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Revue de presse BD (360)
+ Dans la rubrique "Le déconfinement ne fait pas que des heureux" : - Un mètre de distance entre moi et les frotteurs du métro, je trouve que c'est une chouette conséquence de l'épidémie, cingle Chloé, étudiante en communication à Paris. Pareil pour la poignée de main langoureuse, je vais très bien m'en passer !
Le propos est rapporté par "Ouest-France" (13 mai), organe de presse démocrate-chrétien en pointe dans le féminisme et l'américanisation des moeurs.
- "Neuvième Art", organe de la Cité de la Bande dessinée se penche sur les bandes dessinées au propos "féministe". Mais le "féminisme" est loin d'être une revendication univoque ; il n'implique pas toujours la diabolisation des hommes ; il n'est pas toujours un argument de vente, ni une opération de communication. On ne peut pas mettre toutes les féministes dans le même panier, Pénélope Bagieu avec Mary Shelley...
Planche extraite de "Zette reporter" par Yvan Marié.
+ Le webzine "BD-Zoom" consacre quant à lui un article à ces héroïnes féminines de bande dessinée exaltées par le trait d'Yvan Marié dans les publications pour la jeunesse catholiques des années 50 et 60 ; en particulier "Zette reporter" (Tintin au féminin).
Mais le féminisme du clergé catholique ne date pas des années 50 ; il remonte au bas mot au XVIe siècle, où des récits ou romans sont rédigés, le plus souvent par des ecclésiastiques, montrant en exemple le courage et la vertu féminins, en particulier le sens du sacrifice des femmes, son dévouement.
La littérature satirique d'alors est d'ailleurs anticléricale ET misogyne (cf. N. Machiavel).
+ La Belgique fait partie des pays les plus touchés par l'épidémie de coronavirus ; la Une de l'hebdomadaire "Spirou", signée Bercovici & Cauvin, rend aux infirmières un hommage appuyé et conventionnel (13 mai).
Entre "Spirou" et "Ouest-France", il n'y a même pas une feuille de papier à cigarette, idéologiquement parlant.
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Revue de presse BD (351)
+ En proclamant l'année 2020 "année de la bande dessinée", le ministre de la Culture Franck Riester ne se doutait pas qu'elle serait aussi celle de l'épidémie de coronavirus.
Cette épidémie n'est pas tant une menace sanitaire qu'une menace pour la cohésion sociale, dont l'effondrement du système bancaire en 2008 a mis en lumière la fragilité.
Le conseiller du Président de la République, Jacques Attali, a appelé aujourd'hui à un véritable effort de guerre, nécessaire selon lui pour enrayer la progression de l'épidémie.
Volontiers philosophe, ce philanthrope ajoute sur son blog : "La pandémie permettra peut-être de comprendre que seul vaut le temps."
Réflexion étonnante puisque la société capitaliste et technocratique, mise en défaut ici, voue au temps un véritable culte, tandis qu'il est perçu comme une condition ou une contrainte dans des cultures plus scientifiques.
L'épidémie de bouddhisme en Occident (J. Attali, mais aussi "Tintin") s'explique parce qu'il est la religion la plus adaptée à un Etat technocratique. L'hypothèse de la mondialisation heureuse, non moins totalitaire et démentie par les faits que le "rêve américain", est servie dans les magazines accompagnée du préchi précha bouddhiste.
La religion du beauf de Cabu.
+ On attend la diffusion en "replay" du documentaire consacré à Chaval par Madeleine Debras et Marc Large (caricaturiste à "Sud-Ouest").
Chaval était tout sauf "bouddhiste" puisqu'il a été vaincu par l'ennui.
Dans cette présentation, Marc Large répète le poncif des caricaturistes ou des auteurs satiriques "dépressifs et alcooliques". Van Gogh n'avait rien de satirique ; ni Hergé, dépressif chronique. La bande d'"Hara-Kiri" n'était pas spécialement une bande de "dépressifs". Si Choron picolait beaucoup, c'était surtout pour oublier ses déboires financiers et à cause d'une mauvaise habitude contractée à l'armée.
On prête ici aux auteurs satiriques et aux caricaturistes un trait de caractère répandu chez les clowns ou les "amuseurs publics", contraints de porter le masque du sourire, ce qui revient à confondre Louis de Funès ou Cyril Hanouna avec Molière.
+ Extraits d'un entretien accordé par C. Bretécher à Gabriella Bosco (1990) :
- Et le féminisme ? Qu’en reste-t-il dans vos BD ?”, lui dis-je, moi qui, née dans le post-féminisme n’avais qu’une connaissance livresque du mouvement.
- Il ne faut pas généraliser, me répondit-elle. - Le féminisme est passé par mes BD à un moment. Aujourd’hui il n’y a plus personne qui s’en occupe, ni moi. Ç’était en 1972, à peu près, quand j’ai commencé à travailler pour le "Nouvel Observateur". C’était l’époque du gauchisme, on vivait plongés dans des comportements sociaux hystériques. C’était la folie intellectuelle. Je ne pouvais pas éviter d’en faire état dans mes BD. Et puis bien sûr moi aussi j’étais féministe. Mais j’ai toujours été anti-militante, parce que le fait d’être militant, dans n’importe quel domaine, comporte un manque absolu de sens de la mesure, fait ignorer les nuances (...).
- Une BD doit toujours faire rire ? demandai-je encore.
- Pour que je l’apprécie, oui. Il y a aussi les BD réalistes, qui ne font pas rire. Moi, je ne les lis pas. Il y a beaucoup de BD américaines qui sont de ce genre là. Histoires d’hommes, d’aviateurs, de pilotes… Ou alors de filles pulpeuses. Je les déteste. Pour moi, la BD n’a de sens que si elle est humoristique et le dessin en est amusant.
- Et tirez-vous inspiration de l’actualité, pour vos histoires ?
- Non. Sur la Guerre du Golfe par exemple je n’ai fait aucun dessin. Nous étions submergés pas ceux des autres. Et de toute manière, tout ce qui a à voir avec le quotidien, j’ai tendance à l’éliminer, quand je travaille. La rude épreuve du quotidien, je la fuis dès que je peux.
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Caricature Féminisme
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