+ La BNF (Gallica) met en ligne des caricatures qui datent d'une époque où les caricaturistes étaient un peu plus anarchistes (moins vieux ?) qu'aujourd'hui et n'épargnaient pas plus les représentants de la loi et de l'ordre laïcs : magistrats, instituteurs, gendarmes, etc. que les autorités religieuses.
Ci-dessus, caricature de Maurice Radiguet (père de Raymond); la notice wikipédia dit plaisamment au sujet de M. Radiguet : "Sa collaboration très active à la revue anarchiste "L'Assiette au Beurre" nous révèle la part sombre de son humour."
Extrait de "Chantier interdit au public".
+ La collection "Sociorama" (Casterman, sous la direction de Lisa Mandel) a déjà publié au moins deux titres politiquement incorrects, "La Banlieue du 20 heures" (ill. Helkarava), sur la fabrication de l'opinion publique par les journaux dits d'information, et "Chantier interdit au public" sur les méthodes esclavagistes dans le BTP (ill. Claire Braud). La radio belge "Grandpapier" nous en dit un peu plus sur cette collection de reportages-BD (à partir 35').
+ Certaines planches de BD se négocient désormais à prix d'or, ce qui a pour effet d'exciter la convoitise des collectionneurs et des voleurs ; ainsi plusieurs centaines de planches de "Blake & Mortimer" ont disparu des coffres de la fondation Jacobs où elles étaient jalousement conservées, puis vendues aux enchères.
Cela faisait longtemps que Blake & Mortimer n'avaient pas vécu une aventure aussi palpitante.
+ Bientôt au cinéma, "Loving Vincent" est un long métrage d'animation retraçant les dernières années de la vie de Van Gogh. La presse vante déjà la virtuosité technique de ce film, fabriqué à partir des toiles du peintre hollandais ; paradoxalement, puisque c'est le côté fruste de l'art de Van Gogh qui est remarquable et tranche avec la virtuosité technique de la peinture académique du XIXe siècle. L'artiste hollandais, passé du sacerdoce chrétien (il fut pasteur-stagiaire) au sacerdoce artistique, est sans doute un personnage-clef pour comprendre la dimension eucharistique de l'art moderne.
Hugh Welchman et Dorota Kobiela ont choisi de ne retracer dans leur film que la dernière année de la vie du peintre. La biographie du peintre contribue à la vénération de son art. Mais, depuis quelques années, cette biographie est sujette à d'intenses controverses entre spécialistes ; le suicide de Van Gogh est remis en cause par certains biographes, voire l'auto-amputation de son oreille.
Plus intéressante la défense de Van Gogh par A. Artaud contre le corps médical psychiatrique qui s'efforce d'enfermer Van Gogh dans un tableau clinique réducteur. Artaud fait valoir qu'il y a deux sortes de folies diamétralement opposées : celle dont se préoccupent les médecins, d'une part, mais aussi celle qui fonde et justifie la société, nécessairement invisible et occultée par la société et la médecine.