Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

franco-belge

  • Histoire de la bande-dessinée suédoise

    Frédéric Strömberg propose un aperçu de la bande-dessinée suédoise des origines jusqu'à nos jours (éd.fanzine,bande-dessinée,zébra,gratuit,bd,critique,kritik,strömberg,philippe morin,,histoire,suédoise,suède,franco-belge,plg PLG, 2015). L'auteur et l'éditeur, Philippe Morin, ont fait le choix d'un découpage en petits chapitres clairs et concis, abondamment illustrés.

    La Suède ne fait pas partie des grands producteurs de bande-dessinée, comme la francophonie ou les Etats-Unis ; les auteurs de bande-dessinée suédois sont donc inconnus à l'étranger, pour la plupart d'entre eux. L'ouvrage de F. Strömberg est destiné à remédier à cette lacune. La richesse de l'iconographie permet de découvrir de très nombreux auteurs dans un petit bouquin.

    La bédé forme un vaste ensemble hétéroclite, regroupant des productions très diverses, voire antagonistes. Le choix de petits chapitres, traitant différents aspects, est judicieux car pragmatique.

    Dans l'ensemble la BD suédoise ne diffère pas radicalement de ses grandes rivales franco-belge ou étatsunienne. La presse joue un rôle-clef dans le développement de la BD suédoise, comme partout ailleurs ; Strömberg précise néanmoins que la presse suédoise fut plus longtemps réticente à admettre la présence de strips de BD dans les colonnes des journaux (dans les années 1930). Le succès commercial des premiers strips insérés dans "Le Journal du Soir" (quotidien national) ne tarda pas à convaincre tous les titres de presse de proposer à leur tour des bandes-dessinées. Sinistrée dans la plupart des pays européens aujourd'hui, la presse suédoise résiste mieux et demeure un support privilégié de la bande-dessinée.

    Petit pays par le nombre d'habitants, la culture moderne suédoise est moins "autarcique", ce qui explique l'importation et l'influence des comics américains, ou encore des séries franco-belges à succès par la suite. Le béotien que j'étais en matière de BD suédoise pouvait craindre qu'elle ne soit qu'un pâle décalque de la culture nord-américaine -contrairement à la BD franco-belge, plus originale et plus populaire (au sens véritable du terme qui exclut les grosses productions industrielles "populistes"). La monographie de F. Strömberg montre que, si l'influence américaine sur la culture suédoise est nette, un petit nombre d'auteurs s'est approprié le langage de la bédé et l'a détourné de sa fonction principale de propagande.

    En ce qui concerne la production contemporaine, évoquée dans plusieurs chapitres, elle est marquée par le rôle prééminent de femmes féministes, "remettant en question la domination masculine", nous dit F. Strömberg. Un tel vocabulaire indique ici une réflexion plus idéologique qu'historique (= correspondant plus au voeu ou au goût de l'auteur qu'à la réalité) ; la notion d'avant-garde est, quoi qu'il en soit, périlleuse, car cette avant-garde risque d'être l'arrière-garde de demain, suivant le mouvement de balancier propre à la mode et à l'idéologie.

    Histoire de la bande-dessinée suédoise, par Fredrik Strömberg, éd. PLG, 2015 (18 euros).

  • Revue de presse BD (113)

    webzine,bd,gratuit,fanzine,zébra,bande-dessinée,revue de presse,hebdomadaire,113,accidents,grandpapier,younn locard,fleur pellerin,ministère,culture,aurélie filippetti,cité des sciences,exposition,geek,robot,polémique,spider-woman,milo manara,levrette,féministe,humour,achille talon,greg,hollande,hétérosexuel,franco-belge,le figaro,36-15,joconde,vol,patriotisme,jacques drillon,nouvel obs,ésotérique,mythologie,dante alighieri,païen,chrétien,divine comédie,curiator,réseau social,batave,parra,librairie,publico,anarchiste,nabaloum boureima,aurélie dekeyser

    + Illustration de couverture d'"Accidents", mini-bd signée Younn Locard consultable sur le site "Grandpapier".

    + La nomination de Fleur Pellerin au ministère de la Culture, en remplacement d'Aurélie Filippetti "lassée d'avaler des couleuvres" (sic) coïncide parfaitement avec l'exposition organisée en ce moment par la Cité des Sciences (jusqu'au 5 janvier) sur le thème de l'art et des robots. La nouvelle ministre a la réputation d'être une vraie "geek". Pour beaucoup, l'art est fait pour mettre de l'huile dans les rouages de la politique.

    + La polémique enfle - et pas qu'elle -, depuis que Milo Manara, expert ès formes féminines bien connu des étudiants en bande-dessinée frustrés, a dessiné la couverture du dernier "Spider-Woman", représentant cette héroïne dans la position de la levrette, où la femme moderne ne saurait retomber. Sous prétexte que l'humour est le propre de l'homme, le féminisme doit-il mener à son abolition pure et simple ?

    + Achille Talon, célèbre personnage créé par Greg, revient dans un nouvel album, en dépit de la casserole qu'il traîne d'un humour franco-belge un peu démodé. Comme quoi, le président Hollande (dont le personnage présente quelque ressemblance avec A. Talon, en plus hétérosexuel) n'est pas forcément "fini" comme certains pensent.

    + "Le Figaro" revient sur les circonstances du vol de la Joconde le 22 août 2011. J'apprends que le vitrier d'origine italienne, auteur du vol, passa pour un héros dans son pays natal en plaidant qu'il avait voulu reprendre la Joconde aux Français, bénéficiant ainsi de circonstances atténuantes. Comme quoi le patriotisme excuse tous les crimes, même les plus absurdes.

    + Jacques Drillon ironise quelque peu dans le "Nouvel Obs" sur le sens ésotérique caché que certains croient discerner dans l'oeuvre de Tintin. Après tout, c'est une tradition qui remonte à l'Antiquité de décrypter le sens caché de la mythologie. Une difficulté tient sans doute à ce que la mythologie occidentale mélange souvent bizarrement des symboles païens avec des symboles chrétiens en principe opposés, à la manière de Dante Alighieri dans sa "Divine comédie".

    + Curiator : ça vient de sortir, c'est le nom d'un nouveau réseau social inventé par un jeune Belge et un jeune Batave, qui permet de partager des photographies d'oeuvres d'art libres de droit, puisque prises par des personnes privées, et de créer sa propre collection. Le portrait de Tintin par Parra ci-dessous, tiré de Curiator, est le dessin de la semaine.

    (NB : Quelques exemplaires du dernier fanzine Zébra - avec la participation de W.Schinski, Naumasq, Nabaloum Boureima, Philgreff, Monsieur Pyl,Pirikk, Frank K. May, Zinocircus, Zombi, Saki, Bertrand Demagny, Aurélie Dekeyser, François Leroux - sont disponibles à la librairie anarchiste "Publico", 145 rue Amelot, Paris XIe et sur le site de vente en ligne Priceminister.) 

    webzine,bd,gratuit,fanzine,zébra,bande-dessinée,revue de presse,hebdomadaire,113,fleur pellerin,ministère,culture,aurélie filippetti,cité des sciences,exposition,geek,robot,polémique,spider-woman,milo manara,levrette,féministe,humour,achille talon,greg,hollande,hétérosexuel,franco-belge,le figaro,36-15,joconde,vol,patriotisme,jacques drillon,nouvel obs,ésotérique,mythologie,dante alighieri,païen,chrétien,divine comédie,curiator,réseau social,batave,parra

  • Revue de presse BD (110)

    webzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,revue de presse,hebdomadaire,110,féministe,rewriter,misogyne,archaïque,blog,tumblr,tintin,viril,rahan,franco-belge,jeannette pointu,paris-plages,adrien goetz,le monde,seine,baignade,daumier,baudelaire,balzac,comédie humaine,lithographie,cocasse,expo,paris

    + Certaines militantes féministes aux Etats-Unis ont proposé de "rewriter" entièrement la littérature, accusant les ouvrages composés par des hommes de véhiculer des idées misogynes archaïques. D'une manière plus humoristique, le blog-tumblr "héroïnes", dont l'image ci-dessus est extraite, transpose au féminin les héros plus ou moins virils de la BD franco-belge. Le propos universitaire à l'arrière-plan de ce projet n'est guère convaincant (regards universitaires). Il ne répond pas vraiment à la défense des auteurs selon laquelle, par principe, le moteur du récit d'aventure n'est pas sexuel, ou, du moins, il ne l'est pas explicitement sexuel. Peu importe le sexe du héros, en quelque sorte. De fait Tintin est un prototype de héros assez peu viril, si on le compare à Rahan (héros des publications communistes pour la jeunesse). D'ailleurs l'on décide de prendre une héroïne plutôt qu'un héros, comme cela a déjà été fait (Jeannette Pointu), le scénario fait vite oublier son sexe au profit des péripéties et du suspense.

    - Il va de soi que la BD belge des années cinquante à l'attention des enfants est le plus souvent un matériel de propagande au service, non pas tant de la famille patriarcale que de l'héroïsme et du patriotisme, loin d'être une valeur exclusivement masculine. Mais la BD qui prône l'égalité des sexes ou un nouveau modèle de société ne se situe pas moins au niveau de la propagande et des stéréotypes. L'adage selon lequel on ne fait pas de la bonne littérature avec de bons sentiments vaut pour Tintin comme pour les nouveaux stéréotypes.

    + "Quand j'ai arrêté de faire de la BD, Jospin était au pouvoir et je payais ma bière 10 fr." : le Tampographe Sardon a donné deux pages - donné, pas vendu - à "Mon Lapin" (la suite du "Lapin" de Jean-Christophe Menu en plus affectueux). On peut les lire sur son blog. Il raconte comment la BD a gâché son enfance et bien failli le rendre sado-masochiste.

    + La BD est-elle un art populaire ? Le site du9.org propose plusieurs chroniques sur le sujet, dont une récente de Jessie Bi, qui se penche aussi sur les origines du masque des "Anonymous". Mais ces chroniques et ces chroniqueurs ont tendance à faire l'amalgame entre "culture de masse" et "culture populaire". Les jeux du cirque, le cinéma ou la TV ne sont pas des arts populaires dans la mesure où leurs moyens de production échappent au peuple. S'il existe quelques tentatives de faire de la BD élitiste, dans l'ensemble la BD est plutôt un art populaire. La quantité ne fait pas l'art populaire ; paradoxalement, la "culture populaire" est beaucoup moins diffusée aujourd'hui que la "culture de masse".

    + "L'opération Paris-Plages est désormais bien connue : tous les inconvénients du bord de mer - le bruit, les cris, les jeux, la promiscuité - sans son seul intérêt, la baignade. La Seine, aujourd'hui, est une sorte d'égout. Au temps de Daumier, à Paris et dans les environs, tout le monde barbotait. "Les oeuvres de Daumier sont des compléments de la Comédie humaine", a écrit Baudelaire, et ces quarante lithographies cocasses ont bien leur place dans la Maison de Balzac (...)" Adrien Goetz commente ainsi dans "Le Figaro" l'exposition "Plages à Paris selon Daumier" (Maison de Balzac, jusqu'au 28 septembre).

    webzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,revue de presse,hebdomadaire,110,féministe,rewriter,misogyne,archaïque,blog,tumblr,tintin,viril,rahan,franco-belge,jeannette pointu,paris-plages,adrien goetz,le figaro,seine,baignade,daumier,baudelaire,balzac,comédie humaine,lithographie,cocasse,expo,paris

     

  • Revue de presse BD (94)

    webzine,bd,gratuit,zébra,fanzine,bande-dessinée,revue de presse,hebdomadaire,94,expo,carl larsson,petit palais,agricole,van gogh,millet,sorolla

    + Le peintre suédois Carl Larsson, exposé en ce moment au Petit Palais, est proche des auteurs de bande-dessinée par sa science du cadrage. Comme Millet, Van Gogh ou l'Espagnol Sorolla, il se plaisait à peindre des sujets triviaux et agricoles ; son trait un peu mièvre et académique est néanmoins expressif et ses couleurs très lumineuses.

    + L'expo consacrée à Marcel Gotlib au musée du judaïsme surprend, puisque cet humoriste est réputé athée (bien que son nom veuille dire en allemand "amour de dieu" et que Gotlib plaçait dans tous ses strips une "bête à bon dieu"). Le site belge Actuabd a donc tenté de donner une explication à cette bizarrerie. S. Freud, qui se voulait plus Allemand que juif, proposait de ne tenir pour juifs que les disciples de Moïse ; cette suggestion a le mérite d'empêcher tout racialisme/nationalisme juif.

    + A l'hebdomadaire "Spirou", Joseph Volders, 71 ans, écrit : "(...) Je lis Spirou depuis l'âge de 6 ans ! J'adorais Les Belles histoires de l'oncle Paul, qui m'ont formé. Pendant mon service militaire, j'ai arrêté "Spirou", mais tout de suite après j'ai repris. J'ai demandé à ma femme si ça ne la dérangeait pas, car à l'époque ça ne faisait pas très sérieux pour un adulte de lire "Spirou" !" A la lecture de ce témoignage, on peut se demander si la BD n'est pas un art régressif, d'autant plus que la BD accède au statut d'art majeur en même temps que... la pâtisserie.

    + L'inspectrice pédagogique de l'Académie de Limoges, a cru bon de prévenir ses collègues de l'immoralité d'une encyclopédie illustrée consacrée à la BD ("L'Art de la BD", Citadelles et Mazenod) acquise par certains centres de documentation. Elle a ainsi déclenché une levée de boucliers dans le Landerneau de la BD. Ce n'est pas vraiment une surprise : les dessinateurs qui s'exercent sur le modèle vivant savent que cette pratique est parfois assimilée à la pornographie par les milieux pédagogiques et... interdite aux mineurs. Cela dit, une bonne partie de la bande-dessinée franco-belge est destinée à prêcher auprès des enfants des valeurs morales.

    + Après des débuts difficiles sur le plan économique, notamment liés à la distribution, le journal satirique "Zélium" semble avoir trouvé sa vitesse de croisière.

    + Le webzine "du9", a longuement interviewé Olivier Jouvray, co-rédac-chef de la "Revue dessinée", trimestriel spécialisé dans le reportage-BD, dont le troisième numéro vient de paraître. Cette revue et l'idée de présenter l'info différemment et de façon plus indépendante avaient suscité l'enthousiasme lors du lancement du premier numéro. La journaliste gaulliste Natacha Polony n'a pas hésité à lui faire de la pub récemment dans un célèbre talk-show (ce qui est plutôt comique compte-tenu de la manière dont de Gaulle s'employa à museler la presse à la "Libération", favorisant le monopole des cartels industriels sur les médias).

    Olivier Jouvray aborde dans cet entretien la question du financement, des méthodes de fabrication et de la ligne rédactionnelle de cette publication, qui compte tenu de ses moyens limités reste un "Petit Poucet" de l'information.

    + Le dessin de la semaine est une publicité pour un armurier, ArmaLite, qui s'est amusé à détourner le David de Michel-Ange pour faire la publicité de son nouveau fusil AR-50A1. Le détournement est un peu abusif, puisqu'on se souvient que David triompha de Goliath à l'aide d'un lance-pierre, et non d'une de ces armes modernes de destruction massive dont les Occidentaux se servent pour mater les rébellions à travers le monde.

    webzine,bd,gratuit,zébra,fanzine,bande-dessinée,revue de presse,hebdomadaire,94,expo,carl larsson,petit palais,agricole,van gogh,millet,sorolla,gotlib,judaïsme,freud,juif,actuabd,musée,spirou,joseph volders,oncle paul,pâtisserie,académie limoges,inspectrice,art de la bd,citadelles et mazenod,landerneau,franco-belge,pédagogique,zélium,satirique,armurier,italien,david,michel-ange,lance-pierre,goliath,armalite,ar50a1

  • Revue de presse BD (70)

    webzine,bd,gratuit,zébra,fanzine,bande-dessinée,revue de presse,hebdomadaire,70,crise économique,financement participatif,ulule.com,grappin,paillou,l'arbre,m-bd,george orwell,aphorisme,totalitarisme,dessin,intellectualisme,art numérique,blogueur,blog,françois forcadell,wolinski,sexisme,plantu,cgt,thierry lepaon,antirépublicanisme,corporatisme,pcf,viagra,république,jacques glénat,galerie,paris,hedge funds,cabu,collection

    Planche extraite de "L'Arbre", par Grappin et Paillou.

    + La crise économique suscite de nouvelles formes de prêts entre particuliers qui permettent de pallier les défaillances du système bancaire (bien que la France soit très en retard dans ce domaine sur les Etats-Unis). Ce type de financement, dit "participatif", n'est pas si nouveau, puisque il rappelle des pratiques d'investissement en vigueur au XVIIIe siècle, avant que l'Etat ne devienne tentaculaire. De plus en plus d'entreprises, en bande-dessinée, passent par ce type de financement, en particulier par le site dédié ulule.com. A son échelle, modeste, Zébra est déjà passé par là; dix-sept projets réclament à ce jour un financement, tel le magazine M-Bd (public ado.), dont les lecteurs déterminent la ligne éditoriale.

    + George Orwell dans quelques aphorismes mentionne le lien entre intellectualisme et totalitarisme. Cet intellectualisme explique largement l'expulsion du dessin au profit, par exemple, de "l'art numérique".

    Le blogueur François Forcadell prend la défense des caricaturistes, dont le propos heurte de plus en plus souvent le "politiquement correct" ambiant. Dernièrement Plantu et Wolinski ; il est reproché au premier d'avoir fait un parallèle entre la morale mahométane et la morale syndicaliste dans un dessin en Une du "Monde". Ce parallèle est pourtant sociologiquement exact. Quant à Wolinski, il dévoile un peu maladroitement que son féminisme n'est guère éloigné de ce qu'on se appelait autrefois "galanterie". Ce n'est pas tant le sexisme de Wolinski qui surprend, que l'usage d'un tel dessin par le PCF, dont on peut se demander si la prochaine campagne ne sera pas sponsorisée par Viagra.

    F. Forcadell mentionne l'accusation d'antirépublicanisme lancée par le secrétaire général de la CGT Thierry Lepaon à Plantu. C'est sans doute le délire corporatiste de ce Lepaon qui lui fait oublier que, si un dessinateur de presse était tenu de respecter les vases sacrés de la République, dans ce cas la liberté de la presse serait une pure fiction. F. Forcadell mentionne aussi la nécessité d'indépendance des dessinateurs de presse ; à cet égard il faut dire que les titres qui emploient Plantu comme Wolinski sont très peu indépendants, et que la manière dont la presse est organisée en France depuis la Libération est aussi peu démocratique que la constitution de la Ve République.

    + L'éditeur Jacques Glénat vient à son tour d'ouvrir une galerie d'art à Paris, dédiée à la BD (rue de Picardie, IIIe arr.) ; la vente de planches originales à des collectionneurs est un complément de revenu pour un nombre croissant d'auteurs de BD, bien que cet art soit largement littéraire. Dans ce domaine encore, la crise et le pourrissement des titres mobiliers ("hedge funds") a un effet dopant sur les investissements dans des valeurs qui apparaissent comme des valeurs refuge. Le refus de Cabu de vendre ses dessins à des collectionneurs pour une raison d'éthique est un cas isolé.

    + On cause beaucoup de Spirou et de la BD franco-belge en ce moment ; et donc d'Yves Chaland qui en souligna les codes culturels. D'où l'interview d'Isabelle Beaumenay-Joannet, ancienne compagne de Chaland, dans BD-Sud-Ouest.

    + Pour les amateurs d'Enki Bilal et/ou Brigitte Fontaine ("Je m'appelle Lola/Je suis une paria..."), ce petit clip vidéo.

    + Le dessin de la semaine est l'affiche du prochain festival d'Angoulême, dessinée par le caricaturiste Willem.

    webzine,bd,gratuit,zébra,fanzine,bande-dessinée,revue de presse,hebdomadaire,70,crise économique,financement participatif,ulule.com,grappin,paillou,l'arbre,m-bd,george orwell,aphorisme,totalitarisme,dessin,intellectualisme,art numérique,blogueur,blog,françois forcadell,wolinski,sexisme,plantu,cgt,thierry lepaon,antirépublicanisme,corporatisme,pcf,viagra,république,jacques glénat,galerie,paris,hedge funds,cabu,collection,spirou,yves chaland,franco-belge,isabelle beaumeney-joannet,bd-sud-ouest,brigitte fontaine,enki bilal,lola,paria,festival,angoulême,affiche,willem,caricaturiste

  • Revue de presse BD (61)

    webzine,gratuit,bd,zébra,fanzine,bande-dessinée,mattias adolfsson,suédois,blog,illustration,tatouage,lobotomy,mauvais esprit,satirique,psikopat,fluide-glacial,super graphic,tim leong,deus ex machina,satistique,super-héros,actuabd,louis delas,école des loisirs,rue de sèvres,franco-belge,marketing,eldorado,fight club,chuck palhaniuk,brad pitt,gay,mike tyson,bcbg,gay,boxeur,homosexuel

    (En raison de la chaleur infernale, ma bécane, moins résistante que moi à ce type de climat, n'a pas pu fournir l'effort nécessaire la semaine dernière pour m'aider à rédiger la revue de presse hebdo. C'est toujours au moment où on compte le plus sur elle que la technique se met à avoir des ratés...)

    + L'illustration ci-dessus, repiquée sur le blog de l'illustrateur suédois prolifique Mattias Adolfsson. "Lobotomy" est extrait d'une série de tatouages modernes, destinée à renouveler le genre.

    + Bien que suivant une formule astucieuse et peu coûteuse, le webzine satirique "Mauvais Esprit", qui réunit quelques dessinateurs comiques de talent, peine à trouver son public. Peut-être parce qu'il se heurte à la concurrence de titres équivalents vendus en kiosque, bien rôdés, tels que "Psikopat" ou "Fluide-Glacial", ainsi qu'à l'habitude des internautes de surfer de blog en blog.

    + Voici une publication qui prouve que le goût des super-héros va de pair avec celui des statistiques ("Super Graphic" de Tim Leong). Il faut d'ailleurs être croyant dans les pouvoirs de la science moderne pour être fasciné par ceux du super-héros, "deus ex machina".

    + Dans une longue interview donnée à Actuabd, l'éditeur Louis Delas, qui inaugure une collection de BD ("Rue de Sèvres") à L'Ecole des Loisirs, compare le secteur de l'édition jeunesse à celui de l'édition BD. Il recommande l'application de recettes similaires à celles de la BD franco-belge dans les années 50, plus "artisanales". En dehors de rares cas isolés, on voit que la présentation de la BD comme "un art à part entière", est un gros coup de bluff marketing. L. Delas conclut que la BD numérique ne représente qu'1% du marché, et qu'elle n'est pas l'eldorado promis pour l'instant. En effet, l'intérêt du numérique n'est pas principalement commercial ; on se demande surtout si l'internet peut permettre à l'art de se défaire du joug commercial, d'où vient principalement la censure aujourd'hui.

    + Le navet "Fight Club", inspiré d'un roman de Chuck Palahniuk, aura une suite sous la forme d'un "comics". Le film jouait à fond d'une esthétique gay & BCBG, avec Brad Pitt dans le rôle d'un boxeur, aussi crédible que Mike Tyson dans le rôle d'une demoiselle d'honneur. Le but était bien sûr d'attirer au guichet le public masculin animé d'un désir homosexuel inavoué ou difficile à assouvir pour X raisons. En raison de l'enjeu commercial, les gazettes de cinéma sont plus prudentes que les journalistes qui, dans le domaine de la BD, tentent de démontrer avec plus ou moins d'arguments que les modèles héroïques de la BD assignés aux petits garçons par la BD franco-belge étaient gays.