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antoine sausverd

  • Revue de presse BD (276)

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    + La République populaire de Chine a offert à la ville (allemande) de Trèves où Karl Marx naquit il y a deux siècles (5 mai 1818) une imposante statue de six mètres de haut à l'effigie du théoricien communiste.

    Ce cadeau n'a pas eu l'heur de plaire à tout le monde, et rien ne dit que Marx lui-même eût agréé ce geste de dévotion. Comble de l'ironie, c'est un éminent représentant de l'oligarchie européenne, le président de la Commission Jean-Claude Juncker, qui a pris la défense de Marx, affirmant que sa pensée fut déformée par les dictatures communistes.

    Plus généralement, on a tort de présenter Marx comme un penseur ou un "philosophe politique", puisque c'est surtout un penseur de la FIN de la politique - un historien; le "Manifeste du parti communiste" est un ouvrage de commande, assez creux, peu représentatif de la critique marxiste.

    Bien entendu, on ne trouvera rien non plus dans Marx pour défendre l'hyper-nationalisme européen dont J.-C. Juncker est le promoteur. Marx est le plus drastique critique de la religion de l'Etat moderne, laïc, soviétique ou européiste (la philosophie et l'art se substituent dans ce cadre à la religion traditionnelle) (cf. "Critique de la philosophie du droit de Hegel").

    L'infortune critique de Marx, à savoir sa récupération partisane, illustre une méthode de la censure moderne, la "statufication" ; elle prouve la persistance de l'élitisme culturel. L'idolâtrie de Marx est le meilleur moyen de le méconnaître.

    + La caricature ci-dessus, de Robert Minor, parue dans un journal de St-Louis (en 1911), transforme K. Marx en agent de "Wall Street" ; tandis que Marx tient sous le bras un bouquin intitulé "Socialisme", on reconnaît les banquiers John D. Rockefeller, J.P. Morgan et John D. Ryan.

    Il est vrai que les Etats-Unis et l'Allemagne, tout en redoutant la propagation du socialisme à l'intérieur de leurs frontières, ont financé discrètement en Allemagne et en Russie ses militants, suivant une méthode machiavélique banale, encore aujourd'hui mise en oeuvre avec les groupes islamiques armés, condamnés d'une part, armés de l'autre.

    Ici Marx est une façon commode pour le caricaturiste de figurer le socialisme révolutionnaire, avant l'avènement de véritables révolutionnaires machiavéliques tels que Lénine ou Trotsky ; néanmoins le rôle politique de Marx est quasiment nul, et il fut un des premiers à démasquer les fausses démocraties qui s'avancent sous la bannière des "Droits de l'Homme".

    + Les amateurs des bandes-dessinées de Christophe ne savent paswebzine,bd,gratuit,fanzine,zébra,bande-dessinée,actualité,revue,presse,hebdomadaire,mai,2018,karl marx,anniversaire,trèves,statue,jean-claude juncker,caricature,robert minor,rockefeller,morgan,ryan,wall-street,topfferiana,antoine sausverd,gorges colomb,famille fenouillard,sapeur camember tous que les aventures d'Artémise et Cunégonde Fenouillard, qui débutèrent à l'occasion de l'Exposition universelle de 1889, se prolongèrent après la guerre de 14-18. Georges Colomb n'avait-il pas déclaré dans une interview pour justifier l'arrêt de ses séries ("Famille Fenouillard", "Sapeur Camember", "Savant Cosinus"...) : - Je ne voulais pas suivre l’exemple de ceux qui tirent soixante-dix moutures du même sac et finissent par faire des horreurs. Je n’ai pas voulu me vider… Je dessine encore, de temps en temps, mais pour moi… ?

    Le webzine "Töpfferiana" (Antoine Sausverd), dédié aux pionniers de la BD, indique la reprise des séries de Christophe en 1937 dans "Paris-Soir". Une seconde expo. universelle fournit le prétexte. Christophe a vieilli les deux péronnelles ; tout juste pubères avant guerre, celles-ci sont désormais deux matrones émancipées de la tutelle de leurs parents.

    A. Sausverd précise que cette résurrection d'Artémise, Cunégonde, leur chien Poc et leur chat Tristapatte, coïncide avec l'arrivée dans les colonnes des journaux de strips de BD plus modernes importés des Etats-Unis, destinés à divertir le jeune public. Les bandes de Christophe étaient accompagnés de textes plus denses n'entrant pas dans des phylactères. 

  • Revue de presse BD (203)

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    + On a appris cette semaine la mort du dessinateur Fernando Puig Rosado à l'âge de 85 ans ; connu du grand public pour ses illustrations dans la presse enfantine ("Astrapi", "Okapi"...), cet immigré espagnol publiait aussi dans la presse française ("Le Figaro littéraire", "Siné-Hebdo", "Le Canard enchaîné"...) ; il avait fondé la Société protectrice de l'humour, regroupant une cinquantaine de dessinateurs exposant leurs dessins au festival d'Avignon.

    + Avec leurs proverbes absurdes, dont le fameux "Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?", les Shadoks résument parfaitement l'esprit du temps, en l'occurrence son intellectualisme. Le musée international des arts modestes (Miam) à Sète consacre une expo (- 6 novembre) aux créatures bizarres de ce dessin-animé créé par Jacques Rouxel pour l'ORTF.

    + A propos de l'expo Hergé-Tintin au Grand Palais, lancée à grand renfort de publicité, Benoît Mouchard, ancien président du festival d'Angoulême, se réjouit que l'événement "confère enfin une dimension un peu institutionnelle à la BD" ("20 Minutes", 28 sept.) ; c'est ignorer que, depuis des siècles, le meilleur de l'art a un caractère anti-institutionnel et anti-académique affirmé ; une fois la contre-culture assimilée par les institutions, elle perd une bonne part de son intérêt et de sa signification. C'est valable pour la peinture impressionniste, mais aussi pour la philosophie des Lumières, plus récemment de "Charlie-Hebdo" transformé en symbole national.

    "Tintin" n'a jamais fait partie de la contre-culture, mais de la littérature de genre (ce qui explique l'indifférence de la critique d'art). Fait significatif, quand Hergé décide de s'initier à l'art abstrait (pour adultes), celui-ci est déjà devenu le support d'un nouvel académisme.

    Töpfferiana est une mine d'informations sur les pionniers de la BD. Le site d'archives numérisées Gallica.fr (BNF) a interrogé Antoine Sausverd, animateur du site Töpfferiana, sur la manière dont il exploite les archives mises à la disposition du public sur Gallica.fr.

    + Jusqu'au 28 octobre, exposition à la bibliothèque Faidherbe (Paris 11e) de Unes de "New-Yorker" dessinées par William Steig (1907-2003) dans les années 30. Plus connu en France pour ses illustrations de livres pour enfants ("Caleb et Kate", "Shrek", dont l'adaptation par le studio Dreamworks est tout bonnement hideuse) ; W. Steig fut auparavant cartoonist et dessina de nombreuses couvertures du "New-Yorker", dont l'humour a un peu vieilli.

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    Couverture du "New-Yorker" (oct. 1935) signée W. Steig