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delcourt - Page 2

  • Revue de presse BD (67)

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    + Grâce à ce dessin ("Canard Enchaîné" du 11 sept.), qui a déclenché l'ire des autorités japonaises soucieuses d'attirer quelques athlètes aux prochains J.O., Cabu sera peut-être aussi connu qu'Alain Delon ou les Galeries Lafayette au pays du soleil levant. "Tokyo n'aime pas l'humour français", peut-on lire dans la presse française pour commenter cet incident diplomatique ; ça tombe bien, la France n'apprécie guère quant à elle le masochisme des Japonais ou des compétiteurs olympiques. D'ailleurs, puisque le débat sur la prostitution est à la mode, on peut se demander si le sport de haut niveau n'est pas assimilable à la prostitution, compte tenu du jeune âge où les sportifs sont enrôlés, et des méthodes coercitives employées parfois par leurs propres parents (ce qui constitue une circonstance aggravante) ; en tel cas, il faut le regard exercé du dessinateur pour voir la ressemblance entre un maquereau et un entraîneur sportif.

    + C'est une fantasia de nouveaux magazines de BD en ce mois de septembre; commençons par "L'Association" qui a décidé de relancer la revue "Lapin" ; ce n'était pas à proprement parler une revue, mais plutôt une sorte de "book" périodique présentant de nouveaux auteurs, formule que les blogs ou les agrégateurs de blogs BD ont pratiquement rendue obsolète. "Lapin" s'appelle désormais "Mon Lapin", sans doute pour créer un climat d'intimité avec le lecteur. Le premier n° a pour thème le festival d'Angoulême, et le rédac' chef en est François Ayroles.

    + Mentionnons en outre le lancement par Lewis Trondheim et Yannick Lejeune d'un nouveau trimestriel (éds Delcourt), "Papier", où paraîtront notamment des planches du collectif unipersonnel le Cil-Vert et de Jérôme Anfré.

    + Le bimestriel satirique "Zélium", qui s'était heurté aux coûts faramineux de la distribution en kiosque pour des publications non subventionnées, reparaît. Il sera cette fois-ci vendu à la criée.

    + Enfin, nous avons déjà parlé dans Zébra de la Revue dessinée, dont le premier n° vient de paraître. A l'initiative de Franck Bourgeron, ce magazine veut relever le défi consistant à redonner du sens à l'information, devenue depuis longtemps une sorte de réconfort intellectuel, de même que le café et le croissant servis avec.

    + Le blog "Bayday Leaks" propose des dépêches aussi fraîches que sulfureuses sur les coulisses de la BD ; il vient compenser utilement le sérieux de cette revue de presse. Quelques exemples :

    - "France 3 est sur les rangs pour adapter tout le nouveau catalogue de Futuropolis pour ses téléfilms du samedi soir."

    - "Après Sfar, après Sattouf, Christophe Blain voit son Quai d'Orsay adapté au cinéma. Mathieu Sapin cherche un plan de web-série."

    - "Pilules Bleues" de Frédérik Peeters ressort avec 10 pages de plus. Sans doute les effets de la trithérapie..."

    - "Lassé qu'on lui reproche de raconter toujours les mêmes choses en BD, Joann Sfar les raconte désormais en roman."

    + Le flirt de Didier Pasamonik, éminent tintinologue belge (Actuabd/Zoo) avec la ministre de la Culture Aurélie Filippetti, entamé à l'occasion du dernier festival d'Angoulême, n'en finit pas. La nomination d'un obscur aparatchik par la ministre ("Médiateur du livre"), en est cette fois-ci le prétexte. Affirmer le bénéfice de la loi Lang sur le prix unique du livre pour les libraires, revient à faire passer une loi poujadiste inefficace pour un progrès culturel. L'intellectualisme et la culture de masse sont les deux mamelles du totalitarisme selon Orwell : on ne voit pas en quoi les ministres de la culture successifs ont fait obstacle à ces fléaux.

    + Le dessin de la semaine est un croquis de collégiens par Placid, qui excelle à représenter les affres de l'adolescence :

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  • Revue de presse BD (46)

     

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    + D'habitude, je trouve les affiches de festivals assez moches. Pas celle du tampographe Sardon, pour le prochain festival de Bastia.

    + Janet Hamlin a pu assister au procès politique des prisonniers de Guantanamo et faire quelques croquis (un peu conventionnels). Je me demande ce qu'un artiste comme Cabu aurait sorti dans cette situation ? Le dessinateur de presse Marc Large, qui témoigne parfois de son travail sur son blog, croque parfois pour le compte de la télé française. Il témoigne de la difficulté de dessiner dans les cas d'affaires pénales particulièrement atroces.

    + La société Moulinsart et la veuve Hergé ayant été déboutés à l'issu de leur procédure, ils n'ont pu empêcher deux pastiches de Gordon Zola de paraître : "L'Ascète boude le Cristal", et "Le Temps pleut du Soleil". Pourquoi faire un procès, quand de si mauvais titres plaident contre ?

    + Les éditions Delcourt lancent un nouveau magazine féminin illustré: "Bisou". "Parce qu'on ne voulait pas choisir entre être belle et amusante, légère et intelligente, vraie et branchée, Bisou est né.", affirme sa rédactrice Anaïs Vanel. "Belle et amusante, légère et intelligente, vraie et branchée", c'est à peu près la liste des compliments qu'un mec devra faire à une qu'il veut baiser (ou marier, puisque c'est de nouveau la mode). C'est bien vrai qu'il n'y a pas de différence entre les sexes. Je vais pouvoir lire "Bisou".

    + Les producteurs de BD ont trouvé une astuce pour se débarrasser de leurs stocks d'invendus: ils les donnent, au cours d'une opération de promo. : les 48H BD.

    + La perspective de faire des profits grâce au web et la diffusion des oeuvres numérisées provoque des remous entre les différents acteurs de la profession. Grosso modo, les auteurs redoutent de se faire entuber par des groupes de presse dont les abus les ont rendus méfiants.

    De fait, au Japon et aux Etats-Unis, les comics ou les mangas sont produits dans des conditions proches de l'industrie automobile, pour ne pas dire qu'elles sont bien pires, vu qu'il n'y a pas dans la BD des syndicats très puissants comme dans l'automobile.

    Le mépris pour la bande-dessinée vient d'abord de là : du fait que les mangakas ou les auteurs de comics sont de simples exécutants, presque des auteurs d'images pieuses, étant donné le lien entre le culte des super-héros et le nationalisme, à un degré qui, vu d'Europe, paraît surréaliste. Au contraire, le respect vient de Belgique et de pratiques plus proches de l'artisanat. Et de nulle part ailleurs. Le respect ne vient pas du fric, comme certains lèche-cul prétendent parfois; ni de travaux universitaires pompeux, que personne ne lit.

    C'est donc une double question de salaire et de statut qui irrite les auteurs de BD. Au cours des dernières années, "l'industrie de la BD", comme disent certains, malgré l'augmentation des profits, s'est désintéressée du sort des auteurs, en dehors de quelques stars. Les petites maisons d'édition indépendantes se sont multipliées, qui ne paient pas mieux les auteurs, mais du moins les traitent avec plus de respect, et leur laissent le champ plus libre.

    Un accord a donc été signé entre les syndicats d'éditeurs et d'auteurs, en présence de la ministre de la Culture Filippetti (et d'un médiateur, issu de l'université, P. Sirinelli) le 21 mars. Autant dire que cet accord est du pur bluff. Primo : le rendement économique des oeuvres numériques n'est pas un fait acquis. Il l'est plus ou moins aux Etats-Unis, malgré la médiocrité de la production, mais le marché américain est dix fois plus important ; on sait la promptitude de Perrette à s'enthousiasmer, dès lors qu'il s'agit de faire du beurre, mais son intelligence économique catastrophique.

    Si rendement il y a, on se demande qui pourrait empêcher les pactes léonins de perdurer -le "pacte léonin", c'est comme ça qu'on dit quand on pense que les fables d'Esope sont une science économique plus fiable que celle des experts-comptables policés. L'idée est assez répandue en France que "l'Etat protège les plus faibles". Le Dieu providentiel est devenu l'Etat providence: il suffit d'ouvrir un bouquin d'histoire un peu sérieux pour voir que cette idée ne repose sur rien. La providence la plus concrète, c'est le pognon ; sans lui, Superman et Spiderman sont impuissants. Wonderwoman Aurélie (Filippetti) a vu ses super-pouvoirs minorés lors du dernier budget, alors elle en fait des caisses pour compenser. Elle joue son rôle. Bien plus étonnante l'attitude des auteurs et de leurs syndicats, dont la passivité ne date pas d'aujourd'hui. Bien des auteurs de best-sellers en sont à se réjouir d'une célébrité ou d'une reconnaissance, actuellement, à laquelle ils n'ont pratiquement pas contribué ; une reconnaissance dans laquelle le snobisme joue un rôle mineur.

    Plus intéressante que la question des profits escomptés par les éditeurs et certains auteurs, celle de l'indépendance que l'internet pourrait procurer aux auteurs, en faisant éclater le monopole des gros producteurs. Leur principale ressource était de disposer de moyens d'impression et d'une trésorerie + les scénarios indigents de Van Hamme, pompés sur le cinéma yankee. Or internet fournit le moyen technique. On se souvient que, dans leur propre intérêt financier, certains auteurs ont, naguère, tenté de s'émanciper (C. Brétécher est un ex. parmi d'autres), dans des conditions assez difficiles, vu les coûts élevés de distribution. Qu'adviendrait-il aujourd'hui d'une telle initiative ?

    L'accord supervisé par le ministère a donc surtout pour effet de rassurer les éditeurs. Les réactions d'auteurs professionnels sur les forums sont de plus en plus hostiles et traduisent le dégoût de pratiques commerciales et éditoriales peu reluisantes.

    + Bridé par son éditeur, Didier Borg, pour éviter de choquer les mères de familles susceptibles d'offrir "Last Man" à leurs gosses, en se disant que ça vaut toujours mieux que "Call of Duty" ou "GTA", Bastien Vivès enlève l'élastique et le cellophane sur son blog, où il n'hésite pas à faire étalage de fantasmes sexuels auxquels Proust n'avait pas pensé.

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  • Revue de presse BD (18)

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    + La ville de Delémont, dans le Jura suisse, prévoit d'ouvrir un musée en l'honneur de Thorgal, héros de BD viking brun, et son créateur G. Rosinski (dont le style me fait penser à celui du peintre E. Meissonier, qui connut son heure de gloire au XIXe siècle). Brrrr, entrer au musée de son vivant, ça doit cailler, surtout dans le Jura !

    + Outre les traditionnelles séances de dédicace à la chaîne, les éditions Delcourt+Soleil organisent dès demain et jusqu'au dimanche 23 septembre des séances de "speed-booking" lors d'un festival dans le XIIIe arr. de Paris (près du Parc de Bercy). Mais qu'est-ce que le "speed-booking", au fait ? Tout le monde connaît le "speed-dating", qui consiste à se prendre un maximum de râteaux en un minimum de temps, de la part de gonzesses sadiques ; eh bien le "speed-booking", c'est à peu près le même principe, transposé à la BD : tu montres ton "book" à plein d'éditeurs, qui te recalent tous un par un. 

    + J'avais raté cette interview de Mandryka (Le Concombre masqué), par Maël Rannou ; intéressante pour ceux qui s'intéressent à la presse BD, que Mandryka a bien connue (ayant créé "L'Echo des Savanes"), et qu'il a vue disparaître.

    + Sur son blog, Guy Delisle a dessiné deux de ses accidents préférés. Le premier, ici, et le deuxième . Comme le dessin de Guy Delisle est en outre très signalétique, je serais étonné s'il n'était pas embauché pour la prochaine campagne de la Prévention routière.

    + Petite présentation par Thierry Groensteen d'un dessinateur méconnu, caricaturiste et spécialiste du dessin animalier, Adolf Öberlander.

    + Le fil des revues de presse BD précédentes. Voilà, c'est tout pour cette fois.

  • Chroniques de Jérusalem**

    Je sais, je suis pas mal en retard pour parler de cette BD de Guy Delisle. J'avais trois bonnes raisons de ne pas le faire avant : d'abord j'ai lu la précédente chronique sur la Corée du Nord il y a quelques années, et elle m'avait rasé ; ensuite, "Chroniques de Jérusalem" est un volume assez épais ; tertio, je devais d'abord me débarrasser de l'agent du Mossad qui me collait au train.fanzine,bd,zébra,critique,bd,guy delisle,chroniques de jerusalem,delcourt

    Blague à part, le fait que cet album continue de caracoler en tête des ventes d'albums a fini par me décider. Je ne ferai pas de commentaire sur le dessin de Delisle ; sur un sujet aussi grave que Jérusalem et les territoires occupés/pas occupés, ce serait inutile, comme de reprocher à un reporter qui filme des bombardements de ne pas faire de beaux travellings ou des ralentis bouleversants.

    Maintenant, essayons de nous situer dans le "no man's land" de la critique, dernier territoire sans drapeau, de ne pas faire de commentaire qui paraisse trop "pro" (ni pro-palestinien, ni pro-israélien). Il est évident que ce bouquin devait provoquer des réactions d'hostilité parmi les sympathisants de la cause israélienne, et son auteur devait bien s'en douter.

    G. Delisle suit sa femme en mission humanitaire en Israël, et garde leurs enfants pendant que sa femme va au turbin. Ce statut de conjoint d'une employée d'une ONG (dont G. Delisle montre qu'il lui a causé pas mal de problèmes lors de ses déplacements en avion pour se rendre à des congrès de BD, rendant la police des frontières plus méfiante que nature), entame quelque peu la crédibilité du reportage. Dans les pays sur le pied de guerre ou carrément en guerre, et pas seulement en Israël, les ONG sont souvent regardées comme des officines de renseignement ou de propagande occidentales, à l'instar des grandes chaînes de télé étrangères. Dans la vie, bien sûr G. Delisle fait ce qu'il veut, mais en tant que lecteur ça me gêne qu'il voyage dans les valises de sa femme. Est-ce que ce fait ne provoque pas automatiquement des réactions d'irritation de certains Juifs nationalistes ?

    Le mieux serait qu'un auteur de BD israélien vienne faire une chronique de la France pour constater, par exemple, s'il n'y aurait pas aussi un mur périphérique, entre le Paris "bobo" et la banlieue parisienne ? Dans quelle mesure les Français sont prêts à partager leur territoire ?

    J'aime mieux, dans ces "Chroniques de Jérusalem", l'idée rendue par G. Delisle d'un téléscopage dans Jérusalem des principales religions du monde, en même temps que ça semble le lieu le moins spirituel du monde, d'où dieu serait complètement absent. Cette idée a surtout de quoi offusquer dieu, et comme G. Delisle, bien que baptisé dans la religion catholique, est incroyant, eh bien personne ne se sent visé...

    Cette BD vient aussi renforcer une impression assez désagréable, et c'est sa principale qualité à mes yeux : l'impression que, plus on est informé, moins en sait sur ce qui se passe au-delà de nos frontières. Rien ne remplace l'expérience, ce n'est pas nouveau, mais ce qui l'est plus, c'est de trimballer avec soi, en plus de ses bagages, des tas de préjugés ou de clichés. "Chroniques de Jérusalem" envoie un message similaire à celui de "Passage afghan", de l'Américain Ted Rall, exprimé de façon plus brutale par celui-ci, à savoir que l'opinion publique occidentale est maintenue dans l'ignorance des événements tragiques qui se déroulent aux quatre coins du monde.

    Z.