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fable

  • Revue de presse BD (413)

    - La revue de presse hebdomadaire est consultable en ligne sur Getrevue.

    - On peut s'abonner à cette formule gratuitement et recevoir la revue de presse directement dans sa boîte e-mail.

    - Au programme cette semaine :  1-Bob Moran contre l'Hôpital public britannique ; 2-L'Histoire populaire en BD de Gérard Noiriel ; 3-Les coulisses d'Astérix ; 4-Fable de La Fontaine illustrée par TOad...

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    Caricature de la politique de santé britannique par Bob Moran.

  • Revue de presse BD (352)

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    Les Animaux malades de la Peste, illustration par Jean Effel.

    + "Un mal qui répand la terreur, Mal que le Ciel en sa fureur, Inventa pour punir les crimes de la terre, La Peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom), Capable d'enrichir en un jour l'Achéron, Faisait aux animaux la guerre.
    Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés : On n'en voyait point d'occupés, A chercher le soutien d'une mourante vie ; Nul mets n'excitait leur envie ; Ni Loups ni Renards n'épiaient La douce et l'innocente proie.
    Les Tourterelles se fuyaient : Plus d'amour, partant plus de joie. (...)"

    - La morale de la deuxième fable du livre VII du second recueil de fables publié en 1676 par Jean de La Fontaine est célèbre : "Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir."

    Hélas on constatera au cours de cette crise du coronavirus -économique, avant d'être sanitaire- que la démocratie n'a pas rendu La Fontaine ni les "jugements de cour" caducs. Les plus démunis et les moins responsables de cette nouvelle crise économique pourraient bien être désignés coupables par les médias (qui jouent le rôle du renard dans la fable).

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    Le duel entre Tybalt et Mercutio, duel entre la passion et la satire.

    + Le mot "guerre", prononcé avec gourmandise par le chef de l'Etat lors d'une allocution télévisée en forme de sermon dominical (la démocratie n'a pas aboli les jésuites non plus) rime avec "censure". Celle-ci, que la compétition économique maintient à un niveau assez élevé en temps de paix, devrait s'aggraver.

    Les élites bourgeoises ont nettement perfectionné la censure qui, sous l'Ancien régime, ne parvînt pas à contenir les critiques des philosophes des Lumières.

    L'abrutissement des foules, soigneusement entretenu par la télévision, contribue à la censure. "La Société du Spectacle" par Guy Debord (1967) s'efforce d'élucider ce phénomène de sidération qui, s'il ne date pas d'aujourd'hui, n'a cessé de s'amplifier au cours des siècles.

    Une autre pièce de Shakespeare, "Roméo & Juliette", évoque le rôle de la satire. Le personnage de Mercutio l'incarne en effet, seul à garder son sang-froid dans la ville de Vérone en proie à l'amour, mal non moins universel que le coronavirus et dont les dommages dépassent ceux causés par une épidémie. Shakespeare montre que l'amour ravage non seulement les corps, mais aussi les esprits, semant la désolation autour de lui.

    L'ironie de Mercutio ne trouve aucun écho, et sa mort est une défaite de la raison face à la passion, la pulsion de mort qu'elle recèle, en quoi Shakespeare se montre visionnaire.

  • Le Strip de Lola

    (par Aurélie Dekeyser)

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  • Caricature pacte USA-Israël

    La Semaine de Suzette Zombi. Lundi. (d'après "L'Ours et l'Amateur des Jardins", in : Fables de La Fontaine, livre VIII).

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  • Revue de presse BD (127)

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     Larges extraits de la revue de presse de la semaine pour ceux qui préfèrent les bons vieux liens traditionnels au webzine hebdo -mieux illustré- que nous publions chaque jeudi. Prochaine revue de presse le jeudi 11 déc.

    + Dans le dernier "Fecocorico" (octobre-novembre), organe bimestriel de la Feco-France (association de dessinateurs de presse) disponible en ligne, les amateurs de dessin de presse peuvent découvrir les coulisses du métier et le compte-rendus des festivals les plus récents. Sur le thème du "retour de Sarkozy", ce n° rajeunira en outre de quelques années les anciens adeptes du TSS ("tout sauf Sarkozy").

    Mention spéciale à l'article consacré à l'expo Bosc au musée Tomi Ungerer, ainsi qu'à un papier très fouillé (illustré de plusieurs exemples), sur l'importance des fables de La Fontaine, source d'inspiration récurrente pour les dessinateurs de presse français. "Le mérite de la fable est double : elle suscite le rire en même temps qu'elle donne une leçon de prudence." L'auteur de l'article (JMB) suggère que cette définition du fabuliste Phèdre peut s'appliquer à l'art de la caricature aussi. Comment ne pas approuver cette ligne de conduite ? D'autant plus que, par les temps qui courent, la politique a pris l'habitude de promettre bien plus qu'elle ne peut tenir, faisant ainsi courir à ceux qui s'y fient un risque accru.

    Quelques mots cependant pour récuser le mauvais procès fait aux caricaturistes qui, travaillant gratuitement, contribueraient ainsi à aggraver les menaces qui pèsent sur le métier de caricaturiste. Ce procès ressemble au reproche fait parfois aux jeunes auteurs de blogs-BD par des professionnels de la BD, d'accepter des pactes léonins. C'est une façon de nier que le marasme de la presse française est d'abord imputable à ceux, rédacteurs en chef et "sponsors", qui l'ont faite telle qu'elle est. En ce qui concerne le dessin de presse et la caricature, la politisation excessive de la presse a dangereusement rapproché la caricature de la propagande politique, assez loin du motif évoqué plus haut de faire rire et d'inciter à la prudence.

    + Fils et petit-fils d'officiers, Gustave Blanchot alias Gus Bofa (1883-1968) fut guéri de cet atavisme en prenant part au conflit mondial de 14-18 comme simple fantassin, y écopant de sévères blessures. Deux expos, l'une à Reims, l'autre à Paris (mairie du XVIIe) évoquent l'art teinté de cynisme ou de désespoir de Bofa. Sur certains points, Bofa diffère de Céline, non moins décillé par la guerre. En effet les sarcasmes de Bofa à l'endroit des médecins qui trouvent dans les champs de bataille un terrain propice à leurs expériences mi-sadiques, mi-scientifiques, font plutôt penser à Cendrars, également sévère avec cette corporation. A L.-F. Céline il fut permis, en raison de son passé militaire glorieux, d'étudier la médecine ; la correspondance de l'écrivain montre qu'il a foi dans la médecine, ce qui est une marque de positivisme.

    L'éditeur Cornélius a publié un recueil des dessins de Bofa visant les "toubibs", dont cette interview d'E. Pollaud-Dulian au magazine BD "Casemate" (!) rend compte.

    + Si ce n'est "immense", comme l'écrit "En Vue", le magazine des bibliothèques de Paris, à propos de l'écrivain Georges Simenon, mais du moins prolifique, le père du commissaire Maigret a été illustré par Loustal, dessinateur chevronné. Certains critiques n'hésitent plus à dégainer le superlatif comme dans certains polars trop musclés on défouraille à qui mieux mieux ; tandis que chez Simenon, au contraire, vice et crime sont tout ce qu'il y a de plus banals, comme la poussière sur les meubles ou les taches sur les vêtements. La bibliothèque des littératures policières (Bilipo, Paris Ve) propose une exposition de 70 dessins couleur et n&b de Loustal autour de Simenon (-28 février 2015) pour permettre de mieux connaître ces deux auteurs dont le rapprochement n'est pas évident.

    + Beaucoup de bruit pour rien autour de l'Américain Chris Ware qui publie un album de bd-gigogne, une sorte de joujou pour intellos façon Rubik's Cube, s'attirant ainsi les éloges de quelques snobs, fascinés de longue date par les ouvrages de rhétorique pure.

    Le blog-BD du "Monde", "Les Petits Miquets"a récemment interviewé Chris Ware. Celui-ci avoue plier son existence à une forme de déterminisme abstrait. Il exprime ce déterminisme dans un art qui procède d'une sorte de construction froide et millimétrée, vaguement ludique. C. Ware ne semble pas vouloir se révolter contre ce déterminisme, mais au contraire s'enfermer dans ces cases et cette rhétorique sécurisantes bien qu'ennuyeux. Pas d'humour non plus chez Chris Ware, comme dans les films de Jacques Tati, dont l'ironie s'exerce au détriment de l'architecture moderne, créant une brèche dans le système de représentation officiel de la réalité. Pas d'humour, sauf peut-être quand C. Ware conclut que son livre-jouet, lui, au moins, n'a pas besoin de piles pour marcher.

    + Le site belge Actuabd propose une interview de Jean-Luc Fromental, éditeur chez Denoël-Graphic, de Robert Crumb notamment, ou encore Alison Bechdel et Posy Simmonds (Gemma Bovery). Chargé il y a quelques années de créer un label BD au sein d'une maison d'édition ignorant jusqu'ici ce genre, cet éditeur évoque l'intrusion de la bande-dessinée comme une forme de genre littéraire nouveau dans des maisons d'édition généralistes. L'interviewé utilise une expression pour décrire la concurrence accrue des romans graphiques, il dit que la bande-dessinée est en train de "poldériser" le roman. Si l'interview nous fait visiter l'arrière-cuisine éditoriale, en revanche il ne creuse pas le phénomène. S'agit-il d'un phénomène de mode ? La vogue du roman graphique est-elle due aux difficultés croissantes des lecteurs à se concentrer sur une littérature plus ardue ? La formation au dessin de certains auteurs de romans graphiques leur permet-elle de voir et décrire les choses d'une façon alternative ?

    + Bien décidés à manifester leur mécontentement lors de la 42e édition du Festival d'Angoulême, les auteurs de BD mécontents d'une augmentation de leurs cotisations-retraite jugée excessive ont détourné l'affiche du festival (signée Bill Watterson), rebaptisé festival de la bande décimée.

  • Varulf***

    La Meute - tome 1webzine,bd,gratuit,zébra,fanzine,bande-dessinée,critique,varulf,la meute,kritik,gwen de bonneval,hugo piette,école saint-luc,fable,fantastique,conte,métamorphose,kafka,renard,gallimard,bayou,jean anouilh,antisémite,amérique,blogueuse-bd,renard

    Gwen de Bonneval au scénario et Hugo Piette au dessin donnent un conte fantastique dans la collection Bayou (Gallimard), sur le thème du loup-garou. « Varulf » est un terme scandinave pour dire la métamorphose de l’homme en animal sauvage.

    On déplore la présentation éditoriale en deux tomes, ce qui permet tout au plus, quand le premier tome est décevant, de faire l’économie du second (on connaît la préoccupation des éditeurs de la déforestation et du gaspillage de papier). Ce n’est pas le cas du premier tome de «Varulf», qui propose une variation originale, à ma connaissance, sur le thème de la métamorphose, puisque les enfants d’un village de paysans se transforment en bêtes sauvages et cruelles à la nuit tombée, et massacrent ensuite leurs parents.

    Il m’est difficile de conjecturer sur le sens de ce conte, n’ayant pas encore lu le second tome. Mais la signification morale et politique de la métamorphose de l’homme en animal est archi-connue. Parmi les métamorphoses récentes moins connues que celle de Kafka en insecte, exprimant son sentiment d’une modernité totalitaire oppressante, une blogueuse-bd s’est transformée en renard au cours de son récit introspectif, avant d’entamer une brillante carrière. Les contes nordiques décrivant des loups bernés par des renards semblent dire le déclin de la puissance virile physique au profit de… disons l’habileté féminine. Dans une fable à connotation antisémite de Jean Anouilh, les Juifs sont des rats (capables de creuser des galeries pour s’enfuir jusqu’en Amérique), les Allemands des chats (amateurs de jeux cruels), et les Français des chiens (braves et stupides).

    S’agit-il dans «Varulf» d’une fable fantastique et prémonitoire sur la fracture cruelle entre les générations ? Il est trop tôt pour le dire.

    Le dessin d’Hugo Piette (diplômé de l’Ecole Saint-Luc) est dans le style «ligne claire», un peu abstrait et puritain à mon goût, mais rendant le conte plus lisible.

     

    Varulf – tome 1, Gwen de Bonneval & Hugo Piette, Gallimard-Bayou, 2013.

  • Blanche-Neige***

    La résistance des contes ou des fables mythologiques à l’usure du temps impressionne, intrigue, ou webzine,bd,gratuit,zébra,bande-dessinée,kritik,critique,philippe bonifay,fabrice meddour,blanche-neige,conte,grimm,mythologie,fable,perséphone,shakespearebien encore agace. En effet les ouvrages d’art modernes, en comparaison, mettent parfois moins de deux générations à sombrer dans l’oubli. Autrement dit, les contes paraissent bénéficier de l’appui de la nature et ses lois apparemment immuables, tandis que la production moderne repose sur le caprice ou l’inconstance psychologique de l’homme.

    Le symbolisme des contes, leur langage parabolique, démontre un savant humaniste de la Renaissance, est fait pour protéger le sens profond recelé par ces contes des vicissitudes du temps, mieux qu’il ne le serait par une formulation explicite. Car la société, précise ce savant, repose sur un jeu de pouvoir qui s’accommode mal de la vérité ou de la transparence. Peut passer pour véridique en société ce qui n’est en réalité que la règle du jeu. C’est particulièrement net dans les sociétés soi-disant «rationalistes», où l’équation de la technique et de la science est posée, en même temps que celle de la rhétorique et de l’art, quand bien même la technoscience n’est qu’un moyen, très limité en termes de connaissance. Dans cette configuration récente, l’homme devient alors, pour des raisons liées à la science technique, la source et le but de la science, ce qui n’est pas sans entraîner un certain nombre de paradoxes.

    Il faut comprendre que l’intention artistique des contes anciens diffère radicalement de l’intention moderne, beaucoup plus «psychologisante» et centrée sur l’homme.

    Philippe Bonifay et Fabrice Meddour ont tenté de faire une BD sur la genèse de «Blanche-Neige», dont les frères Grimm ont contribué à la renommée internationale en couchant sur le papier leur version au début du XIXe siècle. Bien qu’il ne soit plus inconnu de personne, après avoir marqué des contrées germaniques, bavaroise ou de Basse-Saxe (mais provenant peut-être d’Italie ou d’ailleurs), ce conte conserve un parfum de mystère ou d’énigme, ne serait-ce qu’en raison des explications diverses et contradictoires qui sont proposées de son sens caché. L’éventail de symboles déployé est en outre assez large : miroir, cercueil de verre, peigne empoisonné, sept nains...

    (...)

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