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  • Revue de presse BD (310)

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    Caricature extraite de "Le Veau Gras", roman en images par Hermann-Paul.

    + Le site "Töpfferiana" revient sur la carrière du caricaturiste Hermann-Paul (1864-1940), à qui Pierre-Edouard Noyelle consacre un article détaillé.

    Bien que principal contributeur du célèbre journal satirique "L'Assiette au Beurre", Hermann-Paul est quelque peu tombé dans l'oubli, moins souvent cité que Caran d'Ache, Forain ou Steinlein. Est-ce de n'avoir pas appartenu au "milieu montmartrois", contrairement à beaucoup de peintres d'avant-garde ou de caricaturistes ? Ou est-ce parce que son style est moins original ? On pourra en juger par soi-même grâce aux nombreuses reproductions que comporte l'article (extraites du site "Gallica").

    Dreyfusard, contrairement à quelques confrères, Hermann-Paul fut proche des "Croix de Feu" (colonel La Roque) à la fin de sa vie ; mais sa contribution à "Je Suis partout" date d'avant la ligne antisémite de cet hebdo, emblématique de la Collaboration (fondé par Arthème Fayard).

    L'itinéraire du libertaire Hermann-Paul (anticlérical, antirépublicain/antimilitariste) permet de mesurer l'impact de la guerre sur les convictions d'un caricaturistes ; rares furent les libertaires qui résistèrent à la ferveur ou la pression nationaliste quand la guerre fut déclarée (en 1914) ; le conflit transforma Hermann-Paul comme les Montmartrois Steinlein et Poulbot en dessinateurs militants.

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    + Encore une grosse expo. consacrée à Hergé et Tintin ! Cette fois-ci elle se tiendra au château de Malbrouck en Moselle (-30 mars), qui avait déjà célébré les 70 ans du "Journal de Tintin".

    Le titre de l'expo., "Une Vie, une Oeuvre", dissimule que l'oeuvre de Hergé est la moins personnelle qui soit : les meilleurs scénarios ne sont pas de lui, certains personnages non plus. Le génie de Georges Rémi est surtout contenu dans sa "ligne claire" cinématographique, d'où la frustration de cet artisan de n'avoir pu se consacrer pleinement au dessin-animé.

    + Dans ce "podcast" produit par "BD-Zoom", on en apprend un peu plus sur la longue vie du magazine de BD humoristique "Psikopat", dont l'ultime numéro est paru en janvier.

    Son fondateur Paul Carali ne cache pas que les tracasseries administratives n'épargnent même pas les petites entreprises fondées sur de petits profits.

    + Petite pub dessinée par Jérémy Banx, caricaturiste au "Financial Times", premier quotidien économique européen (britannique) pour une séance de dédicace samedi prochain à Paris.

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  • Revue de presse BD (242)

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    Portrait d'A. Moore par Rebecca Clarke.

    + "De nos jours, il n’y a plus que des romans graphiques, des livres pour table à café. C’est l’une des raisons pour lesquelles je me retire de la bande-dessinée."

    Le scénariste de BD Alan Moore dénonce l'embourgeoisement de la BD dans une interview donnée au "Point" (25 août), hebdo prisé par les cadres commerciaux.

    "La bande-dessinée s'est embourgeoisée. Maintenant, on parle de roman graphique – une invention d'un département de marketing quelconque. La raison pour laquelle j'aimais les bandes-dessinées est qu'elles parlaient à tout le monde, par-delà les classes sociales. Elles ne remplissent plus cette fonction désormais."

    Il vaudrait mieux parler à propos du roman graphique d'intellectualisme, car de manière générale la BD est, comme le cinéma, un art bourgeois, produit par des magnats de la presse en conformité avec les intérêts de la bourgeoisie industrielle. Ce n'est qu'à titre exceptionnel que la BD échappe à ce cahier des charges : "Hara-Kiri" en France, les fanzines de R. Crumb aux Etats-Unis, etc.

    Le "roman graphique" est une appellation qui contribue à la gentrification culturelle de la BD, opération à travers laquelle les élites bourgeoises s'efforcent de mettre en valeur leur patrimoine culturel. Sur ce point A. Moore n'a pas tort.

    + Les gouvernements changent, la démagogie continue ; la nouvelle ministre de la Culture Françoise Nyssen, à peine nommée, s'est empressée de faire l'apologie des jeux vidéos comme ses prédécesseurs ; il faut dire que l'industrie des jeux vidéos est des plus lucratives. Les bibliothèques municipales cèdent elles aussi à la mode qui consiste à installer des "postes de jeu" et organiser des tournois de jeux vidéos ; de l'adage ancien qui signale que les peuples intelligents sont difficiles à gouverner, on peut en forger un autre : "Les crétins décérébrés font les électeurs les plus dociles."

    Comme "dieu" sert à certains fanatiques à justifier tout et n'importe quoi, la "culture" est devenue un argument massue en Occident, une méthode pour étouffer l'esprit critique, au profit de la culture de masse. Le divorce est d'ailleurs consommé entre les élites contemporaines et les philosophes des Lumières qui fustigeaient les spectacles divertissants comme un frein à l'émancipation du peuple.

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    Strip extrait du blog de Xavier Gorce.

    + Le romancier naturaliste J.-K. Huysmans (1848-1907) ("Là-bas", "A Rebours"...), émule de Zola avant de se convertir au catholicisme, fut aussi critique d'art (Huysmans descendait d'une famille de peintres flamands).

    Dans "Certains", recueil de portraits d'artistes, Huysmans décrit le caricaturiste Forain : "(...) M. Forain a voulu faire ce que le Guys [Constantin], révélé par Baudelaire, avait fait pour son époque : peindre la femme où qu'elle s'affirme, dans les lieux où elle travaille (...).

    A coup sûr, personne n'a mieux que lui, dans d'inoubliables aquarelles, décrit la fille ; personne n'a mieux rendu les tépides amorces de ses yeux vides, l'embûche polie de son sourire, l'émoi parfumé de ses seins, le glorieux dodinage de son chignon trempé dans les eaux oxygénées et les potasses ; personne, enfin, n'a plus justement exprimé la délicieuse horreur de son masque rosse, ses élégances vengeresses des famines subies, ses dèches voilées sous la gaieté des falbalas et l'éclat des fards.

    En sus de ses qualités d'observation aiguë, de son dessin délibéré, rapide, concisant l'ensemble, avivant le soupçon, forant d'un trait jusqu'aux dessous, il a apporté, en art, la sagace ironie d'un Parisien narquois.

    C'est grâce, sans doute, à cette orientation d'un esprit net et blagueur, très élagué de toute chimère, qu'il dut d'avoir trouvé, pour les dessins des journaux où il logeait, d'audacieuses légendes, parfois cruelles, souvent même presque comminatoires pour les ridicules gredineries de ces temps fous."

    A l'instar de Baudelaire (et de nombreux romanciers du XIXe siècle), un des thèmes favoris de Huysmans est le satanisme ; il faut dire que le "grand Pan" est souvent tenu pour le dieu des artistes. Sur le sujet relativement confus du satanisme et de Huysmans, dont il est fin connaisseur, François Angelier (!) a donné une conférence assez claire à la librairie "Le Monte-en-l'air" - conférence enregistrée ici.

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    Petite danseuse et son souteneur, par Forain, qui mettait plus de satire et moins d'esthétique dans ses peintures que son ami E. Degas.

  • Revue de presse BD (152)

      Extraits de la revue de presse illustrée publiée chaque semaine en intégralité dans l'hebdo Zébra.

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    Pamphlet en BD condamné pour diffamation

     

    + « Ce n’est pas parce que vous dessinez que vous avez le droit de tout faire. » : un conseiller cantonal du FN de Carpentras a ainsi commenté la décision de justice en sa faveur, condamnant François Corteggiani à 3.000 euros d’amende et autant de dommages-intérêts pour diffamation. Cet auteur de BD (« La Jeunesse de Blueberry », « Pif », « Alix »), de surcroît employé par « L’Humanité dimanche », avait publié et distribué sur les marchés un pamphlet illustré de six pages contre l’élu FN (F. Corteggiani compte faire appel).

    Ignorant le dossier, en particulier la portée des jurons infligés à l’élu FN dans « Hervé le Lapinot » (titre du pamphlet), jurons qui semblent empruntés au capitaine Haddock, on s’abstiendra de commenter davantage cette affaire. Mais une chose est sûre, pour avoir « le droit de tout faire », mieux vaut être ministre de la République que dessinateur.

    Ce type de condamnation n’est pas moins dissuasif qu’une « fatwa » lancée de l’étranger, et souvent les rédacteurs en chef redoutent plus les procès que les menaces de mort.

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  • Revue de presse BD (151)

     Extraits de la revue de presse illustrée publiée chaque semaine en intégralité dans l'hebdo Zébra.webzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,actualité,revue de presse,hebdomadaire,mai,2015,delcourt,jacques martin,hergé,tintin,van melkebeke,nietzsche,louvain-la-neuve,raymond leblanc,musée,actuabd,vice.com,gonzo,tristram,auch,gailliot,martigny,guillaume musso,valérie trierweiler,katherine pancol,daech,iran,shoah,atena farghadani,bernard bouton,féco,caricatures et caricature,guillaume doisy,le rire,clément vautel,steinlein,forain

    (Portrait de J. Van Melkebeke, par Hergé in : "Le Secret de la Licorne")

    + En Belgique ou en France, comme aux Etats-Unis, des académies de BD ouvrent afin de former de nouveaux auteurs ; par exemple l’année dernière en plein Paris, à l’initiative de l’éditeur G. Delcourt. La bande-dessinée y est enseignée comme un art à part entière, et par conséquent des cours d’histoire de la BD sont dispensés, en plus de la technique.

    On peut recommander à ces étudiants la lecture de cette interview en ligne de Jacques Martin (2001), auteur de la série à succès « Alix » (une vingtaine de millions d’albums vendus au total). Nul n’incarne mieux que cette saga située dans l’Antiquité romaine l’ambition du « Journal de Tintin » de proposer aux enfants et adolescents des lectures divertissantes « de qualité » - quoi que certains intellectuels de gauche ont, par le passé, reproché à J. Martin de véhiculer, à l’instar de Nietzsche, un discours réactionnaire en exaltant l’Antiquité romaine à travers la saga d’Alix le gallo-romain. Fondée ou non, cette polémique illustre au moins l’enjeu culturel de la BD et les efforts de divers partis pour se l’approprier.

    Mais surtout J. Martin a longtemps collaboré étroitement avec Hergé, représentant avec lui de la « ligne claire ». Le témoignage de J. Martin est éclairant sur le procédé de fabrication de « Tintin ». Quelques anecdotes racontées par J. Martin montrent que « Tintin » est une œuvre moins personnelle qu’on ne le croit. J. Martin raconte ainsi comment le public à imposé à Hergé le personnage provisoire du capitaine Haddock, dont il a fallu atténuer certains traits de caractère afin de le rendre plus sympathique.

    Mais aussi J. Martin rappelle le rôle discret mais important de Jacques Van Melkebeke dans l’écriture des scénarios de Hergé ou E.P. Jacobs. Paradoxalement, la discrétion de Van Melkebeke, par ailleurs peintre, est due au fait qu’il ne prenait pas très au sérieux la bande-dessinée belge.

    Enfin, même si le fait est plus connu, J. Martin raconte que Hergé a désiré se débarrasser de Tintin, dont le succès entravait la curiosité de Hergé pour d’autres formes d’expression artistiques.

    On retrouve peut-être plus la touche personnelle de Hergé dans son ingéniosité à adapter les ressorts du dessin-animé au support papier, facilitant ainsi la lecture des albums de Tintin par ses jeunes lecteurs.

    Cette conception collective de « Tintin », mi-artisanale, mi-industrielle, est sans doute la clef de l’explication du succès de l’œuvre attribuée pour des raisons de commodité à Hergé, succès bien plus large que celui d’autres formes d’art contemporain plus élitistes, mais tombés plus vite en désuétude.

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  • Revue de presse BD (150)

     Extraits de la revue de presse illustrée publiée chaque semaine en intégralité dans l'hebdo Zébra.

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    + Depuis 1980, l’affiche des Internationaux de tennis de Roland-Garros est dessinée par un artiste contemporain. L’œuvre du Chinois Du Zhenjun, représentant un joueur au service, a été retenue pour l’édition en cours du tournoi où se presse chaque année le gratin parisien. Pour la première fois un artiste chinois a pu illustrer l’événement. D’après lui, la grande virgule au milieu de la composition est un élément de l’esthétique « zen » (le tournoi de tennis, sur la terre rouge de Roland-Garros, évoque plutôt une corrida-sans taureau).

    Chaque année, Cabu proposait dans « Charlie-Hebdo » un ou plusieurs dessins pour illustrer l’événement, dans un goût moins chinois.

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  • Soraïa***

    La trêve des éditeurs de BD, qui mettent un peu moins de nouveautés sur le marché en ce moment,webzine,bd,gratuit,fanzine,zébra,bande-dessinée,critique,critik,soraia,maroc,renaud de heyn,islam,forain,belge,rif,cannabis,théologie de la libération,athéisme,croquis,carnet de voyage,grandpapier permet de découvrir des albums qui ne sont plus au rayon « primeurs » des libraires.

    Le Belge Renaud de Heyn, auteur de Soraïa, est versé dans les carnets de voyages qu’il a rapportés des quatre coins du monde et qu’il publie sur le site Grandpapier. Son style, plus proche du croquis, nous éloigne du style académique de la bande-dessinée, parfois un peu trop rhétorique et asservi à la démonstration que la bande-dessinée est « un art comme les autres ». R. de Heyn parvient à accommoder sa technique au récit, qui n’est pas ici de fiction, mais plutôt une sorte de portrait-charge de la société marocaine. Soraïa est en effet une jeune paysanne marocaine vendue comme bonne à une famille bourgeoise citadine, et que son frère veut sauver des griffes de ses nouveaux maîtres. Cette démarche aventureuse pour un jeune paysan qui ne connaît pas les règles s’appliquant au-delà de son village du Rif, où la culture du cannabis est un moyen d’enrichissement plus efficace que l’élevage des chèvres, instruit le lecteur des aspects les moins reluisants de la société marocaine.

    Les représentants d’un islam « intègre » croisés par le jeune paysan au cours de son périple, tirent de cette traite de jeunes filles paysannes (plusieurs dizaines de milliers seraient concernées) un argument de mobilisation contre la corruption des élites marocaines citadines « occidentalisées ». C’est ici un aperçu sur un islam activiste proche des méthodes et arguments de la théologie de la libération marxiste en Amérique du Sud. L’athéisme, qui revêtait dans les mouvements révolutionnaires ouvriers en Europe un aspect contestataire des valeurs bourgeoises, n’a pas de prise sur des consciences paysannes pour qui l’athéisme est au contraire une valeur bourgeoise.

    Cette BD n’est pas sans rappeler la charge plus violente encore de certains artistes contre la traite similaire que subirent de jeunes paysannes issues des provinces françaises au XIXe siècle du fait de la bourgeoisie industrielle (en particulier Forain).

    Le cas des jeunes Africains sans ressources ni emplois qui franchissent la Méditerranée pour vendre leur force de travail à l’étranger n’est pas abordé ici, mais on ne peut s’empêcher de penser que, décidément, l’ère industrielle rime avec esclavage.

    R. de Heyn se contente de rapporter des faits et de les mettre en scène, sans militer dans un sens ou un autre. Sa BD est plus neutre que d’autres, sur le sujet des « révolutions arabes », qui traduisaient une vision occidentale assez manichéenne de ces révolutions, masquant le lien entre les politiques économiques occidentales et maghrébines.

     Il ne faut pas s’étonner du caractère utopique ou religieux des mouvements révolutionnaires, dans la mesure où le plan social, dès qu’on l’étudie de près, apparaît limité à des rapports de domination ou de soumission, plus ou moins consentis par tous.

    Soraïa, Renaud de Heyn, Casterman, 2012.

  • Caran d'Ache au Chat noir

    Je donne ici quelques "chutes" d'une prochaine chronique dédiée à l'influence du "Chat noir" sur la bande-dessinée (à paraître dans le prochain Zébra). Je précise : une chronique un peu plus longue que d'habitude, mais abondamment illustrée.

    - Après Henry Somm et Adolphe Willette la semaine dernière, disons quelques mots d'Emmanuel Poiré, dit "Caran d'Ache" (pseudo inspiré du mot russe pour dire "crayon"). Parmi les collaborateurs du "Chat Noir", c'est celui dont le style se rapproche le plus de la BD franco-belge moderne.

    Caran d'Ache (1858-1909) est plus souvent imité que cité en référence, eu égard à son antidreyfusisme, opinion qu'il partagea avec le caricaturiste Forain ou le peintre Degas, et beaucoup d'autres dans le milieu anarchiste ou libertaire de l'époque ("La Libre Parole") (j'ajoute, à l'attention des moralistes, qui ne sont souvent que des tartufes, qu'il est plus facile de faire le procès posthume de Caran d'Ache, que d'écrire l'histoire véritable de cette époque). Le dessin le plus fameux de Caran d'Ache est justement un dessin humoristique consacré à l'affaire Dreyfus, que l'on peut regarder sans crainte d'aller brûler en enfer.

    Comme on peut voir ci-dessous, il ne manque pas grand-chose pour parler de "bande-dessinée" :

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