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mathurin soldat

  • Revue de presse BD (142)

     Extraits de la revue de presse illustrée publiée chaque semaine en intégralité dans l'hebdo Zébra.

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    Revue "Nyctalope #8", fondée par un trio d'élèves des Arts déco. de Strasbourg. Disponible en librairie.

    Dans "Le Monde" du 20 mars, F. Potet fait un état des lieux de la presse BD. Après avoir recensé les diverses nouveautés : "Aaaarg !", "La Revue dessinée", "Papier", "Mon Lapin", "Alimentation générale", Franky", "Nicole", et quelques autres, il note la désertion des kiosques au profit de l'étal des librairies. Ces nouvelles revues, sans publicités, sont presque toutes des "mooks", à mi-chemin entre magazine et livre/book. Il reste que la situation de ces revues est précaire puisque "La Revue dessinée" est la seule à équilibrer ses comptes (4000 abonnés), tandis que "Mon Lapin", "Papier", etc., sont distribuées et imprimées à perte par des éditeurs comme Delcourt ("Papier") ou L'Association ("Mon Lapin"). Quelques détails à propos de "Aaaarg !" : "(...) revendique 5000 lecteurs par numéro alors qu'il lui en faudrait au moins 1000 de plus pour ne pas mettre en péril ses trois salaires à plein temps. L'année 2014 s'étant soldée par par un déficit de 25.000 euros, décision a été prise de diminuer de 20 euros le prix d'achat d'une planche, jusque-là fixé entre 100 et 150 euros selon qu'elle soit en noir et blanc ou en couleurs. La soixantaine d'auteurs qui travaillent régulièrement pour "Aaarg !" ont tous indiqué, à une exception près, qu'ils poursuivraient leur collaboration."

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  • Mathurin soldat****

    Le centenaire de la déclaration de la guerre de 14-18 a donné lieu à une rafale d’albums de BD sur cewebzine,bd,gratuit,fanzine,zébra,bande-dessinée,kritik,critique,mathurin soldat,maadiar,mathurin méheut,louis-ferdinand céline,lamballe,tardi,grande guerre,14-18,commémoration,blog-bd,van gogh,pélimantin thème, dont les éditeurs de sont emparé. Certains diront que ça valait quand même mieux qu’une nouvelle guerre mondiale pour fêter l’événement.

    Au milieu des célébrations, quelques couacs, dont le refus de J. Tardi de collaborer avec la mission du centenaire : «J'entendais déjà se prononcer des discours officiels bon teint qui allaient sublimer le magnifique sacrifice des soldats alors qu'on les a pris pour du bétail à l'époque. Je ne me voyais pas participer à cette mascarade.»

      Ce n’est pas facile d’être républicain et pacifiste en même temps ; ce n’est pas facile non plus, quand on évoque la « Grande guerre » comme Maadiar dans « Mathurin soldat », de passer derrière L.-F. Céline et son « Voyage ». Comment parler du crime de sang légal quand on n’a pas soi-même fréquenté ces ténèbres, dont il est difficile de revenir ? Désormais, dans le langage froid de la médecine moderne, on parle de « stress post-traumatique » ; et les frappes sont « chirurgicales » - autrement dit la science a pour vocation de dissimuler la bestialité.

      Quelques planches diffusées sur son blog-BD m’ont donné envie de lire la suite des aventures très vraisemblables,  très pitoyables et donc très humaines du soldat Mathurin et ses potes de tranchée. Heureusement, car je n’avais même pas compris que Maadiar fait revivre Mathurin Méheut, artiste-peintre breton monté au front. Si j’avais eu la bobine de Méheut en tête, je l’aurais reconnu car Maadiar l’a bien caricaturé. Dès le début de l’album, on le comprend, car la déclaration de guerre surprit Méheut au Japon, où il avait accompagné un savant naturaliste pour illustrer ses travaux.

      C’est astucieux de la part de Maadiar, lui-même artiste, de passer par le truchement du regard d’un peintre pour raconter la guerre. Il y a une quinzaine d’années, une exposition fut organisée à Rennes des croquis effectués par M. Méheut sur le front. Méheut était particulièrement doué pour le dessin sur le vif, et ses meilleurs croquis font penser à Van Gogh, quoi que la notoriété du Breton soit loin d’être aussi grande (à peu près inconnu en dehors de la Bretagne, il a un petit musée dans la ville de Lamballe). Dans la BD de Maadiar, on voit la femme de Méheut distribuer ses lettres illustrées autour d’elle, jusqu’à attirer l’attention de l’édile local, en mal de distractions patriotiques pour ses électeurs. Maadiar met cette phrase (apocryphe ?) dans la bouche de Méheut : « Une femme qui reçoit cinq lettres par semaine ne peut pas quitter son mari. »

      Nul effort pour tenter de rendre la guerre esthétique dans cet album, comme c’est le cas dans 99% des cas au cinéma. Du moins ce n’est pas une esthétique guerrière que celle de Maadiar, qui a plutôt essayé de restituer celle de Méheut. La BD est fidèle aux témoignages qui soulignent l’absence d’héroïsme de la guerre moderne, dans laquelle le simple soldat est le jouet du hasard (Félix Vallotton insiste sur l’aspect  « mathématique » de la guerre de 14-18 - guerre de polytechniciens irresponsables mais pas coupables) et le trouffion n’a pas plus de prise sur les événements qu’un politicien n’a de prise aujourd’hui sur la concurrence économique et ses conséquences.

      Aux jeunes engagés en quête d’aventure (le jeune Céline), la guerre moderne offre donc le contraire de ce que les sergents-recruteurs promettent – passivité, attente, contrainte accrue ; elle exige plus de masochisme que de sadisme. Comme elle s’étire en longueur, la guerre devient un turbin presque ordinaire, une routine, et les conversations entre soudards ressemblent à des conversations entre collègues de travail sur un chantier (où le casque et les masques sont de rigueur aussi). Les guerres romantiques appartiennent au passé, et la poésie est désormais au niveau de l’algèbre. Cela, Maadiar l’a bien rendu dans sa BD, en le soulignant par quelques cases ironiques ici ou là.

     Mathurin soldat – Un crayon dans le canon, par Maadiar, éds. du Pélimantin, 2014.

     

     

  • Revue de presse BD (81)

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    + Banksy (collectif d'artistes britanniques ?) a trouvé dans l'illustration ironique ci-dessus un moyen de renvoyer le judéo-christianisme à ses origines.

    - J'en profite pour vous souhaiter au nom de Zébra un joyeux Noël végétarien (= pas trop bourratif).

    + Les amateurs de blogs-BD pourront bientôt voter pour leur blog préféré parmi une sélection de trente effectuée par le FIBD d'Angoulême, et contribuer ainsi au choix du blogueur qui se verra remettre le prix du "jeune talent" 2014. Pour ma part mon vote est acquis au blog de Maadiar et son (pas trop patriotique) feuilleton "Mathurin soldat".

    + L'éditeur suisse indépendant Atrabile (depuis 1997), qui publie notamment l'excellent Nicolas Presl ("L'Hydrie","Heureux qui comme") pourrait bien disparaître en 2014 puisqu'il est au bord de la faillite. Une association s'est montée pour lui venir en aide. Il faut dire que le métier d'éditeur, quand il est exercé avec intelligence et non selon des méthodes industrielles, a toujours été au moins aussi aventureux qu'une "transat" en solitaire. Le romancier et éditeur J. Chardonne ("Les destinées sentimentales"), qui avait racheté la maison Stock, connaissant bien le métier d'éditeur par conséquent, déclarait que sa difficulté tient notamment à ce qu'il est pratiquement impossible de prévoir ce qui va plaire au public. Cet écrivain réac ou nietzschéen (préféré de F. Mitterrand) tient il est vrai des propos on ne peut plus élitistes sur la lecture, puisqu'il estime le nombre de véritables lecteurs en France (= qui comprennent ce qu'ils lisent) à environ... 500.

    + Encore une initiative déplorable de "Charlie-Hebdo" et Charb, qui décidément met moins d'humour dans ses dessins que dans ses éditoriaux, puisqu'il incite ses lecteurs à se rendre aux urnes lors des prochaines échéances électorales. On peut encore comprendre qu'un dessinateur dépourvu d'humour comme Joann Sfar, ou qui n'exerce pas ses talents dans le domaine de la caricature, fasse l'apologie de François Hollande, mais la position de "Charlie-Hebdo" est intenable, puisqu'elle consiste à brocarder les politiciens pour lesquels cette publication ne cache pas sa sympathie, immédiatement après leur intronisation. Combien de temps le vieux truc d'accuser les abstentionnistes qui préfèrent la pêche au scrutin d'être irresponsables va encore durer, alors qu'il est exactement calqué sur les accusations de sécher la messe le dimanche ? Laisser le seul E. Zemmour dire cette vérité que le passage du suffrage censitaire au suffrage universel est un procédé démagogique, mis en oeuvre par des spécialistes du coup d'Etat, revient à faire du "Figaro" la publication la plus satirique de France. Ajoutons que le discours de Zemmour est à peine moins ubuesque que celui de Charb, puisque la tactique du suffrage universel, aussi bien en Allemagne qu'en France, est une tactique au service de la bourgeoisie industrielle qui emploie Zemmour. Après ça, je me sens obligé d'offrir "Le 18 Brumaire de L.-N. Bonaparte" (Karl Marx) à Stéphane Charbonnier pour ses étrennes laïques.

    + Je décerne la palme de l'hommage le plus tarte et le plus laid à Mandela au dessin de la semaine (par Easydoor).

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  • Revue de presse BD (76)

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    + John Kenn dessine ses cauchemars d'enfants sur des "post-it". Vu la la forme et l'usage du "post-it", je ne sais pas trop si on peut parler d'art séquentiel ? Il faudrait demander à un spécialiste. Le fait de dessiner sur des post-it plutôt que sur des bouts de papier quelconques démontre que le type a de la suite dans les idées.

    + Pas content qu'on lui ait renvoyé du festival de Bastia le fruit de son travail emballé à la va-que-je-te-pousse, le tampographe Sardon a pondu sur son blog un accusé de réception vengeur. Désormais, on saura qu'un "punk à blog" est plus hargneux qu'un "punk à chien". En même temps, les Corses, l'art moderne c'est pas trop leur truc, si, hormis le football ?

    Sinon le tampographe annonce que les portes de son atelier rénové seront ouvertes le 23 novembre. Si vous n'êtes pas déjà tatoué(e), vous pouvez toujours aller vous faire tamponner.

    + Si on veut éviter les commémorations de la guerre de 14-18 un peu trop pompeuses, on peut toujours réécouter la chanson de Brassens, ou bien lire le feuilleton de Maadiar sur son blog, "Mathurin soldat".

    + A noter que Les premières "puces de l'illustration" se tiendront ce samedi 16 novembre à Paris, porte de Bagnolet.

    + "Siné Mensuel" est à poil. 19.000 ex. seulement de l'avant-dernier n° se sont vendus, quand il aurait fallu 5.000 ventes supplémentaires pour atteindre l'équilibre. Internet est parfois cité parmi les causes du déclin de la presse, mais on peut penser au contraire que le succès d'internet est la conséquence de la médiocrité de la presse. Avant l'essor d'internet, les Français avaient déjà commencé de se désintéresser d'une presse qui servait surtout de canevas aux journaux télévisés. Les crises économiques ont fini par dissuader les moins naïfs de gober le fameux "devoir d'information".

    + Rubrique rien-à-foutre : un triptyque de Francis Bacon, figurant Lucian Freud, ou le défigurant, comme on voudra, s'est négocié en salle des ventes dernièrement 142 millions de dollars ; sur ce, "Le Monde" en ligne n'a pas honte de titrer : "142 millions de dollars, un prix salé même pour un Bacon."

    + Le dessin du jour (assez ironique à l'égard des valeurs républicaines qui, sans l'armée, ne seraient rien) est de Lucien Boucher, exposé parmi d'autres illustrateurs au "Salon de l'Araignée", fondé par Gus Bofa, salon auquel la galerie Michel Lagarde rend hommage à travers une exposition (jusqu'au 31 janvier).

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  • Revue de presse BD (65)

     

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    Mathurin soldat, par Maadiar

    + On se souvient que Georges Brassens avait le béguin pour la guerre de 14-18 plutôt que pour la guerre de Syrie. Maadiar aussi, apparemment, dont je prends l'excellent feuilleton "Mathurin soldat" en cours de route à l'épisode n°7. Toujours sur le blog de Maadiar, on peut découvrir ce qu'est un "loubok" de sexe féminin ; une sorte de métaphore aryenne de la guerre, je suppose ?

    + La rentrée littéraire est toujours un fléau pour ceux qui détestent la littérature scolaire. Je ne vous emmerderai donc pas avec ce phénomène culturel... sauf pour signaler la rentrée littéraire de Zep, qui a caricaturé Yann Moix en Titeuf du PEF (paysage éditorial français). 

    + Une expression revient souvent dans le milieu de l'auto-édition, c'est "façonné à la main" ; par exemple dans cet article de Maël Rannou dédié au fanzine "Cumulonimbus". Michel Houellebecq fournit dans son roman philosophique "Plateforme" une explication de l'engouement de l'homme moderne pour le "fait main" : l'homme moderne ne serait plus qu'une personne virtuelle, un peu comme un fantôme, à qui ne resterait plus que le pouvoir de causer et d'écouter de la musique, ayant délégué le pouvoir d'agir à plus vifs que lui. Façonner, et en façonnant toucher, palper, humer, donnerait à l'homme moderne l'impression d'exister.

    + J'en profite pour signaler deux manifs autour du DIY prochainement : l'une à Lille (21-22 sept.), l'autre à la bibliothèque M. Duras (fin octobre).

    + Si j'ai bien compris les dernières théories sur le 9e art, l'avenir est dans une sorte de synthèse de la BD et du jeu vidéo, un peu comme ça. Après l'académisme en art, voici la haute fidélité et le pixel en guise de crucifix. En même temps le type s'appelle Boulet, c'est donc normal qu'il soit obsédé par la chute des graves.

    + L'illustration de la semaine est signée Rachel Deville (Petite idole), auteur de "L'Heure du Loup" publié par L'Apocalypse.

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    Zombi (leloublan@gmx.fr)