+ "Charlie-Hebdo" est-il en train de devenir une religion ? Cinq ans après l'assassinat d'une partie de sa rédaction par les frères Kouachi, on peut se le demander vu l'emploi récurrent dans les journaux de l'expression "martyrs de la liberté d'expression" pour parler des victimes, quand Cabu et ses confrères ne sont pas carrément comparés à des "fantassins".
Le dessin ci-dessus par Clément Baloup, pourtant paru dans un album en forme d'hommage ("La BD est Charlie", Glénat, 2015), est presque devenu blasphématoire entre-temps.
Ce dessin a le mérite de rappeler que l'assimilation de "Charlie-Hebdo" à la "libération sexuelle", ruse libérale grossière (éventée par A. Huxley ou W. Benjamin), fut le moyen principal de sa récupération politicienne, plus largement appliquée à "Mai 68".
+ Dans une interview donnée à "20-Minutes" (quotidien gratuit typique de l'évolution de la presse) le caricaturiste Jean-Michel Delambre se prévaut de son amitié avec Cabu et Tignous pour dire tout et surtout n'importe quoi à propos de "Charlie-Hebdo".
Parmi les pépites, ce : "Je suis devenu plus intolérant avec les intolérants" vaut son pesant d'ostracisme.
Une interview ubuesque puisque dans un article censé faire l'apologie de la liberté d'expression et de "Charlie-Hebdo", ce caricaturiste employé par LCI accomplit le tour de force de justifier la censure par le "New-York-Times" d'un dessin (assimilant Israël à la politique de son président).
Le dernier album de Catherine Meurisse, consacré au peintre E. Delacroix.
+ Pour faire bonne mesure, la caricaturiste et bédéaste Catherine Meurisse vient d'être admise à l'Académie des Beaux-Arts. L'illustratrice niortaise avait été recrutée par Philippe Val à "Charlie-Hebdo" dans un souci de parité, selon son ancien rédacteur en chef.
Etre enterrée de son vivant après avoir échappé de justesse à un attentat, on peut dire que Catherine Meurisse n'a pas eu de la chance deux fois.