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céline - Page 2

  • Revue de presse BD (75)

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    + Ce tableau de Franz Marc faisait partie de la collection du mystérieux trafiquant allemand Hildebrand Gurlitt, constituée semble-t-il en partie du pillage de biens privés et publics, et d'autre part d'acquisitions personnelles, comme un picasso acheté directement au peintre en 1942. L'affaire est sans doute très compliquée, comme le suggère "Le Figaro", ainsi que le commerce de l'art en général, où les enfants de choeur sont rares. Les Allemands ne sont pas les seuls pillards notoires, puisque la France et le Royaume-Uni sont aussi sommés de restituer certaines rapines effectuées au cours d'autres guerres. A. Hitler ne fut pas, hélas, le seul chef d'Etat cultivé et amoureux des arts.

    + Puisque la guerre de 14-18 sera à l'honneur l'année prochaine, rappelons qu'on trouve le minimum de triomphalisme et de lyrisme chez ceux qui l'ont faite en première ligne ; L.-F. Céline ramène ainsi la bravoure du soldat à un défaut d'imagination. Gus Bofa, grièvement blessé également au cours de ce conflit dantesque, plutôt que l'appeler la "Grande Guerre", préfère l'appeler la "Grande Garce". Certains dessins de Bofa sur la guerre seront exposés au prochain festival d'Angoulême, et l'ouvrage d'Emmanuel Pollaud-Dulian, destiné à mieux faire connaître cet artiste, paraîtra aussi prochainement, sous un titre éloquent : "L'Enchanteur désenchanté".

    + Le blogueur-BD Adrien Nil, alias Vertron, a dû délaisser son blog quand sa thèse originale sur les dessins ornant les grottes préhistoriques a trouvé un éditeur d'envergure nationale. Néanmoins il n'oublie pas les lecteurs de son blog et rediffuse une petite série, entre dessin-animé et BD -Les aventures de Valentin Boismoreau- prétexte à dessiner des paysages à la manière des paysagistes français du XVIIe siècle (sans doute parmi les plus expressifs).

    + "4 histoires chaudes comme la braise" de Karine Bernadou et son héroïne Hystéria, lisibles sur le site Télérama, prouvent que l'humour peut sauver la BD érotique de la banalité, et que le culte américain des poupées gonflables façon Marvel-Comics n'est pas une fatalité.

    + Adapté de la BD de Christophe Blain, qui a fait couler beaucoup d'encre, "Quai d'Orsay", le film de Bertrand Tavernier est accueilli froidement par la critique. En réalité cette BD était tombée au bon moment, c'est-à-dire juste au moment où la mode bat son plein dans la presse généraliste de s'intéresser à la BD, mais comme la plupart des journalistes ne connaissent pas grand-chose à la BD en dehors d'Astérix, ils se sont précipité sur un sujet qu'ils connaissaient un peu mieux, D. de Villepin. Un conseil, si vous voulez voir des grands fauves, rendez-vous plutôt au zoo.

    + Le doodle de Google d'aujourd'hui célèbre les cent ans de la naissance de Camus et fait référence à son essai sur le mythe de Sisyphe, figuration antique de l'absurdité de la condition humaine (comme le mythe de Prométhée) : "Je disais que le monde est absurde et j'allais trop vite. Ce monde en lui-même n'est pas raisonnable, c'est tout ce qu'on peut en dire. Mais ce qui est absurde, c'est la confrontation de cet irrationnel et de ce désir éperdu de clarté dont l'appel résonne au plus profond de l'homme. L'absurde dépend autant de l'homme que du monde. Il est pour le moment leur seul lien. Il les scelle l'un à l'autre comme la haine peut river les êtres." A. Camus, in. "Le Mythe de Sisyphe", 1942.

    + Le mouvement des bonnets rouges bretons désarçonne la gauche qui a l'habitude de contrôler les mouvements sociaux, et la droite peu habituée à battre le pavé. Frank K. May, lui, choisit le parti de la dérision.

    + Le dessin du jour est Jean-Bernard, un monstre de la série des Jean-Machinchouette imaginée par l'illustrateur Philgref. En se rendant sur son blog, on découvrira aussi un Corto Balèze et un Graspoutine assez réussis (De fait si Hugo Pratt a cherché à se représenter dans le personnage de Corto Maltese, il s'est aminci.)

     

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  • La semaine de Zombi

    Vendredi : Non pas tant pour rappeler la jeunesse réactionnaire de notre mal-aimé président (qui n'a jamais admiré Céline ou Nietzsche lui jette la première pierre), que pour indiquer la prescience des littérateurs, comparée à la légèreté des experts économiques.

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  • Stalag IIB**

    Jacques Tardi s’est attelé à la tâche ardue de rendre intéressants les souvenirs d’un ancien combattant,fanzine,zébra,bd,bande-dessinée,critique,kritik,jacques tardi,stalag iib,zombi,critique,kritik,drôle de guerre,char,céline,shakespeare,homère,casterman,xavier guibert,guerre d'alan,gi son propre père, enrôlé dans un régiment de char français en 40. Comme l’auteur se plaint lui-même d’avoir subi, enfant, les radotages plein d’amertume de son paternel, le moins qu’on puisse dire est qu’il avait conscience du défi qu’il se lançait… et qu’il n'est pas parvenu à relever.

    Dans «Stalag IIB», l’auteur s’est en outre représenté, en train d’accoucher son père au fil des pages de ses souvenirs d’un passé pénible, jouant de l'effet de voyage dans le temps permis par la fiction, qui permet de "repasser les plats", au contraire de l'Histoire. L’idée est originale et intrigante au départ, mais on peut prendre ensuite le déroulé de ce dialogue entre un père en tenue de soldat et un fils en tenue d'écolier, pour une sorte de règlement de compte psychanalytique, où le décor historique n’est plus qu’un prétexte.

    A mon sens, le lien du sang gâche la peinture d'histoire. Dans le même genre, l’accouchement d’un ancien GI américain par Emmanuel Guibert («La guerre d’Alan») était mieux réussi, le témoignage plus intéressant car plus large.

    La haine des Boches du père de Tardi, par exemple, était-elle représentative du sentiment populaire, des types embringués malgré eux dans une aventure dont le plan général de concurrence entre nations industrielles les dépassait? Ou bien cette haine n'était que le moyen que le père de Tardi avait trouvé pour se galvaniser contre l’atmosphère délétère des camps de prisonniers, comme d’autres choisissaient la belote, ou le souvenir émue d'une fiancée.

    On ne peut s’empêcher, d'ailleurs, quand on a lu Céline et ces deux romans complémentaires que sont «Le Voyage» et «Mort à Crédit», de comparer. Et de conclure que Tardi est loin d'atteindre la dimension historique du diptyque de Céline, qui trouve dans la folie guerrière nationaliste la force de témoigner contre elle, et de dissuader les milieux populaires de gober les grands plans de paix internationaux. L’expérience militaire du père de Tardi et l’antimilitarisme de son fils Jacques se confrontent, mais ne sortent pas renforcés l’un de l’autre. On pourra dire de Jacques Tardi qu'il a les mains pures parce qu'il n'a pas de mains. De son père qu'il est un salaud et un con, mais qu'il ne faisait qu'obéir à l'injonction sanguinaire du pouvoir républicain. Tandis que Céline a mis un terme à l'art républicain: il s'est vengé de la civilisation et de l'élite. L'art républicain en principe continue; mais plus personne de sincère ne continue d'y croire. Les auteurs de BD se torchent avec la légion d'honneur.

    La partie de «Stalag IIB» la plus réussie est le préambule où les Tardi narrent ensemble «la drôle de guerre», défaite éclair de l’armée française face aux troupes allemandes, prompte mais suffisamment longue pour permettre à Tardi-père d’éviscérer à coups de canons quelques-uns de ces Boches qu’il exécrait, avant d’être fait prisonnier.

    Stalag IIB - Jacques Tardi - Casterman - 194p.

    (Zombi - leloublan@gmx.fr)

  • Au Chat noir

    Je m'en voudrais de ne pas signaler, au musée de Montmartre actuellement, une expo. dédiée au "Chat noir", célèbre cabaret parisien (doublé d'un journal satirique), fondé par le peintre Rodolphe Salis (1881). Le cabaret draina jusqu'à la Butte tout ce que le Quartier latin comptait alors d'artistes ou d'anarchistes, anciens membres du club des "Hydropathes" ou des "Hirsutes".

    Je m'en voudrais, à cause de l'admiration sans bornes que j'ai pour Alphonse Allais (que je situe au-dessus de ce que tout le XXe siècle a donné ensuite comme poètes ou philosophes, même L.-F. Céline ; je dispose de quelques arguments solides, mais pas assez de place pour les étaler ici...)

    D'ailleurs l'influence du "Chat noir" sur l'art français est, aussi, largement sous-estimée. Pourtant, la rupture de Céline avec le style académique a été préparée par les auteurs de ce cabaret ; la rupture de Picasso lui doit plus encore. Ce qui a nui à la réputation publique de la clique de Salis et Allais n'est autre que leur modeste fantaisie ; le surréalisme d'Alphonse Allais ne se prend pas au sérieux : il est donc inutilisable par les instituteurs ou les conservateurs (de musée), qui réclament l'onction.

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    - Adolphe Willette (1857-1926), présenté aujourd'hui, avant d'aborder Henry Somm et Caran d'Ache une autre fois, est un peintre converti à la caricature de moeurs/politique. Willette ne révolutionne pas le dessin, comme on peut le constater, contrairement à Daumier auparavant. Willette se contente d'en perpétuer l'humour. Celui-ci va de la plus légère gaudriole aux sujets les plus graves, voire tragiques ; et il n'épargne aucun milieu, même si le bourgeois constitue une cible de choix. Cette palette, la plus large, est une des marques de fabrique du "Chat Noir".

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