Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dupuis

  • Revue de presse BD (210)

    webzine,bd,zébra,fanzine,gratuit,bande-dessinée,actualité,revue,presse,hebdomadaire,novembre,2016,robert crumb,tomi ungerer,misogyne,les cahiers dessinés,taschen,marie-hélène gatto,trombone illustré,gaston lagaffe,franquin,dupuis,delporte,spirou,pompidou,bibliothèque,jacques diament,gotlib,fluide-glacial,harmattan,yves frémion,zoo,colporteur,image,hannah arendt,faye,heidegger,nazisme,totalitaire,quinzaine littéraire,charlie-hebdo,van gogh,le seuil,inédit,amsterdam,énigmatique lb

    + Dilemme en librairie cette semaine puisque sont proposés simultanément deux gros bouquins, l'un à 20 euros (Les Cahiers dessinés) regroupant un choix de dessins de Tomi Ungerer, l'autre à 30 euros (Taschen) rassemblant un paquet de croquis de Robert Crumb. Il faut choisir, car deux dessinateurs misogynes d'un seul coup, ce serait sans doute une dépense trop difficile à justifier. Sans vouloir influencer le lecteur, la sobriété des dessins d'Ungerer force l'admiration ; il y a peut-être chez Crumb un peu trop de détails. Le plus misogyne des deux n'est pas forcément celui qui dit qu'il l'est (Crumb).

    Marie-Hélène Gatto annonce dans le trimestriel « De ligne en ligne » la prochaine expo. Gaston Lagaffe en chantier à la bibliothèque du Centre Pompidou en soulignant l’astuce éditoriale de son inventeur, Franquin, qui crée un personnage d’antihéros dans un magazine de BD d’aventure pour enfants- dont la première apparition discrète dans « Spirou » date du 28 février 1957. Le personnage ne prend la parole pour la première fois que six semaines après son apparition. Il dévoilera au public les coulisses de la maison Dupuis et du métier d’amuseur pour enfants, qui n’a rien d’aventureux, et que Franquin éprouva parfois de la lassitude à exercer.

    «Pendant plusieurs semaines, entre décembre 1959 et janvier 1960, Spirou paraît sans Gaston. Jusqu’à ce que Fantasio, pris de remords, lance un appel aux lecteurs : - Ecrivez tous, en masse, par milliers, écrivez à M. Dupuis de reprendre Gaston. L’appel est entendu : plus de 7000 lettres seront reçues, et Gaston est réintégré à l’équipe en janvier 1961. Le héros sans emploi est devenu une véritable star.»

    Gaston Lagaffe est précurseur du "Trombone illustré", supplément à « Spirou » lancé par Franquin et Yvan Delporte en 1977, beaucoup plus satirique que le magazine pour enfants dans lequel il était inséré.

    + A propos de "Fluide-Glacial", où Gotlib publia les "Idées noires" de Franquin, perles d'humour noir en BD, Jacques Diament publia en 2010 (L'Harmattan) : "Fluide Glacial, Gotlib... et moi" ; la première moitié est intéressante, décrivant de façon vivante les galères du début, la fabrication d'un journal, les choix éditoriaux, les coups de pouce du destin...), la seconde partie est bâclée.

    + Yves Frémion rédige ici ou là des chroniques sur les ancêtres de la bande-dessinée ; dans le dernier magazine publicitaire "Zoo n°62" (p.53), il nous instruit sur "la BD orale des colporteurs". Avec l'invention de la gravure naquit le métier de colporteurs d'images, religieuses notamment, transportées et vendues de village en village.

    "(...) Très vite s'agglutinent aux images pieuses des images plus profanes (contes de fées, fables, histoires plus ou moins réelles, légendes, chansons...). (...) L'arrivée du colporteur dans un village devient un spectacle. (...) Ces esquisses de BD sont orales. Puisque dans la BD, le "texte" n'en est pas, car il est du son, ce son est alors produit par le colporteur, qui commentait image par image."

    Frémion rapproche ici la BD d'une culture orale, ce qui n'est vrai qu'en ce qui concerne les BD pour enfants. Beaucoup de BD satiriques ou humoristiques ne sauraient se passer du texte.

    + L'essayiste Hannah Arendt ("La Crise de la Culture") est la cible d'attaques dans plusieurs journaux ("Quinzaine littéraire", "Charlie-Hebdo" 9 novembre), faisant suite de la publication d'un ouvrage universitaire peu sobrement intitulé "Arendt et Heidegger, extermination nazie et destruction de la pensée"). Cet ouvrage rappelle que H. Arendt fut, alors qu'elle était étudiante, la maîtresse de Herr Professor Heidegger, membre du parti nazi ; également qu'elle contribua à la réhabilitation de la philosophie d'Heidegger après guerre. Bref, cet ouvrage d'E. Faye ne nous apprend pas grand-chose...

    Le poète Aragon se promena en limousine dans Moscou en compagnie d'Elsa Triolet, bousculant la populace affamée (dixit J. Dutour) ; cependant il continue d'être étudié en classe, et certains établissements scolaires portent son nom. Le racisme de Montesquieu ne l'empêche pas d'être considéré comme un sommet de la science politique française. Etc. (on pourrait ici écrire un ouvrage complet à propos des turpitudes de nos grands hommes).

    Ce qui est le plus choquant chez H. Arendt est sans doute ce qui est le plus véridique, à savoir la mise en évidence que le totalitarisme n'est pas l'apanage du régime nazi, mais un phénomène beaucoup plus large. Si H. Arendt omet de souligner, contrairement à G. Orwell, le rôle particulier joué par les intellectuels dans les régimes totalitaires (Heidegger est loin d'être le seul exemple), en dénonçant la culture de masse en tant qu'instrument d'asservissement et d'abrutissement, elle a bel et bien contribué à la critique des méthodes de gouvernement totalitaires, indépendamment de leur coloration politique, nazie, soviétique ou démocrate-chrétienne.

    + Un carnet de 65 dessins inédits de Van Gogh, détenus par une famille du Nord de la France, et subitement exhumés, vient d'être publié par le Seuil. Seulement les experts du musée d'Amsterdam, sollicités afin d'authentifier ces dessins (non signés), contestent l'attribution au peintre hollandais (tardivement initié au dessin).

    Et pourquoi pas une analyse ADN, tant qu'on y est ? Cette affaire illustre une fois de plus à quel point la technique (ici les avis d'experts) éclipse désormais l'art et la science.

    webzine,bd,zébra,fanzine,gratuit,bande-dessinée,actualité,revue,presse,hebdomadaire,novembre,2016,robert crumb,tomi ungerer,misogyne,les cahiers dessinés,taschen,marie-hélène gatto,trombone illustré,gaston lagaffe,franquin,dupuis,delporte,spirou,pompidou,bibliothèque,jacques diament,gotlib,fluide-glacial,harmattan,yves frémion,zoo,colporteur,image,hannah arendt,faye,heidegger,nazisme,totalitaire,quinzaine littéraire,charlie-hebdo,van gogh,le seuil,inédit,amsterdam,énigmatique lb

    par l'Enigmatique LB

  • Groom*

    Les éditions Dupuis, éditrices de l'hebdomadaire "Spirou", ont publié le 7 janvier "Groom", un hors-série pourwebzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,critique,kritik,groom,spirou,magazine,dupuis,propagande,charlie-hebdo,mai 68,complotisme les ados traitant de l'actualité en 2015.

    6,90 euros ça les vaut bien, si l'on tient compte du nombre de pages (100), de la qualité du papier (glacé), et de l'habileté des dessinateurs. Il s'agit ici d'un "ballon d'essai" ; on sent bien que Dupuis surfe sur une actualité dense, et l'attentat contre "Charlie-Hebdo" qui a beaucoup fait parler du dessin de presse, non loin de la bande-dessinée (bon nombre de dessinateurs de presse sont aussi auteurs de BD).

    Cependant sur le plan éditorial, ce premier numéro est très décevant, comme on pouvait s'y attendre. Un petit rappel s'impose : "Charlie-Hebdo" est proche de l'esprit frondeur de "Mai 68", qu'il précéda (ainsi que Cabu le soulignait fort justement), et qu'il a perpétué avant de faire faillite, faute de lecteurs, en 1982. La prise du pouvoir par la gauche en France explique sans doute assez largement cette faillite : la réputation d'hebdomadaire subversif de "Hara Kiri" ou "Charlie-Hebdo" s'est émoussée à partir du moment où la culture dominante a repris certains slogans "libertaires" ; du "sexe sans entraves", on est vite passé à la "capote obligatoire" et à la sexualité sous assistance thérapeutique psychiatrique ; Daniel Cohn-Bendit, icône du mouvement de "Mai 68", officie désormais dans une radio capitaliste BCBG qui passe son temps à expliquer que, si le capitalisme tousse aujourd'hui, c'est pour mieux courir demain le marathon.

    Dupuis et "Spirou" incarnent en revanche le conformisme belge, une propagande à destination des jeunes garçons de bonnes familles comme "Tintin".

    Le besoin de propagande n'a malheureusement pas diminué par rapport aux années 60, mais seulement la couleur de la propagande. Et c'est ce que Dupuis a produit avec "Groom" : un magazine lisse et politiquement correct à l'instar du mouvement "Tous Charlie !", tout juste assaisonné de quelques pointes d'humour ici ou là. Pas facile pour un illustrateur d'illustrer une tribune édifiante de Jean-Louis Bianco ; on croyait cet ancien secrétaire général de l'Elysée enterré avec Mitterrand (comme dans l'Antiquité les serviteurs de pharaon avec leur maître), en réalité il préside un très (trop) sérieux "Observatoire de la laïcité".

    L'actualité 2015 est assez largement traitée, dans toute sa diversité, puisque cela va de la montée des eaux en Belgique jusqu'à l'embargo de l'Iran, en passant par le scandale de la Fifa et les toutous de la reine Elisabeth II. Mais c'est une maladresse que cette manière d'exhaustivité ; le tout, avec l'actu et l'information, qui se présentent de façon chaotique et peu hiérarchisée, est de ne pas se laisser submerger pas leurs flots, surtout pour des ados mal armés. C'est la force du "complotisme", justement, moqué dans plusieurs strips publiés dans "Groom", de proposer une lecture univoque de l'actualité aux ados, une explication d'ensemble à, disons, l'agitation du monde - qui a de quoi troubler l'esprit.

    Traiter de façon sérieuse du ou des complotismes -ce qui n'exclut pas l'humour-, aurait pu par exemple être un angle éditorial ; au lieu de ça, on a une sorte de fourre-tout, illustré avec brio, mais qui ne met pas ou peu en oeuvre la force principale du dessin, l'humour.

    On ne redemande pas de ce "Groom"-là (et les ados à qui j'ai prêté mon exemplaire non plus).

    Zombi

     

     

  • Revue de presse BD (170)

    La fête de Noël est propice aux mauvais rêves ou aux cauchemars, provoqués comme chacun sait par l'abus de boisson et de nourriture. Mettez la pédale douce et lisez plutôt Zébra !

    webzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,revue de presse,170,actualité,décembre,2015,noël,cauchemar,joan cornella,souscription,maya neyestani,réfugié politique,caricaturiste,iran

    + Le dessinateur satirique Joan Cornella n'est pas à proprement parler représentatif de "l'esprit de Noël", mais plus exactement de toute l'hypocrisie et la violence sociales qui se cachent derrière une telle expression. Ses strips à l'humour grinçant sont publiés en album, mais l'artiste espagnol vient de lancer une souscription pour que les meilleurs d'entre eux soient adaptés en dessins animés. Sa campagne de souscription est accompagnée d'un petit clip vidéo humoristique.

    webzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,revue de presse,170,actualité,décembre,2015,noël,cauchemar,joan cornella,souscription,maya neyestani,réfugié politique,caricaturiste,iran

    + "Les souffrances éprouvées en France et en Iran ne sont pas équivalentes. Mais on n’est pas obligé d’être enfermé physiquement pour se sentir "en prison". Le caricaturiste iranien Maya Neyestani décrit avec humour dans le "Petit manuel du parfait réfugié politique" sa condition de réfugié en France, à Paris, pas si rose que les ressortissants du pays "hôte" pourraient croire. Les lenteurs administratives, en particulier, font partie des petits supplices que subissent les exilés.

    webzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,revue de presse,170,actualité,décembre,2015,noël,cauchemar,joan cornella,souscription,maya neyestani,réfugié politique,caricaturiste,iran,graffeur,graffiti,street art,banksy,dran

    graffiti par Dran

    + Le "street-art" regroupe des tas de styles différents : certains graffitis sont purement décoratifs, d'autres "identitaires", consistant à tatouer les murs pour marquer son territoire ; quelques petits malins tentent ainsi de forcer la porte des galeries d'art chic, dont les droits d'entrée sont élevés ; il y a même quelques graffeurs satiriques, dont l'Anglais Banksy, le plus connu, ou le Toulousain Dran, dans un style BD, qui proclame : "Comme je ne sais pas écrire, j'ai préféré vous faire un dessin."

    Le "Hors-Humain" est encore d'une autre espèce, inclassable, qui sévit dans le Nord-Ouest de Paris et interpelle l'humanité, dont il tient à la manière d'un anarchiste à se dissocier, par le biais de messages philosophiques peints sur les trottoirs. L'homme, né Allemagne en 1944 sous un déluge de feu, explique dans une interview donnée à la radio "Contact FM" quel "la mort n'est qu'un leurre" (Le Hors-Humain est poursuivi en justice par la Mairie de Paris pour ses graffitis à même le sol.)

    webzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,revue de presse,170,actualité,décembre,2015,noël,cauchemar,joan cornella,souscription,maya neyestani,réfugié politique,caricaturiste,iran,graffeur,graffiti,street art,banksy,dran,hors-humain,marsam graphics,clément lemoine,rius,mexicain

    + Dans "Marsam Graphics", nouveau webzine BD gratuit, Clément Lemoine présente un dessinateur satirique mexicain, Rius, mal connu en France. Ce caricaturiste se réclame pêle-mêle de l'influence de Steinberg, Chaval, Bosc ou Siné.

    webzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,revue de presse,170,actualité,décembre,2015,noël,cauchemar,joan cornella,souscription,maya neyestani,réfugié politique,caricaturiste,iran,graffeur,graffiti,street art,banksy,dran,hors-humain,marsam graphics,clément lemoine,rius,mexicain,groom,spirou,dupuis,charlie-hebdo,magazine

    + Le 7 janvier, un an après l'attentat contre "Charlie-Hebdo", le magazine belge "Spirou" (Dupuis) lance un hors-série "Groom", traitant de l'actualité et destiné à un public d'ados. "Groom" parviendra-t-il à se démarquer de la ligne un peu trop scolaire ou puérile de ce genre de magazine ? A suivre...

  • La Technique du Périnée*

    Vu que cet album de Ruppert & Mulot est très conceptuel, je propose une critique qui l’est aussi : jewebzine,bd,gratuit,bande-dessinée,zébra,fanzine,kritik,critique,technique du périnée,ruppert et mulot,bd-sanctuary,vedge,bobo,dessin,dupuis,aire libre vais reprendre la critique d’un autre critique et me contenter d’ajouter quelques commentaires (histoire de rappeler qu'avec l’art conceptuel, on est toujours à la limite de l’escroquerie).

    Dans l’ensemble, donc, le rapport de Vedge sur BD-Sanctuary est plutôt bien vu, je cite : « Sur un dessin sensible et inspiré, les auteurs nous racontent une histoire d’amour difficile à l’heure où la communication électronique complexifie les rencontres et les échanges sincères [Il est clair que dans 9/10e des cas, un type pendu à son téléphone portable est un pervers manipulateur, et dans le 1/10e restant, c’est un représentant de commerce.]

    Une relation s’initie [commence] entre deux êtres via un site web qui leur permet de jouir ensemble sans contrainte ni tabou. Pour passer de cette relation non engageante à une relation, l’homme, particulièrement, devra passer quelques tests avec succès et se redécouvrir.

    C’est étonnant, détonnant, un peu fou parfois, bien dessiné ; mais l’ensemble est trop ampoulé et focalisé sur un microcosme bobo parisien pour que cette histoire ait valeur de symbole. » [Il n’y a pas que les échanges et les rencontres qui sont insincères, les critiques de bande-dessinée le sont parfois aussi à moitié seulement].

    Quitte à mélanger concept et sexualité, autant faire du bricolage, aussi plein de métaphores salaces. A la manière dont les couples circulent dans les rayons du Castorama, on peut presque deviner leur mode d'emploi. D'ailleurs Ruppet et Mulot dessinent comme le type qui fait les meubles Ikéa, et je ne serais pas étonné que, d'ici à quelques années, ils deviennent les chefs de file de la bande-dessinée suédoise ou quelque chose comme ça.

    La Technique du Périnée, Ruppert et Mulot, Aire libre, Dupuis, 2014.

  • TOP-ALBUMS 2013

    10 meilleurs albums BD 2013 (hors rééditions)

    ...ou comment se faufiler comme un as du slalom à travers l'avalanche des nouveaux albums.

    1/Le Chien qui louche (Etienne Davodeau/Futuropolis)

    Haut-lieu du culte que l'homme se rend à lui-même, il flotte au Louvre un parfum d'absurdie habilement peint par E. Davodeau.

    webzine,gratuit,bd,zébra,fanzine,bande-dessinée,kritik,critique,meilleur,albums,2013,sélection,etienne davodeau,le chien qui louche,mix et remix,stevenson,follet,rodolphe,la nuit du capricorne,grégoire carlé,la colonne,furturopolis,dabitch,dumontheuil,dupuis,l'association,buchet-chastel

    2/Le Mix (Mix & Remix/Buchet-Chastel)

    La dictature est favorable, dit-on, à l'épanouissement de l'humour et des humoristes. Mix & Remix, d'origine Suisse, vérifie une fois de plus l'adage.

    webzine,gratuit,bd,zébra,fanzine,bande-dessinée,kritik,critique,meilleur,albums,2013,sélection,etienne davodeau,le chien qui louche,mix et remix,stevenson,follet,rodolphe,la nuit du capricorne,grégoire carlé,la colonne,furturopolis,dabitch,dumontheuil,dupuis,l'association,buchet-chastel

    3/Stevenson, le pirate intérieur (Follet, Rodolphe/Dupuis)

    La biographie en BD d'une âme retenue prisonnière par la maladie, et battant le pavillon noir de l'aventure de toutes ses forces : une gageure relevée avec brio par Follet & Rodolphe.

    webzine,gratuit,bd,zébra,fanzine,bande-dessinée,kritik,critique,meilleur,albums,2013,sélection,etienne davodeau,le chien qui louche,mix et remix,stevenson,follet,rodolphe,la nuit du capricorne,grégoire carlé,la colonne,furturopolis,dabitch,dumontheuil,dupuis,l'association,buchet-chastel

    3/La Nuit du Capricorne (Grégoire Carlé/L'Association)

    De l'évolution de l'homme vers l'insecte. Mathématique et kafkaïen.

    webzine,gratuit,bd,zébra,fanzine,bande-dessinée,kritik,critique,meilleur,albums,2013,sélection,etienne davodeau,le chien qui louche,mix et remix,stevenson,follet,rodolphe,la nuit du capricorne,grégoire carlé,la colonne,furturopolis,dabitch,dumontheuil,dupuis,l'association,buchet-chastel

    5/La Colonne (N. Dumontheuil, Dabitch/Futuropolis)

    De l'évolution de l'homme vers l'insecte. Mathématique et kafkaïen.

    webzine,gratuit,bd,zébra,fanzine,bande-dessinée,kritik,critique,meilleur,albums,2013,sélection,etienne davodeau,le chien qui louche,mix et remix,stevenson,follet,rodolphe,la nuit du capricorne,grégoire carlé,la colonne,furturopolis,dabitch,dumontheuil,dupuis,l'association,buchet-chastel

    Dabitch et Dumontheuil montrent le revers de la médaille, à partir d'une tragédie réelle occultée.

    (...)


    Lire la suite

  • Stevenson, le pirate intérieur****

    Le duo Follet et Rodolphe se sort avec habileté du piège de la biographie en BD d’un artiste illustre. En webzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,critique,kritik,robert louis stevenson,pirate,rené follet,rodolphe,aire libre,dupuis,jack london,aventure,aventurier,evelyn waugh,fanny osbourne,écossais,ile au trésor,proust,samoa,cévennes,mers du sud,biographie,harmattaneffet, parmi les écrivains, rares sont ceux qui, à l’instar d’un Jack London ou d’un Evelyn Waugh, ont mené une vie trépidante. Bien qu’il ait beaucoup voyagé, Robert-Louis Stevenson (1850-1894) est assez éloigné du type de l’aventurier; il n’a pas mené une vie haletante, pleine de pittoresques, voire rocambolesques épisodes, aisés à mettre en images.

    «Haletant», Stevenson l’était au sens propre depuis son plus jeune âge, fréquemment cloué au lit en raison d’une affection pulmonaire grave. Cette maladie constituait un obstacle rédhibitoire à une vie menée tambour battant, sans port d’attache; Fanny Osbourne, américaine épousée en 1880 et de dix ans son aînée, joua ce rôle auprès de l’écrivain. Même le métier embrassé traditionnellement par les hommes de sa famille, d’ingénieur en charge de la construction de phares, Robert-Louis ne pouvait l’assumer, tant physiquement qu’en raison de l’exaltation de son âme.

    Cette biographie en BD se devait donc de trouver le moyen de faire ressortir la matière impalpable du rêve, dont Stevenson s’est nourri et a alimenté ses lecteurs. En couverture, ce « pirate intérieur » bat pavillon d’un défi relevé avec succès. Follet et Rodolphe parviennent à souligner le besoin rempli par la fiction ou le fantasme, c’est-à-dire un type d’imagination très particulier, chez un homme opprimé, contraint à la passivité, en l’occurrence par la maladie. Ce phénomène psychologique est mis en exergue par le portrait brillamment esquissé de Stevenson comme un rêveur éveillé, servi par la mise en couleur impressionniste de R. Follet, qui souligne le caractère organique du rêve.

    Bien que sa littérature exprime des goûts beaucoup moins casaniers que ceux de Proust, ce qui permit à Stevenson de connaître un large succès public avec «L’Ile aux Trésors», le romancier écossais n’est guère éloigné d’une forme de recherche du temps perdu, ou de recherche de l’espace perdu, plus exactement.

    Le succès rencontré par ses ouvrages permit à Stevenson de voyager, non seulement à travers les Cévennes avec un âne, mais jusque aux mers du Sud, jetant l’ancre définitivement dans les Samoa, épuisé comme après chacun de ses voyages. Cette fameuse randonnée à travers les Cévennes peut faire douter de la mauvaise santé de Stevenson, surtout ceux qui l’ont effectuée, avec ou sans âne. Le cas n’est pourtant pas si rare de personnes fragiles, qui connaissent néanmoins des périodes de rédemption leur permettant d’accomplir de rudes efforts physiques. F. Nietzsche est un autre cas célèbre de métabolisme en dents de scie, dont la quête de puissance et l’aspiration artistique prennent racine dans la maladie.

    Enfin, le scénario évite le côté trop didactique par où pèche généralement ce genre d’ouvrage, en distillant quelques citations de Stevenson bien choisies, au compte-goutte. « Oh ! Vous savez… l’aventure, il n’est pas besoin d’aller au bout du monde pour la vivre… Elle peut simplement être en nous !... On se bat souvent contre soi-même… A l’intérieur de soi… contre son éducation. Contre l’idée que les autres ont de nous ; contre un destin tout tracé, contre un corps qui obéit mal ou une santé défaillante. », réplique Stevenson à un journaliste qui l’interroge sur le but de son voyage au long cours.

    Cet ouvrage se classe parmi les rares réussites du genre plutôt risqué de la biographie en BD.

    NB : Rodolphe est aussi l’auteur d’une biographie de Stevenson parue chez l’Harmattan et signe la préface d’une nouvelle édition de «L’Ile au Trésor» illustrée par R. Follet.

     

    Stevenson, le pirate intérieur, Follet & Rodolphe, Dupuis-Aire libre, 2013.

  • Revue de presse BD (53)

    webzine,bd,gratuit,zébra,fanzine,bande-dessinée,revue de presse,53,actualité,hebdomadaire,surréaliste,dali,françois ayroles,oubapo,itération,iconique,cham,charles-amédée de noé,töpfferiana,blog,tampographe sardon,yassine,leznfo,interview,radio,fiamma luzzati,italienne,paris,gaston lagaffe,houellebecq,franquin,presse souterraine,dupuis


    + J'apprécie les surréalistes à condition qu'ils ne se prennent pas au sérieux (ou ne fassent pas semblant comme Dali, ce qui revient à prendre le public pour une bande de cons) ; le dessin ci-dessus par François Ayroles est un exemple "d'itération iconique partielle", conforme au cahier des charges de l'Oubapo.

    + Je ne mentionne pas assez souvent l'excellent site "Töpfferiana", dédié aux pionniers de la BD, quand celle-ci était encore liée à la presse, avant que les Belges ne la réservent aux enfants, suivant leur passion (parfois excessive) pour l'enfance. "Töpfferiana" évoque dans son dernier article le dessinateur Charles-Amédée de Noé, alias Cham, dont l'oeuvre vient d'être numérisé par la Cité internationale de la bande-dessinée et de l'image (CIBDI).

    + Le festival Satiradax (17-19 mai), organisé par le dessinateur de presse Marc Large, fait une large part aux dessinateurs satiriques. C'est une sorte d'antifestival de Cannes. Témoin, cette réponse de Jean-Pierre Mocky (invité de Satiradax) à la question de "Sud-Ouest" : - Quels sont les sujets de satire que vous préférez ? - Pour moi il y a deux grands sujets : les femmes et les politiciens. Je ne veux pas paraître misogyne - ce n'est pas bien, hein ? Mais ce sont deux catégories que l'on a envie d'épingler... Jean-Pierre Mocky doit être le seul cinéaste au monde à s'abstenir de flatter les femmes pour mieux les exploiter. Mocky mélange bizarrement l'art le plus religieux -le cinéma-, et un des arts qui l'est le moins -la satire.

    + Cette interview radiophonique du Tampographe Sardon par Yassine (Lezinfo) m'avait échappé. Le tampographe (spécialité : détournement d'images pieuses) en profite pour débiner le milieu de la BD dans lequel il tomba par hasard, en particulier les festivals et séances de dédicace.

    + A paraître chez Dupuis au mois de juin prochain, un recueil d'interviews donnés par Franquin à la "presse souterraine" (fanzines).

    + Fiamma Luzzati est une Italienne qui vit à Paris et tient un blog-BD. Elle consacre son dernier strip à Michel Houellebecq. Je préfère nettement les interviews de ce dernier à ses bouquins, et je trouve la note de Fiamma Luzzati un peu plate. Si Gaston Lagaffe est adapté au cinéma, M. Houellebecq pourrait être épatant dans le rôle.

    + Le dessin du jour est un tableau de Bruno9li :

    webzine,bd,gratuit,zébra,fanzine,bande-dessinée,revue de presse,53,actualité,hebdomadaire,surréaliste,dali,françois ayroles,oubapo,itération,iconique,cham,charles-amédée de noé,töpfferiana,blog,tampographe sardon,yassine,leznfo,interview,radio,fiamma luzzati,italienne,paris,gaston lagaffe,houellebecq,franquin,presse souterraine,dupuis,festival,satiradax,marc large,cannes,jean-pierre mocky,misogyne,satire,dessin,tableau,bruno9li