"Délicieusement régressif": voilà l'argument publicitaire qui tourne en boucle pour fourguer le dernier album façon manga de Bastien Vivès, emballé dans une pochette surprise. La BD au niveau de la branlette, quoi. Ceux qui font un effort pour, au contraire, la tirer de l'infantilisme, apprécieront... En parlant d'infantilisme, il vaut mieux se méfier des adultes que des gosses eux-mêmes.
Quand B. Vivès déballe ses perversions sexuelles -gros nibards consolateurs ou transsexuels bien membrés-, dans des interviews à "Télérama" ou sur son blog, on se marre plutôt. Mais qu'il se lance dans la BD japonaise régressive, à son âge, c'est plutôt dommage (non explicite, pour ne pas choquer les mères de famille).
D'autant plus dommage que Vivès a su faire preuve d'un humour grinçant sur les moeurs modernes dans "La Famille", "La Guerre", "Les Jeux vidéos" ou "La Bande-dessinée".
D'ailleurs Vivès & co. font un gros effort plastique pour améliorer le niveau de la production japonaise qui leur sert de modèle... production précisément bâclée pour en diminuer le coût. On se demande ce que l'éditeur, Casterman, a dans le citron !? Quel intérêt d'imiter les mangakas qui fabriquent des BD, selon les méthodes japonaises ou de Taylor ?
Vivès s'est sans doute accordé une récré avec ses potes. Déjà, "La Grande odalisque", avec Ruppert et Malot, ne volait pas très haut. Il serait peut-être temps de siffler la fin de la récré...
Last Man (tome 1), Casterman, 2013. Plus cher que la branlette.