La Semaine de Suzette Zombi. Mardi.
pénélope bagieu
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Caricature Pénélope Bagieu
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Revue de presse BD (202)
+ Gabriela Manzoni, jeune diplômée ès lettres, s'amuse à détourner les "comics" américains aux dialogues creux, en remplissant les cases avec des dialogues ironiques ; ses cibles favorites : les philosophes de plateaux télé, les romanciers à la mode, l'amour post-moderne, l'éthique hypocrite, etc. Elle fait mouche très souvent. Son petit recueil, publié par Séguier, fait l'objet de commentaires élogieux sur de nombreux blogs.
+ Sous prétexte de combattre le sexisme, la dernière BD de Pénélope Bagieu, "Les Culottées" (Gallimard), ne fait qu'y contribuer. Celle-ci dit avoir voulu mettre en avant une brochette de femmes d'exception. Après tout, pourquoi pas, même si les figures féminines héroïques ne manquent pas, dans tous les domaines. Le "hic", c'est que certaines, retenues par P. Bagieu, ont pour seul et unique mérite d'appartenir au sexe féminin ; on compte en effet dans la liste une femme à barbe (!), une amoureuse têtue (?), une guerrière apache (sous-entendu : aussi cruelle et vindicative qu'un homme)...
L'actrice autrichienne Hedy Lamarr est bombardée "scientifique" sous prétexte que cette actrice et ex-épouse d'un industriel de l'armement fasciste a contribué à l'amélioration d'un système de guidage de torpilles sous-marines pour le compte des Etats-Unis. Censée être édifiante, la BD de P. Bagieu est un bric-à-brac et un ramassis de clichés sur tous les sujets.
+ Le "festival off" de BD à venir, qui a lieu chaque année en marge du festival de BD d'Angoulême, réunissant quelques éditeurs et dessinateurs de BD underground (un concours de fanzines BD est organisé dans ce cadre) est annulé car ses organisateurs disent manquer d'argent et de temps.
+ Le Musée d'art et d'histoire de Meudon propose une exposition sur le caricaturiste Moisan (1907-1987), pilier du "Canard enchaîné" ; étant donné que Moisan avait fait de la satire de de Gaulle son cheval de bataille, il faudra peut-être expliquer aux collégiens et lycéens qui visitent l'exposition en quoi l'histoire diffère du "roman national" qui leur est enseigné à l'école. Le cas de Gaulle est, si ce n'est unique, du moins exemplaire, car il n'aura fallu que quelques années pour transformer de Gaulle en figure légendaire en gommant toutes les aspérités de son règne.
Caricature par Moisan de l'écrivain François Mauriac, auteur d'un "Bloc-note" glorifiant de Gaulle.
+ Le centenaire du "Canard enchaîné" est aussi célébré à travers un album de BD signé Didier Convard et Philippe Magnat, qui raconte l'histoire du fameux hebdo, "né dans la boue des tranchées". On note que la guerre est parfois l'occasion d'une prise de conscience de la part de soldats issus de milieux populaires, élevés dans le culte de la République, et le point de départ d'une oeuvre satirique (Cabu et la guerre d'Algérie ; Céline et la guerre de 14-18, Galtier-Boissière/"Le Crapouillot" et la guerre de 14-18).
+ Ci-dessous, illustration de Manfred Deix, caricaturiste autrichien décédé au début de l'été 2016 : "Ich zeichne, ich rauche, ich saufe" ("Je dessine, je fume, je picole"). Comme son confrère montmartrois Steinlein, Deix collectionnait les chats.
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Revue de presse BD (166)
Agrippine face à Claire Bretécher.
+ Rare femme à exercer ses talents dans le domaine de la BD, et plus encore de la BD humoristique, Claire Bretécher fait l'objet d'une grande exposition à la bibliothèque du musée d'art moderne Pompidou (jusqu'au 8 février). Brétécher, qui travailla notamment pour le compte de "Pilote", "Spirou" et "Le Nouvel Observateur" mérite plus le titre d'auteur satirique que celui de "sociologue", dont le pédantissime Roland Barthes l'affubla. On est bien placé au pays de Molière pour savoir à quel point la satire et la religion, rebaptisée "sociologie" dans les temps ultra-modernes, s'opposent. Si Molière avait été sociologue, se contentant de refléter son époque, il y a longtemps qu'il serait tombé dans l'oubli.
Interviewée récemment sur ses années passées à "Pilote", sous la direction de R. Goscinny, Claire Bretécher n'a pas hésité à dénigrer les rebelles de "Mai 68" qui poussèrent Goscinny à la démission, les traitant de fils à papa et de faux rebelles (Gotlib, Moebius, Druillet) (in : "La Révolution Pilote", Dargaud, 2015). On est tenté de lui donner raison, quand on voit le nombre de philosophes de plateaux télé, plus creux les uns que les autres, que "Mai 68" a engendré, dissimulant leurs comptes en banque derrière des options humanistes. Mais à travers cet affrontement entre générations, typiquement viril, se trouve quand même posée la question, plus intéressante, du duel entre la bande-dessinée, destinée aux enfants, et le dessin de presse, visant un public plus large, ou encore de la rivalité entre le "Pilote" de Goscinny et le "Charlie-Hebdo" de Cavanna.
"Le Figaro", quotidien du bourgeois qui s'assume, rend aussi hommage à Bretécher à travers un quiz de cinq questions sur sa carrière de dessinatrice.
+ Hasard ou calcul, l'attentat de la mi-novembre à Paris visait un quartier "bobo" de Paris ; c'est précisément la culture que Bretécher brocarde à travers le personnage d'Agrippine, adolescente élevée dans un milieu "humaniste"... mais néanmoins aisé. Les blogueuses-BD d'aujourd'hui sont un peu les petites soeurs d'Agrippine, et Pénélope Bagieu la plus célèbre a réagi aux attentats par un strip, sur le mode : "J'y pense et puis j'oublie."
+ En Iran, à Téhéran, le caricaturiste Hadi Heydari ("Persian Cartoon") a été arrêté à cause d'un dessin fait pour témoigner de sa solidarité avec les victimes des attentats de Paris ; il a probablement été interpellé par les services secrets de son pays. Faut-il le rappeler, l'Iran est en guerre froide avec les Etats-Unis et ses alliés, dont la France. En revanche, en Belgique, c'est l'humoriste Dieudonné Mbala-Mbala qui a été condamné à deux mois de prison ferme pour "antisémitisme". La sympathie de Dieudonné pour le régime iranien est connue.
Le contexte de l'état d'urgence ne fait qu'accroître la sévérité de la condamnation de cet humoriste ; le condamner en ces circonstances revient à le désigner comme complice des djihadistes. Quand Dieudonné avait fait l'objet de poursuites et de pressions fiscales de la part du gouvernement de Manuel Valls, rares furent ceux qui osèrent prendre publiquement sa défense au nom de la liberté d'expression (Jack Lang, Plantu). Même si c'est sans doute inéluctable, on peut regretter qu'autant de caricaturistes et d'esprits soi-disant libres se laissent entraîner dans le "choc des cultures", stratégie de radicalisation des deux camps.
+ Alors que le salon du livre pour la jeunesse de Montreuil s'apprête à ouvrir ses portes (2-7 décembre), le webzine culturel Actualitté en profite pour dénoncer la moindre rémunération des auteurs et illustrateurs de livres pour enfants. Néanmoins le prétendu "préjugé" contre la littérature de genre ou la littérature spécialisée s'explique très bien d'un point de vue critique et littéraire par la prétention des plus grands auteurs à produire une littérature universelle, et non pas seulement destinée à une catégorie de lecteurs. Hélas l'argument égalitaire dissimule bien souvent, qu'il soit conscient ou non, un mobile mercantile ; la spécialisation de la littérature est avant tout une question d'édition et de librairie, bien plus que d'art et de littérature. C'est sûrement ne rien comprendre à l'art et la littérature que de les envisager seulement sous l'angle de la production et du marché. La mise en avant de grands principes, dans le domaine de la culture, est un cache-misère. La littérature de genre se vend parfois très bien, et ses auteurs sont bien rémunérés. La Comtesse de Ségur fit ainsi fortune avec ses livres pour enfants ("Les Malheurs de Sophie", etc.), et son statut était tel qu'elle pouvait embaucher et virer les plus prestigieux illustrateurs de la place de Paris. Son éditeur avait déniché la poule aux oeufs d'or.
+ La médiathèque F. Sagan (Paris Xe) abrite (jusqu'au 31 janvier) une exposition sur le thème de l'illustration de livres pour enfants. L'illustrateur britannique Anthony Browne parlera dans ce cadre (4 déc. à 19 h) de son travail ; créateur du personnage de "Marcel" ("Willy" en anglais), A. Browne tire le principal de ses revenus de la vente de cartes de voeux, ce qui lui permet d'être plus exigeant quant aux autres publications.
Marcel par Anthony Browne.
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Revue Jade**
La dernière livraison de la revue "Jade" (janvier 2015), dirigée par X. Guilbert (site web "Du9") fait le bilan des efforts de certains auteurs de BD pour être reconnus comme des artistes à part entière (X. Guilbert aime bien les bilans). Il semble qu'un doute s'installe, et que la médaille de chevalier des Arts et Lettres remise naguère à Pénélope Bagieu en grande pompe au festival d'Angoulême soit l'arbre qui cache la forêt.
Au fond, la question de la légitimité de la BD n'a pas grand intérêt. La poésie a beau être reconnue depuis l'Antiquité comme un art supérieur, les poètes contemporains n'en sont pas moins contraints, pour 99,9% d'entre eux, de garder leurs vers sous le coude. D'ailleurs si la gloire de Rimbaud fait sans doute rêver beaucoup d'écoliers, peu d'entre eux supporteraient de vivre ne serait-ce qu'un week-end, en enfer. Or, dans l'art moderne, il faut savoir se trancher les veines pour être reconnu ; ne pas oublier que le public, y compris le plus distingué, aime la chair fraîche - voyez "Charlie-Hebdo".
On peut néanmoins "picorer" "Jade". Une interview de Morvandiau, organisateur jadis à Rennes d'un festival de BD aujourd'hui défunt, lève un peu le voile sur les arcanes du CNL (conseil national du livre) et les subventions qu'il accorde aux festivals et à certains auteurs de BD. Le CNL semble une organisation crypto-soviétique nimbée de mystère.
Dans une autre interview, Gilles Rochier, auteur de BD issu d'un milieu ouvrier modeste, raconte comment le prix qu'il reçut à Angoulême a changé la façon dont son entourage le regarde.
Mon morceau de "Jade" préféré : une petite BD d'Olivier Texier dans laquelle celui-ci imagine un gouvernement futur doté d'un ministère de la bande-dessinée et d'un secrétaire d'Etat au fanzine. Vous ne devinez pas quel auteur de BD sera élu président de la République en 2022 ?
Jade #661U, collectif dirigé par X. Guilbert, éds. 6 Pieds sous terre, janvier 2015.
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Revue de presse BD (80)
+ Autant de nouvelles revues de BD, autant de déceptions. J'ai fini par dénicher et feuilleter "Aaarg !" n°1 (ci-dessus), dont l'esthétisme est agaçant ; dessin léché, emballage luxueux (14 euros), pour un propos globalement assez creux. Il est vrai que le rédac-chef Starsky se réclame de "Métal Hurlant", qui n'était déjà pas trop ma came en dehors de Chaland - un peu trop "belles mécaniques et poupées Barbie" pour prolos enrichis à mon goût.
Pour l'instant, les "vieux" "Fluide-Glacial" et "Psikopat" bien rodés n'ont pas de souci à se faire.
+ Pénélope Bagieu prouve dans cette vidéo où elle mène campagne contre le racisme des agences de publicité qu'elle est aussi douée pour le "stand-up" que pour la BD. Pénélope B. oublie juste un détail : l'idée que l'antiracisme ou les bons sentiments en général peuvent contribuer à rendre le monde meilleur est une idée tout droit sortie des agences de com' ou de pub.
+ Le dernier prix de la BD chrétienne d'Angoulême a été remis à une biographie de Benoît-Joseph Labre (1748-1783), clochard décédé en "odeur de sainteté" et canonisé par l'Eglise romaine en 1881 ("Quelques écorces d'orange amère", par C. Hadevis et E. Le Saëc). Bien que la part des saints laïcs a beaucoup augmenté (on peut s'attendre bientôt à une BD retraçant la vie de N. Mandela), ce genre de biographie fut l'occasion pour quelques auteurs réputés dans les années 50 d'exercer leur talent. Benoît-Joseph Labre est un saint original, puisque sa puanteur et sa crasse faisaient partie de sa renommée ; en général, le puritanisme se traduit plutôt par une hygiène corporelle méticuleuse.
+ Le quotidien "Libération" revient sur la querelle entre associés de "L'Association", ayant entraîné la création par son ex-patron Jean-Christophe Menu d'une nouvelle boîte baptisée "L'Apocalypse". Celui-ci aime tendre des verges pour se faire battre, apparemment, puisqu'il n'hésite pas à afficher son dédain pour le mode d'organisation démocratique; mais surtout, alors que les auteurs de cette nouvelle vague de BD conceptuelle autour de "L'Association" sont parfois accusés de péter plus haut que leur derrière, J.-C. Menu ne démord pas de ses formules d'agrégé ès bande-dessinée : "La BD est un langage avant tout.", repris par "Libération".
+ A la veille de Noël, de nombreux sites BD ont établi leur TOP 10 des meilleures BD de l'années. On peut trouver ce genre d'anthologie ridicule, ou bien au contraire l'estimer utile pour s'y retrouver dans les rayons des libraires. Zébra s'est livré à l'exercice ; résultat, une seule BD en commun avec les cinquante titres retenus par les cinq critiques du site Bodoï. Cela devrait inciter la critique a fournir plutôt une liste des 10 pires attrape-couillons de l'année.
+ Les éditions du Cherche-Midi publient les "Afourismes" de Morez, dessinateur humoristique qui écuma la grande presse après guerre. Le site "Actuabd" annonce la publication prochaine d'une interview de ce dessinateur juif roumain émigré en France, aujourd'hui âgé de plus de quatre-vingt dix ans.
+ Le dessin de la semaine est de Voutch, humoriste exposé à la galerie "Oblique" au marché Saint-Paul, du 11 au 31 décembre.
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Revue de presse BD (77-bis)
(Supplément "écologie & bande-dessinée")
+ Le dithyrambe de Daniel Cohn-Bendit en faveur de la bande-dessinée dans sa chronique matinale du jour sur Europe 1 a dû redonner du baume au coeur de ceux qui souffrent du manque de reconnaissance de cet art, comparé à ceux de Léonard ou Steven Spielberg.
Comme chaque fois qu'il se fait le super-héraut d'une cause, Dany n'y va pas de main-morte, il n'a pas hésité à clamer la part prise désormais par la BD et le "roman graphique" (sic) dans le "panthéon de la réflexion contemporaine" (resic), qui plus est incitant les auditeurs d'Europe 1 à vider leurs livrets A afin d'offrir à leurs proches des tas de BD pour le Nouvel An.
Ce coup d'encensoir n'est pas plus étonnant que ça, si l'on fait le compte des points communs entre Daniel Cohn-Bendit et Tintin, le fameux reporter belge. Et je ne dis pas ça seulement parce qu'ils sont rouquins tous les deux ; Daniel-Cohn Bendit passe aussi le plus clair de son temps à Bruxelles ; Tintin et Dany sont d'ailleurs les deux seules mascottes de l'Europe à peu près crédibles, depuis que Charlemagne est passé de mode ; ils sont tous les deux écolos (Tintin n'est pas boy-scout pour rien), à la limite du nirvanesque ; quant aux moeurs sexuelles, il plane sur celles de Tintin à peu près la même ambiguïté que sur celles de Dany. Sans compter qu'ils sont farouchement anticommunistes tous les deux. Bien qu'il vienne de l'intérieur des terres, José Bové fait un capitaine Haddock plutôt convaincant. Bien sûr, ça va sans dire, l'écologie ne sauvera pas plus le monde que Tintin & Milou ; mais "chut !", ne le dites pas aux fans de Tintin et de Dany: perso je les soupçonne d'être un peu neurasthéniques, car si vous regardez bien le regard de Tintin, vous constaterez qu'il est complètement "stone", comme tous les héros animés par un fort sentiment de culpabilité et qui feraient n'importe quoi pour se faire bien voir de leur mère. Tintin et Daniel Cohn-Bendit, bien que rouquins, sont des héros platoniciens, à n'en pas douter.
(Ill. Pénélope Bagieu)
+ Comme pour confirmer le bien-fondé du diagnostic de Dany sur la BD, Pénélope (!) Bagieu s'est fendue sur son blog d'un billet long comme une journée de navigation sans vent en faveur des poissons qui nagent en eau profonde, contre les chalutiers d'Intermarché qui leur font vivre le martyre. Pénélope, rangée du tricot et du blog-bd de mémère, donc, indique l'influence néfaste des institutions européennes sur lesdits pécheurs contre nature. Pour cela, elle ne ménage pas ses efforts pédagogiques : une telle pêche suffirait à racler tout Paris en deux jours, assure-t-elle par exemple, n'hésitant par à faire concurrence à Marion Montaigne sur le terrain de la science (sans doute en raison de toutes les morues, les thons et les raies qui apprécient ses eaux chaudasses).
L'argument de D. Cohn-Bendit, c'est que nul ne peut mieux réparer les ravages commis du fait de leur incompétence par les institutions européennes que ces institutions elles-mêmes ; ou encore que la démocratie ne saurait être mieux garantie que par des organes qui interviennent comme le dieu Mars ou le dieu Poséidon dans le cours de la politique. Le hic, c'est que les Français ne se laissent pas facilement convaincre par ce genre d'humour belge surréaliste, dans l'ensemble.
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Revue de presse BD (42)
Dessin d'humour tiré du blog de Philippe Greffard.
+ Pour respecter l'égalité des sexes, la ministre de la Culture A. Filippetti a décerné la médaille (en chocolat) de chevalier des arts et lettres à Manu Larcenet après Pénélope Bagieu. Le shopping pour les filles, les assassins ambigüs pour les garçons : la révolution culturelle est en marche !
+ Après les goûts de la ministre en BD, ceux des libraires des quais de Seine, par le Tampographe Sardon.
+ Le dialogue entre l'art contemporain (officiel), et la BD (populaire) est "tendance". Extrait d'une conversation entre le calligraphe Ben et l'auteur de BD Baudoin (in: "dBD 69") :
- Ben : Cette fille qui marche nous roule dans la farine, c'est elle qui contrôle nos egos.
- Baudoin : ça me plaît que mon ego soit contrôlé par une fille.
- Ben : Oui mais tu verras à la fin de cette histoire on finira par être en guerre à cause d'elle. Toi ton truc pour avoir la femme, c'est de nous faire croire que tu es un gentil, c'est malin mais c'est ta stratégie pour me brûler l'herbe sous les pieds. Tu veux le pouvoir, mais le pouvoir depuis des siècles c'est elle qui l'a. Les guerres, les millions de morts c'est la survie, et la survie - c'est baiser ; et c'est la femme qui nous baise.
- Baudoin : Je pense qu'on peut sortir de la guerre en laissant le contrôle aux femmes. La femme, c'est de l'art. Sauf Margaret Thatcher.
- Ben : Erik Satie disait : "l'art m'emmerde". (...)
- Baudoin : La beauté, tu ne crois pas à cette vérité ?
- Ben : La seule vérité c'est l'ego - je le répète, il faut survivre, et pour survivre il faut se reproduire, donc baiser.
- Baudoin : Comment t'as fait pour avoir la gloire et l'argent en dessinant des filles aussi moches ?
- Ben : Mon truc c'est d'écrire la vérité, entre autre que je dessine moins bien que toi, et ça marche.(...)
Pratiquement, et Delacroix le dit de façon plus lapidaire et misogyne que Ben, le rapport qu'un artiste entretient avec sa propre production artistique est déterminé par son rapport avec les femmes. Le vase de Pandore résume bien tout l'art abstrait.
+ Le scénariste de BD pour ados ("Jerry Spring", "Tif et Tondu", etc.) Maurice Rosy, est décédé à l'âge de 85 ans. La rumeur veut que le vieil homme ait visionné "Boule et Bill" -le film-, peu de temps avant de rendre l'âme. Un type plus sensible qu'Uderzo, donc, qui résiste encore malgré les nombreuses adaptations de son oeuvre au cinéma.
+ Petitformat.fr est un agrégateur de blogs-BD qui permet de créer sa propre liste de blogs à suivre.
+ Le dessin de la semaine est un pastiche de Tintin par l'illustrateur satirique Dran.
(par Zombi, leloublan@gmx.fr)