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revue dessinée

  • Revue de presse BD (333)

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    Bois gravé de la série "Intimités" intitulé "L'Argent", par F. Vallotton.

    + Si Félix Vallotton (artiste suisse tôt devenu Français) n'excelle pas dans le genre du portrait ou de la peinture de Salon, en revanche il a un grand talent pour saisir dans ses bois gravés en noir et blanc destinés aux journaux, tantôt la férocité de l'espèce humaine, tantôt les défauts de fabrication de l'âme humaine.

    Cette série "d'intimités" regroupées dans un album réédité avec soin par les eds. Martin de Halleux constitue un des sommets de son art. Si la technique de Vallotton est "japonisante", l'auteur s'écarte résolument de la platitude "zen" de l'art japonais.

    En effet, tandis que les estampes japonaises facilitent la digestion, ce n'est pas le cas de Vallotton, dont la conscience reste en éveil sur à peu près tous les sujets, refusant de donner son art en spectacle.

    "Intimités" anticipe d'ailleurs la montée du fanatisme sexuel des sociétés dites "libérales", qui sous divers noms (Dieu, Avenir, Nation, Etat, République, Progrès...) se sont forgé de nouvelles idoles avides de sang.

    On peut observer combien le "nationalisme" renvoie à la fois à un mobile sexuel intime, de sorte que l'Etat moderne repose essentiellement selon sur l'aliénation, et à une politique générale, sous la forme très vague de l'utopie nazie, soviétique ou capitaliste.

    "Intimités" est une vraie bombe anarchiste.

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    + Sur les étals des libraires, le premier n° de "Soif". Cette revue entièrement en bande dessinée, financée par le conseil régional de Normandie et quelques entreprises de cette région, vise un public de curieux et concurrence la très scolaire "Revue dessinée".

    Ce type de magazine contribue à entretenir la confusion entre "science" et "technique" ; G. Orwell indique qu'il s'agit-là d'une distinction importante, refusant lui-même d'accorder aux statistiques le statut de "science". Les régimes totalitaires prétendent tous s'appuyer sur la "science" ou "l'intelligence artificielle".

    Un pays peut connaître un progrès technique rapide, comme ce fut le cas de l'Allemagne nazie, de l'Union soviétique ou des Etats-Unis, tout en régressant sur le plan scientifique.

    L'un des documentaires de "Soif" est consacré à l'évolution des techniques de natation. Le sujet ne manque pas d'intérêt, mais n'a pas grand chose à voir avec la science.

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    + La "modernité" passée au crible de la BD : thème d'une expo. organisée à l'hôtel des arts de Toulon (-15 décembre).

    La "modernité" est un thème très pratique pour une expo., car le terme de "modernité" englobe à peu près tout et son contraire : Greta Thunberg et Franky Zapata.

    Il va de soi que la BD est un langage moderne, puisque celle-ci est liée à l'essor de la presse et des journaux. Mais le propos de certaines BD est parfois aussi "réac" que la doctrine philosophique de Nietzsche.

  • La Balade nationale*

    - Nous sommes au XXIe siècle, Pétain. L'ambiance en France est... étrange. On dit beaucoup de bêtises surwebzine,bd,gratuit,zébra,fanzine,bande-dessinée,critique,etienne davodeau,balade nationale,sylvain venayre,marie curie,jeanne d'arc,pétain,jules michelet,dumas,molière,découverte,revue dessinée,le monde,potet l'histoire de France. On l'instrumentalise dangereusement. Alors voilà: nous nous sommes dit que vous alliez remettre un peu d'ordre là-dedans.

    Cette tirade, placée ici dans la bouche de l'historien Jules Michelet, donne le ton de la BD de Sylvain Venayre et Etienne Davodeau, "La Balade nationale". Une fois passé l'amusement de voir Jeanne d'Arc faire du covoiturage avec Molière, Marie Curie, le général Dumas, Pétain et Michelet, on se lasse du procédé imaginé par le scénariste pour ressusciter le goût de l'Histoire de France, tout en la dépoussiérant des vieux clichés.

    "Instrumentalisation" : le mot est lâché- il résume tout. L'instrumentalisation de l'Histoire aurait pu être le sujet de cette fable. Hélas les auteurs se contentent de remplacer de vieux clichés par de nouveaux stéréotypes, l'image d'Epinal par l'image d'Epinal animée. L'image d'Epinal était grossière, naïve, on l'apprenait par coeur - elle servait de support à une sorte de catéchisme laïc ; l'image d'Epinal animée sautille, va dans un sens, puis dans le sens contraire, elle distrait pendant un moment, s'efface vite.

    "Le Monde" (F. Potet) parle d'une "BD de qualité" : en réalité "La Balade nationale" est caractéristique du genre de gadget pédagogique qui est en train de transformer inexorablement l'Education nationale en gigantesque cour de récréation.

    L'historien Jules Michelet -pape des historiens français- est convoqué à cause de sa gloire pour servir de caution. S. Venayre, dans la postface, explique que certaines positions de Michelet sont aujourd'hui démodées (trop nationalistes).

    Avec la représentation de Pétain comme un encombrant cadavre, trimbalé dans un cercueil, les auteurs passent à côté de l'immense service rendu par Pétain à la France en amassant sur sa tête tout l'opprobre et la honte dus à la capitulation devant l'Allemagne et la déportation des Juifs. Encore un cas d'instrumentalisation, quasi-religieuse cette fois. La République a fait un petit tour au confessionnal et elle en est ressortie presque vierge. Idem pour la colonisation : quelques "mea culpa" publics ne mangent pas de pain et font l'effet d'une thérapie de groupe.

    Ce qui rend l'enseignement de l'Histoire pratiquement impossible désormais, en même temps que le besoin d'un substitut à l'instruction religieuse se fait de plus en plus sentir, c'est l'instrumentalisation de l'Histoire à des fins politiques. Chaque parti réclame sa version du roman national, rebaptisé "récit national" pour faire sérieux.

    L'impact de la politique sur l'enseignement de l'Histoire, au point que sa vocation scientifique s'est volatilisée, de très nombreux exemples l'illustrent. Un des plus significatifs et des plus récents est l'effet de la politique dite de "construction européenne", menée par les élites politiques à grand renfort d'encarts publicitaires jusqu'à la crise capitaliste mondiale de 2008. Cette manoeuvre politique d'envergure a complètement modifié la perspective de l'enseignement de l'Histoire de France. Il convient désormais que cet enseignement contienne la démonstration que le projet européen est un projet pacifiste, aussi peu scientifique soit cette démonstration. Cette politique imposait de combler le fossé culturel entre la France et l'Allemagne, vieil "ennemi historique".

    La mode actuelle du débat autour de l'Histoire de France, plus propice à l'organisation de "talk-shows" télévisés qu'à fonder un enseignement, tient à la crise économique, phénomène déclencheur principal du repli identitaire et du scepticisme à l'égard du projet européen.

    On sent la volonté de "La Balade nationale" de ménager une sorte de consensus mou, assez éloigné du caractère des différents personnages embarqués dans une fourgonnette... "Trafic Renault" (tout un symbole). L'Histoire, comme la satire, exige l'indépendance.

    La Balade nationale, par E. Davodeau & S. Venayre, éd. La Découverte/La Revue dessinée, 2017.

  • Revue de presse BD (187)

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    Caricature de J. Prévert par Burlingue.

    + Commençons cette revue de presse par un gag, un fait divers assez ubuesque, comme ceux dont Alphonse Allais savait faire son miel et celui de ses lecteurs. Il s'agit d'une querelle ; elle oppose les héritiers du poète Jacques Prévert et de son ami Alexandre Trauner (décorateur de cinéma), au maire du village normand d'Omonville-La-Petite où les deux hommes décidèrent de finir leurs jours et sont inhumés.

    La pomme de discorde est une sculpture en bronze, représentant les deux amis devisant sur un banc ; commandée par le maire à Christine Larivière en hommage aux deux hommes, et sans doute afin de distraire un peu ses administrés, cette oeuvre d'art n'a pas l'heur de plaire à tout le monde, en particulier aux héritiers, qui l'ont qualifiée de "caricature" (sous-entendu : indigne) ; que je sache, Prévert n'est pas connu pour avoir été un canon de beauté, mais je vous laisse forger votre propre opinion et conclus : - Décidément, quelle connerie la gloire !

    + Au sommaire de la "Revue dessinée" n°11 (printemps 2016), un article illustré consacré à la caricature ou au dessin satirique, par Terreur graphique et Fabrice Erre (ce dernier cumulant les activités de dessinateur de BD et de prof d'histoire). Les auteurs soulignent le caractère sacrilège de la caricature ; celle-ci amène à une vision plus réaliste du monde ou de la société, moins optimiste ; sont mentionnés au passage les propos louangeurs de Hugo, Balzac et Baudelaire à l'égard de la caricature. Pourquoi ne pas souligner ici que le but de la religion est de "faire rêver" ? Contrairement à ce que Terreur graphique et Fabrice Erre suggèrent, la culture moderne est loin d'être émancipée de la religion, comme la part faite au rêve l'atteste ; la satire ne cesse d'être repoussée aux confins de la culture, aujourd'hui comme autrefois.

    De façon stupéfiante, cet article didactique ne tient pas compte de ce qui, du point de vue occidental dominant politiquement, est devenu le plus sacré : non pas tant Mahomet ou Dieu que l'Etat ; celui-ci a succédé à celui-là au sommet de la pyramide des valeurs sacrées. On pourrait citer aussi parmi ces valeurs sacrées contemporaines : l'art, la culture, la démocratie... sans oublier, bien sûr, le travail, l'argent et la propriété ; pour combien d'artistes la "propriété intellectuelle" n'est-elle pas une chose sacrée ? Mentionnons aussi "l'ordre public" : aussi triviale et subjective puisse paraître cette notion d'ordre public, la "liberté d'expression" lui est soumise en France selon les déclarations récentes de plusieurs représentants de l'Etat (ministre de l'Intérieur, magistrats, mais aussi, ce qui est beaucoup plus inquiétant, de certains philosophes et intellectuels de premier plan).

    La "liberté d'expression" elle-même n'est-elle pas enseignée comme une valeur sacrée par le corps enseignant ? Ce qui ne peut que conduire un esprit satirique à soupçonner qu'il s'agit là d'un concept creux ou d'un leurre ?

    + Les musées sont les nouveaux temples où chaque citoyen, dès le plus jeune âge, est invité à aller communier ; ne pas comprendre que l'art moderne a un caractère eucharistique et sacramentel, c'est ne rien comprendre à l'art moderne.

    "Le Monde" (17-18 avril), sous la plume de Frédéric Potet, aborde le sujet de l'entrée de la BD au musée sur deux pleines pages ; ce journaliste préfère l'angle "informatif" à un angle plus critique ; il annonce ainsi plusieurs expos à venir, dont celle consacrée prochainement à Franquin/Gaston Lagaffe à la bibliothèque Pompidou, après Claire Bretécher (53000 visites).

    Le journaliste du "Monde" a l'honnêteté minimum de reconnaître que tous les auteurs de BD ne guignent pas nécessairement la "légitimité" que tel ou tel conservateur décidera de leur accorder à la faveur d'une exposition. Si un certain nombre d'auteurs de BD ne veut pas endosser la responsabilité d'un discours officiel, c'est sans doute parce que la bande-dessinée a pris l'habitude d'être une contre-culture. De surcroît, quelles sont les personnes qui courent le plus après les compliments et les honneurs ? Ce sont souvent les moins sûres d'elles.

    D'ailleurs il n'est pas difficile de deviner qu'il est surtout demandé aux auteurs de BD de faire la publicité d'établissements publics dont le charme n'opère pas forcément auprès du jeune public, soumis à des codes différents, plus attiré par Nabilla que par la Joconde. Bruno Girveau a ainsi fait appel à Zep ("Titeuf") pour illustrer la collection du musée de Lille qu'il dirige. Cela revient à confondre la "démocratisation de l'art" avec le remplissage des travées d'un musée.

    De son propre aveu, Zep n'a aucun goût pour l'art, en dehors du sien ; les musées le font bailler ou ne lui inspirent, dans le meilleur des cas, que des plaisanteries à base de zizi. La méthode pour démocratiser l'art ressemble beaucoup à celle du curé qui fabrique une statue miraculeuse pour attirer plus de paroissiens le dimanche.

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    Détail de la fresque de Michel-Ange, vue par Zep, pour qui l'exhibition des parties génitales est le comble de la liberté en matière d'art.

  • Revue de presse BD (137)

    Extraits de la revue de presse illustrée publiée dans l'hebdo Zébra.

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    + Critiquer "Charlie-Hebdo" ou Cabu, comme on ne s'interdit pas de le faire dans "Zébra", permet au moins d'éviter la récupération ou l'amalgame. Ainsi le dernier magazine "Lire" (mars 2015), dont la couverture est signée Cabu, n'hésite pas à titrer : "Rire, provoquer, écrire... de Rabelais à Charlie, avec Elisabeth Badinter, Michel Onfray, Umberto Eco". S'il y a sans doute quelque affinité entre Rabelais, Charlie et Cabu, bien qu'on peut penser que Rabelais est plus subversif (car raillant la religion dominante), en revanche je ne me souviens pas d'un seul trait d'humour chez Elisabeth Badinter, Michel Onfray ou Umberto Eco. A moins que ce ne soit la tradition, à "Lire", de faire traiter tel ou tel sujet par des spécialistes qui n'y entendent rien ?

    + Richard Malka, avocat de "Charlie-Hebdo" et scénariste de BD (pour Catherine Meurisse, notamment), a maladroitement exercé des pressions pour que ne paraisse "Charpie-Hebdo", pastiche de l'hebdo dont il assure la défense. Maladroitement, parce qu'on ne peut pas se revendiquer du mauvais goût et le refuser aux autres en même temps ; ensuite parce qu'il risque ainsi de faire de la publicité à cette publication.

    + Ne ménage pas non plus ses critiques à l'égard de "Charlie-Hebdo" le philosophe Alain Badiou. Dans un article paru dans le "Monde", intitulé "Le Rouge et le Tricolore" (28 janvier)Badiou s'attaque notamment aux valeurs républicaines et à la laïcité, notions à géométrie variable derrière lesquelles "Charlie-Hebdo" s'abritait parfois, et qui ont servi à fédérer le mouvement des "Tous Charlie" : "Dans cette guerre des identités, la France tente de se distinguer par un totem de son invention : la "République démocratique et laïque" ou "le pacte républicain". Ce totem valorise l'ordre établi parlementaire français - au moins depuis son acte fondateur, à savoir le massacre, en 1871, par les Adolphe Thiers, Jules Ferry, Jules Favre et autres vedettes de la gauche "républicaine", de 20.000 ouvriers dans les rues de Paris. Ce "pacte républicain" auquel se sont ralliés tant d'ex-gauchistes, parmi lesquels "Charlie-Hebdo", a toujours soupçonné que se tramaient des choses effrayantes dans les faubourgs, les usines de la périphérie, les sombres bistrots banlieusards. La République a toujours peuplé les prisons, sous d'innombrables prétextes, des louches jeunes hommes mal éduqués qui y vivaient. Elle a aussi, la République, multiplié les massacres et formes neuves d'esclavage requis par le maintien de l'ordre dans l'empire colonial. Cet empire sanguinaire avait trouvé sa charte dans les déclarations du même Jules Ferry - décidément un activiste du pacte républicain -, lesquelles exaltaient la "mission civilisatrice" de la France.(...)"

    On peut cependant s'étonner que, dans le même article, rappel historique de faits opposés à un catéchisme scolaire, A. Badiou qualifie Jeanne d'Arc "d'héroïne sublimement chrétienne", alors même que Jeanne d'Arc est l'exemple flagrant d'un détournement de la religion à des fins politiques ; personnage mystérieux et légendaire, Jeanne d'Arc incarne la continuité entre l'ancienne morale catholique religieuse et la nouvelle éthique républicaine, officiellement neutre.

    + Le trophée "Presse citron" 2015 du dessin de presse, organisé par l'école Estienne et la BNF sera décerné dans deux catégories distinctes, "étudiants" et "professionnels", le 26 mars, à la mairie du XIIIe arrondissement (dessins à envoyer avant le 16 mars), dans le cadre de la semaine de la presse et des médias. "Professionnel du dessin de presse" est un libellé qui fait un peu froid dans le dos. Qui sait s'il y a en face, dans les camps d'entraînement pour les terroristes, des trophées remis aux "pros" et aux "bizuts", par exemple pour récompenser le tir de précision au fusil d'assaut ? Ou bien s'ils font ça "à la bonne franquette".

    + Plus modestement, la firme japonaise "Posca" offre une mallette de ses marqueurs à qui dessinera la meilleure caricature de Marine Le Pen (à rendre avant le 2 mars) ; Loïc Sécheresse et Thibaut Soulcié ("La Revue dessinée") désigneront le gagnant.

    + La mode est, dans les festivals-BD, aux concerts dessinés. A force de vivre en ville, on peut finir par trouver la musique de vil prix en comparaison du silence ; il n'est pas vrai que la musique adoucisse les moeurs ; seule la chanson à texte satirique est vraiment désarmante ; ça tombe bien, puisque c'est la spécialité de Philgreff et son complice Monsieur Pyl, qui font profiter le public, notamment vendéen, de leurs talents convergents de portraitistes, à travers une série de concerts. Derrière l'étiquette des "Jean Quelque-chose", collée à leurs chansons, ils croquent les deux France, la profonde et la superficielle, avec impertinence mais sans méchanceté. Les compères ne manquent pas non plus d'idées variées pour distraire le public de leurs blogs respectifs, comme cette série de pastiches du (présumé) portrait de Gaby d'Estrées et sa frangine dont voici un extrait (ci-contre).

    + Le festival de BD d'Aix-en-Provence, qui s'étale du 23 mars au 23 mai, c'est assez rare pour le souligner, propose une programmation logique d'auteurs plus ou moins "underground", et une affiche bien dessinée par Sergio Mora (ce qui est loin d'être le cas de tous les festivals, y compris les plus prestigieux). Outre diverses expositions consacrées à "Fluide-Glacial", Dimitri Planchon, Gus Bofa, le point culminant sera le week-end des 10,11 et 12 avril permettant de rencontrer de jeunes auteurs talentueux, dont Joan Cornella, Marion Fayolle, Pluttark, Terreur graphique, Simon Roussin, Miroslav Sekulic-Struja, etc. (entrée gratuite). Programme complet disponible sur le blog dédié.

  • Editorial Cartoon

    Zébra propose une revue de presse des meilleurs dessins de la semaine (editorial cartoons) repris de la presse internationale ; pour le meilleur et le pire, le genre connaît un regain grâce à internet, qui permet aux non-professionnels de s'exprimer et aux professionnels de publier des dessins qui n'ont pas été retenus par leur rédaction.

    Ce dessin a déjà quelques semaines, mais il illustre bien la situation du dissident Julian Assange, réfugié dans l'ambassade d'Equateur, ainsi que l'état des libertés individuelles au Royaume-Uni, dont le déclin semble amorcé depuis plusieurs décennies. Scotland Yard disposerait d'un budget d'environ dix millions de dollars rien que pour surveiller Assange. Dessin d'Allan MacDonald, du Honduras.

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    Ce dessin de l'Allemand Rainer Ehrt élève le débat sur la guerre froide et les problèmes d'immigration, rarement traités autrement que d'un point de vue électoraliste franco-français, aussi bien par la gauche que par la droite, et d'une façon encore plus contestable dans le cadre scolaire. Le journaliste Eric Zemmour, représentant à travers "Le Figaro" de l'industrie de l'armement française a parfaitement raison de dire qu'il est malsain d'envisager le colonialisme sous un angle moral culpabilisant ; ce qu'il oublie de dire, c'est que cette manière de traiter le colonialisme est le meilleur moyen de ne pas le traiter, ainsi que Rainer Ehrt le fait, comme une question d'actualité ou une question d'histoire. Par conséquent la moraline fait le jeu des industriels qui emploient Eric Zemmour.

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  • Editorial Cartoon

    Zébra propose une sélection des meilleurs dessins de presse (editorial cartoons) tirés de la presse internationale ; pour le meilleur et le pire, le genre connaît un regain grâce à Internet ; le meilleur, car il permet de s'affranchir des stratégies électorales diverses, relayées par la presse -certains caricaturistes professionnels peuvent ainsi publier des dessins refusés par leur rédaction ; le meilleur, parce qu'on a ainsi accès au point de vue de caricaturistes issus de pays émergents, parfois sceptiques sur la nature philanthropique du paternalisme occidental.

    Pas facile pour un  dessinateur de traiter à la fois des batailles électorale picrocholines et des crises mondiales. La visite du président chinois Xin Jinping à Paris offre un angle d'attaque au dessinateur Deligne (pour Urtikan.net) :

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    Le dessinateur ibère Dragan Castellon réunit dans son dessin le super-héros providentiel de fiction pour les gosses, et celui en chair et en os, B. Obama, pour les adultes (si ce n'est émergent, l'Espagne est un pays immergent) : 

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  • Revue de presse BD (92)

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    + Les Français ne sont pas les seuls à s'amuser aux dépends des grosses légumes de la politique. La preuve en est, ce couple Merkel-Hollande photographié au dernier carnaval de Düsseldorf, parmi de nombreuses autres caricatures de stars de la politique internationale. Maigre, le nez aquilin, Hollande n'est guère différent ainsi de N. Sarkozy, représenté lors d'éditions précédentes en compagnie de la chancelière, avec le même bicorne. 

    + La "Revue dessinée", spécialisée dans le reportage-bd (deux numéros parus), publie sur son site "Bangui", par Didier Kassaï, chrétien de Centrafrique (marié à une musulmane), témoignage sur les affrontements entre groupes paramilitaires dans cette ancienne colonie française. Si la technique narrative retenue permet au lecteur de se retrouver au coeur d'affrontements décrits par un autochtone, en revanche il est difficile d'en dire plus de cette façon sur les enjeux du conflit.

    + Rares sont les timbres qui font couler autant de salive : la nouvelle Marianne "femen" est au centre d'un imbroglio judiciaire, puisque le dessinateur israélien David Kawena, qui s'était d'abord partagé avec le Français Olivier Ciappa la coquette somme de soixante mille euros, revendique désormais la paternité exclusive du dessin cosigné. Cette Marianne est censée incarner une figure plus moderne de la déesse païenne antique de la fécondité. Ce symbole républicain est d'ailleurs aussi un héritage catholique, puisque l'Eglise romaine attribua préalablement une fonction et un culte similaires à la vierge Marie, afin de se mettre plus facilement le monde paysan dans la poche (il est plutôt amusant de voir des dessinateurs de presse anticléricaux vouer un culte à Marianne).

    D. Kawena nie s'être inspiré de la militante féministe ukrainienne Inna Shevchenko, déterminée à ce que sa patrie cesse d'être le "vide-couilles de l'Europe". Perette avec son pot-au-lait, cul par-dessus tête, aurait pu faire également une bonne Marianne au goût du jour, puisque richesse et croissance sont désormais plus affaire de placements financiers juteux que de semence.

    Bouquet final, l'avocat d'un des plaignants se nomme Charles... Cuny.

    + Surfant sur le succès des précédents tomes, le Monde.fr diffuse gratis en ligne la suite des aventures de Pablo Picasso & Cie, par Julie Birmant et Clément Oubrerie. Désacraliser Picasso pour permettre de mieux le comprendre, lui et son époque, est une bonne idée de la part de la scénariste, qui a réussi à brosser des personnages à peu près crédibles, bien que les admirateurs de Kees Van Dongen regretteront qu'il soit réduit dans cet épisode à une sorte de queutard prétentieux façon Jacques Chirac ou DSK. Les efforts de Picasso pour parvenir au sommet sont bien montrés, ainsi que le doute qui s'empara de lui après avoir peint son surprenant "Bordel" (Demoiselles d'Avignon),

    + "Franzine 2014" est un des rares festivals annuels sur le thème de la micro-édition. Il se tiendra les 21, 22 et 23 mars prochains à Lyon. Programme et bulletin d'inscription ici.

    + Google adresse régulièrement à travers ses "doodles" des clins d'oeil aux différentes communautés culturelles ; tout récemment aux bédéphiles avec ce dessin de Gaston Lagaffe.

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