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perséphone

  • Blanche-Neige***

    La résistance des contes ou des fables mythologiques à l’usure du temps impressionne, intrigue, ou webzine,bd,gratuit,zébra,bande-dessinée,kritik,critique,philippe bonifay,fabrice meddour,blanche-neige,conte,grimm,mythologie,fable,perséphone,shakespearebien encore agace. En effet les ouvrages d’art modernes, en comparaison, mettent parfois moins de deux générations à sombrer dans l’oubli. Autrement dit, les contes paraissent bénéficier de l’appui de la nature et ses lois apparemment immuables, tandis que la production moderne repose sur le caprice ou l’inconstance psychologique de l’homme.

    Le symbolisme des contes, leur langage parabolique, démontre un savant humaniste de la Renaissance, est fait pour protéger le sens profond recelé par ces contes des vicissitudes du temps, mieux qu’il ne le serait par une formulation explicite. Car la société, précise ce savant, repose sur un jeu de pouvoir qui s’accommode mal de la vérité ou de la transparence. Peut passer pour véridique en société ce qui n’est en réalité que la règle du jeu. C’est particulièrement net dans les sociétés soi-disant «rationalistes», où l’équation de la technique et de la science est posée, en même temps que celle de la rhétorique et de l’art, quand bien même la technoscience n’est qu’un moyen, très limité en termes de connaissance. Dans cette configuration récente, l’homme devient alors, pour des raisons liées à la science technique, la source et le but de la science, ce qui n’est pas sans entraîner un certain nombre de paradoxes.

    Il faut comprendre que l’intention artistique des contes anciens diffère radicalement de l’intention moderne, beaucoup plus «psychologisante» et centrée sur l’homme.

    Philippe Bonifay et Fabrice Meddour ont tenté de faire une BD sur la genèse de «Blanche-Neige», dont les frères Grimm ont contribué à la renommée internationale en couchant sur le papier leur version au début du XIXe siècle. Bien qu’il ne soit plus inconnu de personne, après avoir marqué des contrées germaniques, bavaroise ou de Basse-Saxe (mais provenant peut-être d’Italie ou d’ailleurs), ce conte conserve un parfum de mystère ou d’énigme, ne serait-ce qu’en raison des explications diverses et contradictoires qui sont proposées de son sens caché. L’éventail de symboles déployé est en outre assez large : miroir, cercueil de verre, peigne empoisonné, sept nains...

    (...)

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  • Sommaire Zébra 4

    Le n° d'automne de Zébra vient de paraître. Vous pouvez le consulter gratuitement en ligne sur cette page.

    - Afin de couvrir les frais d'impression, nous mettons en vente une partie de notre tirage limité. Vous pouvez vous procurer un ex. du n°4 en envoyant un chèque de 7 euros (dont 2 euros de frais de port) ; ou bien vous abonner à l'année (quatre n°, dont le dernier paru) pour 24 euros - chèque à l'ordre de A. Dekeyser - à l'asso. Zébra, 4 rue Arthur Brière, 75017 Paris.

    AU SOMMAIRE (76 p./ill. de couv : Ren) :

    4 : Le Carton à Dessin, par Monsieur Qu/8 et 16 : Humour noir, par Wschinski et Zombi/9 : Les Aventures de George Clowné et Jim Carré, par Naumasq/17 : Mythologie-Perséphone, par François Le Roux/23 : Nahem Moon : Révolution, par Anne B./27 : Flippen The Bird, par J Xavier/31 : F comme Fanzine, par Aurélie Dekeyser/37 : Arbres dans la Ville, par Florence Méline/40 : La Crise Grecque expliquée à mon enfant, par Naumasq/42 : Mon chat, cette enflure, par Yoyo/45 : Déclic, par Dana Séréda/54 : Critiques : Thoreau, la Vie sublime - Guerre et Spray/55 : Les Nouveaux petits monstres, par Michel Tamer/58 : Un Petit Chaperon Rouge, par Louise Asherson/62 : Les Aventures de Dessiner, par J Xavier/64 : La Vie des Cavernes, par David Roche/67 : La Querelle des 2 Lézards, par Ren/74 : Ungerer, Ogre ou Petit Poucet ?, par Zombi.

     
  • Teaser Perséphone

    - Touchant au problème de la vie et de la mort, c'est-à-dire de l'âme -ou de la "condition humaine" comme on dit aujourd'hui-, rien d'étonnant à ce que la fable de Perséphone* ait donné lieu à tant de représentations, sculpturales ou peintes (dont celle du Bernin, ci-dessous, est une des plus célèbres, probablement à cause de son érotisme).

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    - L'épisode du "rameau d'or" que ma vignette illustre rappelle la place accordée dans toutes les mythologies antiques, qu'elles soient païenne, juive ou chrétienne (cf. licorne), à l'immortalité, opposée à la Nature et au destin. De sorte que si la chute de l'homme (Prométhée/Adam & Eve) est liée à sa bêtise (au sens propre), le chemin inverse n'est possible que selon la voie opposée de la sagesse (cf. Ulysse), dans la religion grecque (dite "archaïque).

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    François Le Roux

    *Perséphone = Proserpine chez les Romains.

    **Lire l'hymne homérique 33 à Déméter dans la traduction de Leconte de Lisle.

  • Enlevée aux Enfers

    Après ce fameux partage du monde entre Zeus, Poséidon et Hadès, et comme la plus vile partie lui fut échue, c'est-à-dire le monde souterrain, aucune femme ne voulant convoler avec le dieu des enfers, celui-ci jette son dévolu sur Perséphone et la ravit, au guidon de son quadrige.

    Après la biographie de Dionysos, celles de Dédale et Prométhée, j'entame celle de Perséphone qui paraîtra dans le quatrième n° de Zébra.

    - Tu ne crois tout de même pas que la foudre est lancée du ciel par un dieu barbu ?, m'interroge un comparse.

    - Ce que je crois, c'est que les anciens Grecs préfèrent donner de l'univers une explication imagée, plutôt que par des lois abstraites. Perséphone, à qui il fut finalement permis de vivre la moitié de l'année chez sa mère, tandis que son époux infernal la retenait l'autre moitié du temps, illustre les saisons, froides et stériles, ou au contraire chaudes et fécondes. Les paysans de l'Antiquité lui vouèrent ainsi un culte, tout comme les jeunes mariées...

    François LR

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    A DEMETER

    J'entame l'hymne à Déméter,

    déesse majestueuse,

    ses cheveux sont beaux, et fines les chevilles

    de sa fille, qu'Hadès a soudain prise ; et Zeus au tonnerre

    y consentit, lui qui voit loin.

    Non loin de Déméter (qui possède un couteau d'or et des fruits superbes),

    jouant avec les filles d'Océan (que leurs seins sont beaux)

    elle cueillait des fleurs,

    dans une prairie d'herbe tendre

    roses, crocus et violettes aimables,

    flambes d'eau, jacinthes,

    et ce narcisse, qui piège les filles

    (elle est comme une fleur nouvelle)

    Zeus y a consenti, Terre l'a fait pour plaire

    au dieu du séjour des morts.

    Merveille lumineuse ;

    tous frissonnaient en la voyant,

    "tous", c'est-à-dire les dieux éternels,

    et les hommes simples mortels.

    En partant de la racine,

    cent têtes fleurissaient

    et le parfum le plus doux

    faisait sourire la terre

    et, par-dessus, le ciel immense,

    et les vagues salées de la mer.

    Elle fut saisie d'effroi,

    leva ensemble les deux mains

    pour prendre ce bel objet ;

    le sol s'ouvrit, où l'on chemine.

    C'était dans la plaine de Nysa ;

    là surgit le dieu des enfers,

    sur ses chevaux immortels,

    fils de Kronos (il a beaucoup d'autres noms).

    Il la prit (elle ne voulait pas)

    sur son char doré

    et elle pleurait ; et elle cria

    à pleine voix et son cri s'éleva,

    appelant Zeus son père

    là-haut dans sa majesté. (...)

    Hésiode (VIIIe s. av. J.-C.)