Caricature par LB (à lire aussi dans "Siné-Mensuel")
donald trump
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Face au mur
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Autodafé 2.0
Caricature par ZOMBI
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Revue de presse BD (384)
Une de "Charlie-Hebdo" (13 janvier) par Alice.
+ Avec le départ de Donald Trump, les caricaturistes du monde entier perdent un de leurs principaux sujets d'inspiration, d'autant plus que Joe Biden, son remplaçant, a le charisme d'une endive cuite.
C'est surtout vrai de "Charlie-Hebdo", qui ne "lâche" Donald Trump depuis quelques mois que pour s'attaquer au président turc Erdogan.
La France est mal placée pour donner des leçons de démocratie à D. Trump compte tenu de la longue tradition politique des coups d'Etat qui ont façonné les institutions françaises. Aux yeux des médias français, D. Trump a surtout l'inconvénient de donner de la démocratie américaine une image moins policée que B. Obama ou J.-F. Kennedy (image d'Epinal).
Quant au port d'armes, qui donnait l'impression télévisuelle d'une tentative de coup d'Etat des partisans de Donald Trump rassemblés aux abords du capitole, il est pour beaucoup de citoyens américain l'emblème d'un Etat de droit démocratique où la confiscation des armes par l'Etat comme en France, au profit de l'armée ou de la police, est perçue comme une atteinte intolérable au droit individuel.
+ La censure récente d'un dessin de Xavier Gorce par la rédaction de "Le Monde" (ci-dessus) est assez éclairante sur le procédé de grands médias qui se targuent par ailleurs de défendre la "liberté d'expression".
En effet, tant que Xavier Gorce se moquait du mouvement des Gilets Jaunes, en quoi il s'est distingué plusieurs fois au cours de cette fronde, la rédaction n'y trouvait rien à redire, bien au contraire, mais quand il dessine sur le thème tabou des moeurs sexuelles sadiques d'un représentant de l'élite française, quelques protestations de lecteurs indignés suffisent à pousser la rédaction à se désolidariser du dessin qu'elle avait publié (sa publication dans une "newsletter" expédiée aux abonnés empêchait la rédaction du "Monde" de retirer le dessin.)
Caricature par Lefred-Thouron.
+ "Le Canard enchaîné" (20 janvier) se fait un devoir de combattre le "complotisme" qui sévit sur le site internet "France-Soir". Celui-ci offre notamment une tribune aux médecins qui contestent la politique de santé du gouvernement, mélange d'autoritarisme et de fantaisie qui incite pourtant à la qualifier d'"ubuesque".
En feuilletant la presse anarchiste (antirépublicaine) du XIXe siècle où A. Jarry trouva à s'employer, on constate qu'elle s'efforce de ridiculiser la religion du progrès technique, dont l'humanité a subi entre-temps les conséquences dramatiques. Pratiquement on peut dire que la presse satirique a été ensuite progressivement étouffée au cours du XXe siècle par cette religion du progrès, qui passe aussi bien par la gauche que par la droite.
Le caricaturiste Lefred-Thouron dans le "Canard" se montre néanmoins ironique à l'égard de la campagne de vaccination dont le gouvernement attend des miracles, mais qui se heurte à la réticence des premiers concernés : les résidents des Ehpad (on ne sait si ce sont les plus gâteux qui sont les plus réticents, ou au contraire les moins séniles).
Premier dessin de Plantu en Une de "Le Monde", toujours d'actualité (caricature de J. Carter).
+ Dernière minute : le funambule Jean Plantureux alias Plantu vient de rendre son balancier après 49 ans de numéros d'équilibrisme en Une de "Le Monde". Cela tient en effet autant du funambulisme que de la caricature d'illustrer l'actualité pour le compte du "quotidien de référence" des élites françaises ; il faut y mettre de l'ironie, puisque c'est tout de même l'ingrédient de la satire, mais pas trop car l'ironie entame le pouvoir, dont "Le Monde" est représentatif. Il y avait de quoi se faire des cheveux.
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Caricature Donald Trump
Caricature par ZOMBI
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Revue de presse BD (382)
Julian Assange (croquis d'audience)
+ "En 2020, Georges Orwell ne manquerait pas d'inspiration." confiait récemment le romancier et essayiste Julian Barnes à la "Revue des deux Mondes" (déc.-janv.).
Le cas Julian Assange est un cas inspirant. La demande d'extradition des Etats-Unis, examinée le 6 janvier par un tribunal londonien, a été rejetée au motif hypocrite que la mauvaise santé du prévenu empêche cette extradition ; dans le même temps, le tribunal a condamné les méthodes d'investigation d'Assange. A travers Wikileaks, celui-ci révéla les méthodes peu reluisantes du Pacte atlantique lors des guerres d'invasion de l'Irak (2004-2009) et de l'Afghanistan. La demande d'extradition des USA vise avant tout à faire du cas Assange un exemple dissuasif.
Julian Assange croupit dans une prison britannique depuis plus d'un an, où il subit des sévices (privation de soins appropriés) ; il est désormais seul ou presque, comme Winston Smith dans "1984" après avoir osé affronter un monstre froid portant le masque de la démocratie. Assange a péché comme Winston Smith par naïveté. C'est un des points les plus satiriques de "1984" que la mise en cause par Orwell de sa propre naïveté, sa foi dans une "Fraternité" représentant un idéal révolutionnaire. Big Brother capture ainsi Winston Smith par où celui-ci croyait pouvoir s'opposer à Big Brother ; de même la foi de Julian Assange dans une démocratie transparente et honnête a fini par le jeter dans les bras de Poutine (exactement comme Soljénitsyne s'était donné aux Américains).
Caricature par Chappatte parue dans "Le Temps" de Genève (avril 2019)
- A noter que le caricaturiste international Chappatte préfère souligner la collusion d'Assange avec Poutine. Cependant les titres qui emploient le caricaturiste installé aux Etats-Unis sont tous "atlantistes".
+ Plutôt incongru de voir la série "XIII", par W. Vance et J. Van Hamme, en Une d'une revue d'Histoire ("Historia-BD" n°5). Cette BD, dont le scénario est recopié sur un film de série B américain n'est pas plus "historique" que le dernier "Lucky-Luke" par Jul.
La série "XIII" baigne dans une ambiance "complotiste", comme une bonne partie du cinéma et des jeux vidéos américains, ce qui s'explique en grande partie parce que la police secrète est très développée aux Etats-Unis, comme dans le bloc soviétique ennemi. Concurrents, les Etats-Unis et l'URSS ne constituent pas moins des cultures analogues, faisant notamment un usage immodéré de la propagande et de la désinformation.
Le chapitre : "La presse, un quatrième pouvoir au service de la Démocratie." claque comme un slogan. Certes la presse est un peu plus indépendante aux Etats-Unis qu'elle n'est en France, mais elle opère pour le compte des deux grands partis qui se succèdent au pouvoir, l'alternance créant l'illusion de la démocratie.
Caricature par Reno & Melaka
+ Peu de journalistes ou "d'experts de la politique des Etats-Unis" ont fait le rapprochement entre la manifestation des partisans de Donald Trump à Washington, incapables de digérer leur défaite dans les urnes, et les manifestations de Gilets jaunes qui avaient mis le président Macron en posture difficile, le poussant à se retrancher dans le palais de l'Elysée, entouré des forces de police, prêt à décoller.
Pourtant l'électorat de D. Trump est largement composé d'Américains écoeurés par la classe politique et les médias, ulcérés par le krach de 2008 et ses conséquences.
Comme ou pouvait s'y attendre, D. Trump s'est vite désolidarisé de ses partisans les plus téméraires, dont la répression par les forces de l'ordre a fait plusieurs morts.
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Caricature Donald Trump
Caricature par L'Enigmatique LB (à lire aussi dans "Siné-Mensuel")
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Droits de l'Homme égoïste
Caricature par LB (à lire aussi dans "Siné-Mensuel")