On pouvait se demander où était le lecteur de "Charlie-Hebdo" dans la manifestation des "Tous Charlie", pleurant la disparition des dessinateurs assassinés, et même s'il y en avait un, tant la ferveur religieuse de cette manifestation était palpable ?
En 2015 Benjamin Netanyahou était déjà hors de contrôle, puisque François Hollande, chef d'orchestre de ces funérailles nationales, ne parvint pas à empêcher sa présence quelque peu encombrante, même pour un spécialiste du double-jeu. Netanyahou n'en fait qu'à sa tête, et on ne peut pas lui en vouloir car la mondialisation est un avion sans pilote.
"Charlie-Hebdo" peut bien s'acharner sur Jean-Luc Mélenchon, comme Salch cette semaine en Une, de façon plutôt sournoise : on est déjà convaincu dans les quartiers populaires que "Charlie-Hebdo" est l'organe d'une gauche gentrifiée. Ce procès d'intention antisémite en "Une" de "Charlie" ne fera que conforter les partisans de Jean-Luc Mélenchon que leur leader maximo est victime d'une chasse au sorcier. Comme si la satire n'était pas assez épaisse, Caroline Fourest, avec ses gros sabots, en remet une couche à l'intérieur, en séparant le bon grain des féministes atlantistes de l'ivraie des féministes qui ne le sont pas.
- Sournoise la Une de "Charlie-Hebdo", car l'antisémitisme ou l'apologie de l'antisémitisme sont plus sévèrement réprimés en France que les crimes pédophiles ou l'apologie de la pédophilie. Sous couvert d'humour, c'est une menace.
Les gros sabots sont le principe même de la propagande, mais les Français juifs ne sont pas tous des abrutis. Ils devraient songer aux conséquences d'un discours qui leur fait porter la responsabilité d'une politique hasardeuse, dont ni le Hamas ni Netanyahou ne portent la responsabilité, mais l'ONU - trente ans de simulacre de paix, à ne pas empêcher le pire de se reproduire tous les dix ans.
Ils devraient songer qu'il n'y a pas de plan B - Netanyahou c'est déjà le plan B.