Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

alain badiou

  • Revue de presse BD (218)

    webzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,revue,presse,hebdomadaire,actualité,2017,janvier,tignous,montreuil,seine-saint-denis,cabu,chalons-en-champagne,arléa,paris,architecture,charlie-hebdo,marie bordet,laurent telo,fayard,le jour d'après,maiana bidegain,guy delcourt,mathématiques,géométrie algébrique,alain badiou,bibliothèques,cyril bosc,baix,satire,ardèche

    Le Pont des fainéants à Châlons-sur-Marne, vu par Cabu.

    + Pour honorer la mémoire du caricaturiste Tignous, deux ans après son assassinat, la mairie de Montreuil en Seine-Saint-Denis a annoncé la création d'un prix Tignous du dessin de presse (ouvert aux seuls professionnels). Condition : envoyer un dessin (sans thème précis) entre le 1er février et le 30 avril.

    "Le Monde" mentionne bizarrement la passion de Tignous pour les "jeux de rôles" ; heureusement pour lui, Tignous ne collectionnait pas les capsules de canettes de bière.

    + Cabu, de son côté, est honoré dans sa ville natale de Châlons-en-Champagne où il a été inhumé. La municipalité va lui consacrer un "espace" (sic), situé dans la maison de l'architecture. Ce choix est plutôt bizarre, car l'architecture et la satire sont deux arts radicalement opposés ; le premier vise à dissimuler ce que l'autre tend à dévoiler. Il est vrai cependant que Cabu a exprimé ses goûts et ses dégoûts en matière d'architecture et d'urbanisme dans plusieurs albums, dont "Revoir Paris" (Arléa, 1996), où son sens de l'observation fait mouche.

    + Deux journalistes, Marie Bordet et Laurent Telo, viennent de publier chezwebzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,revue,presse,hebdomadaire,actualité,2017,janvier,tignous,montreuil,seine-saint-denis,cabu,chalons-en-champagne,arléa,paris,architecture,charlie-hebdo,marie bordet,laurent telo,fayard,le jour d'après,maiana bidegain,guy delcourt,mathématiques,géométrie algébrique,alain badiou,bibliothèques,cyril bosc,baix,satire,ardèche Fayard un livre-enquête sur les jours qui ont suivi l'attentat perpétré contre "Charlie-Hebdo" ("Charlie-Hebdo, le jour d'après") ; le sujet est relativement tabou, disent les auteurs, malgré le sacro-saint principe de liberté d'expression dont les victimes de la fusillade sont devenues le symbole.

    Nous évoquerons ce bouquin un peu plus longuement dans "Zébra" ; d'ores et déjà on peut dire qu'il a une portée assez limitée, bien qu'il soulève l'épineuse question des rapports entre les "saltimbanques" de "Charlie-Hebdo" et la classe politique et médiatique.

    + Le reportage de Maiana Bidegain, "Sous les Bulles" (2013), diffusé sur Youtube, veut montrer l'envers du décors de la BD franco-belge. Les différents acteurs de la chaîne de fabrication détaillent les étapes de la production des bandes-dessinées, de la planche à dessin au circuit de distribution, en passant par l'imprimerie.

    L'aspect artisanal de la bande-dessinée est utilisé par le service marketing des éditeurs afin de rendre cette industrie plus sympathique. Le reportage souligne que la plupart des auteurs de bandes-dessinées, dessinateurs ou scénaristes, sont moins bien payés que des ouvriers spécialisés.

    En s'attachant à l'aspect économique, l'enquête rend le discours sur "l'art de la bande-dessinée" peu crédible. Il ressort en effet que la BD contribue surtout à la culture de masse. Elle est d'ailleurs menacée à moyen terme par d'autres formes de divertissement plus en vogue dans la jeune génération, ou par des produits bas de gamme (mangas, comics).

    Le discours des capitaines d'industrie est à la fois le plus intéressant et le plus effarant ; hormis Guy Delcourt, patron de l'une des deux plus grosses maisons, qui assume la surproduction actuelle de bande-dessinées, tous les autres "responsables" font comme s'ils n'étaient responsables de rien dans l'évolution de la bande-dessinée au cours des dernières décennies, et qu'ils ne comprenaient ni la cause de la surproduction ni son sens. La surproduction est pourtant une caractéristique de l'industrie capitaliste, observable dans toutes les branches de l'industrie.

    + Le réseau des bibliothèques de Paris organise une opération pour redorer le blason des mathématiques, en train de se ternir selon certaines études. Les différentes bibliothèques proposeront des conférences (mi-janvier-début février) sur l'histoire des mathématiques ou leurs implications sociales.

    Pour être plus précis, il faudrait parler de mathématiques modernes ou de "géométrie algébrique", car il existe en mathématiques plusieurs écoles contradictoires voire opposées.

    Cette opération de promotion est paradoxale car le calcul occupe déjà une très grande place dans l'enseignement aujourd'hui, dès le plus jeune âge (au contraire du dessin, par exemple, complètement négligé). La méfiance ou le dégoût du public ne peut-il pas s'expliquer par les erreurs de calcul commises ces derniers temps par tel ou tel ingénieur, économiste, homme politique... ?

    S'il est normal qu'une technocratie fasse l'éloge de cet instrument merveilleux que sont les mathématiques modernes, il est aussi logique que, du point de vue de l'expérience ou de la science, on se montre sceptique.

    Sceptique par exemple vis-à-vis de l'opinion exprimée par Alain Badiou en exergue du document de promotion, selon laquelle les mathématiques sont simples. Si par "simple", on veut dire "imbécile", c'est sans doute vrai ; mais si par "simple", on veut dire "beau", bon nombre d'édifices modernes semblent plutôt témoigner en faveur de la laideur et de l'uniformité. Plus sérieusement, la sophistication de certaines hypothèses mathématiques modernes sont telles que leurs concepteurs s'avouent parfois incapables de les énoncer en langage ordinaire. Donc, si l'art est le plus souvent un plaidoyer en faveur de la simplicité, les mathématiques modernes, quant à elles, plaident nettement pour la complexité.

    Tout aussi dépourvue de preuve l'opinion d'Alain Badiou selon laquelle "l'indifférence des mathématiques aux opinions dominantes est un modèle de liberté". Pour ainsi dire il s'agit là d'une opinion mystique, voire fanatique.

    + Cyril Bosc a récemment inauguré dans la petite commune de Baix (Ardèche), le CIBPRJSB (Centre international baixois de promotion des revues et journaux satiriques et de BD).

    Cette association s'est donné pour vocation de mettre en valeur toute publication satirique ou de bandes-dessinées existante ou ayant jamais existé et dispose d'un fonds documentaire. La République laïque française accorde officiellement aux auteurs satiriques un place de choix ; mais qu'en est-il vraiment, au-delà des cérémonies politiques officielles ? Ne voilà-t-il pas un beau sujet de thèse à approfondir au CIBPRJSB ?

    webzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,revue,presse,hebdomadaire,actualité,2017,janvier,tignous,montreuil,seine-saint-denis,cabu,chalons-en-champagne,arléa,paris,architecture,charlie-hebdo,marie bordet,laurent telo,fayard,le jour d'après,maiana bidegain,guy delcourt,mathématiques,géométrie algébrique,alain badiou,bibliothèques,cyril bosc,baix,satire,ardèche

  • Revue de presse BD (137)

    Extraits de la revue de presse illustrée publiée dans l'hebdo Zébra.

    webzine,bd,gratuit,zébra,fanzine,bande-dessinée,actualité,revue de presse,hebdomadaire,charlie-hebdo,cabu,lire,elisabeth badinter,umberto eco,michel onfray,rabelais,richard malka,charpie hebdo,catherine meurisse,alain badiou,rouge et tricolore,le monde,laïcité,totem,jeanne d'arc,trophée,presse citron,école estienne,bnf,terroriste,marine le pen,posca,loïc sécheresse,thibaut soulcié,revue dessinée,philgreff,monsieur pyl,jean quelque-chose,gaby d'estrées,festival,aix-en-provence,underground,sergio mora,dimitri planchon,gus bofa,fluide-glacial,simon roussin,miroslav sekulic-struja,marion fayolle,pluttark

    + Critiquer "Charlie-Hebdo" ou Cabu, comme on ne s'interdit pas de le faire dans "Zébra", permet au moins d'éviter la récupération ou l'amalgame. Ainsi le dernier magazine "Lire" (mars 2015), dont la couverture est signée Cabu, n'hésite pas à titrer : "Rire, provoquer, écrire... de Rabelais à Charlie, avec Elisabeth Badinter, Michel Onfray, Umberto Eco". S'il y a sans doute quelque affinité entre Rabelais, Charlie et Cabu, bien qu'on peut penser que Rabelais est plus subversif (car raillant la religion dominante), en revanche je ne me souviens pas d'un seul trait d'humour chez Elisabeth Badinter, Michel Onfray ou Umberto Eco. A moins que ce ne soit la tradition, à "Lire", de faire traiter tel ou tel sujet par des spécialistes qui n'y entendent rien ?

    + Richard Malka, avocat de "Charlie-Hebdo" et scénariste de BD (pour Catherine Meurisse, notamment), a maladroitement exercé des pressions pour que ne paraisse "Charpie-Hebdo", pastiche de l'hebdo dont il assure la défense. Maladroitement, parce qu'on ne peut pas se revendiquer du mauvais goût et le refuser aux autres en même temps ; ensuite parce qu'il risque ainsi de faire de la publicité à cette publication.

    + Ne ménage pas non plus ses critiques à l'égard de "Charlie-Hebdo" le philosophe Alain Badiou. Dans un article paru dans le "Monde", intitulé "Le Rouge et le Tricolore" (28 janvier)Badiou s'attaque notamment aux valeurs républicaines et à la laïcité, notions à géométrie variable derrière lesquelles "Charlie-Hebdo" s'abritait parfois, et qui ont servi à fédérer le mouvement des "Tous Charlie" : "Dans cette guerre des identités, la France tente de se distinguer par un totem de son invention : la "République démocratique et laïque" ou "le pacte républicain". Ce totem valorise l'ordre établi parlementaire français - au moins depuis son acte fondateur, à savoir le massacre, en 1871, par les Adolphe Thiers, Jules Ferry, Jules Favre et autres vedettes de la gauche "républicaine", de 20.000 ouvriers dans les rues de Paris. Ce "pacte républicain" auquel se sont ralliés tant d'ex-gauchistes, parmi lesquels "Charlie-Hebdo", a toujours soupçonné que se tramaient des choses effrayantes dans les faubourgs, les usines de la périphérie, les sombres bistrots banlieusards. La République a toujours peuplé les prisons, sous d'innombrables prétextes, des louches jeunes hommes mal éduqués qui y vivaient. Elle a aussi, la République, multiplié les massacres et formes neuves d'esclavage requis par le maintien de l'ordre dans l'empire colonial. Cet empire sanguinaire avait trouvé sa charte dans les déclarations du même Jules Ferry - décidément un activiste du pacte républicain -, lesquelles exaltaient la "mission civilisatrice" de la France.(...)"

    On peut cependant s'étonner que, dans le même article, rappel historique de faits opposés à un catéchisme scolaire, A. Badiou qualifie Jeanne d'Arc "d'héroïne sublimement chrétienne", alors même que Jeanne d'Arc est l'exemple flagrant d'un détournement de la religion à des fins politiques ; personnage mystérieux et légendaire, Jeanne d'Arc incarne la continuité entre l'ancienne morale catholique religieuse et la nouvelle éthique républicaine, officiellement neutre.

    + Le trophée "Presse citron" 2015 du dessin de presse, organisé par l'école Estienne et la BNF sera décerné dans deux catégories distinctes, "étudiants" et "professionnels", le 26 mars, à la mairie du XIIIe arrondissement (dessins à envoyer avant le 16 mars), dans le cadre de la semaine de la presse et des médias. "Professionnel du dessin de presse" est un libellé qui fait un peu froid dans le dos. Qui sait s'il y a en face, dans les camps d'entraînement pour les terroristes, des trophées remis aux "pros" et aux "bizuts", par exemple pour récompenser le tir de précision au fusil d'assaut ? Ou bien s'ils font ça "à la bonne franquette".

    + Plus modestement, la firme japonaise "Posca" offre une mallette de ses marqueurs à qui dessinera la meilleure caricature de Marine Le Pen (à rendre avant le 2 mars) ; Loïc Sécheresse et Thibaut Soulcié ("La Revue dessinée") désigneront le gagnant.

    + La mode est, dans les festivals-BD, aux concerts dessinés. A force de vivre en ville, on peut finir par trouver la musique de vil prix en comparaison du silence ; il n'est pas vrai que la musique adoucisse les moeurs ; seule la chanson à texte satirique est vraiment désarmante ; ça tombe bien, puisque c'est la spécialité de Philgreff et son complice Monsieur Pyl, qui font profiter le public, notamment vendéen, de leurs talents convergents de portraitistes, à travers une série de concerts. Derrière l'étiquette des "Jean Quelque-chose", collée à leurs chansons, ils croquent les deux France, la profonde et la superficielle, avec impertinence mais sans méchanceté. Les compères ne manquent pas non plus d'idées variées pour distraire le public de leurs blogs respectifs, comme cette série de pastiches du (présumé) portrait de Gaby d'Estrées et sa frangine dont voici un extrait (ci-contre).

    + Le festival de BD d'Aix-en-Provence, qui s'étale du 23 mars au 23 mai, c'est assez rare pour le souligner, propose une programmation logique d'auteurs plus ou moins "underground", et une affiche bien dessinée par Sergio Mora (ce qui est loin d'être le cas de tous les festivals, y compris les plus prestigieux). Outre diverses expositions consacrées à "Fluide-Glacial", Dimitri Planchon, Gus Bofa, le point culminant sera le week-end des 10,11 et 12 avril permettant de rencontrer de jeunes auteurs talentueux, dont Joan Cornella, Marion Fayolle, Pluttark, Terreur graphique, Simon Roussin, Miroslav Sekulic-Struja, etc. (entrée gratuite). Programme complet disponible sur le blog dédié.