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octobre - Page 5

  • Et 1917 devient Révolution***

    Au préalable, rappelons que le tribut le plus lourd payé à la révolution bolchevique fut versé par le peuple. Lawebzine,bd,gratuit,zébra,fanzine,bande-dessinée,critique,kritik,révolution,russe,1917,octobre,commémoration,sabine dullin,el lissitzky,marc ferro,alain blum,le fouet,bitch,novy satirikon,chtyk,bolchevik,koulak,kérenski,lénine,trotski révolution russe n'a pas laissé seulement une trace sanglante derrière elle parce que les aristocrates et une bonne partie des "koulaks" russes furent massacrés, mais parce que des dizaines de millions de Russes appartenant aux couches populaires furent aussi sacrifiés sur l'autel du Progrès.

    Le régime quasi-dictatorial de Poutine et ses prédécesseurs tient aussi au souvenir cuisant dans la population de gigantesques massacres commis au nom de la démocratie et du peuple.

    La commémoration d'un tel événement est néanmoins justifiée, car la Révolution de 1917 est l'un des événements politiques majeurs du XXe siècle. L'Histoire, quant à elle, commence au stade où l'on tente d'élucider le sens de cet événement, ce que la propagande politique rend difficile; la révolution russe a en effet été tantôt récupérée, tantôt utilisée comme un repoussoir, de sorte qu'elle est surtout connue à travers la propagande, cela d'autant plus que les archives soviétiques sont longtemps restées scellées.

    "Et 1917 devient Révolution", ouvrage commémoratif paru à l'occasion du centenaire de la Révolution, a plusieurs mérites :

    - Il est découpé en une cinquantaine de courts chapitres (sommaire détaillé ici), ce qui permet d'aborder la Révolution russe, monumentale et un peu intimidante, sous des angles variés. Ainsi un chapitre consacré à un officier français catholique, qui déserta l'armée française pour se joindre, enthousiaste, aux bolcheviks, avant de déchanter et rentrer au pays, nous éclaire sur la dimension religieuse de la Révolution (déjà soulignée par Baudelaire dans un autre contexte).

    Plusieurs chapitres permettent aux lecteurs de découvrir les principaux acteurs des événements de 1917: Kérenski, Lénine, Trotski, ou le général contre-révolutionnaire Kornilov ; mais aussi les différents rouages de l'engrenage révolutionnaire: la défaite de l'armée russe face aux troupes allemandes, la prise "mythique" du Palais d'hiver. Certains aspects secondaires sont aussi évoqués, comme des événements frontaliers (indépendance de l'Ukraine ou de la Finlande), l'exil des aristocrates ou la propagande politique.

    - De plus l'iconographie est abondante et les reproductions de bonne qualité: de nombreux documents d'époque -affiches, caricatures, photographies, journaux, sont reproduits. A travers un chapitre dédié aux revues satiriques russes de 1917, on découvre le talent des caricaturistes russes d'alors. La propagande communiste a requis aussi le talent de dessinateurs et d'artistes-affichistes.

    On s'attardera ici sur les deux chapitres consacrés à la caricature et les chapitres consacrés à la propagande.

    - Les revues satiriques furent de courte durée, coincées entre la censure tsariste et celle du nouveau pouvoirwebzine,bd,gratuit,zébra,fanzine,bande-dessinée,critique,kritik,révolution,russe,1917,octobre,commémoration,sabine dullin,el lissitzky,marc ferro,alain blum,le fouet,bitch,novy satirikon,chtyk,bolchevik,koulak,kérenski,lénine,trotski bolchevik qui s'empressa de museler ces publications peu favorables aux bolcheviks. La censure tsariste s'était relâchée un peu depuis la révolution de 1905, permettant à quelques titres d'éclore : "La Baïonnette" (Chtyk), "Le Nouveau Satiricon" (Novy Satirikon), "Le Fouet" (Bitch). En 1918, presque tous ces titres sont déjà interdits et un organe officiel de censure sera mis en place en 1922.

    La qualité de ces titres de presse est d'autant plus surprenante que la censure ne cessa vraiment que pendant quelques mois de transition entre les deux régimes dictatoriaux.

    - Un autre chapitre se penche de plus près sur le contenu des caricatures. La crise est générale en Russie: militaire d'abord, mais aussi politique, économique et morale. Les caricatures visent tous ceux qui sont jugés responsables de cette crise : le pouvoir monarchique, le clergé orthodoxe, la bourgeoisie soupçonnée de vouloir détourner la révolution de son but, mais aussi les bolcheviks accusés de contribuer au chaos et de céder face à l'Allemagne.

    Les caricatures antirévolutionnaires sont peut-être les plus originales car elles soulignent les divisions au sein du peuple et l'incapacité à surmonter ces divisions au nom de la démocratie (cf. caricature ci-contre de Re-Mi, parue dans le "Novy Satirikon", raillant les divisions à l'intérieur du peuple).

    - D'autres chapitres évoquent au contraire le rôle de la propagande et des artistes "enrôlés" par la révolution bolchevique. Il faut exalter les figures emblématiques de la révolution -l'ouvrier, le soldat de l'armée rouge-, mais aussi rendre les "lendemains qui chantent" plus concrets et désirables.

    - Dans le chapitre "L'invention des Rouges et des Blancs", Sabine Dullin commente une affiche abstraite d'El Lissitzky : "Battez les blancs avec le coin rouge" (1920). La signalétique géométrique et tricolore simpliste de cette affiche destinée à "guider" les soldats de l'armée rouge est un exemple intéressant de l'implication de l'art abstrait avant-gardiste dans la propagande militaire. La couleur sert à résumer l'idéologie, comme dans les emblèmes nationaux.

    Le terme "d'avant-garde" lui-même a une connotation guerrière.

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    Affiche de propagande par El Lissitsky.

    Cette peinture de la Révolution de 1917 par "touches légères" n'est pas sans défaut, mais du moins s'agit-il d'une description large, qui décrit et illustre des points de vue variés.

    La question historique à proprement parler, du sens de la Révolution, est laissée pendante. L'historien Marc Ferro se contente d'observer que les Russes ont en 2017 une meilleure opinion de Staline, qui incarne à leurs yeux un pouvoir stable et fort, contrairement à Lénine ou Gorbatchev, dont les noms riment avec chaos et crise.

    Cet historien indique aussi que l'aura de la Révolution russe persiste dans le monde cent ans plus tard, révolution qui selon lui "renia sa doctrine et ses promesses au nom de la nécessité".

    "Et 1917 devient Révolution", ouvrage collectif sous la direction de Carole Ajam, Alain Blum, Sophie Coeuré, Sabine Dullin. Eds Seuil/BDIC, 2017.

  • Revue de presse BD (249)

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    + BD-Zoom signale la publication d'un album d'Harvey Kurtzman (1924-1993) (aux éds Wombat), cofondateur de la revue satirique américaine "Mad", qui exerça une certaine influence sur les humoristes français ("Fluide-Glacial", "Pilote"...).

    L'auteur de l'article mentionne au passage le lancement par Kurtzman d'un (éphémère) magazine baptisé... "Trump", et financé par le patron de presse pornographique Hugh Hefner ("Play-Boy").

    Commentant l'article de Franck Guigue, un lecteur de BD-Zoom fait remarquer la difficulté de traduire l'humour d'Harvey Kurtzman en français.

    + Une récente dépêche AFP mentionnant la hausse des profits des éditeurs de BD au cours de la décennie écoulée a déclenché le mécontentement d'une partie des auteurs, dont le nombre s'est multiplié et les revenus sont, en moyenne, très bas (inférieurs au smic dans plus de 50% des cas).

    L'industrialisation de la production est en cause ici ; elle ne date pas d'aujourd'hui et l'on peut s'étonner que ses conséquences suscitent la désapprobation d'une corporation restée globalement muette et passive devant ses causes. Toute la question est de savoir si la production et le marketing finiront par nuire aux éditeurs eux-mêmes.

    Quant aux éditeurs et aux auteurs les plus indépendants, ils auraient peut-être plus à gagner qu'à perdre dans la faillite de cette petite industrie du divertissement (faillite ou absorption par l'industrie du divertissement).

    On discerne ici également l'arnaque de la reconnaissance par les pouvoirs publics de la BD comme "un art à part entière" (à coup de médailles et de discours creux). Cet argument essentiellement commercial a l'inconvénient d'unifier artificiellement des pratiques parfois aux antipodes. Cette opération de "gentrification" de la BD rappelle l'histoire plus ancienne du droit de la propriété intellectuelle, systématiquement présenté comme une avancée et un progrès pour les auteurs, mais dans lequel les moins naïfs d'entre eux ont souligné un gain pour les éditeurs, principalement.

    + Guillaume Doisy ("Caricatures & Caricature") aborde le problème de lawebzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,caricature,actualité,revue,presse,hebdomadaire,octobre,2017,guillaume doisy,drumont,antisémitisme,nazisme,antidreyfusard,communisme,dreyfus,judas,harvey kurtzman,mad,hara-kiri,bd-zoom,wombat,trump caricature et de l'antisémitisme dans un long article truffé de références portant sur la presse illustrée de la fin du XIXe siècle. L'auteur pose la question de savoir si la caricature fut une figure majeure du discours antisémite ? Son étude est focalisée sur la gazette "La Libre Parole illustrée" du pamphlétaire antisémite Edouard Drumont.

    Comme la caricature a servi au cours des derniers siècles à la promotion des idéologies occidentales les plus sinistres et meurtrières (nationalisme, communisme, nazisme, etc.), la question posée par G. Doisy revient à se demander s'il y a un lien spécial entre l'antisémitisme et la caricature. G. Doisy conclut que "S’il ne faut pas minorer l’extrême violence de certaines caricatures diffusées par "La Libre parole illustrée", il faut souligner néanmoins leur rareté."

    Précis et bien documenté, l'article entretient néanmoins le préjugé qu'il y a, entre le discours antisémite et le massacre des Juifs au cours de la seconde guerre mondiale, un lien de cause à effet. L'étude historique approfondie de cette période consiste en effet à élucider la ou les causes véritables du conflit ayant entraîné les massacres, par-delà le(s) prétexte(s) invoqué(s) par les élites politiques pour mobiliser les masses.

    En se limitant au prétexte, on déduirait que la haine du riche, sur quoi repose largement la démagogie communiste, est la principale cause des massacres perpétrés par le régime soviétique (on passerait ainsi complètement à côté du mobile nationaliste très puissant, sous-jacent au communisme d'Etat...).

    Une autre source de confusion consiste à présenter l'antisémitisme comme une sorte de "golem" puissant et unifié, alors même que l'antisémitisme se présente plutôt comme une nébuleuse idéologique, dont certaines tendances se combattent parfois entre elles. On mesure par exemple l'écart entre l'antisémitisme contemporain de l'affaire Dreyfus et l'antisémitisme plus tardif du régime nazi au fait que, du point de vue antidreyfusard, "Juif" et "Allemand" sont quasiment synonymes.

    Il est assez évident que l'émergence récente du nationalisme juif a nettement modifié la perspective de l'antisémitisme, mais aussi de ses détracteurs, qui ont tendance à minimiser dangereusement l'importance du mobile nationaliste sous-jacent, auquel l'antisémitisme fournit un argument démagogique supplémentaire, populiste ou moderniste (dans le cas de l'antisémitisme nazi, appuyé sur un darwinisme racial pseudo-scientifique).

    En affirmant que "(...) la caricature politique en cette fin de XIXe siècle fait généralement preuve d’une violence extrême, intégrée dans les mentalités collectives", G. Doisy ne fait que répéter le poncif qui assimile l'outrance de la caricature à la violence, poncif véhiculé afin de stigmatiser un genre populaire et incriminer a posteriori le "populisme". Si l'on songe aux manifestations à la fois les plus extrêmes et les plus modernes de la violence, on constate qu'elles sont souvent conçues et élaborées dans des ambiances feutrées, avec beaucoup de précautions de langage. Le "politiquement correct", en traquant la violence des mots, n'a pas effectivement aboli la violence.

    (Ci-dessus : portrait d'E. Drumont en "Une" de "La Libre Parole illustrée" en guise d'autopromotion - l'hebdo se vante ici d'avoir épinglé le traître Dreyfus huit ans à l'avance.)

  • Revue de presse BD (248)

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    + Dans son blog, "Ma Vie de Réac", Morgan Navarro égratigne certains idéaux "de gauche". Il se moque ainsi dans un strip de "l'écriture inclusive", tentative d'éradiquer certaines inégalités entre les sexes par le biais de l'enseignement de l'orthographe et de la grammaire à l'école.

    Cet auteur de BD explique d'ailleurs qu'il n'est pas vraiment "réac" (sous-entendu : il fait de la provocation). De fait, l'humoriste anar Alphonse Allais ironisait déjà au XIXe siècle à propos de cette volonté de militantes féministes de rendre la langue française "plus égale" ("Une défaite du féminisme").

    Croire que le langage peut contribuer à transformer la réalité est sans doute une idée très féminine. Le décalage du langage avec la réalité est tel que le "féminisme", contrairement à ce que le mot semble indiquer, ne recueille même pas l'adhésion d'une majorité de femmes, mais seulement d'une petite -soi-disant- élite d'entre elles.

    + La bédéaste contestataire Tanx trouve dans le propos de Morgan Navarrowebzine,bd,fanzine,zébra,gratuit,bande-dessinée,actualité,revue,presse,hebdomadaire,octobre,2017,réac,morgan navarro,écriture inclusive,orthographe,alphonse allais,féminisme,tanx,minute,charlie-hebdo,choron,cavanna,siné l'occasion de monter sur ses grands chevaux et vitupérer les "réacs de gauche" : "Aujourd’hui on aurait beaucoup de mal à dire si un dessin est publié dans "Charlie" ou dans "Minute".

    La dessinatrice tient à préciser que le "Hara-Kiri" de Choron et Cavanna ne trouve pas grâce à ses yeux ; et elle refusa naguère une proposition de collaboration de Siné, en le traitant de "phallocrate".

    Il faudra donc lire ou relire les vieux numéros de "Hara-Kiri" pour vérifier si, oui ou non, comme nous le disons et répétons dans cette revue de presse, "Hara-Kiri" était nettement plus subversif que "Charlie-Hebdo" ne l'est aujourd'hui.

    + Le magazine "L'Incorrect" publiera-t-il les strips de Morgan Navarro ? Ce nouveau magazine, surfant sur les succès d'Eric Zemmour et Donald Trump, prétend tenir un discours incorrect "de droite". Quel auteur satirique peut sérieusement se dire "de droite" ou "de gauche", sans devenir à son tour une cible de choix pour la satire ?

    Charles Beigbeder (frère du romancier à succès), principal actionnaire de ce nouveau titre, a fait carrière dans la banque. Or la principale fonction du "politiquement correct" est de servir de masque bienveillant aux élites libérales : trente années de gouvernement de gauche en sont la meilleure preuve.

    Quant au rédacteur en chef de cet organe, Jacques de Guillebon, c'est un "catholique anarchiste" (sic), qui confond apparemment "paradoxe" et "incorrection".

    En somme l'incorrection de droite est du niveau des "Grosses têtes" de Philippe Bouvard, et "L'Incorrect" n'est qu'un épisode supplémentaire du bras-de-fer idéologique sans intérêt que se livrent les partis de gauche et de droite.

    Ce magazine publie très peu de dessins, et semble plutôt chercher à démontrer que la gauche n'a pas le monopole des digressions sociologiques.

    + Banale affaire de harcèlement sexuel dans le milieu du cinéma (l'histoire duwebzine,bd,fanzine,zébra,gratuit,bande-dessinée,actualité,revue,presse,hebdomadaire,octobre,2017,réac,morgan navarro,écriture inclusive,orthographe,alphonse allais,féminisme,tanx,minute,charlie-hebdo,choron,cavanna,siné,incorrect,charles beigbeder,jacques de guillebon,catholique,philippe bouvard,magazine,harvey weinstein,médias,banx,cartooning for peace,plantu,clairefontaine,concours,dessin cinéma est celle d'un harcèlement sexuel ininterrompu), l'affaire Harvey Weinstein illustre l'ampleur du brouhaha médiatique, c'est-à-dire d'un flot continu d'informations déversées sur nos têtes, quasiment en temps réel et suivant une hiérarchie hasardeuse. Le caricaturiste britannique Banx (ci-contre) illustre la capacité du système à digérer cette faille et s'en renforcer, à la manière d'un cyclone.

    + L'Association "Cartooning for Peace" (Plantu) et le fabriquant de papiers Clairefontaine organisent un concours de dessin de presse (ouvert aux 11-25 ans). La formulation du thème a tendance à exclure l'ironie et assigner au dessin de presse le rôle de promotion d'une société idéale.

    La prétention à instaurer une paix mondiale n'est-elle pas le point commun de tous les régimes totalitaires ?

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  • Revue de presse BD (247)

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    Caricature de F. Engels représentant les bourgeois prussiens faisant face au "kaiser" Guillaume.

    + "L'Humanité" salue la sortie sur les écrans du "Jeune Karl Marx", film allemand de Raoul Peck centré sur les jeunes années de ce journaliste subversif et sa rencontre avec Frédéric Engels.

    Haï ou adulé, mondialement célèbre, Marx demeure très mal connu, en particulier du public français. Le parti communiste français est sans doute le premier responsable de cette censure, peu soucieux de répandre la critique la plus radicale qui soit de l'étatisme et du droit modernes.

    L'oeuvre de Marx a une dimension satirique, non seulement parce que Marx n'hésite pas à caricaturer les élites et la culture bourgeoises afin de faire ressortir leurs traits caractéristiques, mais aussi parce qu'il n'hésita pas à brocarder les "classiques" de la littérature française : Racine (style "carton-pâte"), Hugo (lyrisme creux de député), etc.

    Trouvaient grâce en revanche au yeux de Marx "Le Neveu de Rameau" de Diderot, et surtout Balzac, très apprécié en dépit de leur divergence d'étiquettes politiques, Marx admirant chez Balzac son sens de l'observation et sa peinture véridique de la société française.

    + Le tribunal de Poitiers vient d'entériner la mutation d'un professeur de philosophie (Jean-François Chazerans), sanction prise par sa hiérarchie à la suite d'insultes proférées en cours en 2015 à l'encontre des journalistes de "Charlie-Hebdo", qu'il avait traités de "crapules" en cours; J.-F. Chazerans s'est expliqué ainsi au "Monde" : - J’ai prononcé le mot “crapules” en pensant au Charlie de ma jeunesse. Je n’aimais pas ce qu’ils étaient devenus; pour moi, ils avaient un peu viré racistes. Alors oui, je me suis permis une petite provocation à la Charlie.

    Le concept de "crapule" gagne certainement à être élucidé par les temps qui courent, cela dit les cours de philosophie, d'histoire, voire de français, sont devenus les moments privilégiés de débats idéologiques stériles, chaque parti politique militant pour sa vision partisane de l'Histoire, européiste, régionaliste, féministe, libérale, communiste, démocrate-chrétienne, etc.

    C'est une véritable punition pour les élèves que cet enseignement réduit au débat idéologique.

    + Henri Filippini, qui participa aux "Cahiers de la bande-dessinée", fanzine fondé par J. Glénat, commente en détail sur BD-Zoom la nouvelle formule des "Cahiers", devenus un épais magazine vendu en kiosque.

    + La veuve de Charles Schultz (Peanuts/Snoopy) a dû fuir en catastrophe sa villa de Santa Rosa, localitéwebzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,actualité,revue,presse,hebdomadaire,octobre,2017,l'humanité,karl marx,frédéric engels,empereur guillaume,cinéma,raoul peck,jean-françois chazerans,charlie-hebdo,henri filippini,bd-zoom,cahiers bande-dessinée,peanuts,schultz,sonoma,santa rosa,snoopy,incendie située dans le comté de Sonoma, à cause d'un incendie violent ravageant cette région de Californie et ayant fait de nombreuses victimes.

    Le musée dédié à l'oeuvre du plus célèbre des "cartoonists" américains et recueillant ses planches originales a, lui, été épargné de justesse par les flammes selon le "Mercury-News".

    + Le "prix de l'humour vache" du festival de St-Just-Le-Martel (Haute-Vienne) a été décerné lors de l'édition 2017 au caricaturiste mexicain Angel Boligan Corbo.

    Comme le festival de BD d'Angoulême, le festival de St-Just-Le-Martel se donne ainsi des airs de festival international.

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    Dessin d'Angel Boligan Corbo.

  • Revue de presse BD (246)

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    + Accusé par certains de nuire au métier de caricaturiste, l'Internet permet quoi qu'il en soit de découvrir certains dessinateurs talentueux, amateurs ou professionnels, lorsque ces derniers publient dans des titres dont la diffusion est restreinte - ainsi du dessinateur Michel Cambon ("Lettre du Cadre") ou de Delestre ("Est républicain" - ci-dessus).

    + "Arrêtez de manipuler l'Histoire !" titre cette semaine l'hebdomadairewebzine,bd,zébra,fanzine,gratuit,bande-dessinée,actualité,revue,presse,hebdomadaire,octobre,2017,delestre,est-républicain,caricaturiste,jacques ferrandez,elsa charretier,comic con,albert camus,mathieu van overstraeten,premier homme,pied-noir,marianne,histoire,derain,giacometti,france 5,reportage,avant-garde,tanxx,expo,lyon "Marianne" en "Une", accusant la classe politique d'instrumentaliser cette science. C'est un comble de la part d'un magazine placé sous le patronage de "Marianne", emblème d'un culte républicain largement négationniste. La République s'enorgueillit ainsi d'être le résultat d'un processus révolutionnaire émancipateur, alors qu'elle est tout autant, si ce n'est davantage, le terme d'un processus répressif et coercitif.

    L'instrumentalisation de l'Histoire commence à l'école, où la "mémoire" est substituée à l'Histoire, afin de conférer une signification morale (donc religieuse) à l'Histoire. Il est un exemple récent assez probant, c'est la fabrication de la statue du commandeur de Gaulle, en quelques décennies à peine ; le consensus politique sur ce sujet, qui va pratiquement de l'extrême-gauche à l'extrême-droite, s'oppose à l'exigence d'un bilan critique.

    Ce n'est pas tant à la classe politique que l'on peut reprocher d'instrumentaliser l'Histoire, d'ailleurs. En cela elle ne fait que se comporter comme les générations de politiciens qui l'ont précédée depuis que la France est "laïque", et même avant. Plus inquiétante et plus récente l'instrumentalisation par la presse et les élites intellectuelles. Celle-ci constitue un des symptômes du totalitarisme, repéré à la fois par H. Arendt et G. Orwell ; chacun à sa manière a signalé la confusion du registre scientifique et du registre politique dans la culture totalitaire, alors même que la politique et la science ne répondent pas au même besoin ou attente.

    + Les "comics" échappent rarement au domaine de la culture de masse, cet opium du peuple américain. Elsa Charretier, jeune Française dessinatrice de "comics" invitée à la récente "Comic Con" parle de la dimension "stakhanoviste" de son métier :

    - Le comics US est synonyme de publication hyper-rapide, parfois infernale. Faire vingt-deux pages par mois, c’est difficile. L’endurance, c’est la clé, pour savoir durer dans le métier.

    Caractéristique des ouvrages de pur divertissement, le labeur intense qu'ils réclament. Le divertissement et l'idée moderne du travail ne s'opposent pas, ils sont complémentaires. La religion aurait le grave inconvénient, aux yeux de certains, d'exciter le sentiment de culpabilité: en réalité celui-ci persiste de façon non moins contraignante dans les sociétés sécularisées autour de la notion de travail. Le chômeur est le pécheur des temps modernes.

    + Jacques Ferrandez, après avoir adapté "L'Etranger" de Camus en BD, s'est lancée dans une entreprise plus risquée : la transposition du "Premier Homme", roman inachevé du même Albert Camus, sous la houlette de la fille de Camus, avec qui Ferrandez partage ses origines "Pied-Noir". Ferrandez a été interrogé sur les conditions d'une telle reprise par Mathieu Van Overstraeten.

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    Autoportrait de Derain.

    + On peut encore, à condition de se dépêcher, regarder le reportage que la télévision (France 5) consacre à l'amitié entre le peintre Derain et son cadet le sculpteur Giacometti, deux artistes en proie au doute que leur individualisme entraîna à l'écart de "l'avant-garde", expression de la foi dans l'Avenir.

    Les "cas" de Derain, "fauviste malgré lui" et Giacometti, permettent aussi de comprendre que l'opposition entre l'art abstrait et l'art figuratif n'est qu'une question de degré ou de tendance.

    Ce reportage fait écho à une expo Derain, Balthus & Giacometti au Musée d'Art moderne de Paris (-29 oct.).

    + La bédéaste-linograveuse anticonformiste & cabalistique Tanx expose son travail à Lyon, dans le quartier de la Guillotière (vernissage ce jour). Tanx tranche avec le style feutré des auteurs de BD, explosant en coups de gueule réguliers contre tout ce qui porte des couilles (au sens propre) ou au contraire n'en porte pas (au sens figuré).

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  • Fanzine n°45 - octobre 2016

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  • Le Strip de Lola

    (par Aurélie Dekeyser)

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