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maya neyestani

  • Revue de presse BD (170)

    La fête de Noël est propice aux mauvais rêves ou aux cauchemars, provoqués comme chacun sait par l'abus de boisson et de nourriture. Mettez la pédale douce et lisez plutôt Zébra !

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    + Le dessinateur satirique Joan Cornella n'est pas à proprement parler représentatif de "l'esprit de Noël", mais plus exactement de toute l'hypocrisie et la violence sociales qui se cachent derrière une telle expression. Ses strips à l'humour grinçant sont publiés en album, mais l'artiste espagnol vient de lancer une souscription pour que les meilleurs d'entre eux soient adaptés en dessins animés. Sa campagne de souscription est accompagnée d'un petit clip vidéo humoristique.

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    + "Les souffrances éprouvées en France et en Iran ne sont pas équivalentes. Mais on n’est pas obligé d’être enfermé physiquement pour se sentir "en prison". Le caricaturiste iranien Maya Neyestani décrit avec humour dans le "Petit manuel du parfait réfugié politique" sa condition de réfugié en France, à Paris, pas si rose que les ressortissants du pays "hôte" pourraient croire. Les lenteurs administratives, en particulier, font partie des petits supplices que subissent les exilés.

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    graffiti par Dran

    + Le "street-art" regroupe des tas de styles différents : certains graffitis sont purement décoratifs, d'autres "identitaires", consistant à tatouer les murs pour marquer son territoire ; quelques petits malins tentent ainsi de forcer la porte des galeries d'art chic, dont les droits d'entrée sont élevés ; il y a même quelques graffeurs satiriques, dont l'Anglais Banksy, le plus connu, ou le Toulousain Dran, dans un style BD, qui proclame : "Comme je ne sais pas écrire, j'ai préféré vous faire un dessin."

    Le "Hors-Humain" est encore d'une autre espèce, inclassable, qui sévit dans le Nord-Ouest de Paris et interpelle l'humanité, dont il tient à la manière d'un anarchiste à se dissocier, par le biais de messages philosophiques peints sur les trottoirs. L'homme, né Allemagne en 1944 sous un déluge de feu, explique dans une interview donnée à la radio "Contact FM" quel "la mort n'est qu'un leurre" (Le Hors-Humain est poursuivi en justice par la Mairie de Paris pour ses graffitis à même le sol.)

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    + Dans "Marsam Graphics", nouveau webzine BD gratuit, Clément Lemoine présente un dessinateur satirique mexicain, Rius, mal connu en France. Ce caricaturiste se réclame pêle-mêle de l'influence de Steinberg, Chaval, Bosc ou Siné.

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    + Le 7 janvier, un an après l'attentat contre "Charlie-Hebdo", le magazine belge "Spirou" (Dupuis) lance un hors-série "Groom", traitant de l'actualité et destiné à un public d'ados. "Groom" parviendra-t-il à se démarquer de la ligne un peu trop scolaire ou puérile de ce genre de magazine ? A suivre...

  • Revue de presse BD (58)

     

     

     

    + Le programme complet de la 69e biennale du fanzine naturiste de Bruxelles, qui démarre dès vendredi soir (Zébra tiendra stand les samedi 22 et dimanche 23).

    + Du côté de Bruxelles aussi cet après-midi, le tampographe Sardon propose un assortiment choisi d'injures typiquement bruxelloises, plus épicées que des pralines belges. Si je me fais traiter là-bas de "franskillon" par un "belgicain", je pourrai répondre du tac-au-tac : - Dégagiss, espèce de schieven arkitek !

    Le dessinateur iranien Maya Neyestani, imitateur de feu Claude Serre, est réfugié politique en France; un de ses dessins interprété à "contresens", écrit le blogueur François Forcadell, a déclenché des émeutes dans son pays et entraîné son arrestation. En même temps on voit mal comment un amateur d'art absurde tel que Maya Neyestani pourrait être interprété autrement qu'à contresens ?

    + "France-Culture" s'est récemment efforcé de proposer un portrait radiophonique contrasté (1 h) de Walter Elias Disney (1901-1966), pilier de la culture américaine ; l'art de Walt Disney a d'ailleurs utilement été qualifié par un critique anglais de "seul art spécifiquement américain" ; il faut préciser d'ailleurs que c'est le "story telling", c'est-à-dire la manière de raconter les histoires qui est typiquement étatsunienne, et non les histoires elles-mêmes, empruntées par Disney à la littérature européenne, sans autre critère de choix que l'instinct. Mon principal grief vis-à-vis de Walt Disney est la présentation puérile d'oeuvres qui ne s'adressent pas spécialement aux enfants, mais dépassent la loi du genre consumériste totalitaire. La dictature molle de la consommation exige en effet de maintenir le plus possible l'individu au niveau infantile ou identitaire, avec le risque de dérapage sadique que cela comporte, et qui sont la rançon de cette méthode de maintien de l'ordre.

    Bien qu'un peu fade, cette biographie-express ne comporte pas moins des passages intéressants, comme le développement autour de la cité idéale d'Epcot, rêvée par Walt Disney. Le millénarisme politique n'est pas une idée neuve, loin s'en faut, puisque certains théologiens du moyen-âge en conçurent plusieurs formules avant-gardistes ; on peut se demander si la cité du Vatican elle-même ne repose pas sur une spéculation juridique similaire à celle du Epcot de Walt Disney. Mais les parcs d'attraction modernes sont plus révélateurs de l'aspiration au totalitarisme, c'est-à-dire de son aspect délicieusement régressif et religieux, habilement exploité par la publicité.

    L'un des intervenants fustige la médiocrité de l'oeuvre de Walt Disney, intervenant condamné probablement lors d'une émission sur "France-culture" à suggérer qu'il peut en être autrement de la culture. Guy Debord rappela de façon plus pertinente que la fonction même de la culture exige qu'elle soit médiocre ; sa fonction, c'est-à-dire son rôle de ciment social, distinct du progrès artistique ou scientifique, exigeant au contraire de lutter contre l'inconscient collectif, les préjugés sociaux et le rêve.

    La culture est nécessairement élitiste et religieuse, physique à son apogée, et macabre en fin de cycle -en réalité parfaitement statique, procurant l'illusion du mouvement comme le dessin-animé, la culture ne peut que péricliter. Le stade du rêve ou de l'onirisme se situe déjà par-delà la ruine, comme l'indiquent les aspects virtuel et spéculatif de la culture contemporaine, qui dépasse rarement le niveau de la pure rhétorique ou du "story telling". Les actionnaires du parc d'attraction ont sans doute décrété trop tôt la "fin de l'histoire" ; ou trop tard, car c'est une détermination essentielle de la culture occidentale, depuis le début, d'essayer de refermer la porte étroite de l'histoire.

    + A propos d'absurdité et de Roland Topor, la chaîne "Arte" rediffuse "Téléchat", qu'il est possible de visionner en streaming sur le site de la chaîne. "Téléchat" se moque subtilement du JT et du devoir d'information, à travers les personnages de Groucha et Lola. Si la série était remise au goût du jour, Lola pourrait être une dinde et avoir une aventure avec un homme politique. L'idée originale était aussi de donner la parole aux légumes, aux fruits et divers objets, ce qui rappelle les conférences de Bergson sur la conscience des végétaux. Plus récemment, le CERN a investi des dizaines de milliards d'euros dans la recherche de l'hypothétique "Boson de Higgs", frère siamois du "Gluon de Topor", et une question vient forcément à l'esprit : - si le monde est absurde, est-il nécessaire pour en rendre compte que la science le soit aussi ?

    + Le site d'actu belge "Actuabd" fait de la pub pour la prochaine comic con' de Paris-Villepinte. On ne peut que déplorer l'assimilation systématique de la culture pop(ulaire) à la culture commerciale. Ce n'est pas le peuple qui réclame "du pain et des jeux" ou "du foot et du cinoche", mais les élites qui entretiennent ainsi le populisme.

    + La restructuration du fanzine Zébra m'accapare au point que j'ai dû ranger quelques projets dans les tiroirs provisoirement, dont l'interview du dessinateur satirique Fanch, militant marxiste contre le droit de propriété intellectuelle, dans la lignée de Banksy. Une caricature de Fanch ar Ruz pour faire patienter :

     

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