Caricature par WANER
humour noir
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Des goûts et des couleurs
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Revue de presse BD (115)
+ Ce week-end, samedi 13 et dimanche 14 sept. au couvent des Récollets, Paris Xe, l'association "Juicy-Prod" organise une exposition d'auteurs de BD et d'illustrateurs (dont Aurélie Dekeyser et ses "Strips de Lola" - affiche Daria Gatti).
+ "Zélium", publication satirique qui réunit des dessinateurs de "Charlie-hebdo" et de "Siné-Hebdo" fut distribuée en kiosque à ses débuts, avant de devoir renoncer à ce mode de distribution onéreux. Pour retourner en kiosque, cette publication lance une souscription via le site de "crowdfunding" Ulule, prisé des auteurs de BD. Encourageons ces aventuriers, puisque proposer un titre de presse indépendant relève aujourd'hui de la gageure.
+ Google a ouvert une galerie virtuelle dédiée au "street-art", qui permet de découvrir pays par pays, ville par ville ou artiste par artiste les graffitis, fresques et autres pochoirs qui décorent les murs ou interpellent les passants.
+ Le lauréat du concours primé organisé par le festival de BD de Lausanne BD-Fil, sur le thème du strip-tease, est le talentueux dessinateur Helkarava (26 ans).
+ Le "New Yorker" a rendu hommage à travers une couverture au dessinateur américain Saul Steinberg, d'origine roumaine, à l'occasion du centenaire de sa naissance. On trouve quelques exemples du talent de cet illustrateur employé par le "New-Yorker" sur le site de la fondation portant son nom, ainsi que dans Google-images.
+ Le dessin de la semaine est une illustration signée Pieter de Poortere. Ce dessinateur flamand a exporté en France son humour noir et le personnage de "Dickie". Le dernier album, "Prince Dickie", est publié par Glénat. Le magazine gratuit "Zoo" vante ses mérites à juste titre ; ce type d'humour, plus belge ou américain que français, gagnerait à être publié dans la presse quotidienne ou hebdomadaire.
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Hors d'oeuvre***
« Coup de cœur de l’auteur », comme dit la couverture, mais pas que. On apprécie d’autant plus le dernier recueil de strips du Belge Ben Dessy, « Hors d’œuvre », que la discipline qu’il pratique est un art acrobatique ; si la ligne mollit un tant soit peu, c’est la mauvaise chute garantie. Il y a peu de déchets chez cet auteur, qui met beaucoup de soin à divertir ses lecteurs, le public de son blog-BD, déjà remarqué et récompensé plusieurs fois.
La veine de Ben Dessy est celle de l’humour noir, dans lequel les Anglais sont passés maîtres, même si on peut citer aussi quelques exemples belges, notamment en BD (dont Franquin) ; le dessin ultra-simplifié évoque la fameuse série des Simpsons de Matt Groening, dont l’humour assez gentillet est adapté au téléspectateur américain, ou encore le dessin-animé « South Park », plus impertinent. Cet opus de Ben Dessy multiplie les références à la bande-dessinée ou à la culture moderne et les clins d’œil au lecteur, sans que l’humour en soit grevé.
Probablement parce qu’elle est ultra-politisée, la « grande presse » fait hélas mauvais accueil à ce type d’humour et de strips, dont l’esprit est à l’opposé de la publicité ou du marketing politique à quoi la politique se résout désormais, qui sont les deux mamelles du journalisme. Le lecteur est tenu de prendre l’actualité, comme la vie, au sérieux – voire pire, de s’accoutumer à son absurde atrocité. Seul l’humour gras a désormais bonne presse.
Hors d’œuvre, Ben Dessy, éds Même pas mal, 2014.
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Revue de presse BD (88)
+ "Je n'ai pas lu beaucoup de "grands" philosophes, mais j'ai lu Cavanna (...) et ce qu'il a écrit a fortement marqué mon esprit et ma pensée.", ainsi Philgreff a-t-il tenu à rendre hommage sur son blog à François Cavanna, incinéré aujourd'hui au Père Lachaise (+ portrait).
On n'est pas obligé de partager le préjugé de Cavanna en faveur des instits et des profs, qui ne font jamais que perpétuer le bourrage de crâne clérical -beaucoup prennent pour paroles d'évangile ce qu'ils apprennent à l'école-, cela dit il faut tirer un coup de chapeau à Cavanna pour avoir tenu cette gageure, avec le Pr Choron et Cabu, de fonder un journal indépendant.
+ "Siné-Hebdo", après avoir été sauvé de la faillite par une souscription de ses lecteurs est de nouveau menacé à la suite d'un cambriolage suspect intervenu quelques jours avant le bouclage.
+ Le financement du festival d'Angoulême par une firme implantée dans les territoires palestiniens occupés par Israël (Soda-Stream) a déclenché un tollé a posteriori chez certains auteurs, dont Jacques Tardi et le Malto-Américain Joe Sacco, pour qui ce genre de financement est compromettant. Mais le FIBD n'est-il pas une entreprise commerciale avant tout ?
+ Le préfet de la Charente est intervenu pour ordonner l'expulsion de l'éditeur japonais Next-Door, venu manifester au FIBD le mécontentement de certains Japonais vis-à-vis de l'exposition sur les bordels militaires nippons qui faisaient travailler des femmes coréennes ou philippines pendant la seconde guerre mondiale. A tout prendre, cette deuxième affaire est plus inquiétante : outre que les Français feraient mieux de s'en prendre à leur propre armée et à leurs propres bordels militaires, l'intervention de représentants de l'Etat pour dire ce qu'il est permis de dire ou ne pas dire, d'exposer ou ne pas exposer, laisse penser que la circulation des idées est désormais au niveau de la circulation automobile, domaine où l'arbitraire est moins gênant.
Le directeur du festival, Frédéric Bondoux, s'est défendu en affirmant que le FIBD donne exclusivement la parole aux auteurs. En réalité, il la donne aussi à des politiciens, des publicitaires et des éditeurs. Si le président Poutine déclare que les Jeux olympiques sont une manifestation sportive avant tout, qui le prendra au sérieux ?
+ Dans une interview donnée au "Nouvel Obs", Isabelle Franquin, fille de qui on sait, estime que l'on rend peut-être trop hommage à son père, et pas assez à Raymond Macherot ou Jijé. Elle trouve en outre que l'on exagère le tempérament dépressif de son père (il est vrai que l'humour noir est rarement le fait des personnes dépressives, qui préfèrent de loin l'art masturbatoire). Isabelle Franquin tient aussi de son père que "L'admiration des autres peut paralyser la liberté de création."
+ Le dessin du jour est une parodie de manga par Tarmasz, dont le blog-bd a remporté le concours de blog-bd du 41e festival d'Angoulême. La jeune femme pratique aussi l'art du tatouage, qui est comme la BD un art cellulaire.
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Réduction de têtes
...littéraires (pour faire de la place dans ma bibliothèque).
Cette semaine, deux maîtres britanniques de l'humour noir :
(La semaine prochaine : Simone Weil et Arthur Rimbaud)
par Antistyle
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Sommaire Zébra 4
Le n° d'automne de Zébra vient de paraître. Vous pouvez le consulter gratuitement en ligne sur cette page.
- Afin de couvrir les frais d'impression, nous mettons en vente une partie de notre tirage limité. Vous pouvez vous procurer un ex. du n°4 en envoyant un chèque de 7 euros (dont 2 euros de frais de port) ; ou bien vous abonner à l'année (quatre n°, dont le dernier paru) pour 24 euros - chèque à l'ordre de A. Dekeyser - à l'asso. Zébra, 4 rue Arthur Brière, 75017 Paris.
AU SOMMAIRE (76 p./ill. de couv : Ren) :
4 : Le Carton à Dessin, par Monsieur Qu/8 et 16 : Humour noir, par Wschinski et Zombi/9 : Les Aventures de George Clowné et Jim Carré, par Naumasq/17 : Mythologie-Perséphone, par François Le Roux/23 : Nahem Moon : Révolution, par Anne B./27 : Flippen The Bird, par J Xavier/31 : F comme Fanzine, par Aurélie Dekeyser/37 : Arbres dans la Ville, par Florence Méline/40 : La Crise Grecque expliquée à mon enfant, par Naumasq/42 : Mon chat, cette enflure, par Yoyo/45 : Déclic, par Dana Séréda/54 : Critiques : Thoreau, la Vie sublime - Guerre et Spray/55 : Les Nouveaux petits monstres, par Michel Tamer/58 : Un Petit Chaperon Rouge, par Louise Asherson/62 : Les Aventures de Dessiner, par J Xavier/64 : La Vie des Cavernes, par David Roche/67 : La Querelle des 2 Lézards, par Ren/74 : Ungerer, Ogre ou Petit Poucet ?, par Zombi.
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Noirs & Blancs
Zombi remplit atvec W. Schinski & antistyle les cases de la rubrique "Rayon Noir" du fanzine Zébra.