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mandryka

  • Revue de presse BD (347)

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    C. Bretécher par elle-même (copie).

    + A la suite de sa disparition le 10 février, une pluie d'éloges s'est abattue sur Claire Bretécher, rare femme à s'être fait un nom dans la bande dessinée satirique.

    Jean Daniel, rédacteur en chef du "Nouvel Observateur", lui avait mis le pied à l'étrier en lui offrant de publier les planches de sa série "Les Frustrés" dans cet hebdo à fort tirage (1975).

    Laurent Joffrin ("Libé", 12 février) note -un brin nostalgique- que "cet hebdomadaire était capable de faire son étendard d'une BD qui le moquait sans relâche".

    Indifférente aux idées politiques à la mode, féminisme compris, Claire Bretécher était en revanche une bonne observatrice de la frustration et de la mauvaise foi du milieu "bobo", avec lequel elle entretenait un rapport ambigu, mi-fascinée, mi-dégoûtée.

    Clément Bénech ("Libé") souligne que le talent de Claire Bretécher est surtout littéraire, puisque c'est une dialoguiste hors-pair. Son dessin schématique sert de support à ces dialogues.

    Assez rare en bande dessinée, art militant le plus souvent, la note mélancolique domine dans l'oeuvre de C. Bretécher ; elle préférait dire qu'elle s'emmerdait... ce qui est sans doute la rançon d'une vie bourgeoise.

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    Hommage de Riad Sattouf, à son tour publié dans "Le Nouvel Obs".

    + Quelques pages de l'autobiographie loufoque de Marcel Gotlib ont été lues en public par Gilles Gaston-Dreyfus et peuvent être réécoutées en podcast sur "France-Culture".

    Gotlib fonda avec Claire Bretécher et Mandryka le fanzine satirique "L'Echo des Savanes" en mai 1972.

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    Equipe de "L'Echo des Savanes" (très mal) dessinée par Gotlib.

     

  • Revue de presse BD (272)

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    Strip vertical signé F'murrr.

    + Nous avons appris cette semaine la disparition de Richard Peyzaret, alias F'murrr, âgé de 72 ans. La série "Le Génie des Alpages", chef-d'oeuvre d'humour loufoque mettant en scène un berger et son troupeau, avait fait la célébrité de ce bédéaste.

    "Fabriquer un nom complètement débile, ressemblant à une onomatopée et l'imposer au public, ça me plaisait."

    Craignant que son humour ne déroute les lecteurs de "Pilote" où le "Génie" débuta sa carrière, Goscinny avait tendance à censurer F'murr, qui put s'épanouir après le départ de celui-ci.

    F'murr était sans doute l'un des auteurs qui avait le plus de recul sur son métier, dont il avait pressenti le déclin (occulté par le succès commercial) ; en mars 1978, il déclarait au fanzine "Schtroumpf" (n°17*) : - Les dessinateurs de bandes dessinées sont dans une position très équivoque : d'un côté nous sommes considérés comme des artistes, de l'autre comme des employés et finalement, nous n'avons que les désavantages des uns et des autres (...).

    - Attention, ajoutait F'murr, de ne pas faire de la BD un produit de consommation.

    Dans cette vieille interview par Jean Léturgie, F'murr fait exactement le contraire des intellectuels payés pour déblatérer sur la BD puisqu'il évoque dans un style direct un sujet qu'il connaît.

    (*: nous tenons à la disposition de qui en fera la demande à zebralefanzine@gmail.com l'entretien du perspicace F'murr avec J. Léturgie publié dans "Schtroumpf")

    + A propos d'humour absurde, j'ai noté la référence de Mandryka à Alphonse webzine,bd,gratuit,zébra,fanzine,bande-dessinée,caricature,revue,presse,hebdomadaire,avril,2018,actualité,f'murr,richard peyzaret,schtroumpf,jean léturgie,zebralefanzine@gmail.com,diderot,coprophage,dbd,absurde,gotlib,alphonse allais,mandryka,ionesco,beckett,forcadell,berry républicain,magali le dissez,canard enchaîné,antisémitisme,macron,fillonAllais dans le n° spécial de "dBD" (mars 2017) consacré à Gotlib, où Mandryka s'efforce de préciser le sens du travail de feu son confrère. Cela permet de rebondir sur la notion d'humour absurde, qui n'est pas "monolithique".

    Ainsi Alphonse Allais ne cultive pas l'absurdité ; cet auteur anarchiste s'emploie à souligner de façon comique que l'Etat moderne républicain et ses principales institutions -armée, police, université-, sont absurdes, et risibles pour cette raison. Allais est, par conséquent, un auteur sérieux dans la lignée de Rabelais ou Cervantès. Très différents sont des auteurs tels qu'Apollinaire, Ionesco, voire Beckett, qui cultivent l'absurdité comme un motif poétique, non dans un but subversif.

    Avec pertinence A. Allais rapproche le consentement à l'absurdité de l'existence moderne du sentiment religieux, ce qui fait d'A. Allais un précurseur de Guy Debord et sa "société du spectacle" ; la culture moderne repose en effet de plus en plus sur des spectacles absurdes (la compétition sportive moderne est un exemple parmi d'autres) ; la science elle-même devient un spectacle absurde.

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    Caricature de Magali Le Dissez où elle défie le maire de sa commune.

    + F. Forcadell attire l'attention sur son blog sur un cas récent de censure d'une caricaturiste dans la presse régionale ("Le Berry républicain"). D'autres cas similaires ont été rapportés sur internet ces dernières années ; et il y a sans doute pas mal d'autocensure de la part de dessinateurs moins naïfs que Magali Le Dissez.

    Il a même pu arriver qu'un parti politique achète un caricaturiste lors d'une campagne électorale locale afin de s'assurer du soutien de ses dessins.

    A l'échelle nationale, les plaintes sont plus rares. E. Macron au cours de sa campagne répondit à la question d'un journaliste qui l'interrogeait sur sa perception des caricatures : - Les caricatures font partie du jeu. Cela n'empêcha pas le candidat Macron d'accuser ultérieurement un dessinateur engagé au service de François Fillon d'antisémitisme ; il est vrai que ce dessinateur était le porte-parole d'un parti politique, non un dessinateur satirique (l'accusation d'antisémitisme à tout bout de champ risque surtout de porter tort aux Juifs en définitive). En politique, tous les coups sont permis, y compris les plus bas ; dans le domaine de la satire, seuls les coups intelligents sont permis.

    Le rôle actuel du "Canard enchaîné" dans la vie politique française, dont il est un rouage, illustre parfaitement dans quelles limites la satire politique est enfermée. Le "Canard" ne fait pas que mettre les politiciens sur la sellette ; il rend aussi le service d'animer une vie politique cadenassée par la Constitution, qui sans cela serait bien terne.

    + Comme c'est le cinquantième anniversaire de "Mai 68", il n'est pas inutile de mentionner deux remarques de Karl Marx, qui observa et/ou étudia de près des révolutions plus importantes.

    La première remarque est que la République française est le mieux protégé de tous les régimes contre une révolution. La raison invoquée par Marx est une cause persistante, à savoir la pléthore de fonctionnaires entretenus par l'Etat, qui tacitement en répandent le culte "laïc".

    La fréquente invocation des "philosophes des Lumières" (pas ou peu révolutionnaires) a tendance à faire oublier que les institutions actuelles de la France remontent au XIXe, siècle d'autoritarisme et de censure bien plus que de liberté d'expression. Les élites politiques françaises ont tiré les leçons de la Révolution de 1789, devenue "légende dorée".

    - Deuxième remarque de Marx, qui est une prophétie accomplie, celle que la "gauche" trahira l'idéal socialiste et la confiance du peuple plus efficacement que la "droite" (Marx sous-entend que la droite est trop bête pour accomplir cette opération de mystification du peuple).

    A propos de "Mai 68", on peut constater que la propagande de gauche a interprété ce mouvement insurrectionnel comme une victoire sur le plan de la politique et des moeurs, tandis que les acteurs du mouvement eux-mêmes (Cavanna et ses caricaturistes, par ex.) ont exprimé le sentiment d'une défaite.

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  • Revue de presse BD (198)

    Après une pause estivale, la revue de presse BD hebdo reprend !

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     + Au début de l'été, on a appris la mort de Didier Savard (4 juillet) ; à l'arrêt depuis plus de dix ans pour cause de maladie grave, cet auteur de BD s'était fait connaître avec les aventures d'un détective, Dick Hérisson, (commandées par Mandryka). D. Savard publia aussi une biographie satirique du dictateur Pinochet et une parodie de Tintin (autorisée par les très scrupuleux et procéduriers ayants-droits de Hergé).

    + La chaîne de télé "Arte" propose un documentaire d'une heure sur Hugo Pratt par Thierry Thomas (visionnable en "replay" jusqu'au 1er sept.). Rejeton d'un cadre éminent du parti fasciste italien, Ugo Prat fut néanmoins embauché par le journal "Pif", organe de presse pourvoyeur de fonds du parti communiste. Cette origine familiale sulfureuse incita Hugo Pratt à se dissimuler derrière un tas d'affabulations qui ont contribué à sa renommée et au caractère énigmatique de son héros le plus fameux, Corto Maltese.

    H. Pratt avait un point de vue original sur l'aventure, étant lui-même une sorte d'aventurier et de globe-trotter, ce qui est assez rare parmi les auteurs de romans d'aventure (les auteurs de BD ont le plus souvent une vie quasi-monacale). Les adolescents, lecteurs des romans de Pratt, devinent que Corto Maltese n'est pas un héros de carton-pâte comme Tintin ou Spirou.

    H. Pratt se définissait comme "un dessinateur expressionniste" ; il s'inspira beaucoup de l'Américain Milton Caniff pour le dessin ; mais si les scénarios de Caniff ("Terry et les Pirates") sont assez grossiers, au niveau de la propagande patriotique américaine, en revanche Pratt a réussi à instiller un peu de poésie dans ses BD.

    H. Pratt savait peindre en noir et blanc, il est regrettable que l'éditeur ait pris l'initiative de colorier les planches des albums de Pratt ; ou peut-être est-ce parce que Pratt, grand séducteur, avait fini par embaucher une coloriste ?

    + La gazette d'information du 18e arr. de Paris, publie dans son numéro de cet été un long article sur "L'Elysée Montmartre", à l'occasion de la réouverture de cette salle de spectacle légendaire, inaugurée en 1807 et incendiée en 2011.

    "L'Elysée Montmartre", moins célèbre que le "Moulin Rouge", a pourtant vu l'art moderne éclore. Le "French cancan" fut inventé dans cette antre, et surtout été peint par Toulouse-Lautrec et Jean Renoir ("French cancan"). A la fin du XIXe siècle, "L'Elysée Montmartre" fut un des premiers cours privés de dessin d'après le modèle vivant mixte, les jeunes femmes ne pouvant s'inscrire à l'Ecole des Beaux-Arts. Les étudiants des Beaux-Arts louèrent aussi la salle pour leur premier bal des Quat'z'Arts.

    La salle est aussi mentionnée par Zola, et Maupassant y situa une de ses nouvelles ("Le Masque").

    L'article, exhaustif, nous apprend aussi que "L'Elysée Montmartre", au cours de ces deux siècles d'existence, servit à peu près à tous les usages : non seulement une salle de bal et de concert, mais aussi une infirmerie pendant le siège de Paris par les Prussiens, ou encore une salle de meeting politique antimilitariste : "Il est piquant de constater qu'en tous pays la religion patriotique est introduite dans les cerveaux et dans les nerfs par les mêmes procédés que les religions proprement dites. L'un comme l'autre prend l'enfant dès le jeune âge, avant que son esprit critique n'ait commencé à se former ; les chansons patriotiques remplacent les cantiques." (Gustave Hervé)... mais aussi une salle de gala de boxe et de catch avant et après la seconde guerre mondiale.

    + Le caricaturiste Cambon ("La Lettre du Cadre", "Urtikan"), se souvenant sans doute que les jeux olympiques sont aussi destinés à servir d'entraînement aux soldats (la plupart des athlètes brésiliens sont militaires), a dessiné pour Urtikan une série de dessins cocasses sur le thème du Djihad et des JO, imaginant des épreuves spéciales pour les soldats de l'Etat islamique (14 dessins).

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  • Revue de presse BD (18)

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    + La ville de Delémont, dans le Jura suisse, prévoit d'ouvrir un musée en l'honneur de Thorgal, héros de BD viking brun, et son créateur G. Rosinski (dont le style me fait penser à celui du peintre E. Meissonier, qui connut son heure de gloire au XIXe siècle). Brrrr, entrer au musée de son vivant, ça doit cailler, surtout dans le Jura !

    + Outre les traditionnelles séances de dédicace à la chaîne, les éditions Delcourt+Soleil organisent dès demain et jusqu'au dimanche 23 septembre des séances de "speed-booking" lors d'un festival dans le XIIIe arr. de Paris (près du Parc de Bercy). Mais qu'est-ce que le "speed-booking", au fait ? Tout le monde connaît le "speed-dating", qui consiste à se prendre un maximum de râteaux en un minimum de temps, de la part de gonzesses sadiques ; eh bien le "speed-booking", c'est à peu près le même principe, transposé à la BD : tu montres ton "book" à plein d'éditeurs, qui te recalent tous un par un. 

    + J'avais raté cette interview de Mandryka (Le Concombre masqué), par Maël Rannou ; intéressante pour ceux qui s'intéressent à la presse BD, que Mandryka a bien connue (ayant créé "L'Echo des Savanes"), et qu'il a vue disparaître.

    + Sur son blog, Guy Delisle a dessiné deux de ses accidents préférés. Le premier, ici, et le deuxième . Comme le dessin de Guy Delisle est en outre très signalétique, je serais étonné s'il n'était pas embauché pour la prochaine campagne de la Prévention routière.

    + Petite présentation par Thierry Groensteen d'un dessinateur méconnu, caricaturiste et spécialiste du dessin animalier, Adolf Öberlander.

    + Le fil des revues de presse BD précédentes. Voilà, c'est tout pour cette fois.