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raymond aubrac

  • Revue de presse BD (134)

    Extraits de la revue de presse publiée dans l'hebdo Zébra.

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    + Terreur Graphique et Hervé Bourhis ont récemment publié chez Dargaud "Le Petit Livre de la BD". Les auteurs ont fait le choix de l'anecdote, compilant année après année un tas de faits, d'albums et de dates marquantes, illustrées sous forme de vignettes. Ils ont aussi dessiné ou fait dessiner quantité de pastiches de couvertures d'albums. Elouarn, qui tient lui même un blog abondamment illustré dédié aux clins d'oeil que se font entre eux les auteurs de BD dans leurs albums, répercute une petite info concernant G. Wolinski, membre quand il avait dix ans du club des lecteurs de "Coq-Hardi", en même temps que Jacques Chirac.

    + Le fanzine "Dérive urbaine" a remporté le prix du fanzine décerné par le festival d'Angoulême. Il a été choisi parmi une sélection de trente fanzines en provenance du monde entier. Pour la troisième année consécutive, "Zébra" participait à ce concours unique en son genre, organisé par Philippe Morin, vainqueur il y a plus de trente ans avec son fanzine PLG du premier concours.

    + Est-il permis de se moquer de la Shoah comme du prophète Mahomet dans les pays occidentaux ? Afin de démontrer qu'il n'y a pas deux poids, deux mesures, D. Pasamonik (Actuabd) publie un article sur les dessins humoristiques concernant la Shoah publiés par "Hara-Kiri" et "Charlie-Hebdo". Mais certains commentateurs de cet article font observer à juste titre que les dessins ne portent pas atteinte à la dignité de la Shoah, mais se moquent de ceux qui ont tenté d'en tirer un profit commercial. De même le dessin signé Cabu en "Une" de Charlie se moquait de certains mahométans, plutôt qu'il ne visait directement le prophète comme les caricatures militantes danoises.

    Au-delà de la question de l'équité entre l'éthique de la Shoah et le Coran, on peut d'ailleurs se demander si la loi Gayssot est vraiment dans l'intérêt des Juifs, qu'ils soient descendants ou non de déportés ?

    Dans son édition du 15 janvier, à la question : "Pourquoi la loi française traite Dieudonné et Charlie-Hebdo différemment ?", le "New Yorker" répond que la liberté d'expression anticléricale est mieux protégée en France. Il ajoute : "Les médias [français] modernes ou plus traditionnels sont majoritairement non-musulmans. Des programmes de radio et de télé entiers débattent quotidiennement des mérites et des inconvénients de l'islam en France, sans faire beaucoup d'efforts pour inclure dans ces débats le point de vue de membres de la communauté musulmane. (...) Dans ce contexte, la surveillance étroite des provocations obscènes de Dieudonné paraît extrêmement arbitraire et disproportionnée ; elle le sert, hélas, bien plus qu'elle ne le dessert."

    + Quand un tas d'officiels, dont un ministre de l'Intérieur, défile en tête d'un cortège célébrant la liberté d'expression, il y a de quoi se pincer pour vérifier qu'on ne rêve pas. Plus d'un lecteur d'Orwell, d'Hannah Arendt, Simone Weil ou encore Bernanos, a dû écarquiller les yeux. "Nous disposons de moins de moyens pour décrédibiliser la presse qu'il n'en existait dans la société française en 43 ou 44, c'est évident. Donc il est d'autant plus important d'essayer d'expliquer pourquoi la presse est comme elle est." dit Raymond Aubrac dans un entretien avec Mathias Reymond et Pierre Carles (2007) pour l'Acrimed (action-critique-médias). Dans un numéro spécial publié il y a une dizaine d'années par une ligue antipub, l'ancien résistant communiste faisait en outre son "mea culpa", reconnaissant que le PCF, en faisant interdire de très nombreux journaux à la Libération, a involontairement favorisé la mainmise du monopole de l'industrie et des banques sur la presse.

    + Le documentaire sur "Pif-Gadget" (G. Podrovnik), diffusé par la chaîne "Arte", peut être regardé en ligne. Il est à la fois consternant et cocasse. Consternant par l'étalage d'une nostalgie de la culture communiste : que penser de soi-disant antifachistes qui continuent d'ignorer que les massacres perpétrés par le régime soviétique ne sont pas moins étendus que les crimes nazis ? Cocasse, parce que la contribution de la propagande communiste à la culture de masse ressort assez clairement dans ce documentaire, en dépit de sa tentative de démontrer que "Rahan" est un super-héros humaniste. Ce qui ressort au contraire, c'est que la différence entre "Pif" et le "Journal de Mickey" est à peu près inexistante. Comble de l'ironie, on apprend que le marketing autour du fameux gadget distribué avec cette publication, qui lui permit d'atteindre un tirage exceptionnel de 500.000 ex. par semaine, fut inventé par le fils d'un "Russe blanc", aventurier au demeurant peu scrupuleux.

  • Revue de presse BD (66)

    Spéciale "liberté d'expression"

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    + Ce qui me plaît chez le Tampographe Sardon, c'est que c'est un des rares auteurs publiés par "L'Association" à se moquer des moeurs sexuelles de la bourgeoisie parisienne.

    En outre sur son blog on peut lire : "On me propose des ateliers pour la jeunesse. Je me demande ce que j'ai pu faire d'assez crapuleux, répugnant et indigne pour qu'on me demande d'animer des stages de tampons pour les petits bourgeois parisiens."

    Je conseille au Tampographe S. quelques tampons misogynes pour s'éviter à l'avenir ce genre de proposition insultante.

    + "Albert Camus va massivement investir les rayons des libraires en cet automne du centenaire de sa naissance", dixit Jérôme Dupuis dans "L'Express". A. Camus n'est pas tout à fait ma came ; je lui préfère des romanciers qui savent extraire le comique de l'existence, y compris dans les temps modernes les plus durs et ennuyeux ; mais, de là à accuser Camus "d'investissement massif" ! "...

    + Le premier n° de la "Revue dessinée" (qui avait recueilli 36.000 euros de dons sur le site de crowdfunding Ulule.com) vient tout juste de paraître. Il est devenu plus difficile désormais de dire du mal de la grosse presse et son canon de 420 mm que de la pègre. L'ancien résistant Raymond Aubrac a reconnu il y a quelques années que les actes de censure des partis gaulliste et communiste à la Libération avaient involontairement contribué à la mainmise ultérieure des groupes industriels et bancaires sur la presse et les médias. Et, dans une autre interview archivée par l'Acrimed"Nous disposons de moins de moyens pour décrédibiliser la presse qu'il n'en existait dans la société française en 1943 ou 44... c'est évident." confirme Aubrac.

    Cela explique l'engouement actuel pour les médias alternatifs, auprès des jeunes générations notamment, qui se demandent de plus en plus si "la vérité n'est pas ailleurs" que dans les journaux. N'ayant pas encore eu l'occasion de lire la "Revue dessinée", j'ignore donc à quel point cette revue répond à cette attente d'alternance.

    + Le feuilleton-BD est désormais tellement à la mode que même "Le Monde" a le sien. Si le monde ne suivait pas la mode, il ne serait pas le monde.

    + Face au mécontentement de sa fille, l'écrivain Jean-Louis Fournier et son éditeur (Stock) ont dû insérer un droit de réponse à la fin de "La Servante du Seigneur". Convertie au christianisme, Marie Fournier trouvait que son père poussait le bouchon un peu loin en la décrivant comme une bigote pour soigner ses aigreurs d'estomac. Ainsi toutes les filles ne font pas UN avec leur père comme Ophélie et Polonius, pendants d'Oedipe et sa mère Jocaste.

    Auteur et éditeur évitent ainsi une condamnation à des dommages et intérêts substantiels, telle que les tribunaux ont déjà prononcée dans ce cas, même si la BD n'est pas encore concernée.

    Certains voient dans ce type de condamnation une atteinte à la liberté d'expression. Encore faut-il prouver que la fiction est un art libre (ce que Shakespeare infirma bien avant Freud) ; du reste, on doit accorder en matière de fiction la primauté à la fiction juridique sur la vendetta personnelle.

    + Le dessin-peinture du jour est de Laurent Impeduglia (exposé à Paris ces jours-ci) :

     

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