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musée

  • Le Strip de Lola

    (par Aurélie Dekeyser)

     

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  • Comic-strip by Reyn (29)

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    Extrait du site AFISTFULOFBABIES.COM

    - traduit de l'américain avec l'aimable autorisation de l'auteur, Reyn.

  • Revue de presse BD (381)

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    + "Les Cahiers de la Bande dessinée" (n°12 - oct.-déc.) s'interrogent : "La BD doit-elle entrer au musée ?" ; question bien théorique puisque cela fait déjà quelques années que la BD a été "récupérée". Curieusement "Les Cahiers", qui se veulent critiques, n'étudient pas ce procédé d'appropriation par les élites culturelles d'un genre naguère méprisé.

    Ces élites culturelles assignent à l'art ou la culture une fonction religieuse, suivant la méthode de la propagande catholique ; on pourrait parler de "reliques" à propos de certaines oeuvres d'art qui, détachées de leur contexte religieux, n'en sont pas vraiment (comme "L'Urinoir" de Duchamp ou telle ou telle planche de BD signée Hergé).

    K. Marx parle de "fétichisme de la marchandise", et il s'agit bien de ça, d'un fétichisme institutionnalisé, analogue à celui que développent les grandes marques industrielles par le biais du "marketing". La culture est la religion du snob.

    Diderot fut un des premiers prêcheurs de cette religion, qui non sans duplicité recommandait d'inculquer la vertu au peuple grâce à des oeuvres qui le laissaient froid.

    Cette fonction religieuse aboutit à la dévitalisation de l'art, qui devient aussi ennuyeux que du papier-monnaie ou qu'une conférence sur la grammaire de la bande dessinée à la Sorbonne. Le musée est le cimetière de la BD.

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    - Peindre, c'est ma défonce à moi ! Jijé (paysage costazuréen)

    + François Deneyer vient d'écrire et publier la première biographie de Joseph Gillain (1914-1980), alias Jijé ("Joseph Gillain, Une Vie de Bohème", éd. Musée Jijé, 2020).

    Les amateurs de BD franco-belge savent le rôle crucial joué par Jijé pour adapter le genre des comics américains au goût belge plus "naturaliste". Jijé joue en rôle secondaire en comparaison de Hergé, plus rigoureux et plus attaché à faire de la bande-dessinée un art à part entière, au prix de certaines mystifications ("Tintin" est le fruit d'un travail collectif et non individuel, en particulier sur le plan crucial du scénario).

    Jijé pour sa part se satisfaisait de son statut d'artisan et ne courait pas après la gloire. La grande affaire de Jijé n'était pas la bande dessinée mais la peinture. Il considérait la BD comme un gagne-pain honorable.

    - Cette archive vidéo de la télé belge permet de se faire une idée de "l'homme Jijé", en particulier de sa culture paysanne. Le journaliste qui l'interroge insiste sur la religion (catholique) de Jijé, mais le "puritanisme" de Jijé prête à sourire car c'est un des auteurs de BD les plus érotiques et sensuels, dessinant comme les auteurs de comics américains ne savent pas.

    Le dégoût de la pornographie exprimé par Jijé dans ce reportage est assez logique car la pornographie est une culture industrielle. Jijé préférait l'anatomie à la mécanique, bien qu'il ait dessiné aussi des avions de chasse.

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    + Frédéric Lefebvre, ex-ministre de N. Sarkozy, relance (pour la énième fois) le magazine "Pif-gadget", véritable carton dans les années 60, qui contribua à financer le Parti communiste français, alors déjà réduit à l'état de machinerie politicienne.

    En 2021 "Pif" n'est plus "communiste", il est bien sûr "100% écolo" puisque c'est le dernier gadget idéologique en vogue.

  • Revue de presse BD (332)

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    + On attribue parfois au philosophe Diderot la paternité de la critique d'art. Ce genre littéraire, qui n'a cessé de prendre du volume depuis, était d'emblée mal engagé. En effet Diderot aborde l'art, comme tout le reste, en dilettante ; cet amateur d'art improvisé ne s'élèvera guère au-dessus des opinions superficielles dans une matière qui l'intéresse peu.

    A ce dilettantisme s'ajoute une bonne dose d'hypocrisie ou de jésuitisme : en effet Diderot prône un art fait pour édifier le peuple, mais son goût personnel va aux marines de Joseph Vernet, pleines d'éclaboussures et de voiles déchirées, de rochers contondants... qui n'enseignent rien d'autre que les dangers de la marine à voile par gros temps et la séduction exercée par les scènes violentes sur le quidam.

    Certainement Diderot inaugure la tutelle des intellectuels sur l'art, tutelle dont l'art contemporain représente l'aboutissement.

    L'exemple de "Tintin", après celui de Marcel Duchamp, cet intellectuel-artiste stérile, est frappant. En effet "Tintin" ne serait rien qu'un divertissement pour enfants, conçu par un artisan aux opinions politiques démodées, sans les efforts déployés par une poignée d'intellectuels démocrates-chrétiens pour le faire passer pour une oeuvre magistrale, capable de rivaliser avec "L'Odyssée" (!).

    Il arrive de temps en temps que les caricaturistes ou les auteurs satiriques "se vengent", qu'ils se moquent du snobisme ou des postures auxquels conduisent inévitablement les diktats des intellectuels ; comme rien ne se démode plus vite que les idées, il est nécessaire d'en changer sans cesse pour créer l'illusion de la vie.

    Au XIXe siècle, du temps où la presse était encore libre, aucun grand artiste officiel n'échappait aux flèches de ses confrères caricaturistes. Epinglé Rodin et son Balzac grotesque ; épinglé G. Courbet et son "naturalisme" artificieux ; etc.

    Jean-Luc Coudray, associé à Isabelle Merlet pour produire "L'Amusant musée" (éd. Wombat), contribuent à ce petit contre-courant satirique. On pense en feuilletant leur ouvrage, qui décode les interactions entre le public et les oeuvres exposées, aux BD d'Yves Chaland. Celui-ci fait en effet exploser en vol les prétentions de la BD franco-belge à être autre chose qu'une fiction amusante.

    "L'Amusant musée" divulgue ce que Marcel Duchamp ne dissimulait guère : l'art contemporain est avant tout un jeu de l'esprit (à l'instar de beaucoup d'hypothèses pseudo-scientifiques) ; cela suffit à expliquer le divorce entre l'art et le public populaire : le peuple n'a pas le temps de jouer aux devinettes.

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    + La manière dont Dickie se moque du musée et ses paroissiens est moins subtile que l'analyse de J.-L. Coudray. Comme la culture joue désormais en Occident le rôle de la religion, autant dire que "Dickie au musée", par Pieter de Poortere (Glénat), est carrément blasphématoire.

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    + Tandis que les essais débiles autour de "Tintin & Milou" se multiplient, l'illustrateur Stanislas ne se lasse pas d'illustrer leurs couvertures.

  • Revue de presse BD (317)

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    + "Sempé, un monument national", titrait récemment le magazine du "Monde" (30 mars), avant de consacrer plusieurs pages à ce dessinateur de presse qui continue de fournir "Paris Match" et le "New-Yorker", malgré l'âge (87 ans) et la maladie.

    Titre paradoxal car le style de Sempé est tout sauf "monumental". Il est au contraire particulièrement apte à peindre la fragilité d'une époque de plus en plus vouée aux loisirs et aux choses intellectuelles infinitésimales.

    Sempé lui-même paraît plutôt en proie aux doutes et aux regrets. Il dit par exemple regretter son seul album satirique ou critique, "Saint-Tropez" : "(...) J'avais l'impression que j'étais dans le coup en attaquant la bourgeoisie. Ils étaient finalement plus marrants que ceux qui se prenaient pour Marx."

    Ce n'est pas tout à fait exact : même si "Raoul Taburin" (1995) est en efffet assez anodin, Sempé a produit d'autres albums critiques, visant notamment la dévotion religieuse féminine (dans la mesure où elle est incarnée par une femme).

    Les modèles déclarés par Sempé sont les humoristes Chaval et Bernard Aldebert, rescapé de Buchenwald pour qui "rien n'était sérieux" selon Sempé.

    La journaliste (Judith Perrignon) auteur de l'article ne peut s'empêcher de faire remarquer que la façon dont Sempé s'adresse aux jeunes femmes, en leur donnant du "Mon petit chat", est presque choquante.

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    + Exposition à partir du 18 mai au musée de l'image d'Epinal de quelques planches des "Idées noires" publiées entre 1977 et 1981 et dessinées au stylo "Rotring" par Franquin pour donner de la densité à ses fonds noirs.

    Les organisateurs de l'exposition voient dans les "Idées noires" de Franquin un propos satirique "écologiste". D'une manière générale, on peut dire que la satire des "Idées noires" est "antisociale", dirigée contre toutes les formes de violence, que Franquin met en lien avec la bêtise humaine.

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    (Vignette par V. Giardino - la femme nue ou en train de se dénuder occupe dans la BD italienne une place primordiale.)

    + A partir du 15 mai, expo. d'auteurs de BD italiens à l'Institut culturel italien (Paris 7e).

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    + Les (nouveaux) Cahiers de la Bande-dessinée n°7 (avr.-juin) consacrent un dossier à Posy Simmonds ("Gemma Bovery"). Cet auteur de BD britannique excelle notamment dans la satire du milieu littéraire. Son dernier album, "Cassandra Darke", dont l'héroïne n'est pas spécialement "sexy", combine BD et pages de roman.

  • Le Strip de Lola

     (par Aurélie Dekeyser)

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  • L'Oeil de Baudelaire***

    Baudelaire, critique d'art avisé et influent, aurait-il fait l'apologie de la bande dessinée ?webzine,bd,zébra,fanzine,gratuit,bande-dessinée,caricature,critique,oeil,baudelaire,musée,vie romantique,delacroix,robert kopp,constantin guys,daumier,eugène sue,dumas,colporteur,salon,jean clair

    On peut fournir quelques éléments de réponse à partir des documents proposés par "L'Oeil de Baudelaire" et présentés par quelques spécialistes de ce poète (Robert Kopp en tête), qui fut d'abord un critique d'art avant d'être l'auteur des "Fleurs du Mal", recueil auquel il doit sa notoriété.

    Et Baudelaire n'est pas le moindre des critiques d'art ! D'abord il sait de quoi il parle, ce qui tranche avec le dilettantisme habituel des littérateurs français ; ensuite il invente "l'art moderne", avec la connivence tout de même du peintre Delacroix (et de quelques autres).

    En dehors du cadre tracé par Baudelaire, l'art moderne serait en effet seulement "contemporain"; ou encore ce serait l'art bourgeois (dans lequel la bourgeoisie croit bon d'investir ses deniers), c'est-à-dire une idée de l'art où l'argument économique l'emporte sur l'estimation critique.

    Or il y a un aspect de la bourgeoisie qui représente aux yeux de Baudelaire une menace pour l'art, c'est l'industrialisation. Pour sa part Delacroix parle de "littérature industrielle" pour désigner la mauvaise littérature de feuilletonistes tels qu'Eugène Sue ou (son ami) Alexandre Dumas - on ne parlera que plus tard de "culture de masse".

    Dans la mesure où elle représente l'art le plus mécanique et industriel, après s'y être intéressé de près, Baudelaire et Delacroix vont dénigrer la photographie.

    Il convient sans doute de dire deux mots de la personnalité et des convictions de Baudelaire, qui déterminent en partie sa conception de l'art moderne. Baudelaire est assez inclassable politiquement, du moins sur la base de la nomenclature actuelle gauche/droite. C'est un révolutionnaire repenti, qui considérait son élan révolutionnaire a posteriori comme un geste immature. Il se veut catholique, mais le catholicisme de Baudelaire est d'un genre particulier : non seulement Baudelaire croit au diable, mais consomme de surcroît du haschisch et vit en concubinage avec une prostituée. Un psychanalyste expliquerait sans doute sa misogynie invétérée par le rapport conflictuel avec sa mère.

    A noter qu'une bande-dessinée parue récemment s'est amusée à peindre Baudelaire en précurseur du mouvement "punk".

    Plus nettement, le poète est hostile à la philosophie des Lumières, honorée par la bourgeoisie et responsable à ses yeux d'un art sans imagination, imitant platement la nature. Les philosophes des Lumières sont accusés de paganisme, et d'avoir purgé l'art de la notion de péché originel, qui seule permet à ses yeux de rendre compte de la condition humaine.

    L'art moderne doit donc selon Baudelaire être porteur d'un message, ou au moins d'un questionnement métaphysique, non seulement incliner le spectateur au bonheur et chantant les louanges de la nature. L'oeil de Baudelaire est d'ailleurs assez exercé pour porter des jugements contrastés et ne pas condamner en bloc l'art néo-classique de David ou d'Ingres, accordant par exemple à ces derniers d'être des portraitistes d'exception.

    Le mérite exceptionnel accordé par Baudelaire à Delacroix, qu'il placera parmi les "phares" de la peinture occidentale aux côtés de signatures prestigieuses, est de ne pas se contenter d'exécuter son art en se laissant guider par la nature, mais d'y ajouter la réflexion.

    Il n'est pas anodin que le "peintre de la vie moderne" idéal, retenu par Baudelaire pour incarner sa doctrine de l'art moderne, soit un auteur de reportages dessinés, pratiquement autodidacte : Constantin Guys. Ce dernier mieux que d'autres a fait l'effort de traduire la vie moderne en images.

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    Esquisse représentant de jeunes colporteurs de journaux, par Constantin Guys.

    En propulsant le caricaturiste Daumier au premier rang des artistes qui méritent que l'on s'y attarde, pratiquement au même niveau que Delacroix ou Ingres, Baudelaire n'hésite pas à se montrer iconoclaste en matière de critique d'art, tout en dévoilant son penchant pour la satire (comparant Daumier à Molière et Balzac).

    Baudelaire fait fi des anciennes catégories et se passionne pour les nouvelles techniques de diffusion de l'art (l'estampe); ce faisant, il contribue à la fusion des arts -de la poésie et de la peinture-, tandis que la peinture de Delacroix lorgne vers la musique.

    L'ouvrage publié par le Musée de la Vie romantique regroupe en différents thèmes les critiques de Baudelaire et les illustre à l'aide des artistes que Baudelaire sut distinguer mieux que d'autres, grâce à ses talents de poète et une passion sincère pour l'art.

    On peut désormais répondre à la question posée en préambule : qu'est-ce que Baudelaire aurait pensé de la bande-dessinée ? On voit que Baudelaire définit l'artiste moderne au-delà de la capacité à maîtriser une technique, et indépendamment d'une hiérarchie entre les arts. La question de savoir si la bande-dessinée est un art ne nous ramène pas au XIXe siècle mais plutôt au moyen-âge, tant elle est théorique.

    On constate aussi que Baudelaire juge au cas par cas ; on pourrait dire qu'il a des "coups de coeur", si ses jugements n'étaient pas toujours étayés. Sa pratique régulière du dessin semble destinée à raffermir son jugement.

    Cet attitude individualiste fait écho aux convictions antisociales de Baudelaire, particulièrement remonté contre une société bourgeoise qu'il accuse de tendre inexorablement vers l'uniformité.

    A noter que pour Baudelaire la satire n'est pas destinée à faire rire ; dans un paragraphe assez célèbre il vilipendait ainsi le rire : "(...) Le rire, disent les physiologistes, vient de la supériorité. Je ne serais pas étonné que devant cette découverte le physiologiste se fût mis à rire en pensant à sa propre supériorité. Aussi, il fallait dire : Le rire vient de l'idée de sa propre supériorité. Idée satanique s'il en fut jamais ! Orgueil et aberration ! Or, il est notoire que tous les fous des hôpitaux ont l'idée de leur propre supériorité développée outre mesure. Je ne connais guère de fous d'humilité. Remarquez que le rire est une des expressions les plus fréquentes et les plus nombreuses de la folie. (...)

    J'ai dit qu'il y avait symptôme de faiblesse dans le rire ; et, en effet, quel signe plus marquant de débilité qu'une convulsion nerveuse, un spasme involontaire comparable à l'éternuement, et causé par la vue du malheur d'autrui ? Ce malheur est presque toujours une faiblesse d'esprit. Est-il un phénomène plus déplorable que la faiblesse se réjouissant de la faiblesse ? (...)" 

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    Daumier caricature les "amateurs classiques convaincus que l'art est perdu en France" (au Salon).

    L'Oeil de Baudelaire, ouvrage collectif, éd. Musée de la Vie Romantique, 2016.