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nadar

  • Revue de presse BD (316)

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    Spécimens de la jeunesse soviétique peints par Alexandre Deïneka. Le progrès est symbolisé à l'arrière-plan par une locomotive.

    + Le Grand Palais expose l'art totalitaire soviétique (jusqu'au 1er Juillet) ; théâtre, cinéma, photographie, architecture : le régime communiste ne négligea aucune discipline. Même obsession de l'art de la part du régime nazi ; Hitler aimait s'entourer d'architectes, de photographes, de cinéastes... Les régimes libéraux ne sont pas en reste, dans lesquels le marché de l'art a pris des proportions extraordinaires.

    Première observation : "le réalisme socialiste" est un simple slogan : au contraire c'est l'onirisme de la peinture soviétique qui saute au yeux. Le travail et les travailleurs sont idéalisés, ce qui constitue un point commun avec le nazisme et le libéralisme.

    L'art soviétique peut être plus abstrait, selon l'exhortation de Casimir Malevitch : "Le carré est un enfant royal plein de vie (...) Notre monde de l'art est devenu nouveau, non figuratif, pur." Mais, plus abstrait, il n'est pas moins idéaliste. L'intention de "pureté" trahit même le caractère religieux.

    Lénine préfère le cinéma et un art plus figuratif parce qu'ils remplissent mieux leur rôle de propagande que l'art géométrique, plus intellectuel.

    L'art soviétique a largement contribué à transformer l'utopie marxiste, essentiellement dirigée contre la philosophie, en religion prolétarienne comparable à ce que fut le culte orthodoxe pour le monde paysan.

    Deuxième observation : la production artistique entre dans les régimes totalitaires en concurrence avec la production industrielle, de sorte que la frontière entre l'art et l'industrie est pratiquement abolie. L'automobile, pour prendre un produit emblématique, devient plus qu'un véhicule, une véritable oeuvre d'art.

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    Léonard vu par F. Boucq.

    + Le musée de la franc-maçonnerie (Grand Orient de France, Paris 9e) consacre à partir du 11 mai une exposition à Léonard de Vinci, vu par le dessinateur Boucq, intitulée "Léonard décodé".

    Pas étonnant que les obsédés de l'équerre et du compas soulignent l'habileté du peintre italien à composer des figures ; mais cette conception "perspectiviste" du dessin est à la fois réductrice et anachronique. On constate que Boucq ne dessine pas comme Léonard ou Michel-Ange.

    Il y a d'autres "mystères" plus intéressants chez Léonard que son habileté technique ou ses machines, comme l'abandon progressif de l'art au profit de la science, ou une spiritualité discrètement dissidente du catholicisme officiel.

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    + Le cas de Courbet, ramené à un con frisé par la critique contemporaine, évoque ceux de Cavanna et "Charlie-Hebdo", réduits de la même façon au caractère pornographique.

    Le bicentenaire de sa naissance à Ornans (Doubs) donne lieu à divers hommages. "Ses tableaux sont des manifestes, la défense des pauvres, la lutte contre l'injustice sont dans son ADN", explique Frédérique Thomas-Maurin, la directrice du musée, qui confesse en rougissant être une "inconditionnelle" de Courbet : "J'avoue, je l'aime bien." (in : "Le Monde", 21-23 avril)

    Communard et ami de Proudhon, Courbet était néanmoins habile à mener sa barque ; les caricaturistes raillaient notamment la signature de Courbet, très distincte et destinée à promouvoir efficacement son oeuvre. La caricature ci-dessus par Nadar, qui vise surtout le "chantre du réalisme", n'a pas omis la fameuse signature. 

  • Revue de presse BD (287)

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    Dessin de LB (à lire aussi dans "Siné-Mensuel".

    + L'hommage rendu par le président E. Macron à Charles Aznavour avait de quoi faire passer A. Malraux pour un poète minimaliste. Hélas on n'a pas vu -dignité de la fonction oblige-, le président pousser la chansonnette.

    Vu l'importance croissante des hommages nationaux dans l'emploi du temps du président (et le temps, c'est de l'argent), on pourrait peut-être confier ces hommages aux professionnels qui siègent à l'Académie française et qui ont déjà un pied dans la tombe ?

    - Le caricaturiste et bédéaste Pétillon a eu droit aussi à quelques hommages. Même les dessinateurswebzine,gratuit,zébra,bd,fanzine,bande dessinée,caricature,actualité,revue presse,hebdomadaire,octobre,2018,lb,macron,aznavour,malraux,académie française,pétillon,nono,télégramme,le drian,nicolas bourriaud,ai weiwei,riss,charlie-hebdo,caricaturiste,fantassin lepénistes se sont inclinés devant sa tombe ! Toutes les idéologies communieraient-elles dans la mort ?

    L'hommage de Nono dans "Le Télégramme" (quotidien breton) (1er oct.), n'est pas beaucoup moins absurde. Il fournit le mode d'emploi de l'éloge funèbre dessiné :

    - au passage, Nono en profite pour s'incliner devant un vivant, le ministre Le Drian, promu ici emblème de la Bretagne (à moins qu'il ne fût collectionneur des dédicaces de Pétillon ?).

    - Dieu est aussi représenté, en hommage aux lecteurs démocrates-chrétiens du "Télégramme" - à moins qu'il ne s'agisse du "grand architecte" de Voltaire ?

    + Nicolas Bourriaud écrit dans le magazine "Beaux-Arts" (oct. 2018), après avoir longuement éreinté l'artiste chinois Ai Weiwei, qualifié entre autres "d'artiste pulsionnel qu'attendait Facebook" :

    - L'incapacité des médias à abriter en leur sein la moindre réflexion critique sur l'art, au profit de l'enregistrement pavlovien des étiquettes de prix et du nombre de followers agrippés aux artistes ne pourra que fabriquer des Ai Weiwei à la chaîne : la grande imposture de l'art contemporain (...) c'est avant tout celle de ses commentateurs.

    Si l'implication des médias dans la propagande capitaliste, directe ou indirecte (publicité), est une évidence, encore faut-il mentionner que la critique a été évincée aussi au sein des institutions scolaires publiques. Cela s'explique par la fonction religieuse accrue de l'art moderne. Cet aspect religieux est si net que même la caricature et la satire sont récupérés par le discours officiel et les caricaturistes bombardés "fantassins de la démocratie", la métaphore militaire faisant écho au commando armé qui s'attaqua à "Charlie-Hebdo"

    + Toujours dans "Beaux-Arts" de ce mois-ci, un article consacré au caricaturiste Félix Tournachon (1820-1910), alias Nadar, plus connu comme photographe-portraitiste.webzine,gratuit,zébra,bd,fanzine,bande dessinée,caricature,actualité,revue presse,hebdomadaire,octobre,2018,lb,macron,aznavour,malraux,académie française,pétillon,nono,télégramme,le drian,nicolas bourriaud,ai weiwei,riss,charlie-hebdo,caricaturiste,fantassin,nadar,félix tournachon,bnf,offenbach

    L'article nous apprend que Nadar n'est pas un mais plusieurs ; en effet son frère cadet Adrien le précéda dans la branche photographique et son fils Paul le suivit. Quelques photographies d'Adrien furent attribuées par erreur à Félix, qui en définitive concentre toute la gloire sur son prénom.

    Félix et Adrien, bourgeois lyonnais montés à Paris se disputèrent même au tribunal la propriété intellectuelle du pseudonyme "Nadar", abréviation de l'argotique "Tournadar" d'abord utilisé par Félix.

    (Expo. à la BNF du 16 oct. au 3 févr.)

    (Ci-contre : le compositeur Offenbach caricaturé par Nadar.)