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giraud

  • Revue de presse BD (63)

     

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    "Fluide Glacial" dans son numéro de septembre réussit le tour de force de tourner en dérision, non seulement l'islam (couverture de Manu Larcenet), mais toutes les cultures à la mode : la culture moderne (le féminisme, Sartre & Beauvoir, la psychanalyse, France-Culture et les expos branchées), la culture beauf nostalgique des "Trente Glorieuses" (le FN), la culture techno-geek, la culture écolo, la culture hédoniste, la culture du shopping... et tout ça sans subventions, contrairement aux universités d'été des partis politiques qui continuent de creuser insolemment le déficit d'humour de la France.

    + Le quotidien "Le Monde" se moque visiblement des efforts de la BD pour passer à l'âge adulte, puisqu'il a consacré pas moins de six pleines pages cet été (13-18 août) à la suite des aventures d'Astérix et Obélix après le départ à la retraite d'A. Uderzo. On apprend dans cette série d'articles signés Frédéric Potet que "Le succès public et critique d'"Astérix chez les Pictes" décidera de la suite pour l'auteur [Jean-Yves Ferri]." J.-Y. Ferri finit par reconnaître, un brin snob : "On n'est plus dans de la bande-dessinée, mais dans le patrimoine."

    + Retour sur l'intervention des forces de police mandatées par la veuve Moebius (Isabelle Giraud) lors du dernier Festival de Cannes dans le webzine "Wartmag", afin d'interdire la diffusion d'un documentaire. Anecdote sans intérêt, hormis pour les fans ; néanmoins elle est un rappel que la question de la propriété intellectuelle est étroitement liée au problème de la production industrielle - en l'occurrence le cinéma, mais pas seulement. L'industrialisation est non seulement la principale raison sociale du droit de propriété intellectuelle, mais la fin de l'ère industrielle en marque aussi la dissolution progressive. La désindustrialisation menace ce type de propriété mobilière incorporelle, en dépit des nouvelles brigades mises en place pour la protéger.

    + Il n'y a pas que BHL qui lie l'art ancien à l'art moderne (et le ministère de l'Intérieur à la philosophie), Cabu le fait aussi à sa manière.

    + "L'Ange du Foyer" de Marx Ernst (1891-1976) est le dessin de la semaine (exposé à la fondation Beyeler à Bâle actuellement).

     

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    Zombi

  • La Vie sur le Mississippi****

    Samuel Clemens, alias Mark Twain, emprunte son pseudonyme au vocabulaire du pilotin, métier qu’il webzine,gratuit,bd,bande-dessinée,zébra,critique,chronique,mark twain,samuel clemens,goscinny,lucky-luke,giraud,jijé,shakespeare,henry david thoreau,alphonse allais,grand will,stratford-sur-avon,mississipi,payotexerça d’abord avant celui de journaliste, guidant de grandes barges dotées d’une roue et leur fret sur le fleuve Mississippi ; ou se frayant un passage, plutôt, faudrait-il dire, au gré des crues et des décrues d’un fleuve, alors encore capable d’engloutir une ville entière, et de redessiner le pays. La profondeur de deux brasses («mark twain !») est une cote que gueule le guetteur, utile pour ne pas s’échouer sur un banc.

    Le chemin de fer relégua rapidement ces embarcations, si importantes au commencement. Mark Twain, bien que pionnier, en éprouve déjà la nostalgie quelques années plus tard. Il sait très bien faire saisir la différence entre une vie « sur les rails », et une vie déterminée par les turbulences, ou contre elles.

    D’aucuns voient en lui le père fondateur de la littérature américaine, à l’instar de Shakespeare pour les Anglais. De fait, le vif intérêt de Twain pour Shakespeare, au point de faire le voyage jusqu’à Stratford-sur-Avon, et de se ranger résolument du côté de ceux qui suspectent quelque mystère dans la biographie du grand Will, cet intérêt n’est pas le fait du hasard.

    Si Mark Twain n’est pas aussi radical que Shakespeare, pour qui la civilisation, définitivement, sent le gaz, du moins nous la peint-il, au stade embryonnaire, comme un gigantesque tohu-bohu, le tambour d’une machine à essorer l’homme. La succession d’anecdotes qui forment la trame de son récit valide assez le point de vue d'Alphonse Allais, pour qui les hommes les mieux adaptés en société sont les escrocs. Twain fait le portrait de quelques-uns, auxquels il n’hésite pas à se mêler, pour le besoin de ses investigations. Puisque l’escroquerie indique le sens de la vie, examinons-là de plus près pour ne pas mourir bête. Son compatriote Henry David Thoreau n’est pas si loin, que le constat de cette corruption conduisit à se réfugier au sein de la nature, suivant un mouvement dont plusieurs sectes encore aujourd’hui dans cette nation perpétuent, paraît-il, la tradition ascétique.

    Mark Twain est plus subtil que Thoreau, me semble-t-il, c’est-à-dire moins philosophe ou moins poète. Son propos illustre mieux que la principale nécessité pour l’homme de s’adapter vient de la nature elle-même, qui contraint l’homme à transiger. La culture est un tissu de conneries protecteur, une police d’assurance.

    René Goscinny fut bien inspiré de lire Mark Twain pour fournir à Morris quelques-uns des meilleurs scénarios de Lucky-Luke. C’est un cas d’adaptation d’une œuvre littéraire presque parfait, qui en traduit l’esprit sous une autre forme, non pas seulement un truc intertextuel ou référencé. Morris a placé les gosses qui le lisent dans la position de se méfier de la société des adultes, le plus souvent sans loisirs véritables, et absorbés par la compétition, dont le terme le plus violent est sans doute le choc des cultures, police d’assurance contre police d’assurance.

    D’aspect caricatural, le Far-West de Morris est plus réaliste que le western-spaghetti à la sauce Charlier ou Jijé ; même si Lucky-Luke reste une sorte de super-flic, comme il n’en existe pas dans la vraie vie.

    M. Twain fournit aussi la méthode aux dessinateurs qui veulent s’y essayer, d’un journalisme affranchi du devoir d’information. Twain s’affranchit des détails. Il invente, même, s’il le faut, pour captiver le lecteur ; mais toujours dans le sens du modèle. Ce sont les touristes qui ont besoin d’informations précises. Sous celles-ci, le lecteur d’un journal se noie. Pire, en termes d’information, la publicité peut s’avérer plus utile que le menu détail exotique. D’ailleurs la chronique de Twain ne se présente pas sous l’habillage respectable du devoir. Il chronique d’abord lui-même, non parce que c’est sa fonction, mais parce qu’il a soif de comprendre. D’ailleurs l’habit du devoir est celui qui sied le mieux à l’escroc ; à commencer par le pasteur, parfois.

    Marc Twain, La Vie sur le Mississippi, éd. Payot (2 tomes).

  • Revue de presse BD (28)

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    + Sur l'affiche du prochain festival d'Angoulême (janvier 2013), Jean-Claude Denis a dessiné les cratères de la lune en forme de héros de bande-dessinée. Didier Pasamonik, du site belge "Actuabd", sous un titre un peu pompeux ("Entre classiques et avant-garde"), souligne que cette manifestation réunit les producteurs de la BD la plus commerciale (A. Uderzo est cette année à l'honneur), et la moins commerciale d'autre part. Pour l'instant, les auteurs de BD "indépendante" n'ont pas encore fichu en l'air le festival d'Angoulême, comme Godard, Truffaut et Malle en 1968 le Festival de Cannes.

    + Le salon du livre et de l'édition jeunesse de Montreuil se tient en ce moment, jusqu'au 3 décembre. Quand on y pense, c'est un truc très bizarre, pour ne pas dire autre chose, qu'une littérature ou un genre littéraire spécialement fait pour les enfants (spécialisation qui date du XIXe siècle) ; les meilleurs auteurs de contes, qui ont souvent mis par écrit la tradition orale populaire, comme Charles Perrault, n'ont pas de cible-marketing.

    Si "la vérité sort de la bouche des enfants", est-ce que ça signifie qu'à la foire aux livres pour adultes, on ne vend que des bobards ?

    + La BD au Goncourt ? Pourquoi pas, vu que le prestigieux "Booker Prize" anglo-saxon n'exclut pas d'inclure la BD prochainement dans ses choix, et qu'en matière de littérature les Britanniques tiennent le haut du pavé depuis Shakespeare. A dire vrai, ça n'étonnerait guère qu'A. Finkielkraut : Michel Houellebecq et Moebius, pour moi, c'est du pareil au même. En outre, c'est toujours en retournant à la source de la culture populaire que les élites culturelles ont évité par le passé le dépérissement : mettez dix intellectuels ensemble et leur passion du langage fait qu'en très peu de temps ils ne se comprendront plus entre eux et rejoueront "Vol au-dessus d'un nid de coucous."

    + A propos de Moebius, s'ils ne le connaissent déjà, les fans de Giraud apprécieront peut-être le site abondamment illustré de Denis Bodart, qui fournit plein d'exemples d'encrages contrastés à la manière de Giraud, Gillain ou Caniff.

    + Le dessin de la semaine est de Chapatte (du quotidien hélvète le "Temps"), dans le cadre d'une campagne contre le racisme :

    (Zombi)

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  • Eve, Adam et Giraud

    Au départ cette histoire de ma série sur Adam et Eve devait se dérouler dans le désert du Sinaï, mais je l'ai écrite et commencé les dessins la semaine où Jean Giraud est décédé ; j'ai donc décidé de remplacer le désert initial par celui de l'Ouest américain. C'est ma façon de rendre hommage à Giraud.

    M. Tamer

     

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