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  • Revue de presse BD 2023 (87)

    Abonnez-vous gratuitement à la revue de presse BD et caricature Zébra sur Beehiiv.

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    - Au programme cette quinzaine (9 avril) :  1. Le Pif ou le Gadget de Macron ? 2. Van Hamme, le Midas de la bande dessinée ; 3. L.-F. Céline vu par Loustal ; 4. La dernière tournée du Zinocircus ? 5. Caricatures par Lacombe, Kroll, Alesha Stupin & Cambon.

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  • Revue de presse BD (423)

    - La revue de presse hebdomadaire est consultable en ligne sur Getrevue.

    - On peut s'abonner à cette formule gratuitement et recevoir la revue de presse directement dans sa boîte e-mail.

    - Au programme cette semaine :  1-Punch de Noël ; 2-Hommage à Maryse Wolinski par Marc Schmitt ; 3-Hommage à Gustave Flaubert par François Le Roux ; 4-L.-F. Céline par Henri Landier ; 5-Caricature par Sié.

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    Disponible sur Amazon.

  • Revue de presse BD (260)

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    Dessin de presse de Fred Martin

    + La querelle entre féministes à propos du harcèlement sexuel a un retentissement international.

    Dans les colonnes de "The New York Times" (13-14 janv.), Agnès Poirier explique aux lecteurs new-yorkais que Simone de Beauvoir elle-même n'adhérait pas au féminisme radical actif aux Etats-Unis, avec ses réunions interdites aux hommes. Le féminisme radical s'est implanté en France depuis une vingtaine d'années, ajoute A. Poirier, néanmoins toutes les femmes françaises, y compris lorsqu'elles se disent féministes, ne sont pas disposées à renoncer aux relations avec l'autre sexe, à quoi la judiciarisation des rapports amoureux conduit.

    Paradoxalement la société occidentale capitaliste est la plus (officiellement) féministe en même temps qu'elle repose largement sur ce dérèglement des sens et du désir que l'on appelle "société de consommation", qui constitue un obstacle à la maîtrise de soi et l'éducation.

    + A l'occasion de la promotion de son premier roman, l'avocat (de "Charlie-Hebdo") et scénariste de BD Richard Malka a déclaré lors d'un "talk-show" télévisé (13/01) : - Je ne considère pas que la liberté d'expression est un absolu. Une déclaration étonnante puisque personne n'a jamais sérieusement prétendu le contraire. Les lois civiles et pénales françaises encadrent strictement la liberté d'expression, soumise au respect de "l'ordre public".

    Propos mensonger, bien qu'il soit parfois enseigné à l'école, celui qui consiste à faire de la liberté d'expression le résultat d'un quelconque "progrès juridique"; les tribunaux ne sont pas les meilleurs garants d'une liberté d'expression qui, le plus souvent, se joue des lois. Il vaut mieux étudier, plutôt que le principe abstrait de la "liberté d'expression", les nouvelles méthodes de censure mises en place dans les sociétés modernes afin de suppléer l'impuissance de l'interdiction légale.

    La télévision, qui joue le rôle de filtre, est un puissant moyen de censure dans la mesure où elle canalise l'expression et permet de mieux la contrôler.

    + L'affaire de la réédition des "Pamphlets" de L.-F. Céline illustre la difficulté dewebzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,actualité,janvier,2018,revue,presse,hebdomadaire,new york times,féminisme,simone de beauvoir,agnès poirier,fred martin,harcèlement sexuel,charlie-hebdo,richard malka,liberté d'expression,pamphlets,céline,antisémite,censure,gallimard,jul,chine,macron,aragon la censure moderne. Résultat de pressions gouvernementales exercées sur l'éditeur Gallimard, la censure fait en pratique une publicité extraordinaire à un auteur et des ouvrages que l'on peut aisément se procurer chez un bouquiniste.

    Dans ces pamphlets (éd. 1937,38,41)Céline vilipende notamment les Juifs ("Bagatelles pour un Massacre"), qu'il soupçonnait de comploter pour pousser l'Europe à une nouvelle guerre.

    Lors de leur première parution, les pamphlets ne firent pas tant scandale dans la presse ; l'outrance du propos, qui passe aujourd'hui pour une circonstance aggravante, était plutôt perçue comme une circonstance atténuante au début du XXe siècle.

    On peut donc parler ici de bavure en matière de censure, qui prend désormais habituellement des formes plus subtiles.

    + Le caricaturiste Jul (ex-"Charlie-Hebdo") est parti en voyage officiel en Chine dans les bagages du président de la République. A son retour, le dessinateur s'est répandu en explications dans les médias. Contrairement au poète Aragon qui dressa un portrait idyllique de la dictature soviétique, contrairement aux peintres français invités par le Reich nazi en Allemagne pour contribuer au rapprochement entre les deux pays (1941), Jul ne tresse pas de lauriers au régime chinois.

    Cependant on peut difficilement faire plus hypocrite que l'alibi des Droits de l'Homme, invoqué pour justifier la présence de ce bédéaste lors de cette excursion diplomatique.

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  • Revue de presse BD (232)

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    + En 1973, les élections inspiraient à Albert Dubout (1903-1976) le dessin ci-dessus paru dans "Satirix" (1973) ; il souligne ironiquement le paradoxe suivant : rituel républicain censé exalter les valeurs de ce régime, l'élection à la présidence de la République fait surtout apparaître les luttes intestines et la division qui règne entre Français, superficielle (l'argent est le dieu commun), en même temps qu'elle est susceptible de déboucher sur une fracture plus nette.

    + Dans les années 70 déjà, du temps de l'âge d'or de "Charlie-Hebdo", le dessinateur G. Wolinski exprimait son dégoût des partis politiques (5') et se disait seulement "gauchiste"... avant de se raviser et s'interroger si "gauchiste" a encore un sens ? L'exercice du pouvoir usa très vite l'utopie gauchiste ; à rebours de la propagande gauchiste, les humoristes de "Charlie-Hebdo" les plus sérieux ont d'ailleurs toujours exprimé le sentiment de défaite de "Mai 68" face aux valeurs bourgeoises dominantes. S'il y a bien un ingrédient indispensable au populisme, c'est l'optimisme.

    L'illusion entretenue par la droite pour sa part est celle de l'économie, souvent qualifiée de "science" pour dissimuler ce caractère illusoire, alors qu'un minimum d'honnêteté intellectuelle devrait conduire à requalifier l'économie de "science-fiction" et les économistes de romanciers.

    + "(...) On a été un peu pris de court par Trump, évidemment, mais il y a une ou deux pages où il est évoqué bien que ça ne rentre pas tout à fait dans le sujet: il faudrait faire une BD sur le populisme, on y mettrait Trump et Mélenchon." Ainsi se conclut l'entretien accordé par le dessinateur Terreur Graphique à "Bfm-TV", à propos de "La Communication politique", ouvrage en collaboration avec l'historien Christian Delporte.

    Contrairement à ce que suggère ce dessinateur (à "Libération", où il dessine un strip inspiré par Claire Bretécher), le populisme et la communication politique sont étroitement liés. Quel dictateur populiste n'est pas d'abord un communicant de génie ? Inventeur du suffrage universel pour mieux contourner les partis adverses, Louis-Napoléon Bonaparte persuada le monde paysan, à force d'inaugurer des églises, qu'il était le meilleur représentant de leurs idéaux et revendications (pour mieux mener la politique des milieux industriels et bancaires parisiens ensuite).

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    Tout au plus, les Etats-Unis n'ont fait que perfectionner un procédé où les caricaturistes et les dessinateurs ont d'ailleurs, hélas, eu leur part. Comme ils contribuent à la "communication scientifique", sujet qui mériterait un livre à part, car sous prétexte de vulgarisation scientifique, on a en réalité très souvent affaire à des livres ou des bandes-dessinées qui font l'apologie du concept frauduleux de "progrès technique".

    + La revue "Satirix" évoquée plus haut parut entre 1971 et 1976 et fut saisie et coulée par le ministère dewebzine,bd,zébra,fanzine,gratuit,bande-dessinée,revue,presse,hebdomadaire,avril,2017,actualité,élections,présidentielles,albert dubout,satirix,charlie-hebdo,wolinski,trump,mélenchon,terreur graphique,bfm-tv,libération,communication,christian delporte,louis-napoléon bonaparte l'Intérieur en 1973 ; elle reparaît à l'initiative de Lucien Grand-Jouan, et son numéro d'avril 2017 rend hommage à Marc-Edouard Nabe, qui très jeune plaça quelques dessins dans "Hara-Kiri", avant de soutenir le Pr Choron bien plus tard dans son conflit contre Philippe Val et la nouvelle équipe de "Charlie-Hebdo".

    M.-E. Nabe ne résiste à aucune provocation, surtout pas à celle de provoquer ceux qui font profession d'être des provocateurs, comme on peut voir dans cette vidéo où l'insolent Nabe n'hésite pas à chahuter le "grand" dessinateur Willem et sa femme, venus lui rendre visite dans sa boutique. Sa défense de l'écrivain et pamphlétaire Louis-Ferdinand Céline déclencha tôt la colère des censeurs contre Nabe, qui ne lui ont jamais pardonné cet écart.

    Comme on en a beaucoup trop fait dans la célébration hypocrite de "Charlie", Nabe en fait beaucoup trop dans le sens contraire, ressuscitant ainsi le principe "bête et méchant" de "Hara-Kiri" (il est sans doute outrancier de taxer Tignous de "racisme", qui ne dessinait pas seulement des mouches au-dessus de la tête des Arabes, selon l'accusation de Nabe, mais de tous les types qu'il détestait).

    + L'Enigmatique LB signale qu'en s'abonnant à l'INA, on peut avoir accès à tout un tas d'archives vidéos intéressantes, comme une interview de Reiser par Jacques Chancel (pourquoi Reiser n'a pas envie de changer l'esprit de ses dessins "bêtes et méchants" ; l'influence de Mac Luhan sur lui ; ses premiers dessins ; à 7'35" son album "Fantasmes" ; ce qu'il veut exprimer ; à 10'30" l'origine du journal "Hara-Kiri" ; à 14' l'influence de la bande dessinée sur l'éducation des enfants ; à 16'15" sa façon de dessiner ; à 20' l'architecture scandale de l'époque ; l'itinéraire de Sempé ; à 37' la concurrence entre dessinateurs et peintres ; à 38'30 sa difficulté à accepter de vieillir et de mourir, sa solitude synonyme de liberté ; son refus de pratiquer l'autocensure ; à 41'35" la leçon de "Charlie Hebdo" et de "Hara-Kiri" : rire de tout ; son éducation religieuse, son opinion sur l'Eglise ; à 46'20" comment naissent les idées de dessin ; à 48' son goût pour l'irrespect ; à 52' sur Sempé et Gébé, sur les femmes, sur le langage, sur les "gros mots " dits vulgaires.)

  • Qui a peur de Shakespeare ? (2)

    Petit feuilleton littéraire estival

    Réserve française

    Dans le premier numéro de ce feuilleton, nous avons souligné l'empreinte profonde de Shakespeare sur la culture moderne, en même temps qu'un voile de mystère continue de napper l'oeuvre, voire l'identité de son auteur.

    Il serait en effet plus facile de dresser la liste de ceux -philosophes, romanciers, poètes, dramaturges, critiques-, qui ne doivent rien à Shakespeare, l'ignorent (délibérément ou pas), plutôt que la liste des suiveurs plus ou moins fidèles.

    Le mystère est entériné par la critique qui, ne parvenant pas à classer un certain nombre des pièces de Shakespeare dans le genre comique ou tragique ("Timon d'Athènes", "Mesure pour mesure", "Troïlus et Cressida"...), les a qualifiées de "problem plays" (pièces énigmatiques). Cette difficulté de classement, si elle indique l'originalité de Shakespeare, n'est rien à côté du problème de l'interprétation des pièces et des poèmes, auxquels on a prêté parfois des significations radicalement opposées. Ainsi, quand certains voient en Hamlet le héros de la tragédie qui porte le même nom (ce qui paraît assez logique), d'autres ont affirmé que Claudius (traître, assassin et adultère) en était le véritable héros.

    Pourtant l'engouement d'un large public pour le théâtre de Shakespeare montre qu'il n'est pas le domaine réservé de quelques spécialistes. Mieux, ce théâtre vieux de quatre siècles est d'une étonnante actualité.

    - Le poids de la finance et des banques sur la destinée des hommes d'aujourd'hui évoque irrésistiblement "Le Marchand de Venise", dont il y aurait peu à changer pour donner une version londonienne dans un décors de buildings de verre et d'acier.

    - Mais encore la difficulté à définir des règles morales, une éthique qui fasse consensus entre les hommes, fait penser à "Mesure pour Mesure", où Shakespeare bat en brèche l'idée de morale universelle.

    - Dans "Roméo & Juliette", le motif de l'amour est partout et nulle part en même temps, ce qui n'est pas non plus sans faire penser à la société de consommation.

    - La collusion du pouvoir politique et du pouvoir religieux est le thème de plusieurs pièces ("Henri VIII", "Thomas More"), toujours aussi "brûlant" aujourd'hui.

    Toutes ces coïncidences frappantes suggèrent qu'il y a bien quelque chose à saisir dans cette oeuvre insaisissable.

    *

    C'est le moment d'évoquer une certaine "réserve" française. Aussi marqué soit l'intérêt de Voltaire, Diderot,webzine,zébra,bd,feuilleton,shakespeare,estival,littéraire,problem plays,timon d'athènes,mesure pour mesure,troïlus et cressida,balzac,barbey d'aurevilly,stendhal,claudel,gide,céline Hugo (père & fils), Balzac ("notre Shakespeare", selon le critique J. Barbey d'Aurevilly), Vigny, Stendhal, Claudel, Gide, Céline..., pour le théâtre de Shakespeare, l'engouement n'est pas aussi grand en France qu'il est dans d'autres pays, comme l'Allemagne ou les Etats-Unis, en plus de l'Angleterre et d'autres nations plus éloignées (l'intérêt pour Shakespeare ne se limite pas aux nations occidentales).

    La raison en est sans doute que la France, ses élites, ses pédagogues, sont moins attachés à l'histoire qu'ils ne sont à la culture. Autrement dit, les élites françaises se passionnent plus pour le "roman national" que pour l'histoire (sans valeur patrimoniale) ; chaque parti, qu'il soit réactionnaire, libéral, communiste, républicain, etc., enseigne son récit des événements politiques, dont il s'empresse de déduire un discours moral.

    Or Shakespeare est à l'opposé de ces usages ; on voit bien qu'il n'oppose pas tel camp à tel autre, le bien au mal, de façon manichéenne. C'est avec beaucoup de mauvaise foi que l'on a pu rapprocher Shakespeare du "sentiment national anglais" ; les souverains anglais sont en effet tantôt décrits par Shakespeare comme des imbéciles sans prise sur leur destin (Richard II), tantôt comme des personnages rusés mais cruels (Richard III) ; le portrait peu flatteur de Jeanne d'Arc par Shakespeare ne suffit pas à en faire un dramaturge nationaliste anglais.

    S'il y a une leçon à tirer de l'oeuvre de Shakespeare, un message caché, il n'est pas d'ordre éthique.

    (A SUIVRE)

    Le peintre préraphaélite William Holman Hunt (1827-1910) illustre dans le tableau ci-contre, "Le Berger Mercenaire", un bref passage extrait du "Roi Lear". Occupés à flirter, le berger et la bergère ne prêtent plus attention à leur troupeau de moutons. Le berger négligent tient dans sa main gauche un sphinx tête de mort (papillon assez commun, autrefois appelé "désirée").

  • Revue de presse BD (161)

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    + Un architecte en chef des monuments historiques, Philippe Villeneuve, a pris l'étonnante initiative d'orner la Tour de La Lanterne à La Rochelle de deux gargouilles à l'effigie de Cabu et Wolinski lors des travaux de rénovation ; deux femmes nues encadrant le faciès grimaçant de Wolinski est censé souligner la ressemblance. Pourtant on avait cru comprendre d'après Cabu que le diable, c'était Sarkozy ou Le Pen !?

    + Plus vivant Wolinski, ainsi que les piliers de "Charlie-Hebdo-Hara-Kiri", Cavanna et Choron, dans cette archive filmée datant de 1972. Wolinski et Cavanna expliquent ce qui différencie leur art du militantisme. En vieillissant, "Charlie-Hebdo" deviendra de plus en plus militant.

    De plus on peut voir une altercation entre Choron et Siné, ce dernier reprochant à "Hara-Kiri" de ne pas se mêler de politique. - Les gauchistes sont des fumiers ! suggère Choron pour légender un dessin ; - Ne compte pas sur moi pour écrire un truc pareil ! réplique Siné. La subversion de la subversion par la gauche, jusqu'à en faire un code vestimentaire bobo imposé par la gauche à la droite.

    + Interwievé par le site "Actuabd" pour sa BD sur L.-F. Céline (avec les frères Brizzi, chez Futuropolis), l'acteur Christophe Malavoy donne les raisons qui l'ont poussé à adapter son idée en BD plutôt qu'au cinéma :

    - Ce film que vous vouliez réaliser est tombé à l'eau ?

    Cette production cinématographique est un gros investissement sur un sujet qui demeure délicat pour beaucoup." Autrement dit, la censure n'est pas aussi stricte en BD qu'elle l'est au cinéma.

    + La revue "Saison", produite par le site belge "Grandpapier" livre son dernier opus n°6 (faute de temps, les rédacteurs ont décidé de jeter l'éponge) ; "Saison" sélectionne les meilleurs chapitres de BD publiés gratuitement sur le site "Grandpapier". On peut lire par exemple "Les Portes de l'Enfer", par Helkarava, une sorte de version "hipster" de "L'Enfer" de Dante.

     

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    Planche extraite de "Les Portes de l'Enfer" par Helkarava (Saison n°6)

  • Kongo***

    Kongo relate l’aventure coloniale de Jozef Korzeniowski, plus connu sous le nom de plume de Joseph webzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,kritik,critique,kongo,tom tirabosco,christian perrissin,futuropolis,joseph conrad,korzeniowski,zaïre,afrique,kinshasa,congo,belge,léopold,bruxelles,anvers,pizarro,cortez,cameroun,mississippi,mark twain,céline,éthiopie,voyage,civilisation,colonieConrad, au Congo fraîchement acquis par le roi Léopold de Belgique. Cette expérience fut pour Conrad l’occasion d’une cruelle désillusion, puisque parti pratiquement « la fleur au fusil » se mettre au service, comme pilotin, d’une compagnie spécialisée dans le trafic officieux du commerce de l’ivoire d’éléphant, ce marin rentrera bientôt épuisé physiquement et moralement. Ayant pas mal bourlingué auparavant à travers le monde, et traversé plusieurs océans, Conrad ne s’attendait pas un à un tel choc.

    Dans une lettre adressée à un ami (le scénariste fournit quelques pages de précisions à la fin de la BD), Conrad fait cette description : « Léopold est leur Pizarro et Thys leur Cortez. Ils recrutent leurs « lanciers » sur les trottoirs de Bruxelles et d’Anvers, parmi les souteneurs, les sous-off, les maquereaux, les petites frappes et les ratés de tout bord ! »

    Les conditions très dures de la vie coloniale en Afrique en limitent l’accès à des sortes d’aventuriers sans foi ni loi, décidés à tirer le plus grand parti, dans le minimum de temps, des comptoirs qu’ils ouvrent sur les berges du fleuve Zaïre, desservis par des barges à aube du même type que ceux conduits par Mark Twain sur le fleuve Mississippi. Plus gravement encore que la « sélection naturelle » des hommes opérée par ce type de conquête, l’improvisation complète et la négligence des commanditaires sautera aux yeux de Conrad, qui la blâmera ultérieurement au premier chef. Le chiffre de six millions d’indigènes sacrifiés à cette cause lucrative, en une vingtaine d’années, est avancé, c’est-à-dire environ l’équivalent de la population de la Belgique à cette époque. En termes de rendement, le caoutchouc allait devenir quelques années après le départ de Conrad, une source bien plus grande que les défenses d’éléphant.

    L’intrigue montre bien comment les écailles, petit à petit, tombent des yeux de Conrad, à mesure qu’il se rapproche du cœur de l’activité du comptoir de Kinshasa. Le futur écrivain avait beau être, en ce temps, fort éloigné des précautions de langage en usage quand on évoque la colonisation aujourd’hui, encore moins du militantisme antiraciste, il n’en regardait pas moins la colonisation de l’Afrique par l’homme blanc comme une mission civilisatrice et noble. De ce piédestal romantique, la réalité le fit chuter brutalement. C’est donc surtout le rapport de Conrad à ses semblables qui s’est trouvé bouleversé, par conséquent à lui-même.

    Evidemment on ne peut s’empêcher de penser au « Voyage » de Céline, dont la noirceur emprunte aussi à sa propre tentative d’implantation au Cameroun ; ou encore au diabolique roman d’humour noir de l’écrivain britannique E. Waugh, « Magie noire », situé lui aussi en Afrique (Ethiopie), bien qu’à une période ultérieure ; ces ouvrages écrits d’une plume trempée dans le vitriol font paraître l’anthropologie une discipline annexe de l’anthropophagie.

     

    Kongo, Tom Tirabosco et Christian Perrissin, Futuropolis, mars 2013.