Critique et romancier en vue, Frédéric Beigbeder avance que l’autodérision est l’ingrédient
indispensable d’une bonne autobiographie. On évite ainsi d’infliger au lecteur une sorte d’examen de conscience à la fois pénible et plus obscène que l’exhibition de la chair.
De fait, la force d’ouvrages tels que les « Confessions » de Rousseau, le « Candide » de Voltaire, ou encore « Mort à crédit » de Louis-Ferdinand Céline, tient largement à la capacité d’autodérision de leurs auteurs. On fait plus souvent référence au style de Rousseau ou à ses idées morales, mais il suffit de lire ou de relire les premiers chapitres des « Confessions » pour s’apercevoir qu’il est aussi un auteur plein d’humour.
« Carnation » est le récit des illusions et désillusions sentimentales d’un jeune dessinateur, Xavier Mussat, demeurant à Angoulême après y avoir fait ses études, puis entamant une carrière dans le dessin-animé (sous la houlette de Michel Ocelot/Kirikou). Pas ou peu d’autodérision dans ce récit autobiographique, cependant l’auteur évite l’écueil de l’auto-complaisance. Il a le mérite de suggérer que la conjugaison de deux âmes un peu paumées est sans issue qui ne soit fatale ; et de rappeler aussi cette vieille analogie qui remonte à l’Antiquité, entre les amours humains et la prédation ou la chasse (indiquée par l’arc et les flèches d’Eros), en se représentant d’emblée, dès les premières pages de ce récit qui en compte 250, sous l’apparence d’un vautour. Le lecteur est ainsi incité à se poser la question : - Quel sorte de prédateur sexuel suis-je ?, de façon utile en des temps où, pour le besoin de la consommation, les publicitaires martèlent et forgent du matin au soir une idée de la liberté comme la satisfaction de l’instinct ou de la passion, afin d’augmenter les recettes.
oppressante. Non seulement le parti-pris de chasser le texte pour laisser toute la place au dessin, ce qui oblige à en renforcer l’expressivité, mais encore le style composite de Presl -étrange comme celui de Picasso-, produisent ensemble cette sensation d’oppression.
cinéma. En effet les "biopics" (biographies filmées) de peintres sont le plus souvent ratés ; je pense en particulier au "Van Gogh" de M. Pialat, qui insiste lourdement sur cette tarte à la crème de la folie de Van Gogh.
des « jeunes d’aujourd’hui », les bobos comme ceux issus de l’immigration. Dans ce nouvel opus, «L’Arabe du Futur», au titre « accrocheur », R. Sattouf raconte ses souvenirs d’enfance, dans un style simple et direct, auquel son trait caricatural ajoute une touche comique.
vais reprendre la critique d’un autre critique et me contenter d’ajouter quelques commentaires (histoire de rappeler qu'avec l’art conceptuel, on est toujours à la limite de l’escroquerie).
cherche pas exactement à émoustiller le lecteur, mais plutôt à se moquer des codes sexuels et des métaphores en usage pour évoquer les rapports amoureux les plus banals, voire la sexualité dite « reproductive » la moins sophistiquée.
plus le dernier recueil de strips du Belge Ben Dessy, « Hors d’œuvre », que la discipline qu’il pratique est un art acrobatique ; si la ligne mollit un tant soit peu, c’est la mauvaise chute garantie. Il y a peu de déchets chez cet auteur, qui met beaucoup de soin à divertir ses lecteurs, le public de son