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mythologie

  • Le Viol d'Europe

    Caricature par ZOMBI

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  • Revue de presse BD (307)

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    (Planche extraite de "L'Homme à la Fourrure", biographie de Sacher-Masoch citée par "Marianne"comme un exemple de BD "intello".)

    + "La BD est-elle devenue intello ?" : l'hebdo "Marianne" (22-28 février) consacre un long article à la mode des BD, pompeusement baptisées "romans graphiques", qui se multiplient en librairie et visent un public plus âgé que la bande dessinée dite "franco-belge".

    L'auteur de l'article, Thomas Rabino, cite le bédéaste américain Will Eisner : "Notre génération dessinait comme des dieux des histoires stupides, la nouvelle arrive avec des dessins nuls et des histoires incroyables." Mais cette description lapidaire ne correspond pas à l'évolution de la BD en Europe. Quel scénariste contemporain rivalise avec un Goscinny, un Hugo Pratt, un Fred, un Chaland... ?

    A l'inverse, on pourrait citer quelques bédéastes contemporains très doués pour le dessin, mais dont le propos est un peu vain, intellectuel au sens péjoratif.

    Et puis distinguer la forme du fond n'est guère utile s'agissant de la bande-dessinée, où forme et fond s'imbriquent comme dans les hiéroglyphes égyptiens.

    Plus certainement, c'est l'économie de la bande dessinée qui a changé au cours des dernières décennies ; la presse écrite sur laquelle reposait la BD franco-belge a perdu toute sa vitalité ; le dynamisme de la BD repose désormais sur une poignée de petits éditeurs indépendants dont les plus grosses maisons s'empressent de recopier les meilleures idées.

    + Le projet de construction européenne est présenté dans les médias audio-visuels sous l'angle culturelwebzine,zébra,bd,gratuit,fanzine,bande-dessinée,actualité,revue,presse,hebdomadaire,février,2019,marianne,catherine sauvat,anne simon,sacher-masoch,roman graphique,thomas rabino,will eisner,goscinny,pratt,riad sattouf,captain europe,super-héros,mythologie,cahiers,alain saint-ogan,hergé,franz masereel,martin de halleux,honoré,charlie-hebdo,école estienne,presse-citron,trophée afin de mieux convaincre une partie de l'électorat désabusé.

    La mise en service d'un "Captain Europe" pour séduire les plus jeunes électeurs indique clairement le modèle américain suivi.

    Les discours des derniers chefs d'Etat américains "face à la nation" empruntent largement au vocabulaire et aux symboles des "super-héros" ; ils ont encore en Europe une connotation puérile.

    Les Etats-Unis sont le plus souvent qualifiés en France de "démocratie-chrétienne". Les super-héros cependant soulignent un aspect commun avec la France, à savoir le caractère "technocratique" du régime, non seulement capitaliste ; l'analogie est entre les super-pouvoirs attribués aux super-héros et ceux attribués à la technologie, y compris au plan métaphysique ou religieux, car l'espoir de "sauver le monde" est un leitmotiv caractéristique des organisations technocratiques et des idéologies (élitistes) qui en découlent.

    Les spécialistes des super-héros précisent que leur succès public n'est jamais aussi grand que dans les périodes de crise, ce qui souligne encore l'étoffe religieuse des super-héros.

    Cette dimension religieuse de la technocratie, véhiculée notamment par la culture de masse, disqualifie l'aura "scientifique" souvent mis en avant. Elle disqualifie également la laïcité en tant que remède au fanatisme et au totalitarisme.

    Disqualifiés aussi les intellectuels qui présentent les super-héros comme une nouvelle mythologie comparable à la mythologie antique, grecque ou juive (biblique) ; la mythologie grecque reflète en effet une conscience nette de ce qui oppose la science à la technique.

    En d'autres termes, les Etats-Unis ont plus de deux millénaires de retard sur la Grèce antique sur le plan culturel ; le cinéma est un autre élément significatif de leur marche arrière vers le futur.

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    + Les "Cahiers de la Bande dessinée" (nouveaux) (n°6/janv-mars) publient une enquête sur Alain Saint-Ogan, auteur notamment de "Zig & Puce", dont le jeune Hergé imita le trait en le modernisant petit à petit au fil de sa carrière.

    Les "Cahiers" se penchent notamment sur la carrière conséquente de dessinateur de presse de St-Ogan. S'il ne fut pas un caricaturiste de premier plan, en revanche St-Ogan nourrissait une véritable passion pour la presse et les médias.

    Par ailleurs les "Cahiers" consacrent un article illustré à Franz Masereel, artiste originaire des Flandres aux opinions pacifistes et communistes. Les éditions Martin de Halleux viennent de rééditer "Idée", bande-dessinée muette gravée sur bois par Masereel.

    + L'Ecole d'art Estienne (Paris, XIIIe) rend hommage au caricaturiste Honoré, assassiné en janvier 2015, à travers une exposition de ses dessins lors de la semaine du dessin de presse et du trophée "Presse-Citron" 2019  (-13 mars).

    Les caricatures de Honoré font un clin d'oeil appuyé à la gravure sur bois, se démarquant nettement du style moins "rétro" des confrères. Honoré faisait rarement la Une de "Charlie-Hebdo" comme ci-dessous (24/2/2010).

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  • Caricature Pénélope Fillon

    La Semaine de Suzette Zombi. Lundi : Quand on s'appelle Pénélope et qu'on veut faire croire qu'on bosse, la moindre des choses c'est de prendre un pseudo.

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  • Jason et la Toison d'or****

    L'ancien mythe de Jason et la Toison d'Or nous éclaire sur la manière dont les Grecs conçoivent l'héroïsme. Luc Ferry, qui webzine,bd,gratuit,zébra,fanzine,bande-dessinée,critique,mythologie,jason,toison d'or,luc ferry,alexandre jubran,clotilde bruneau,hercule,ulysse,homère,iliade,odyssée,nietzsche,mythe,grec,athéna,pélias,iolcos,colchidedirige cette collection d'adaptation des grands mythes en BD pour Glénat, parle dans sa postface d'"héroïsme métaphysique".

    En effet, les grands mythes héroïques, de Jason ou encore d'Hercule et d'Ulysse, promeuvent de façon allégorique une force qui surpasse la seule force physique. Il ne s'agit pas tant à travers ces histoires de héros, capables de relever des défis surhumains, d'exalter la force ou l'habileté, qu'une force spirituelle supérieure, que les Grecs nomment simplement "sagesse". Une telle force est aussi décrite de façon imagée dans la religion chrétienne par l'expression : "la foi soulève les montagnes".

    La diversité de ses héros fait la richesse de la mythologie grecque, en comparaison des super-héros américains qui, aussi nombreux soient-ils, incarnent tous un "super-pouvoir" de type technologique (ils sont tous "prométhéens").

    Le cas d'Ulysse est le plus éclairant sur cette notion d'héroïsme métaphysique, car la présentation en diptyque de L'Iliade et L'Odyssée, souligne le contraste entre Achille et Ulysse, deux héros bien différents. La bravoure d'Achille-aux-pieds-légers ne suffit pas ; elle échoue là où Ulysse réussit. Ce dernier étant placé sous la protection d'Athéna, on comprend que la sagesse mène plus haut que l'ambition plus terre-à-terre qui galvanise Achille. Une telle hiérarchie se retrouve entre Prométhée et Hercule.

    L'histoire de Jason, comme celle de Jésus, commence par une tentative d'assassinat. Pélias, qui a pris la place de son frère sur le trône d'Iolcos, a en effet cherché à en éliminer tous les descendants. Miraculeusement sauvé, Jason n'aura de cesse de chasser l'usurpateur et de remonter sur le trône, devant pour cela accomplir une épreuve symbolique -rapporter la Toison d'Or du royaume de Colchide, réputé inaccessible.

    Le mythe de Jason indique que les dieux ne sont pas de simples forces brutes naturelles ou élémentaires - ils ont aussi le sens de la justice.

    Les mythologies juive et chrétienne comportent de tels héros "métaphysiques", tel Samson, ou encore le cavalier en blanc de l'Apocalypse.

    Nombreux sont les érudits qui, au XIXe siècle, ont nié cet aspect "métaphysique" que L. Ferry ne craint pas d'affirmer. Nietzsche est le plus célèbre d'entre eux, qui pour le besoin de sa thèse historique néo-païenne, a inventé de toutes pièces une Antiquité grecque coupée de la métaphysique (qui a servi de modèle à la propagande mussolinienne ou nazie). Dionysos, autour duquel s'articule la théorie de l'art et de la jouissance de Nietzsche, n'est pas vraiment grec ; on le reconnaît précisément au fait que Dionysos est un antihéros.

     En dépit d'une esthétique plus proche des comics américains que des vases grecs, l'album présente le mythe de Jason de façon claire, et l'appendice rédigé par L. Ferry incite les lecteurs qui le souhaitent à déchiffrer l'allégorie.

    "Jason et la Toison d'Or - Tome 1", par Luc Ferry, Alexandre Jubran et Clotilde Bruneau, éds Glénat 2016.

  • Revue de presse BD (214)

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    + Plusieurs remarques à propos d'une exposition en cours intitulée "L'Art de la Paix" (Petit Palais, -15 janvier 2017) :

    - L'affiche représente une débauche de drapeaux tricolores pavoisant la rue Montorgueil à Paris, peinte par Claude Monet ; le drapeau tricolore n'a pourtant rien d'un symbole de paix, pas plus que la Marseillaise qui généralement l'accompagne.

    - Le sous-titre : "Secrets et trésors de la diplomatie" ne doit pas faire oublier que la diplomatie n'a jamais empêché la guerre -tout au plus a-t-elle parfois retardé son déclenchement. Les vains efforts de l'ONU pour empêcher la guerre civile qui fait rage en Syrie aujourd'hui sont un criant rappel des limites de la diplomatie.

    - L'effort diplomatique le plus célèbre du XXe siècle afin de tenter d'empêcher le déclenchement de la seconde guerre mondiale, connu sous le nom "d'accords de Munich" (1938), est même présenté a posteriori dans l'enseignement officiel comme une dérobade ignominieuse de la part des diplomates qui signèrent ces accords (sur le moment, même un partisan de la guerre tel que Léon Blum poussa un "ouf !" de soulagement). "L'idéal de paix porté par la France à travers les siècles" (sic) évoqué par les commissaires de l'expo. relève donc du bourrage de mou.

    + L'ONU avait récemment recruté une actrice, incarnant l'héroïne de comics Wonder-Woman ; elle était censée promouvoir la cause des femmes au nom de cette organisation transnationale ; sa plastique trop avantageuse et son costume assimilable à celui d'une prostituée ayant déplu à de nombreuses associations féministes, Wonder-Woman a été vite démise de ses fonctions. L'idéal des super-héros américains, "sauver le monde", assimilable à un idéal religieux, est en effet aussi celui de l'ONU. Les super-héros sont un élément de la culture nationaliste et technocratique moderne, qui dissimule ses intentions guerrières ou de conquête derrière l'argument de la paix. 

    + A propos de Shakespeare, dont la littérature semble la plus éloignée du goût moderne pour la propagande, notamment à cause de sa dimension satirique, nous avons proposé cet été sur ce blog un petit feuilleton illustré. Celui-ci visait, si ce n'est à élucider le mystère qui entoure le célèbre tragédien, du moins à souligner et présenter l'enjeu de ce mystère.

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    Sur le mode romanesque, le scénariste de la série à succès "Blake & Mortimer", Yves Sente, a exploité le doute qui plane sur la paternité de l'oeuvre signée Shakespeare pour en faire la trame du dernier opus de la série, intitulé "Le Testament de William S." ; on est plus près ici du "Da Vinci Code" que du documentaire historique, Y. Sente cherchant surtout à satisfaire l'appétit du public pour les énigmes, les complots et les intrigues plus ou moins ésotériques. Le véritable intérêt du débat autour de la paternité des oeuvres signées Shakespeare est de mieux comprendre sa mythologie, à laquelle des sens très différents ont été prêtés.

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    Un lecteur attentif de Zébra nous signale un article de Pierre Kapitaniak, qui traite du rapport entre le théâtre de Shakespeare et la BD, en s'attardant sur le cas particulier de l'adaptation rudimentaire de "Hamlet" par Dan Carroll, mise en ligne sur son blog. On apprend par exemple dans cet article qu'"en 1975, Gotlib fait paraître une adaptation très brève de "Hamlet", plus sur le mode de la plaisanterie et de l’allusion que d’une véritable adaptation de l’histoire, puisque l’ensemble se réduit à neuf pages."

    Cependant P. Kapitaniak véhicule dans son article un préjugé, celui de la déformation de l'oeuvre de Shakespeare par l'art populaire. Celui-ci a tendance à raboter et simplifier les pièces de Shakespeare, mais les élites intellectuelles ou universitaires, de leur côté, se livrent souvent à un travail d'interprétation qui occulte l'oeuvre originale bien plus encore. La critique psychologisante de S. Freud et ses disciples, typiquement élitiste, comme elle ne parvient pas à faire entrer le théâtre de Shakespeare dans son schéma oedipien, trop réducteur, est conduite à des interprétations tirées par les cheveux.

    + Comme chaque année, nous publions un fanzine "papier", qui regroupe une partie de cette revue de presse et des caricatures publiées ici par nos contributeurs. Naumasq y propose, en bonus, une petite BD inédite de 5 pages ; vous pouvez vous procurer ce tirage limité de 48 p. (8 euros) en écrivant à zebralefanzine@gmail.com.

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  • Revue de presse BD (188)

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    Croquis de Bruxelles avant les attentats, par Placid.

    + "Qu'est-ce que c'est barbare le langage juridique !" (Placid dixit) ; peintre et dessinateur de presse, ledit Placid s'est vu condamné à une amende de 500 euros en 2007 pour avoir représenté un policier avec des traits porcins en couverture d'une brochure (plainte déposée par le ministre de l'Intérieur Daniel Vaillant). Via son blog, Placid publie ses croquis très expressifs de Paris ou d'ailleurs, dans différentes techniques (feutres, crayon graphite).

    + Il y a trente ans, l'accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl en Ukraine jetait un froid dans toute l'Europe, si confiante dans sa technologie au sortir des "Trente glorieuses". Comme le reportage BD est à la mode, la chaîne de TV "Arte" a envoyé Nicolas Wild accompagner une équipe de télé dans la "zone d'exclusion" autour de la centrale, périmètre où il ne fait pas "bon vivre", dit-on, mais qui suscite bien des fantasmes. Etant donné que la pollution chimique est presque omniprésente désormais, certains prétendent que la zone d'exclusion n'est pas le pire endroit où vivre.

    N. Wild s'en sort en éludant le sujet technique, un peu trop pointu, et qui semble dépasser les spécialistes de la physique nucléaire eux-mêmes, tout comme l'économie échappe aux économistes. Notre reporter BD préfère évoquer plutôt les retombées de la catastrophe sur le plan artistique ou littéraire. Il est étonné d'apprendre par les artistes locaux, moins ignorants de la Bible que leurs confrères de l'Ouest, que "Tchernobyl" se traduit par "absinthe", ce qui permet à certains de relier la catastrophe au passage de l'apocalypse suivant : "(...) et le troisième ange sonna de la trompette; et il tomba du ciel une grande étoile, ardente comme une torche, et elle tomba sur le tiers des fleuves et sur les sources des eaux. Le nom de cette étoile est Absinthe; et le tiers des eaux fut changé en absinthe, et beaucoup d'hommes moururent de ces eaux, parce qu'elles étaient devenues amères." (ap. chap. VIII) (absinthe = poison dans le langage biblique ; l'apocalypse énumère une succession de fléaux comparables aux fléaux qui frappèrent l'Egypte dans l'Ancien testament attribué à Moïse).

    La culture technocratique "prométhéenne" émancipe l'homme de dieu et/ou de la nature, d'une manière assez superficielle pour que tel ou tel cataclysme extraordinaire l'y ramène subitement. Comme la catastrophe de Tchernobyl est la conséquence d'une défaillance humaine, que le KGB et les services secrets des différentes nations impliquées tentèrent de dissimuler ou de minimiser, elle entraîne naturellement un regain de confiance dans les discours traditionnels "religieux", notamment dans les plus jeunes générations. Un tel "retour en arrière" n'a rien d'étonnant dans la mesure où la confiance en l'avenir, nécessaire au maintien de l'ordre prométhéen, cette confiance était elle-même une forme de superstition, déguisée en science-fiction, quoi qu'il en soit étrangère à l'esprit critique.

    + "Il est prouvé aujourd’hui que la bande dessinée est l’un des médias les plus puissants pour transmettre une idéologie (ce n’est pas pour rien que l’armée américaine l’a utilisé et l’utilise encore)" : le blog confessionnel musulman le-BD-Ouin.com tient à mettre en garde ses lecteurs contre la lecture des aventures des super-héros américains dans un article assez bien documenté intitulé : "Le danger des super-héros pour la jeunesse musulmane". Certains arguments sont néanmoins paradoxaux : si on comprend qu'un musulman mette en garde contre un discours néo-païen explicite, véhiculé par certains "comics" dont les références sont analogues à celles de la culture nazie, en revanche il est plus étonnant de le voir condamner d'autres super-héros (Superman en premier lieu), dont il démontre que les auteurs ont truffé le scénario de références bibliques [?]. Il faut rappeler ici que la Bible est en grande partie elle-même un texte d'ordre mythologique, et non un récit bâti suivant les règles de la fiction moderne.

    Un argument est néanmoins imparable : la propagande moderne est comparable à l'idolâtrie, susceptible par conséquent de déclencher le fanatisme ; on a pu voir dans des reportages télévisés des soldats américains monter à l'assaut en Irak, ivres de sang, écoutant de la musique "heavy metal" pour attiser leur haine et s'encourager. L'Etat américain, en principe de confession "judéo-chrétienne", ferme les yeux sur ces rituels militaires sataniques, ainsi que sur les tortures à base de sévices sexuels ; l'Etat français, en principe anticonfessionnel, ferme les yeux sur les pratiques confessionnelles d'une partie des troupes affectées à sa défense.

    + Après-demain, samedi 30 avril, se tiendra au "Petit Ney" (Paris XVIIIe) le forum du fanzine, qui propose plusieurs "ateliers" destinés à populariser ce type de publications "modestes". Programme complet sur le site des organisateurs.

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    Croquis de N. Wild effectué dans la zone d'exclusion autour de l'ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl.

  • Revue de presse BD (175)

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    + Tout ce tintouin féministe autour du festival d'Angoulême pour finalement remettre le Grand prix du festival... à Hermann Huppen ("Comanche", "Bernard Prince", "Jérémiah"...), dessinateur à la réputation de vieux bougon réac, dont les BD sont peuplées de femmes sexy à moitié dénudées !

    Le dessin nerveux et vivant de Hermann "sauve" des scénarios plutôt indigents. Les dessinateurs caractériels ont plutôt intérêt à être aussi de bons scénaristes. Un petit bémol tout de même à propos du machisme d'Hermann : son personnage de Comanche est une cow-girl qui mène à la trique une bande de garçons vachers ; en matière de tempérament et d'indépendance, Comanche n'a pas grand-chose à envier aux "femens" russes.

    + Morris, Goscinny, Jijé : les auteurs de l'âge d'or de la BD se moquaient déjà en leur temps des sociologues et philosophes qui glosaient sur la BD. Les vannes ne sont sans doute pas près de se refermer ; ainsi sur "France-Culture", "radio marchand de sable", un certain Tristan Garcia s'efforçait dernièrement (27 janvier) de ne pas donner de réponse aux questions simples suivantes : 1/Pourquoi la BD franco-belge est faite pour les garçons ? Autant se demander pourquoi le foot féminin est peu développé.

    2/et pourquoi la BD franco-belge n'est pas sexuellement explicite ? Réponse : l'aventure est une façon de sublimer la sexualité ; le coït proprement dit ou les attouchements sexuels ne constituent pas un sujet littéraire d'une manière générale (par chance la littérature s'élève un peu au-dessus de la biologie et de la médecine).

    Les héros de la mythologie grecque sont confrontés pour leur part à la sexualité, de façon plus ou moins symbolique. Mais la mythologie ne vise pas (seulement) à divertir les enfants comme "Tintin & Milou" ; de plus, si la mythologie grecque n'évite pas la sexualité, elle la rapproche du néant et de la mort dans diverses fables. Loin d'être un motif d'accomplissement du héros, la sexualité représente souvent un obstacle (Les Sirènes, Circé...), de sorte que la mythologie antique n'est pas un récit d'aventure, comme souvent les BD.

    C'est donc exactement l'inverse de ce que prétend Tristan Garcia qui est vrai : il y a une connotation sexuelle dans "Tintin" et les romans d'aventure en général (rien n'est plus connoté sexuellement que la littérature puritaine) ; c'est ce qui fait de la BD belge une sous-littérature le plus souvent. L'indigence des scénarios de Hermann évoquée plus haut vient justement de ce que leur connotation sexuelle est un peu trop évidente.

    + Le 43e FIBD consacre une expo. à "L'Art de Morris", à l'occasion des 70 ans de Lucky-Luke ; Zébra vous propose de réviser votre Morris à l'aide d'un petit quiz ; l'hebdo gratuit publicitaire "A Nous Paris" a interviewé Stéphane Beaujean, commissaire de l'expo. ; extraits : "Nous le savons aujourd'hui, la reconnaissance artistique passe par la reconnaissance des musées et du marché de l'art qui vous donne une cote et confirme votre valeur" [?] ; "Nous avons pu obtenir les planches en noir et blanc, mais beaucoup d'autres, en couleurs, sont restées hors de notre portée. Un mystère entoure encore son oeuvre." "(...) Autant dire que je craignais un refus. Mais sa veuve et ses nièces ont accepté de faire une entorse aux volontés de Morris pour monter l'expo. Elles ont compris que l'époque avait changé, que les réticences de Morris venaient d'un autre temps [moins mercantile ?]"

    + Consécutivement à la lecture du bouquin consacré par Denis Robert à "Charlie-Hebdo", "Mohicans", un blogueur (Frédéric Chambe) a rédigé un billet intitulé : "Mon adieu à Charlie" ; l'inflexion éditoriale de "Charlie-Hebdo" sous la direction de Philippe Val est intéressante à noter, car elle explique en partie pourquoi "Charlie-Hebdo" est devenu un symbole national, alors qu'il fut conçu à l'origine comme un symbole ANTInational.

    En revanche il est injuste d'attaquer Cabu et Val sur le point de l'argent et des bénéfices engrangés par "Charlie-Hebdo". Tandis que la presse et les journalistes sont "arrosés" par les industriels et les partis politiques à qui ils servent de porte-voix, Cabu et Val étaient de rares exemples de journalistes indépendants. Peut-on reprocher à Cabu, qui a commencé de travailler tôt, et n'a jamais cessé de travailler d'arrache-pied, d'avoir accumulé un pécule ? De même la fidélité de Cabu à P. Val n'a rien d'une mystérieuse naïveté. Il faut pour faire vivre une petite entreprise de presse indépendante des qualités que Cabu n'avait pas, et il était reconnaissant à P. Val de jouer ce rôle de gérant.