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  • Revue de presse BD (434)

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    - Au programme cette semaine :  1. Humour noir et moraline dans "Charlie-Hebdo" ; 2. George Orwell et la guerre froide ("1984") ; 3. Histoire de la BD ; 4. "Bastille", un "New-Yorker" parisien ?  ; 5. Caricatures par Zombi et Bob Moran.

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    Caricature par Juin ("Charlie-Hebdo" 10 mars)

  • Revue de presse BD (400)

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    - Au programme cette semaine :  1-Quand Peter Arno faisait le "New-Yorker" ; 2-Lucky-Luke par M. Bonhomme c'est Blueberry ; 3-Olivier O. Olivier, cousin de Magritte ; 4-Quand les toubibs rigolent ; 5-La caricature de L'Enigmatique LB....

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    Une du "New-Yorker" par Peter Arno (1948).

  • The New-Yorker-La France et les Français***

    Il s'agit ici d'un recueil de 200 dessins tirés de l'hebdomadaire satirique américain "The New-Yorker", traduitswebzine,bd,zébra,fanzine,gratuit,bande-dessinée,critique,kritik,new-yorker,dessin,presse,satirique,france,français,jean-loup chiflet,new-york,cabu,tomi ungerer,booth,états-unis,arno,editorial cartoon
     et présentés par Jean-Louis Chiflet (une version plus exhaustive a été publiée dans une autre collection).

    "La France et les Français" est un surtitre trompeur, car sont caricaturés ici tout autant, si ce n'est plus que les Français, les touristes américains. Comme le touriste est, par définition, un type plein de préjugés, cela permet de faire le tour des clichés sur ces deux nations, leurs ressortissants et ce qui les oppose.

    Du point de vue américain, les Français sont incroyablement minces, bourrus (pour ne pas dire hostiles), contents d'eux-mêmes, futiles (partagés entre leur passion pour la mode et leur passion pour la gastronomie), légèrement arriérés et surtout dotés des services de taxi les moins bien conçus du monde.

    Quant aux Américains ils ont tendance à croire que le monde vient de naître comme les Etats-Unis, à être plutôt pudibonds (le dévergondage à la française est une véritable attraction touristique), et à se délecter du nom des vins et leurs consonances plutôt que de leur substance. Il est vrai que ces Américains ne sont pas représentatifs, puisque ce ne sont là que des touristes new-yorkais plutôt aisés.

    La fresque est chronologique puisque les dessins sont classés par dates, en partant d'une tranche 1925-1939, jusqu'à la période 1967-2006. Cela permet de mesurer la répercussion de certains événements politiques importants, quoi que les dessinateurs du "New-Yorker" s'y intéressent peu, préférant faire des observations psychologiques. On note tout de même l'indication de "l'ingratitude" des Français après la Libération, qui surprend les Américains.

    Dans l'ensemble on reste dans un registre léger ; la tâche des humoristes du "New-Yorker" est de faire sourire le lecteur, si possible subtilement ; on est loin de l'intention provocatrice, voire subversive, de certains caricaturistes ou titres de presse européens. On se souvient que le caricaturiste Tomi Ungerer, après un début de carrière prometteur à New York, se mit à dos l'intelligentsia new-yorkaise en publiant des dessins au vitriol, montrant les New-yorkais sous un jour peu favorable.

    En comparaison des dessins du "New-Yorker", les reportages dessinés par Cabu lors de séjours aux Etats-Unis sont de véritables pamphlets. Hormis Barack Obama et les lignes audacieuses de quelque "building" new-yorkais, rien ne trouve grâce aux yeux du caricaturiste français dans le mode de vie américain.

    On s'aperçoit donc que la culture ne fait pas que "rassembler" les hommes, elle est est aussi un facteur de division ; d'autre part la culture n'est pas seulement faite de choses raffinées, artistiques ou littéraires, mais aussi d'une foule de détails mesquins.

    En dépit des efforts déployés au cours des dernières décennies par les élites françaises pour combler le fossé culturel entre la France et les Etats-Unis, l'antipathie persiste, qui dépasse les clivages politiques. Cette antipathie n'est pas exclusive d'une forme de fascination réciproque ; fascination de l'Américain pour ses origines européennes et un savoir-vivre français (ou italien) en voie de disparition, et fascination des Français pour l'Avenir, incarné depuis la Libération par la première puissance mondiale.

    The New-Yorker, La France et les Français, trad. J.-L. Chiflet, Les Arènes-Points, 2010.

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    (Dessin de Peter Arno)

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    (Dessin de Booth)

  • Revue de presse BD (203)

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    + On a appris cette semaine la mort du dessinateur Fernando Puig Rosado à l'âge de 85 ans ; connu du grand public pour ses illustrations dans la presse enfantine ("Astrapi", "Okapi"...), cet immigré espagnol publiait aussi dans la presse française ("Le Figaro littéraire", "Siné-Hebdo", "Le Canard enchaîné"...) ; il avait fondé la Société protectrice de l'humour, regroupant une cinquantaine de dessinateurs exposant leurs dessins au festival d'Avignon.

    + Avec leurs proverbes absurdes, dont le fameux "Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?", les Shadoks résument parfaitement l'esprit du temps, en l'occurrence son intellectualisme. Le musée international des arts modestes (Miam) à Sète consacre une expo (- 6 novembre) aux créatures bizarres de ce dessin-animé créé par Jacques Rouxel pour l'ORTF.

    + A propos de l'expo Hergé-Tintin au Grand Palais, lancée à grand renfort de publicité, Benoît Mouchard, ancien président du festival d'Angoulême, se réjouit que l'événement "confère enfin une dimension un peu institutionnelle à la BD" ("20 Minutes", 28 sept.) ; c'est ignorer que, depuis des siècles, le meilleur de l'art a un caractère anti-institutionnel et anti-académique affirmé ; une fois la contre-culture assimilée par les institutions, elle perd une bonne part de son intérêt et de sa signification. C'est valable pour la peinture impressionniste, mais aussi pour la philosophie des Lumières, plus récemment de "Charlie-Hebdo" transformé en symbole national.

    "Tintin" n'a jamais fait partie de la contre-culture, mais de la littérature de genre (ce qui explique l'indifférence de la critique d'art). Fait significatif, quand Hergé décide de s'initier à l'art abstrait (pour adultes), celui-ci est déjà devenu le support d'un nouvel académisme.

    Töpfferiana est une mine d'informations sur les pionniers de la BD. Le site d'archives numérisées Gallica.fr (BNF) a interrogé Antoine Sausverd, animateur du site Töpfferiana, sur la manière dont il exploite les archives mises à la disposition du public sur Gallica.fr.

    + Jusqu'au 28 octobre, exposition à la bibliothèque Faidherbe (Paris 11e) de Unes de "New-Yorker" dessinées par William Steig (1907-2003) dans les années 30. Plus connu en France pour ses illustrations de livres pour enfants ("Caleb et Kate", "Shrek", dont l'adaptation par le studio Dreamworks est tout bonnement hideuse) ; W. Steig fut auparavant cartoonist et dessina de nombreuses couvertures du "New-Yorker", dont l'humour a un peu vieilli.

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    Couverture du "New-Yorker" (oct. 1935) signée W. Steig

     

  • Revue de presse BD (157)

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    + Interviewé par le webzine "The Dissident" (18 sept.), Siné balance, "brutal et sans nuances" : "Je ne peux pas me réjouir des malheurs de "Charlie-Hebdo", mais ça reste une bande de mecs pas fréquentables." Et d'invoquer les poursuites pour antisémitisme à son encontre, l'ambition de P. Val, etc., pour justifier son animosité.

    En réalité, Siné est bien obligé de se réjouir des malheurs de "Charlie-Hebdo", car les retombées médiatiques de l'attentat ont dopé les ventes de "Siné-Mensuel" (autour de 50.000 ex. désormais). Siné brille par sa franchise, mais pas toujours par sa logique. Il se dit "anarchiste", mais en même temps passionné par la politique - en effet "Hara-Kiri" n'était pas assez politisé à son goût. Il est vrai qu'il y a autant de partis anarchistes que de partis politiques, et que même le nietzschéen M. Onfray signait dans "Siné-Hebdo" (difficile de faire moins anar et antirévolutionnaire que Nietzsche).

    Plus incohérent encore, Siné relate sa relation amicale avec Malcolm X et, pour démontrer que le rebelle noir ("Nation of Islam") n'était pas un musulman sincère, dit (à Spike Lee) : "Tu le fais passer pour un croyant. Pas du tout ! Il a fait de la frime pour avoir le plus possible de militants dans ses rangs." Or, le premier reproche que l'on peut adresser à un chef religieux, quel qu'il soit, c'est justement de "faire de la frime" pour recruter des militants.

    + La démission de Luz de "Charlie-Hebdo", annoncée avant l'été, est confirmée. Le dessinateur de presse affirmait alors ne plus trouver dans l'actualité une inspiration suffisante.

    + Sur son blog, F. Forcadell ironise sur des propos tenus par Plantu lors d'un énième colloque solennel consacré à la caricature et au dessin de presse : "Cette rencontre va nous faire réfléchir sur ce qu'on peut dire aujourd'hui, ce qu'on ne peut pas dire, jusqu'où on peut aller, quelle est la ligne rouge." (Plantu) F. Forcadell réplique : "Brider la liberté d'expression, limiter la liberté de création, n'est jamais bon signe dans une démocratie où la loi permet déjà de réguler tout débordement." A son tour F. Forcadell nous fait sursauter avec "la loi permet déjà de réguler tout débordement", car elle revient à accorder aux tribunaux le pouvoir de tracer la "ligne rouge" dont parle Plantu ; on sait d'ailleurs les efforts du ministère de l'Intérieur pour mettre en place une police de l'Internet. Le mérite de "Charlie-Hebdo" ne vient-il pas précisément d'avoir osé affronté les institutions de la Ve République dans les années 70 ? Dernièrement, ce n'est pas "Charlie-Hebdo" mais bien Plantu (et le "New-Yorker") qui ont plaidé pour la liberté d'expression de l'humoriste Dieudonné. On peut observer lors de ce type de débat sur la liberté d'expression des points de vue radicalement différents s'exprimer.

    + La BD franco-belge est-elle du dessin animé pour les pauvres ? On pourrait le croire, en voyant Bob de Moor, grouillot de Hergé, travailler.

    + "L'Arabe du Futur" tome 2, par Riad Sattouf (qui prévoit encore deux tomes) a été diffusé en feuilleton dans "Le Télégramme de Brest" à la fin de l'été (Sattouf est à moitié Breton) ; le régime syrien d'Hafez-el-Assad s'inspirait du modèle républicain ; les châtiments corporels à l'école permettaient un enseignement strict et égalitaire : ainsi invoquer la situation haut placée de son père n'évite pas au petit Riad un coup de règle appuyé de sa maîtresse, bien au contraire ; les nostalgiques de la IVe République, comme Natacha Polony, Eric Zemmour ou J.-C. Brighelli, devraient kiffer cette BD ambiguë.

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  • Revue de presse (135)

    Extraits de la revue de presse illustrée publiée dans l'hebdo Zébra.webzine,gratuit,zébra,bd,fanzine,bande-dessinée,actualité,revue de presse,hebdomadaire,alexis tsipras,portrait,grec,titina chalmazi,jean-christophe menu,xavier bonnefont,ump,angoulême,festival,luz,charlie-hebdo,elouarn,reportage,denis robert,cavanna,charlie-hebdo,fécocorico,sennep,ballouhey,claude favard,bonnot,vichy,occupation,plantu,dieudonné,new-yorker,versailles,lycée hoche,cabu,marcel cabut,académie julian,pilote

    Alexis Tsipras façon star de ciné ou "rock star" par l'artiste grecque Titina Chalmatzi.

    + Retour sur le 42e festival d'Angoulême qui s'est déroulé le week-end dernier sans attentat terroriste, ni lynchage d'éditeur de BD par les auteurs en colère. Jean-Christophe Menu, ancien directeur éditorial de "L'Association", a été mandaté par Luz pour y recevoir le prix décerné à "Charlie-Hebdo". J.-C. Menu, sans doute inspiré par la "fièvre grecque", a tenu un discours très "mélenchonien", se payant au passage le luxe de traiter de con le maire UMP d'Angoulême, Xavier Bonnefont, présent dans la tribune. Ce dernier n'a pas bronché : on n'est plus en "Mai 68" et le FN est le premier souci de l'UMP désormais, non plus les discours écolo-communistes. Comme la satire n'est pas incompatible avec la vérité historique, signalons que le propos de J.-C. Menu selon lequel la liberté d'expression serait une conquête du peuple contre l'absolutisme relève de la pure propagande. Les grandes révolutions populistes en Europe -française, bolchevique...-, n'ont pas débouché sur des régimes favorables à la liberté d'expression, bien au contraire.

    + Un blogueur, amateur érudit de BD franco-belge, Elouarn, a publié sur son blog ce petit reportage sur le festival. C'est propre, net et sans bavure, comme une notice de guide Michelin.

    + Interwievé par le quotidien gratuit "20 Minutes" à Angoulême (30 janvier), le journaliste Denis Robert, dont le travail d'investigation sur l'affaire Clearstream a été adapté en BD, évoque par ailleurs un documentaire sur François Cavanna ("Cavanna, même pas mort"), qui sortira en avril : "ça me trottait dans la tête avant même sa disparition, alors qu'il était déjà très affaibli (...). L'ironie, c'est que je n'arrivais pas à trouver de distributeur et que depuis les événements de "Charlie-Hebdo", ils se bousculent au portillon." C'est officiel, "Charlie-Hebdo" n'appartient plus à la contre-culture.

    + Le dernier webzine bimestriel "Fecocorico", publié par l'association de caricaturistes français Feco-France, rend naturellement hommage à l'équipe de "Charlie-Hebdo". Curieusement, des portraits photographiques des victimes ont été préférés à l'un des nombreux dessins publiés à l'intérieur. Le dessinateur Ballouhey consacre un article à Claude Favard, alias Bonnot. A la demande des ayants-droits, il a ôté les illustrations de son article. Comme on parle beaucoup des valeurs républicaines, en ce moment, et de les inculquer à l'école avec plus de fermeté, c'est l'occasion de rappeler que la propriété est de loin la plus importante, dont toutes les autres découlent. Quand la propriété fout le camp, tout fout le camp.

    Déjà auteur d'un intéressant article sur l'inspiration des caricaturistes français par les fables antiques, dans le précédent numéro de Fécocorico, JMB se penche cette fois sur la production du dessinateur Sennep (1894-1982) pendant l'Occupation. D'une part des dessins humoristiques commandés à Sennep par les hôteliers de Vichy, réquisitionnés par le gouvernement de Pétain, afin de ne pas se faire oublier de leur clientèle commerciale et la faire patienter (!). D'autre part une série de dessins tournant paradoxalement en dérision le régime de Vichy. L'auteur de l'article mentionne l'anti-intellectualisme parmi les leitmotivs de la propagande de Vichy ; c'est en effet un thème nietzschéen (néo-païen), mais il est également marxiste et donc pas spécialement "vichyste".

    + Le dessinateur Plantu est la cible de plusieurs de ses confrères caricaturistes. Nous-mêmes reproduisions la semaine dernière un dessin de James Van Ottoprod, ironisant sur le manque de mordant des dessins de Plantu, ornant la "Une" du "Monde" depuis des lustres (-1972). Plus vachard, un dessin de Babouse dans le numéro best-seller de "Charlie-Hebdo" suggère que l'hommage de Plantu à "Charlie-Hebdo" n'est pas sincère. Les dessins de Plantu sont dans le goût "américain" - je ne parle pas de l'humour subtil du "New-Yorker" à destination des élites new-yorkaises cultivées, mais plutôt des dessins de presse politiques américains, didactiques, dont le but est de résumer tel ou tel conflit de politique interne le plus souvent. Est-ce son soutien à Dieudonné, sa position avantageuse au "Monde"son style de dessin, sa satire des méthodes de la CGT, qui ont valu à Plantu toutes ces flèches ? (déjà Cabu, de son vivant, ne le ménageait pas). Il y a sans doute un peu de tout ça. Néanmoins, au cours des dernières années, les dessins de Plantu lui ont valu des menaces ou des pressions de la part de lobbys plus puissants, du moins en France, que les partis islamistes radicaux du tiers-monde. Il est en outre plus difficile d'être incorrect en "Une" du "Monde" que de "Charlie-Hebdo" - du moins c'était le cas tant que "Le Monde" avait plus d'abonnés que "Charlie-Hebdo".

    "Versailles magazine" (février 2015) rend hommage à Cabu, qui fréquenta le lycée Hoche de cette ville dans les années 50, venu de Châlons-sur-Marne où son père, Marcel Cabut, était prof (ENSAM). "Il s'installe à Paris en 1954, découvre Trenet à l'Olympia, le jazz, fréquente l'Ecole Estienne et croque des modèles vivants les week-ends à l'Académie Julian." "Versailles magazine" note en outre que, "dans le n°222 de "Pilote", on retrouve les dessins de Cabu, venu faire son reportage 11 ans après son passage au lycée. Caché derrière son personnage, il évoque certains de ses professeurs : Monsieur Hélier, professeur de mathématiques, Monsieur Mazin, professeur d'Histoire-Géographie... Il parle de son 1er prix de gymnastique, confie à quel point les frites du lycée sont bonnes (...)"

  • Revue de presse BD (134)

    Extraits de la revue de presse publiée dans l'hebdo Zébra.

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    + Terreur Graphique et Hervé Bourhis ont récemment publié chez Dargaud "Le Petit Livre de la BD". Les auteurs ont fait le choix de l'anecdote, compilant année après année un tas de faits, d'albums et de dates marquantes, illustrées sous forme de vignettes. Ils ont aussi dessiné ou fait dessiner quantité de pastiches de couvertures d'albums. Elouarn, qui tient lui même un blog abondamment illustré dédié aux clins d'oeil que se font entre eux les auteurs de BD dans leurs albums, répercute une petite info concernant G. Wolinski, membre quand il avait dix ans du club des lecteurs de "Coq-Hardi", en même temps que Jacques Chirac.

    + Le fanzine "Dérive urbaine" a remporté le prix du fanzine décerné par le festival d'Angoulême. Il a été choisi parmi une sélection de trente fanzines en provenance du monde entier. Pour la troisième année consécutive, "Zébra" participait à ce concours unique en son genre, organisé par Philippe Morin, vainqueur il y a plus de trente ans avec son fanzine PLG du premier concours.

    + Est-il permis de se moquer de la Shoah comme du prophète Mahomet dans les pays occidentaux ? Afin de démontrer qu'il n'y a pas deux poids, deux mesures, D. Pasamonik (Actuabd) publie un article sur les dessins humoristiques concernant la Shoah publiés par "Hara-Kiri" et "Charlie-Hebdo". Mais certains commentateurs de cet article font observer à juste titre que les dessins ne portent pas atteinte à la dignité de la Shoah, mais se moquent de ceux qui ont tenté d'en tirer un profit commercial. De même le dessin signé Cabu en "Une" de Charlie se moquait de certains mahométans, plutôt qu'il ne visait directement le prophète comme les caricatures militantes danoises.

    Au-delà de la question de l'équité entre l'éthique de la Shoah et le Coran, on peut d'ailleurs se demander si la loi Gayssot est vraiment dans l'intérêt des Juifs, qu'ils soient descendants ou non de déportés ?

    Dans son édition du 15 janvier, à la question : "Pourquoi la loi française traite Dieudonné et Charlie-Hebdo différemment ?", le "New Yorker" répond que la liberté d'expression anticléricale est mieux protégée en France. Il ajoute : "Les médias [français] modernes ou plus traditionnels sont majoritairement non-musulmans. Des programmes de radio et de télé entiers débattent quotidiennement des mérites et des inconvénients de l'islam en France, sans faire beaucoup d'efforts pour inclure dans ces débats le point de vue de membres de la communauté musulmane. (...) Dans ce contexte, la surveillance étroite des provocations obscènes de Dieudonné paraît extrêmement arbitraire et disproportionnée ; elle le sert, hélas, bien plus qu'elle ne le dessert."

    + Quand un tas d'officiels, dont un ministre de l'Intérieur, défile en tête d'un cortège célébrant la liberté d'expression, il y a de quoi se pincer pour vérifier qu'on ne rêve pas. Plus d'un lecteur d'Orwell, d'Hannah Arendt, Simone Weil ou encore Bernanos, a dû écarquiller les yeux. "Nous disposons de moins de moyens pour décrédibiliser la presse qu'il n'en existait dans la société française en 43 ou 44, c'est évident. Donc il est d'autant plus important d'essayer d'expliquer pourquoi la presse est comme elle est." dit Raymond Aubrac dans un entretien avec Mathias Reymond et Pierre Carles (2007) pour l'Acrimed (action-critique-médias). Dans un numéro spécial publié il y a une dizaine d'années par une ligue antipub, l'ancien résistant communiste faisait en outre son "mea culpa", reconnaissant que le PCF, en faisant interdire de très nombreux journaux à la Libération, a involontairement favorisé la mainmise du monopole de l'industrie et des banques sur la presse.

    + Le documentaire sur "Pif-Gadget" (G. Podrovnik), diffusé par la chaîne "Arte", peut être regardé en ligne. Il est à la fois consternant et cocasse. Consternant par l'étalage d'une nostalgie de la culture communiste : que penser de soi-disant antifachistes qui continuent d'ignorer que les massacres perpétrés par le régime soviétique ne sont pas moins étendus que les crimes nazis ? Cocasse, parce que la contribution de la propagande communiste à la culture de masse ressort assez clairement dans ce documentaire, en dépit de sa tentative de démontrer que "Rahan" est un super-héros humaniste. Ce qui ressort au contraire, c'est que la différence entre "Pif" et le "Journal de Mickey" est à peu près inexistante. Comble de l'ironie, on apprend que le marketing autour du fameux gadget distribué avec cette publication, qui lui permit d'atteindre un tirage exceptionnel de 500.000 ex. par semaine, fut inventé par le fils d'un "Russe blanc", aventurier au demeurant peu scrupuleux.