Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

hergé - Page 6

  • Dans l'atelier de Fournier***

    Je ne pensais pas dépasser les trois premières pages de ce panégyrique en BD de Jean-Claude Fournier par Joub et Nicoby. Dessinateur breton,

    webzine,gratuit,bd,zébra,fanzine,bande-dessinée,critique,kritik,jean-claude fournier,spirou,atelier,joub,nicoby,franquin,dupuis,morris,jijé,gringos locos,belgicain,ecstasy,hergé,gaston lagaffeJean-Claude Fournier est surtout connu pour avoir pris la suite de Franquin et dessiné «Spirou» pour le compte de Dupuis pendant dix ans.

    D’abord parce qu’étant gosse, Spirou était la dernière chose à laquelle je m’intéressais en BD. Je ne voyais que la monstrueuse ingéniosité du dessin de Franquin, imité par Jean-Claude Fournier (idéal esthétique de la famille Dupuis). J’étais trop jeune pour comprendre à quel point cette laideur est le reflet du temps, bien plus que le style dopé à l’ecstasy de Hergé; j'étais encore moins capable de cerner que Gaston Lagaffe incarne l’homme moderne, peu résolu à des tâches aussi vaines qu’ingrates, et qui se résument presque toutes à la recherche du temps perdu (ce rapprochement du bricolage et de l'existentialisme fait de Franquin un précurseur de Houellebecq).

    Le questionnement autour de la mélancolie du dessinateur de BD est un peu incongru ; on peut se demander plutôt à quelle sorte de réalité se raccrochent les auteurs de BD ? Par quoi ou pourquoi ils tiennent à la vie ? Question valable pour tous les professionnels qui produisent des choses impalpables, d’ailleurs, tant l’homme a besoin de palper pour vivre et se sentir vivant.

    De plus je n’ai pas aimé «Gringos Locos», sur le trio Jijé, Morris et Franquin, tentative similaire à celle de Joub et Nicoby. A cause de son côté «vintage» belgicain.

    La gageure de faire la bio d’un auteur de BD en BD est remportée au contraire par Joub et Nicoby. Au-delà du personnage de Fournier, presque aussi truculent que Jijé, et à qui il ne manque que d’être catholique pour être tout à fait baroque, un éclairage intéressant est apporté sur la bande-dessinée franco-belge et ses méthodes révolues.

    Certains auteurs de BD le font parfois observer, au détour d’une interview : la bande-dessinée est un art moins conventionnel ou psychorigide que le cinéma ; ce dernier consiste essentiellement à mettre les nouvelles technologies industrielle au service du divertissement de masse ; tandis que l’industrie de la BD laisse une part assez large à artisanat, très astucieusement accordée par ses producteurs. La BD n’est pas moins moderne que le cinéma, mais c’est une autre modernité, circonscrite à la Belgique et au public enfantin, tandis que le cinéma joue un rôle de propagande à l’échelle nationale, voire continentale. Et puis les acteurs de cinéma ignorent qu’ils n’existent pas, ou que leur vie est un mensonge ; tandis que les personnages de BD le savent, eux.

    A travers les différentes séquences de la carrière de Fournier, promu grâce à Franquin, par ailleurs pressé de se débarrasser du «groom» Spirou, ses biographes nous permettent de comprendre la méthode belge, qui oscille entre la recherche de profit, le souci de ne rien diffuser de politiquement incorrect - et enfin, dernier point qui fait toute la différence : la confiance accordée aux dessinateurs et aux scénaristes. Confiance typiquement wallonne ou bruxelloise, qui consiste dans le respect du travail artisanal. De là dérive presque exclusivement la reconnaissance dont bénéficièrent les auteurs de BD en Europe. Les bourgeois Dupuis veulent entretenir avec leurs artistes les rapports que Jules II entretenait avec Michel-Ange, ou plus exactement les bourgeois d'Amsterdam avec Rembrandt, qui tînt d'ailleurs un atelier dont celui de Jijé (Joseph Gillain) fut presque le décalque. Et non les traiter en simples employés besogneux, conscients que ce type de rapport est une nette plus-value.

    Le caractère pompeux et institutionnel de la culture, en France, ne l’aurait pas permis. La méthode française pour contrôler les artistes, c’est d’en faire des fonctionnaires. La méthode belge est beaucoup plus habile: elle consiste à laisser croire aux auteurs qu’ils sont libres, et, de fait, les presser un peu plus, tout en leur accordant une marge de manœuvre plus grande, ce à quoi les artistes tiennent d'abord, avant la sécurité de l’emploi.

    Une question cependant à laquelle le bouquin ne répond pas, et qu'on peut de poser, c'est de savoir si Franquin n'a pas tout orchestré de la reprise de "Spirou" par Fournier, de a à z ? Au contraire, affirme Jean-Claude Fournier, qui se décrit comme un type naïf et sincère, Franquin lui aurait déconseillé d'accepter la reprise d'une série aussi pesante. Mais Franquin savait très bien que Fournier ne pourrait pas refuser l'offre de Dupuis.

    Dans l'atelier de Fournier, par Joub et Nicoby, Dupuis, 2013.

  • Revue de presse BD (46)

     

    webzine,gratuit,bd,zébra,bande-dessinée,revue de presse,hebdomadaire,46,zombi,tampographe sardon,festival,bastia,janet hamlin,guantanamo,croquis,procès,politique,assises,cabu,marc large,gordon zola,moulinsart,l'ascète boude le cristal,hergé,le temps pleut du soleil,pastiche,bisou,delcourt,anaïs vanel,48h bd,oeuvres numérisées,droits d'auteur,culture,aurélie filippetti,comics,manga,lèche-cul,japon,états-unis,spiderman,superman,magakas,sirinelli,wonderwoman,van hamme,scénario,didier borg,last man,bastien vivès,gta


    + D'habitude, je trouve les affiches de festivals assez moches. Pas celle du tampographe Sardon, pour le prochain festival de Bastia.

    + Janet Hamlin a pu assister au procès politique des prisonniers de Guantanamo et faire quelques croquis (un peu conventionnels). Je me demande ce qu'un artiste comme Cabu aurait sorti dans cette situation ? Le dessinateur de presse Marc Large, qui témoigne parfois de son travail sur son blog, croque parfois pour le compte de la télé française. Il témoigne de la difficulté de dessiner dans les cas d'affaires pénales particulièrement atroces.

    + La société Moulinsart et la veuve Hergé ayant été déboutés à l'issu de leur procédure, ils n'ont pu empêcher deux pastiches de Gordon Zola de paraître : "L'Ascète boude le Cristal", et "Le Temps pleut du Soleil". Pourquoi faire un procès, quand de si mauvais titres plaident contre ?

    + Les éditions Delcourt lancent un nouveau magazine féminin illustré: "Bisou". "Parce qu'on ne voulait pas choisir entre être belle et amusante, légère et intelligente, vraie et branchée, Bisou est né.", affirme sa rédactrice Anaïs Vanel. "Belle et amusante, légère et intelligente, vraie et branchée", c'est à peu près la liste des compliments qu'un mec devra faire à une qu'il veut baiser (ou marier, puisque c'est de nouveau la mode). C'est bien vrai qu'il n'y a pas de différence entre les sexes. Je vais pouvoir lire "Bisou".

    + Les producteurs de BD ont trouvé une astuce pour se débarrasser de leurs stocks d'invendus: ils les donnent, au cours d'une opération de promo. : les 48H BD.

    + La perspective de faire des profits grâce au web et la diffusion des oeuvres numérisées provoque des remous entre les différents acteurs de la profession. Grosso modo, les auteurs redoutent de se faire entuber par des groupes de presse dont les abus les ont rendus méfiants.

    De fait, au Japon et aux Etats-Unis, les comics ou les mangas sont produits dans des conditions proches de l'industrie automobile, pour ne pas dire qu'elles sont bien pires, vu qu'il n'y a pas dans la BD des syndicats très puissants comme dans l'automobile.

    Le mépris pour la bande-dessinée vient d'abord de là : du fait que les mangakas ou les auteurs de comics sont de simples exécutants, presque des auteurs d'images pieuses, étant donné le lien entre le culte des super-héros et le nationalisme, à un degré qui, vu d'Europe, paraît surréaliste. Au contraire, le respect vient de Belgique et de pratiques plus proches de l'artisanat. Et de nulle part ailleurs. Le respect ne vient pas du fric, comme certains lèche-cul prétendent parfois; ni de travaux universitaires pompeux, que personne ne lit.

    C'est donc une double question de salaire et de statut qui irrite les auteurs de BD. Au cours des dernières années, "l'industrie de la BD", comme disent certains, malgré l'augmentation des profits, s'est désintéressée du sort des auteurs, en dehors de quelques stars. Les petites maisons d'édition indépendantes se sont multipliées, qui ne paient pas mieux les auteurs, mais du moins les traitent avec plus de respect, et leur laissent le champ plus libre.

    Un accord a donc été signé entre les syndicats d'éditeurs et d'auteurs, en présence de la ministre de la Culture Filippetti (et d'un médiateur, issu de l'université, P. Sirinelli) le 21 mars. Autant dire que cet accord est du pur bluff. Primo : le rendement économique des oeuvres numériques n'est pas un fait acquis. Il l'est plus ou moins aux Etats-Unis, malgré la médiocrité de la production, mais le marché américain est dix fois plus important ; on sait la promptitude de Perrette à s'enthousiasmer, dès lors qu'il s'agit de faire du beurre, mais son intelligence économique catastrophique.

    Si rendement il y a, on se demande qui pourrait empêcher les pactes léonins de perdurer -le "pacte léonin", c'est comme ça qu'on dit quand on pense que les fables d'Esope sont une science économique plus fiable que celle des experts-comptables policés. L'idée est assez répandue en France que "l'Etat protège les plus faibles". Le Dieu providentiel est devenu l'Etat providence: il suffit d'ouvrir un bouquin d'histoire un peu sérieux pour voir que cette idée ne repose sur rien. La providence la plus concrète, c'est le pognon ; sans lui, Superman et Spiderman sont impuissants. Wonderwoman Aurélie (Filippetti) a vu ses super-pouvoirs minorés lors du dernier budget, alors elle en fait des caisses pour compenser. Elle joue son rôle. Bien plus étonnante l'attitude des auteurs et de leurs syndicats, dont la passivité ne date pas d'aujourd'hui. Bien des auteurs de best-sellers en sont à se réjouir d'une célébrité ou d'une reconnaissance, actuellement, à laquelle ils n'ont pratiquement pas contribué ; une reconnaissance dans laquelle le snobisme joue un rôle mineur.

    Plus intéressante que la question des profits escomptés par les éditeurs et certains auteurs, celle de l'indépendance que l'internet pourrait procurer aux auteurs, en faisant éclater le monopole des gros producteurs. Leur principale ressource était de disposer de moyens d'impression et d'une trésorerie + les scénarios indigents de Van Hamme, pompés sur le cinéma yankee. Or internet fournit le moyen technique. On se souvient que, dans leur propre intérêt financier, certains auteurs ont, naguère, tenté de s'émanciper (C. Brétécher est un ex. parmi d'autres), dans des conditions assez difficiles, vu les coûts élevés de distribution. Qu'adviendrait-il aujourd'hui d'une telle initiative ?

    L'accord supervisé par le ministère a donc surtout pour effet de rassurer les éditeurs. Les réactions d'auteurs professionnels sur les forums sont de plus en plus hostiles et traduisent le dégoût de pratiques commerciales et éditoriales peu reluisantes.

    + Bridé par son éditeur, Didier Borg, pour éviter de choquer les mères de familles susceptibles d'offrir "Last Man" à leurs gosses, en se disant que ça vaut toujours mieux que "Call of Duty" ou "GTA", Bastien Vivès enlève l'élastique et le cellophane sur son blog, où il n'hésite pas à faire étalage de fantasmes sexuels auxquels Proust n'avait pas pensé.

    webzine,gratuit,bd,zébra,bande-dessinée,revue de presse,hebdomadaire,46,zombi,tampographe sardon,festival,bastia,janet hamlin,guantanamo,croquis,procès,politique,assises,cabu,marc large,gordon zola,moulinsart,l'ascète boude le cristal,hergé,le temps pleut du soleil,pastiche,bisou,delcourt,anaïs vanel,48h bd,oeuvres numérisées,droits d'auteur,culture,aurélie filippetti,comics,manga,lèche-cul,japon,états-unis,spiderman,superman,magakas,sirinelli,wonderwoman,van hamme,scénario,didier borg,last man,bastien vivès,gta

  • Total Swarte**

    Bien qu’il soit irréprochable techniquement, ou justement parce qu’il l’est, je ne suis pas un fanatique fanzine,webzine,bd,bande-dessinée,zébra,critique,kritik,joost swarte,hergé,durer,mélancolie,chris ware,denoël graphic,états-unis,contre-culture,chaland,franquin,groensteen,zombid’Hergé ; ni de Joost Swarte, par conséquent.

    D’ailleurs, comme l’idéal de perfection technique rejoint celui de l’art abstrait, les théories américaines ou belges assommantes sur la BD (cf. T. Groensteen) ont achevé de me dégoûter de la ligne claire. Le graveur allemand Dürer fit bien de placer tout un tas d’outils de précision dans sa gravure intitulée «Mélancolie»: en effet, les personnes fascinées par la technique sont les plus chiantes. Divers philosophes modernes se sont demandé pourquoi le monde antique était plus heureux que le monde moderne, qui recycle les mêmes fictions et les mêmes drames. Eh bien, ça peut se résumer simplement au fait que l’Antiquité n’était pas envahie par la technologie et les techniciens, toute la casuistique et les modes d'emploi fournis avec.

    Le brio technique d’Hergé lui vaut d’ailleurs d’être admiré aux Etats-Unis. Rien d’étonnant à ce que «Total Swarte» soit préfacé par Chris Ware, dont le dessin industrieux ferait presque paraître le suicide joyeux à côté, ou les mangas fantaisistes.

    En ce qui concerne les idées conservatrices d’Hergé, elles ne risquent guère de déranger Outre-Atlantique. Joost Swarte, en revanche, tient à s’en démarquer, dans un contexte européen. En réalité, Swarte est d'une grande fidélité à l'esprit d'Hergé. Ses BD ressemblent beaucoup à ce que les psychologues nomment «tuer le père», et qui consiste à toucher l’héritage sans en avoir l’air. Idem en ce qui concerne la «contre-culture» qui, à la longue, finit par ressembler comme deux gouttes d’eau à la culture dont elle tenait à se démarquer au début.

    Swarte fait du Hergé pour les adultes. On sait que le «maestro» rêvait d’être reconnu en tant qu’artiste; son fils spirituel Swarte a essayé de relever le défi, et de propulser la «ligne claire» au rang du «pointillisme» ou du «cubisme», avec autant d’enthousiasme que le bourgeois gentilhomme fait l’éloge de la prose.

    Les pastiches de Chaland sont plus subtils. Chaland parvient, et c’est ce qui intéressant chez Franquin aussi parfois, à parler le double langage de la pédagogie et de la subversion. Tandis que Swarte tourne à la pédagogie de la subversion, qui revient presque à l’enseigner comme une discipline scolaire. Chaland et Franquin nous évitent le discours à dormir debout sur le langage de la bande-dessinée.

    Le baratin sur le «langage de la bande-dessinée» est d’ailleurs parfaitement réversible. Le mépris de la BD repose sur le même type de démonstration, qui ne tient compte que des aspects purement formels et techniques de l’art.

    Si, au moins, la bande-dessinée pouvait être un langage de paix commun entre Flamands et Wallons, afin d’éteindre la haine entre ces deux peuples ? Contraints de s’exprimer uniquement par cases, ils cesseraient peut-être de vouloir se réduire en esclavage chacun son tour ? Et, vu que l’argent est à l’origine de tout conflit plus ou moins armé, comme la BD est de faible rapport comparée au trafic d’œuvres d’art ou de diamants, le risque de génocide inter-ethnique serait ainsi drastiquement réduit. Mouais : mieux vaut se méfier des utopies technologiques.

    Total Swarte (compilation), 2012, Denoël Graphic.

    (par Zombi)

     

     

  • Revue de presse BD (36)

    fanzine,bd,zébra,bande-dessinée,illustration,revue de presse,hebdomadaire,36,gérard depardieu,belgique,françois avril,perros-guirec,angoulême,vidéo,festival,mali,tintin,hergé,reportage,artémisia,féminisme,jeanne puchol,charonne,bou kadir,pcf,oas,charia,islamiste,sexisme,1fanzineparjour,maël rannou,existentialiste,zinocircus,revelation blog 2013,blog-bd,mister hyde,helkarava,zinocircus,lillois,albert foolmoon,banque,sperme,dsk,ps,agathe pitié,triptyque,apocalyptique,jerôme bosch

    + Gérard Depardieu n'est pas le seul à fuir la France pour aller se réfugier en Belgique ; il y a aussi François Avril, auteur de BD (le port de Perros-Guirec, ci-dessus, pour ceux qui ne connaissent pas F. Avril) ; ce dernier n'émigre pas pour échapper au fisc, mais en espérant seulement une plus-value artistique.

    + Petite vidéo d'archive sur le festival d'Angoulême: quand Hergé jouait les VRP pour le festival. C'était avant l'affaire "Tintin au Mali", et le reproche fait à cet album de faire de la propagande pour la lutte antiterroriste.

    + Encore une vidéo, plus récente cette fois, puisqu'elle date de l'année dernière. Ce reportage, selon le tempérament, peut dissuader de se rendre au festival d'Angoulême pour la première fois, ou au contraire y inciter. Je ne vous dirai par l'effet qu'il m'a fait, pour ne pas vous influencer.

    + Le prix "Artémisia" de la BD féministe a été remis à Jeanne Puchol, pour un album "Charonne - Bou Kadir", consacré à la répression d'une manif organisée par le PCF contre l'OAS, et réprimée par le pouvoir gaulliste (1962 - huit morts). Pour des raisons trop longues à expliquer ici, l'oppression n'a pas cessé en Algérie après la guerre d'indépendance (200.000 morts) ; les révolutionnaires algériens qui se réclamaient naguère du communisme sont devenus islamistes désormais, et souhaitent appliquer la charia.

    L'association Artémisia qui décerne ce prix stigmatise le sexisme (sic) du milieu de la BD. Je suppose qu'elle fait allusion à ce type d'affiche racoleuse.

    + Le blog Zinocircus, en lice pour le prix de la "Révélation-blog 2013" à Angoulême (prix sponsorisé par la Caisse d'Epargne et la maison d'édition "Vraoum"), annonce qu'il ne fait pas partie des trois nominés.

    Les blogs-BD jouent aujourd'hui le rôle que les fanzines jouaient dans les années 80. Ainsi, dans le domaine du fanzine "existentialiste", entre procréation et procrastination, on peut se demander si le blog de Maël Rannou, "1 fanzine par jour", spécialisé dans la chronique de ce type d'ouvrage, ne les absorbe pas tous, tel un Moloch dévoreur de foetus. Mes "Révélations 2013", après dépouillement de l'unique bulletin, sont : n°1 : Mister Hyde ; n°2 : Helkarava ; n°3 : Zinocircus.

    + "Seul l'Anal est légal" ou "Content de ses pieds" sont des titres de fanzines, comme vous pouvez le vérifier dans la banque du sperme du Lillois Albert Foolmoon ; je plaisante, c'est une banque de données. Parfois je me dis qu'on a manqué d'originalité avec "Zébra". J'avais bien proposé : "DSK", sous-titré : "Le fanzine qui viole les militantes du PS", mais personne n'a voulu.

    + Le dessin de la semaine est signé Agathe Pitié (alias "Pit") : il s'agit de la partie centrale d'un triptyque traitant de l'affaire DSK, sur le mode apocalyptique. Une excellente inspiration, dans l'esprit de Jérôme Bosch.

    fanzine,bd,zébra,bande-dessinée,illustration,revue de presse,hebdomadaire,36,gérard depardieu,belgique,françois avril,perros-guirec,angoulême,vidéo,festival,mali,tintin,hergé,reportage,artémisia,féminisme,jeanne puchol,charonne,bou kadir,pcf,oas,charia,islamiste,sexisme,1fanzineparjour,maël rannou,existentialiste,zinocircus,revelation blog 2013,blog-bd,mister hyde,helkarava,zinocircus,lillois,albert foolmoon,banque,sperme,dsk,ps,agathe pitié,triptyque,apocalyptique,jerôme bosch

    (par Zombi - leloublan@gmx.fr)

  • Zébra 5 par Zombi

    Proposition de couverture de Zombi pour Zébra n°5 :

    fanzine,zébra,bd,bande-dessinée,blog,couverture,pastiche,humour,zombi,illustration

    NB : pastiche d'une gouache de Hergé pour la couverture de "Tintin en Amérique" achetée près de 800.000 euros en 2008 par un collectionneur.


  • Revue de presse BD (27)

    zebra,revue de presse,bd,bande-dessinée,blog,illustration,27,joao montanaro,macadam valley,brésilien,golden blog awards,franquin,bruxelles-wallonie,hergé,gus bofa,sénat,luxembourg,luz,sfar,charb,charlie-hebdo,mael rannou,nine antico,alphagraph,rennes,librairie,michel-edouard leclerc,nine antico,girly,fnac,mécène

    + Je mentionnais la semaine dernière le blog-bd français choisi aux "Golden Blog awards" (Macadam Valley) ; mais le meilleur blogueur-bd du monde, qui est-ce ? Pour certain, le Brésilien Joao Montanaro, qui n'a pas encore 16 ans et publie déjà dans la presse brésilienne.

    + Certains Wallons n'hésitent pas à diviniser Franquin, exposé en ce moment au centre Wallonie-Bruxelles (en face le musée Pompidou) jusqu'en février. Pour moi, c'est Hergé le génie de la BD et non Franquin ; indépendamment de mon goût personnel : au sens où nul n'a mieux exploité que Hergé les possibilités offertes par cette technique. Le talent de Franquin a au contraire tendance à se diluer dans la bande-dessinée. Sur le plan du dessin, il en fait trop ; on dirait même qu'il y passe sa rage.

    + Le site d'actus autour de Gus Bofa signale une exposition de caricatures sur les grilles du palais du Luxembourg où siègent les sénateurs, jusqu'au 1er mars. Je m'éloigne complètement de l'opinion de l'auteur de cette annonce selon laquelle certains humoristes ont pu jouer un rôle dans la haine entre les peuples et leurs rivalités nationalistes catastrophiques. C'est un vieux truc éculé : la bourgeoisie industrielle est la première responsable d'un régime de concurrence effroyable, et elle fait porter le chapeau à tel ou tel caricaturiste ou pamphlétaire.

    Un exemple récent : aussi islamophobes soient les caricaturistes de "Charlie-Hebdo", ils ne sont pas responsables de l'extraordinaire écart de revenus entre certaines nations islamiques, notamment africaines, et l'Occident ; or cet écart est la première cause de la haine de l'Occident, canalisée par certains groupes islamiques d'une part, et des manipulateurs d'opinion de l'autre. En ce qui me concerne je trouve Luz, Charb ou Sfar idiots, mais pas directement responsables de tensions internationales meurtrières.

    + Je prends prétexte de cette notule de Maël Rannou, consacrée à Nine Antico ("girly" tendance mélancolique), pour causer librairie et BD, puisque la faillite de la librairie "L'Alphagraph" à Rennes est annoncée dans ce billet. Etonnamment Michel-Edouard Leclerc passe pour un mécène de la BD, alors que les "espaces culturels" de ses hypermarchés ont ruiné à peu près tous les petits libraires bretons, parachevant le travail commencé par la Fnac (réputée aussi pour son mécénat). La seule consolation qui reste aux libraires, c'est que la grande distribution est à son tour en train de se faire bouffer par internet à son tour.

    + Le dessin de la semaine est un graffiti de Banksy :

    zebra,revue de presse,bd,bande-dessinée,blog,illustration,27,joao montanaro,macadam valley,brésilien,golden blog awards,franquin,bruxelles-wallonie,hergé,gus bofa,sénat,luxembourg,luz,sfar,charb,charlie-hebdo,mael rannou,nine antico,alphagraph,rennes,librairie,michel-edouard leclerc,girly,fnac,mécène

  • Revue de presse BD (23)

    fanzine,zébra,bd,bande-dessinée,illustration,revue de presse,lev youdine,médiathèque duras,papier gache,boite a bulles,vincent henry,actuabd,tintin,hergé,boy-scout,bouddhiste,a.finkielkraut,forcadell,charlie-hebdo,mahomet,zidane,football,sculpture,adel abdessemed,materazzi

    + Ci-contre : couverture illustrée par Lev Youdine, illustrateur russe exposé à la médiathèque Marguerite Duras lors de la 2e édition du festival du fanzine, organisé par Papier Gâché (jusqu'au 4 novembre).

    + La "Boîte à Bulles", petite maison d'édition associative, fête ses dix ans. Son fondateur, Vincent Henry, revient dans une longue interview donnée à Actuabd sur son métier d'éditeur, dégagé des contingences de la production industrielle.

    + Tintin avait-il une religion ?, s'interrogent un historien et un prêtre breton-scénariste de BD. Ou plutôt, comme l'homme moderne est un animal religieux : quelle était la religion de Tintin-Hergé ? Le volume des questions et thèses sur Tintin est justifié du fait que Hergé est probablement LE moraliste le plus lu en Europe (quoi qu'il en coûte à A. Finkielkraut).

    Ma propre thèse est la suivante (rassurez-vous, elle est très courte) : contrairement aux idées reçues, Hergé n'était pas catholique mais boy-scout d'abord, c'est-à-dire bouddhiste depuis le début - élevé dans le respect de la Nature (remerciez-moi, car le billet pour Bruxelles coûte beaucoup moins cher que celui pour Katmandou, et il est beaucoup moins polluant).

    + François Forcadell, sur son blog consacré au dessin de presse, accuse les libraires qui ont refusé d'accueillir les dessinateurs de "Charlie-Hebdo" d'être des poltrons. A vrai dire, le plus grand risque que les caricaturistes occidentaux courent en publiant des caricatures de Mahomet, c'est de se retrouver sous protection policière. Les émeutes qui ont suivi ces publications ont surtout fait des morts parmi les mahométans eux-mêmes.

    + Le dessin de la semaine est une sculpture d'Adel Abdessemed représentant le coup de boule de Zidane au footballeur italien Materazzi, qui avait déstabilisé le footballeur français en traitant sa mère et sa soeur de putes. La sculpture est menacée de censure, en particulier par les instances du foot français, qui jugent le propos de l'artiste trop inconvenant.

    fanzine,zébra,bd,bande-dessinée,illustration,revue de presse,lev youdine,médiathèque duras,papier gache,boite a bulles,vincent henry,actuabd,tintin,hergé,boy-scout,bouddhiste,a.finkielkraut,forcadell,charlie-hebdo,mahomet,zidane,football,sculpture,adel abdessemed,materazzi