venues du monde entier (Taïwan, Japon, Espagne, Ukraine, Allemagne, Russie, etc.). L'année dernière le fanzine "Dérive urbaine" (Paris) s'était vu décerner le prix, et son rédac-chef Boris Hurtel avait répondu à une petite interview pour présenter "Dérive urbaine".

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    Couverture du fanzine "Maidan" n°1 dans le style soviétique (concours fanzines du FIBD)

     

  • Revue de presse BD (171)

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    Un des plus vieux croquis répertoriés de Walt Disney (1918), vendu récemment aux enchères à New York

    + Visible jusqu'à dimanche prochain sur "Arte-replay", un long documentaire (plus de 3 heures) en deux volets consacré à Walter Elias Disney qui, nous dit le reportage, "transforma le dessin-animé en art". La formule est un peu pompeuse et ne veut pas dire grand-chose. Le documentaire n'est pas assez critique, mais comporte de nombreuses images d'archives et brosse un portrait assez fouillé de ce personnage hors du commun, "self made man" américain sorti apparemment de nulle part. On sait les points communs entre le cinéma d'animation et la BD franco-belge, cette dernière étant un cinéma d'animation "bon marché", du moins à ses débuts. Walt Disney et le Belge Hergé ont d'ailleurs quelques points de ressemblance, dont la soif de reconnaissance et une enfance un peu triste. On aurait aimé un propos plus critique, non pas tant à propos de Walt Disney que de son art emblématique de l'Amérique de la première moitié du XXe siècle ou de la culture de masse. L'usage politique du rêve et du divertissement demeure en effet un sujet d'actualité.

    + Signalons le décès de Jacques Rampal (19 décembre), qui collabora pendant de longues années au journal "Pilote" et publia avec le dessinateur Jean-Claude Morchoisne et Jean Mulatier une série de portraits-charges d'hommes politiques, transformés en animaux, qui fut un succès de librairie ("Ces Animaux qui nous gouvernent", 1984).

    + "Presse-Océan" annonce que la ville de Nantes va se doter d'une maison de la bande-dessinée en 2016, la "maison Fumetti", vaste de 600 m2 et qui sera dirigée par Gwen de Bonneval, Cyril Pedrosa et Tangui Jossic, auteurs de BD. "Fumetti" est le mot pour dire "bandes-dessinées" en... italien ; c'est sans doute pour faire "style".

    + La querelle qui divise la gauche à propos de l'islam et de "Charlie-Hebdo" n'aura connu qu'une courte trêve après l'attentat contre l'hebdomadaire. Cela prouve que l'idéologie, comme la religion, crée un sentiment d'unité superficiel. La militante féministe Caroline Fourest a pris part récemment aux hostilités, rédigeant une tribune dans le magazine "Transfuge" (11 Novembre). Sa prise de position en faveur de Philippe Val a le mérite d'être claire. "(...) Ma bande à moi, celle que j'admirais, venait de la "Grosse Bertha". Les éditos fracassants de Val ; Cabu, notre maître à tous. Et cette ribambelle de dessinateurs, furieusement doués, qu'ils ont mis sur orbite : Charb, Luz, Riss, Tignous, Honoré..."

    Et C. Fourest de qualifier au passage "l'autre "Charlie", l'ancienne version lancée par Cavanna et Choron, de "journal potache, vaguement anar". C. Fourest est libre de préférer Luz, Charb et Riss à Reiser ; d'autres ont témoigné dans le sens contraire, comme Willem. Cabu, dont on peut croire l'avis sérieux, s'est toujours prudemment gardé d'un jugement artistique.

    La militante dit ailleurs : "(...) On se moquait des garçons et de leurs dessins sexistes. Ils le prenaient bien, surtout Tignous, avec des airs d'ourson dépité. (...) Des années plus tard, les voilà convertis aux FEMEN. Quel trajet."

    A juste titre, Caroline Fourest explique dans sa tribune que l'humour permet souvent de surmonter les divisions idéologiques ; en revanche, elle n'a jamais parue plus disposée à plaisanter sur le sujet du féminisme, qui semble lui tenir à coeur au moins autant qu'à raison, que certains musulmans ne semblent disposés à entendre les plaisanteries des Occidentaux concernant Allah. L'humour des sectateurs des valeurs républicaines (parmi lesquelles "l'égalité" paraît aussi improbable que certains principes religieux), est une notion aussi incertaine que l'humour du pape ou de la Reine d'Angleterre. Si C. Fourest prenait la peine de se renseigner sur la presse satirique française, elle pourrait constater que très rares sont les humoristes ou les titres de presse qui ont mis en avant de telles "valeurs républicaines".

    + Le festival d'Angoulême qui se tiendra fin janvier a décidé d'accorder cette année en l'exposant une place d'honneur à Morris et son célèbre "Lucky-Luke", produit largement de conserve avec Goscinny. Les deux auteurs avaient réussi dans quelques albums de la série à faire passer un peu de l'esprit de la conquête de l'Ouest et des pionniers, en y ajoutant une note d'humour.

    Paradoxalement, "Lucky-Luke" est plus réaliste que de nombreux westerns, Goscinny ayant eu la bonne idée de s'inspirer du témoignage d'un authentique pionnier, Mark Twain. On attribue à Morris l'invention de l'expression "Neuvième art", mais Morris a toujours tenu, comme Goscinny du reste, à se démarquer d'un certain intellectualisme : "Non, nous qui les créons, les BD, nous ne prenons pas très au sérieux toute cette très pompeuse littérature." ("Giff Wiff", 1965) - sage méfiance des cacouacs, d'ailleurs, car l'académisme n'est jamais très loin de l'intellectualisme.

     

  • Revue de presse BD (138)

    Extraits de la revue de presse illustrée publiée dans l'hebdo Zébra.

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    Joëlle Jolivet, illustratrice (paysages urbains, animaux, etc.), qui utilise la technique de la linogravure, expose à la bibliothèque Germain Tillon (Paris XVIe) jusqu'au 18 avril les illustrations et gravures de plusieurs livres, dont le dernier "A Paris". La plupart de ses ouvrages ont été traduits en plusieurs langues.

    + Contrairement à ce que nous écrivions dans le précédent n°, Lars Vilks, artiste proche du mouvement hostile à l'islam "Pegida", et que l'on a tenté d'assassiner à Copenhague, n'est pas danois mais suédois, natif d'Helsinborg. Il s'en est fallu de peu, puisque Helsinborg fait face au Danemark, dont la Suède n'est séparée que par un bras de mer - le détroit de l'Oresund. Les shakespeariens savent que le château d'Elseneur (Helsingor) où le tragédien anglais a situé l'une de ses plus fameuses pièces, "Hamlet", s'élève au bord de l'Oresund. Le Danemark est sans doute emblématique de l'Occident et de sa culture selon Shakespeare ; le tragédien fait dire au garde Marcellus : "Il y a quelque chose de pourri dans l'Etat du Danemark." Plusieurs siècles plus tard, le romancier et journaliste français Antoine Blondin ajoutera avec malice : "Il n'y a pas qu'au royaume de Danemark qu'il y a quelque chose de pourri."

    "Arte" diffusait la semaine dernière un bon documentaire d'histoire de l'art, par Martin Fraudreau, à propos de la "Mort de Marat", célèbre tableau de Jacques-Louis David, peintre et homme politique de premier plan (rediffusion le 13 mars). Le prétexte de ce documentaire est la récente découverte d'un tableau de plus petit format, qui a probablement servi de brouillon à David, et dont les "hésitations" permettent de deviner l'intention du peintre et de confirmer l'opinion des historiens que le tableau de David est un exemple magnifique de propagande. Encore faut-il préciser : un exemple où l'art moderne renouvelle la religion dans son ancienne fonction de propagande du mysticisme social. On perçoit assez nettement grâce à ce reportage le lien entre anarchie et histoire, d'une part, et entre politique et religion de l'autre, de sorte qu'il n'y a aucune sorte de politique qui ne s'appuie sur la crédulité religieuse des citoyens, y compris et même lorsque ceux-ci se déclarent "athée". Il saute aux yeux que c'est un "Marat-Christ" que David a peint, intentionnellement. Plus subtile est la diffamation de Charlotte Corday. "Magnifique" car la manière magistrale de David, dérivée de l'art antique, lui permet de marquer d'autant plus profondément les esprits ; ainsi il égale presque le réel, et il atteint le niveau des plus magnifiques ouvrages de la propagande catholique des siècles précédents.

    + La publicité dont bénéficie "Charlie-Hebdo" profite à d'autres titres. Jean-Philippe Querton, citoyen belge, vient de lancer "Même pas peur" afin de doter la Belgique à son tour d'un journal satirique. Si le dessin et la BD sont en vogue en Belgique comme en France, les kiosquiers belges ne distribuaient pas jusqu'ici de titre de presse satirique remarquable.

    Hormis "Siné-Hebdo", en proie à des difficultés de trésorerie comme lui avant l'attentat, "Charlie-Hebdo" n'avait pas de concurrent direct. A noter quand même que "Zélium", grâce aux efforts de ses rédacteurs et l'aide de ses lecteurs, après avoir été "rincé" par les frais de distribution, ressort en kiosque depuis quelque temps à un rythme moins soutenu (bimestriel). Sur le dernier n° paru figure une nonne en couverture. Les attentats commis par des nonnes constitueraient une innovation. Mais ne vivons-nous pas dans un monde plein d'innovations ?

    + La Mairie de Paris a publié un numéro spécial d'une quinzaine de pages regroupant quelques-unes des meilleures bandes-dessinées publiées par Cabu dans les gazettes de la municipalité qui l'employaient. Ce n'est sans doute pas l'aspect le plus satirique de l'oeuvre de Cabu, mais ses facultés d'observation lui permettaient d'introduire de l'humour dans un genre de publication plutôt austère en règle générale. Le tout est complété de quelques citations de l'auteur. "J'ai essayé de faire tout ce qu'on pouvait faire avec le dessin : de la caricature, du reportage, de la bande-dessinée, du dessin pour enfant, de l'illustration, des couvertures de bouquins, des affiches. Je ne suis pas sectaire." Cabu était une sorte de fou dessinant.

     

     

     

     

     

  • Revue de presse BD (134)

    Extraits de la revue de presse publiée dans l'hebdo Zébra.

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    + Terreur Graphique et Hervé Bourhis ont récemment publié chez Dargaud "Le Petit Livre de la BD". Les auteurs ont fait le choix de l'anecdote, compilant année après année un tas de faits, d'albums et de dates marquantes, illustrées sous forme de vignettes. Ils ont aussi dessiné ou fait dessiner quantité de pastiches de couvertures d'albums. Elouarn, qui tient lui même un blog abondamment illustré dédié aux clins d'oeil que se font entre eux les auteurs de BD dans leurs albums, répercute une petite info concernant G. Wolinski, membre quand il avait dix ans du club des lecteurs de "Coq-Hardi", en même temps que Jacques Chirac.

    + Le fanzine "Dérive urbaine" a remporté le prix du fanzine décerné par le festival d'Angoulême. Il a été choisi parmi une sélection de trente fanzines en provenance du monde entier. Pour la troisième année consécutive, "Zébra" participait à ce concours unique en son genre, organisé par Philippe Morin, vainqueur il y a plus de trente ans avec son fanzine PLG du premier concours.

    + Est-il permis de se moquer de la Shoah comme du prophète Mahomet dans les pays occidentaux ? Afin de démontrer qu'il n'y a pas deux poids, deux mesures, D. Pasamonik (Actuabd) publie un article sur les dessins humoristiques concernant la Shoah publiés par "Hara-Kiri" et "Charlie-Hebdo". Mais certains commentateurs de cet article font observer à juste titre que les dessins ne portent pas atteinte à la dignité de la Shoah, mais se moquent de ceux qui ont tenté d'en tirer un profit commercial. De même le dessin signé Cabu en "Une" de Charlie se moquait de certains mahométans, plutôt qu'il ne visait directement le prophète comme les caricatures militantes danoises.

    Au-delà de la question de l'équité entre l'éthique de la Shoah et le Coran, on peut d'ailleurs se demander si la loi Gayssot est vraiment dans l'intérêt des Juifs, qu'ils soient descendants ou non de déportés ?

    Dans son édition du 15 janvier, à la question : "Pourquoi la loi française traite Dieudonné et Charlie-Hebdo différemment ?", le "New Yorker" répond que la liberté d'expression anticléricale est mieux protégée en France. Il ajoute : "Les médias [français] modernes ou plus traditionnels sont majoritairement non-musulmans. Des programmes de radio et de télé entiers débattent quotidiennement des mérites et des inconvénients de l'islam en France, sans faire beaucoup d'efforts pour inclure dans ces débats le point de vue de membres de la communauté musulmane. (...) Dans ce contexte, la surveillance étroite des provocations obscènes de Dieudonné paraît extrêmement arbitraire et disproportionnée ; elle le sert, hélas, bien plus qu'elle ne le dessert."

    + Quand un tas d'officiels, dont un ministre de l'Intérieur, défile en tête d'un cortège célébrant la liberté d'expression, il y a de quoi se pincer pour vérifier qu'on ne rêve pas. Plus d'un lecteur d'Orwell, d'Hannah Arendt, Simone Weil ou encore Bernanos, a dû écarquiller les yeux. "Nous disposons de moins de moyens pour décrédibiliser la presse qu'il n'en existait dans la société française en 43 ou 44, c'est évident. Donc il est d'autant plus important d'essayer d'expliquer pourquoi la presse est comme elle est." dit Raymond Aubrac dans un entretien avec Mathias Reymond et Pierre Carles (2007) pour l'Acrimed (action-critique-médias). Dans un numéro spécial publié il y a une dizaine d'années par une ligue antipub, l'ancien résistant communiste faisait en outre son "mea culpa", reconnaissant que le PCF, en faisant interdire de très nombreux journaux à la Libération, a involontairement favorisé la mainmise du monopole de l'industrie et des banques sur la presse.

    + Le documentaire sur "Pif-Gadget" (G. Podrovnik), diffusé par la chaîne "Arte", peut être regardé en ligne. Il est à la fois consternant et cocasse. Consternant par l'étalage d'une nostalgie de la culture communiste : que penser de soi-disant antifachistes qui continuent d'ignorer que les massacres perpétrés par le régime soviétique ne sont pas moins étendus que les crimes nazis ? Cocasse, parce que la contribution de la propagande communiste à la culture de masse ressort assez clairement dans ce documentaire, en dépit de sa tentative de démontrer que "Rahan" est un super-héros humaniste. Ce qui ressort au contraire, c'est que la différence entre "Pif" et le "Journal de Mickey" est à peu près inexistante. Comble de l'ironie, on apprend que le marketing autour du fameux gadget distribué avec cette publication, qui lui permit d'atteindre un tirage exceptionnel de 500.000 ex. par semaine, fut inventé par le fils d'un "Russe blanc", aventurier au demeurant peu scrupuleux.