Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

antidreyfusard

  • Revue de presse BD (249)

    webzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,caricature,actualité,revue,presse,hebdomadaire,octobre,2017,guillaume doisy,drumont,antisémitisme,nazisme,antidreyfusard,communisme,dreyfus,judas,harvey kurtzman,mad,hara-kiri,bd-zoom,wombat,trump

    + BD-Zoom signale la publication d'un album d'Harvey Kurtzman (1924-1993) (aux éds Wombat), cofondateur de la revue satirique américaine "Mad", qui exerça une certaine influence sur les humoristes français ("Fluide-Glacial", "Pilote"...).

    L'auteur de l'article mentionne au passage le lancement par Kurtzman d'un (éphémère) magazine baptisé... "Trump", et financé par le patron de presse pornographique Hugh Hefner ("Play-Boy").

    Commentant l'article de Franck Guigue, un lecteur de BD-Zoom fait remarquer la difficulté de traduire l'humour d'Harvey Kurtzman en français.

    + Une récente dépêche AFP mentionnant la hausse des profits des éditeurs de BD au cours de la décennie écoulée a déclenché le mécontentement d'une partie des auteurs, dont le nombre s'est multiplié et les revenus sont, en moyenne, très bas (inférieurs au smic dans plus de 50% des cas).

    L'industrialisation de la production est en cause ici ; elle ne date pas d'aujourd'hui et l'on peut s'étonner que ses conséquences suscitent la désapprobation d'une corporation restée globalement muette et passive devant ses causes. Toute la question est de savoir si la production et le marketing finiront par nuire aux éditeurs eux-mêmes.

    Quant aux éditeurs et aux auteurs les plus indépendants, ils auraient peut-être plus à gagner qu'à perdre dans la faillite de cette petite industrie du divertissement (faillite ou absorption par l'industrie du divertissement).

    On discerne ici également l'arnaque de la reconnaissance par les pouvoirs publics de la BD comme "un art à part entière" (à coup de médailles et de discours creux). Cet argument essentiellement commercial a l'inconvénient d'unifier artificiellement des pratiques parfois aux antipodes. Cette opération de "gentrification" de la BD rappelle l'histoire plus ancienne du droit de la propriété intellectuelle, systématiquement présenté comme une avancée et un progrès pour les auteurs, mais dans lequel les moins naïfs d'entre eux ont souligné un gain pour les éditeurs, principalement.

    + Guillaume Doisy ("Caricatures & Caricature") aborde le problème de lawebzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,caricature,actualité,revue,presse,hebdomadaire,octobre,2017,guillaume doisy,drumont,antisémitisme,nazisme,antidreyfusard,communisme,dreyfus,judas,harvey kurtzman,mad,hara-kiri,bd-zoom,wombat,trump caricature et de l'antisémitisme dans un long article truffé de références portant sur la presse illustrée de la fin du XIXe siècle. L'auteur pose la question de savoir si la caricature fut une figure majeure du discours antisémite ? Son étude est focalisée sur la gazette "La Libre Parole illustrée" du pamphlétaire antisémite Edouard Drumont.

    Comme la caricature a servi au cours des derniers siècles à la promotion des idéologies occidentales les plus sinistres et meurtrières (nationalisme, communisme, nazisme, etc.), la question posée par G. Doisy revient à se demander s'il y a un lien spécial entre l'antisémitisme et la caricature. G. Doisy conclut que "S’il ne faut pas minorer l’extrême violence de certaines caricatures diffusées par "La Libre parole illustrée", il faut souligner néanmoins leur rareté."

    Précis et bien documenté, l'article entretient néanmoins le préjugé qu'il y a, entre le discours antisémite et le massacre des Juifs au cours de la seconde guerre mondiale, un lien de cause à effet. L'étude historique approfondie de cette période consiste en effet à élucider la ou les causes véritables du conflit ayant entraîné les massacres, par-delà le(s) prétexte(s) invoqué(s) par les élites politiques pour mobiliser les masses.

    En se limitant au prétexte, on déduirait que la haine du riche, sur quoi repose largement la démagogie communiste, est la principale cause des massacres perpétrés par le régime soviétique (on passerait ainsi complètement à côté du mobile nationaliste très puissant, sous-jacent au communisme d'Etat...).

    Une autre source de confusion consiste à présenter l'antisémitisme comme une sorte de "golem" puissant et unifié, alors même que l'antisémitisme se présente plutôt comme une nébuleuse idéologique, dont certaines tendances se combattent parfois entre elles. On mesure par exemple l'écart entre l'antisémitisme contemporain de l'affaire Dreyfus et l'antisémitisme plus tardif du régime nazi au fait que, du point de vue antidreyfusard, "Juif" et "Allemand" sont quasiment synonymes.

    Il est assez évident que l'émergence récente du nationalisme juif a nettement modifié la perspective de l'antisémitisme, mais aussi de ses détracteurs, qui ont tendance à minimiser dangereusement l'importance du mobile nationaliste sous-jacent, auquel l'antisémitisme fournit un argument démagogique supplémentaire, populiste ou moderniste (dans le cas de l'antisémitisme nazi, appuyé sur un darwinisme racial pseudo-scientifique).

    En affirmant que "(...) la caricature politique en cette fin de XIXe siècle fait généralement preuve d’une violence extrême, intégrée dans les mentalités collectives", G. Doisy ne fait que répéter le poncif qui assimile l'outrance de la caricature à la violence, poncif véhiculé afin de stigmatiser un genre populaire et incriminer a posteriori le "populisme". Si l'on songe aux manifestations à la fois les plus extrêmes et les plus modernes de la violence, on constate qu'elles sont souvent conçues et élaborées dans des ambiances feutrées, avec beaucoup de précautions de langage. Le "politiquement correct", en traquant la violence des mots, n'a pas effectivement aboli la violence.

    (Ci-dessus : portrait d'E. Drumont en "Une" de "La Libre Parole illustrée" en guise d'autopromotion - l'hebdo se vante ici d'avoir épinglé le traître Dreyfus huit ans à l'avance.)

  • Revue de presse BD (228)

    webzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,revue,presse,hebdomadaire,mars,2017,actualité,groucha,téléchat,hara-kiri,roland topor,alexandre deveaux,new york times,bnf,siné,magritte,vallotton

    Personnage de Groucha, créé par R. Topor pour une émission de télé (Téléchat) faisant la satire de la télé.

    + A l'initiative d'Alexandre Deveaux, la bibliothèque Mitterrand (Paris XIIIe) propose, du 28 mars au 16 juillet, une expo. des oeuvres de Roland Topor, ancien dessinateur à "Hara-Kiri".

    Lors d'un récent colloque à la Bnf, A. Deveaux a tenté de qualifier plus précisément l'oeuvre de R. Topor. Il n'est pas anodin que son père fût un artiste-peintre et sculpteur venu de Pologne, immigré à Paris pour tenter d'y faire carrière. Le jeune Roland sera encouragé à reprendre le flambeau. Entrer à "Hara-Kiri" se présente pour Roland Topor comme une occasion de débuter une carrière d'artiste, dans un genre jugé mineur mais plus vite lucratif. Topor admirait du reste les dessins de Siné.

    Si la technique de Topor est plus conventionnelle que celle de ses confrères à "Hara-Kiri", cela s'explique donc peut-être par sa formation et son ambition, plus académique. Au sommet de sa renommée, Topor sera souvent employé par le "New York Times" Outre-Atlantique, dont il a dessiné de nombreuses Unes.

    Comme Topor n'est pas un auteur satirique à part entière, l'adjectif "surréaliste" est souvent dans la bouche des commentateurs de ses dessins, gravures, peintures. De fait, la parenté avec les images à la fois énigmatiques et froides du Belge Magritte incite à rapprocher Topor de la mouvance surréaliste, bien que celle-ci n'ait pas des contours plus nets que l'impressionnisme. On pourrait proposer aussi le rapprochement avec Vallotton, artiste assez inclassable.

    + A l'initiative de l'association "Le Crayon", plus de 150 caricaturisteswebzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,revue,presse,hebdomadaire,mars,2017,actualité,groucha,téléchat,hara-kiri,roland topor,alexandre deveaux,new york times,bnf,siné,magritte,vallotton,le crayon,fn,marine lepen,plantu,mélenchon,le monde,macron,françois forcadell,fillon,antisémitisme,antidreyfusard,charlie-hebdo professionnels et amateurs se sont regroupés afin de proposer une exposition itinérante de caricatures contre le Front National et Marine Le Pen. On relève l'absence de la plupart des dessinateurs de "Charlie-Hebdo" et du "Canard enchaîné" dans cette longue liste.

    L'absentéisme de certains caricaturistes peut se comprendre dans la mesure où il s'agit ici de s'impliquer directement dans la campagne des présidentielles. On peut d'ailleurs estimer que, contrairement à la suggestion de Marine Le Pen, son parti fait bien partie du "système" (électoral et institutionnel). Certains spécialistes de cuisine électorale soulignent en effet le rôle joué par le FN de canalisation du mécontentement populaire (rôle positif aux yeux de ces spécialistes, dans la mesure où il prévient le risque d'une contestation plus radicale).

    De plus l'efficacité d'une exposition de centaines de caricatures visant le FN de façon univoque est douteuse. Il y a fort à parier que l'on ne convaincra ainsi que des personnes déjà convaincues de l'ineptie du discours du FN ou du danger qu'il représente.

    Enfin, l'attelage du militantisme politique et de la satire entraîne des situations parfois... ubuesques. Ainsi on note la participation du dessinateur Plantu ("Le Monde") à cette expo militante ; or ce dessinateur propose en Une du "Monde" des dessins où il place sur le même plan (populiste) la candidate Le Pen et le candidat Mélenchon. Pourquoi diable dans ce cas organiser des élections si seuls les candidats approuvés par "Le Monde" sont dignes d'êtres élus ?

    La présence de quelques dessinateurs décédés dans la liste est sans doute faite pour signifier qu'il vaut mieux être mort plutôt que de vivre dans un pays où le FN xénophobe récolte 25% des suffrages ?...

    + Après avoir contesté sur son blog le caractère antisémite d'une caricaturewebzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,revue,presse,hebdomadaire,mars,2017,actualité,groucha,téléchat,hara-kiri,roland topor,alexandre deveaux,new york times,bnf,siné,magritte,vallotton,le crayon,fn,marine lepen,plantu,mélenchon,le monde,macron,françois forcadell,fillon,antisémitisme,antidreyfusard,charlie-hebdo d'E. Macron dans un support de propagande du candidat François Fillon, François Forcadell commente : "Désormais il faudra se faire à l’idée (ou pas) que les dessins de presse sont mal lus, interprétés, et manipulés pour en faire des sujets à polémiques."

    On note que la campagne présidentielle est un terrain particulièrement favorable à ce genre de polémique insane.

    De façon plus générale, certains essayistes tentent de faire passer la caricature pour un art antisémite, en rappelant par exemple que certains caricaturistes célèbres furent antidreyfusards (Caran d'Ache, Forain). Mais l'antisémitisme n'est pas plus répandu chez les caricaturistes qu'il n'est chez les philosophes ou les romanciers.

    + Il y a sans doute autant de festivals de BD que de fromages en France, et par conséquent autant d'affiches, qui comme les fromages, sont de plus ou moins bon goût. L'affiche ci-dessous, pour le festival de BD de la Ferme du Buisson (à Noisiel en Seine-et-Marne, les 21, 22 et 23 avril prochains) attire l'attention avec ses couleurs criardes et son dessin amusant (N. de Crécy).

    webzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,revue,presse,hebdomadaire,mars,2017,actualité,hara-kiri,roland topor,alexandre deveaux,new york times,bnf,siné,magritte,vallotton,groucha,téléchat,le crayon,fn,marine lepen,plantu,mélenchon,le monde,macron,françois forcadell,fillon,antisémitisme,antidreyfusard,charlie-hebdo,festival,ferme du buisson,noisiel,de crécy

  • De Caran d'Ache à Morris

    -E. Pollaud-Dulian, sur le blog "Illustrissimo", compare les dessins de Caran d'Ache, Gus Bofa et Maurice de Bévère (autrement dit "Morris") ; c'est notamment le cas en ce qui concerne les premiers albums de "Lucky Luke", avant que le dessin de Morris ne devienne plus nerveux et moins rond. Le caricaturiste Caran d'Ache (antidreyfysard comme Degas et Forain) a inspiré de nombreux illustrateurs.

    -D'ailleurs on peut relever que les premiers épisodes de "Lucky Luke" empruntent aux récits de voyage de Mark Twain autour du Mississipi (l'intrigue des "Rivaux de Painful Gulch" semble ainsi tirée d'une anecdote racontée par M. Twain sur la guerre aussi farouche qu'inepte que se livrent deux familles de fermiers, et présentée par l'écrivain comme authentique).

    fanzine,bd,zébra,emmanuel pollaud-dulian,morris,lucky luke,mark twain,maurice de bevere,illustrissimo,caran d'ache,antidreyfusard,gus bofa

    Caricature par Caran d'Ache.

    fanzine,bd,zébra,emmanuel pollaud-dulian,morris,lucky luke,mark twain,maurice de bevere,illustrissimo,caran d'ache,antidreyfusard,gus bofa

    Dessin de Gus Bofa

    fanzine,bd,zébra,emmanuel pollaud-dulian,morris,lucky luke,mark twain,maurice de bevere,illustrissimo,caran d'ache,antidreyfusard,gus bofa

    Couverture de "Lucky Luke" par Morris.