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arabe du futur

  • Revue de presse BD (226)

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    + "50 Watts" se veut la ressource en ligne la plus riche du monde dans le domaine de l'illustration et des illustrateurs. Ce site répertorie en effet de très nombreux illustrateurs, comme par exemple, ci-dessus le tchèque Joseph Lada (1887-1957), "artiste national" tchèque, connu pour avoir illustré "Le Brave Soldat Chveïk" (Jaroslav Hasek), héros presque aussi populaire en Tchéquie que Tintin en Belgique.

    + En marge du "Trophée Presse-Citron" 2017 du meilleur dessinateur de presse, l'Equipewebzine,bd,zébra,fanzine,gratuit,bande-dessinée,revue,presse,hebdomadaire,actualité,mars,2017,joseph lada,50 watts,jaroslav hasek,brave soldat chveik,tchèque,eiris,bnf,hara-kiri,charlie-hebdo,colloque,georget bernier,françois cavanna,martine mauvieux,virginie vernay,mric,alexandre devaux,topor,siné-mensuel,anarcho-punk,noël godin,entarteur,jean-luc mélenchon,france insoumise,riad sattouf,parisworldwide,arabe du futur interdisciplinaire de recherche sur l'image satirique (Eiris) organise dans la bibliothèque Mitterrand un colloque consacré à "Hara-Kiri" (mercredi 15 mars, de 9h30 à 16h30). Au nombre des intervenants : Martine Mauvieux (Bnf), Virginie Vernay (ex-collaboratrice de Cavanna), MRic (caricaturiste), Alexandre Devaux (spécialiste de Topor).

    François Cavanna et Georget Bernier (alias Pr Choron) étaient tous deux issus de milieux très modestes, ce qui explique en grande partie la singularité de "Hara-Kiri", puis "Charlie-Hebdo", ainsi que son audace subversive (les pauvres n'ont pas grand-chose à perdre).

    Après sa faillite en 1982, "Charlie-Hebdo" sera refondé en 1992 dans un esprit assez différent ; il suffit de lire le dernier essai de Philippe Val, son ancien directeur ("Cachez cette identité..."), pour le comprendre.

    (Ci-contre caricature de Choron et Cavanna par le dessinateur Schvartz.)

    + Lu dans le dernier "Siné-Mensuel" (mars) : "Le mouvement anarcho-punk, bien sûr, a souvent été récupéré par les cafards techno-industriels." Noël Godin alias l'Entarteur [des stars du néant].

    + L'équipe de campagne de Jean-Luc Mélenchon, candidat de la "France insoumise", a eu l'idée de proposer un programme politique sous la forme d'une bande-dessinée. L'optimisme du propos et des dessins (signés Mélaka et Olivier Tonneau) nous emmène loin du dessin de presse satirique. Quelques remarques sur cette BD :

    - F. Hollande est moqué dans ce programme pour avoir déclaré : "Mon ennemi, c'est la finance !" Mais J.-L. Mélenchon ne fait-il pas la même déclaration, tout aussi tonitruante ?

    - On remarque que le communisme, faute sans doute de prolétaires, est enterré par le programme de J.-L. webzine,bd,zébra,fanzine,gratuit,bande-dessinée,revue,presse,hebdomadaire,actualité,mars,2017,joseph lada,50 watts,jaroslav hasek,brave soldat chveik,tchèque,eiris,bnf,hara-kiri,charlie-hebdo,colloque,georget bernier,françois cavanna,martine mauvieux,virginie vernay,mric,alexandre devaux,topor,siné-mensuel,anarcho-punk,noël godin,entarteur,jean-luc mélenchon,france insoumise,mélaka,riad sattouf,parisworldwide,arabe du futur,laurel,ulule,crowdfunding,californieMélenchon au profit d'un écologisme plus à la mode ; il faut dire que les militants de la "France insoumise" n'ont guère les moyens d'un coup de force révolutionnaire, plus probable en Chine ou en Inde, où le mot "prolétariat" a encore un sens.

    - Très peu marxiste l'argument avancé dans ce programme selon lequel l'Etat pourrait offrir une protection contre les dérives du capitalisme ; d'abord parce qu'il n'y a pas de "bon capitalisme" selon K. Marx, ensuite parce que Marx fait la démonstration que l'Etat moderne et les banques capitalistes sont solidaires.

    On peut lire Marx comme un auteur satirique, tant la culture contemporaine repose sur l'idéologie et la fiction.

    + En préambule de l'interview de Riad Sattouf à "ParisWorldwide" (mars-avril 2017), ce magazine bilingue (franco-anglais) gratuit distribué dans les aéroports d'Orly et Roissy rappelle que R. Sattouf a vendu un million de ses deux premiers "L'Arabe du Futur" et qu'il est traduit en 18 langues. R. Sattouf a accompli l'ambition sociale de son père, en grande partie aux dépens de ce dernier.

    "ParisWorldwide" souligne le paradoxe que "L'Arabe du Futur" n'est pas traduit en arabe :

    - Parce que le marché du livre, dans la langue arabe, est encore peu développé. (...) On a reçu des propositions, mais les éditeurs intéressés ne voulaient s'engager que sur le premier volume et ne publier la suite que si ça marchait. Mais de mon point de vue, il était hors de question que les gens de ma famille, qui parlent arabe et qui seraient susceptibles de le lire, ne puissent avoir accès qu'au premier volet. (...) Je proposerai la traduction des cinq volumes d'un coup, quand ce sera terminé.

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    + Grâce aux efforts d'une sorte de syndicat des auteurs de BD, la précarité d'une partie des auteurs de BD a été portée à la connaissance du grand public par le biais de quelques articles parus dans la presse nationale. Sur mille auteurs de BD environ, un tiers vit au-dessous du seuil de pauvreté, et un tiers seulement perçoit des revenus confortables.

    Le succès rencontré par la souscription de la blogueuse-BD Laurel est doncwebzine,bd,zébra,fanzine,gratuit,bande-dessinée,revue,presse,hebdomadaire,actualité,mars,2017,joseph lada,50 watts,jaroslav hasek,brave soldat chveik,tchèque,eiris,bnf,hara-kiri,charlie-hebdo,colloque,georget bernier,françois cavanna,martine mauvieux,virginie vernay,mric,alexandre devaux,topor,siné-mensuel,anarcho-punk,noël godin,entarteur,jean-luc mélenchon,france insoumise,riad sattouf,parisworldwide,arabe du futur,laurel,ulule,crowdfunding,californie d'autant plus remarquable. En quelques minutes seulement, cette dessinatrice a récolté les 10.000 euros réclamés sur la plateforme de financement participatif "Ulule" pour financer la publication de son album.

    Même si elle n'en est pas à son coup d'essai -Laurel avait récolté 300.000 euros pour financer son premier album de la même façon-, la dessinatrice s'est dite estomaquée. Sa BD raconte l'histoire vraie d'un couple exilé en Californie, parti se frotter au rêve américain. Cela prouve que l'on n'est jamais si bien promu que par soi-même.

  • Orientalisme****

    Nicolas Presl a le don avec ses albums muets de plonger le lecteur dans une ambiancewebzine,bd,gratuit,zébra,bande-dessinée,fanzine,critique,kritik,orientalisme,nicolas presl,atrabile,jérôme bosch,enfer,chrétien,riad sattouf,arabe du futur,turquie,kouchner,hydrie,heureux qui comme oppressante. Non seulement le parti-pris de chasser le texte pour laisser toute la place au dessin, ce qui oblige à en renforcer l’expressivité, mais encore le style composite de Presl -étrange comme celui de Picasso-, produisent ensemble cette sensation d’oppression.

    Les BD de N. Presl fascinent comme un Jérôme Bosch, bien que celui-là ne cherche peut-être pas à délivrer le même message chrétien que Bosch : la société, c’est l’enfer, catastrophe sans remède humain. Une philosophe juive parle aussi de la société comme d’un « gros animal » ; en temps de guerre, quand le dragon crache le feu, cette métaphore est compréhensible par tous, mais « en temps de paix », quand le gros animal ronronne, tel un chat digérant ses proies ou des lions qui rotent dans la savane après leur dîner, seuls des artistes comme Bosch ou Presl devinent le danger derrière la publicité, l’imagerie complaisante, et savent faire ressortir que le gros animal est seulement assoupi, prêt à dévorer de nouveau dès que le besoin s’en fera sentir.

    Pour ainsi dire, la bête ne fait qu’enfler. Nicolas Presl parle en effet d’une société mondialisée, ultime ; dans son dernier album comme dans le précédent (« Heureux qui comme »), voire peut-être le premier (« L’Hydrie »), bien qu’il soit situé dans la Grèce antique ; la société ne forme pas seulement un tout dans l’espace géographique, mais aussi dans le temps, l’homme semblant répéter à l’infini les mêmes erreurs.

    « Orientalisme » traite comme le récent « Arabe du Futur » de Riad Sattouf de la confrontation du Nord et du Sud, que ces deux auteurs présentent comme un dialogue de sourds. Les scènes d'« Orientalisme » se déroulent en Turquie, une Turquie rurale qui peut passer dans le meilleur des cas pour pittoresque du point de vue occidental -au pire pour un moyen-âge arriéré. Riad Sattouf décrit même ce phénomène, à l’intérieur des pays arabes, d’élites occidentalisées qui n’hésitent pas à conduire à coups de trique et de bottes les populations rurales musulmanes sur la voie du progrès social.

    Le moins qu’on puisse dire, c’est que la décolonisation n’a pas dissipé le malentendu entre les peuples. Le laconisme de Presl, par comparaison avec Sattouf, souligne plus encore la tension. On se situe à l’opposé de Hergé, apôtre de la colonisation, et donc de l’amitié entre les peuples du monde, sans doute d’une manière que l’on peut trouver démodée, mais qui n’est guère plus condescendante que les méthodes nouvelles (B. Kouchner sera peut-être démodé avant Tintin). Avec N. Presl le vernis des bonnes intentions, dont l’enfer est pavé, craque. « Orientalisme » est un titre ironique.

     

    « Orientalisme », Nicolas Presl, eds Atrabile, 2014.

  • Revue de presse BD (107)

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    + Joann Sfar vole dans cette chronique du 17 juin sur France-Inter au secours du métier de dessinateur, pour lequel il a "les yeux de Chimène", un peu cernés par les nuits blanches. Le propos est sans doute trop général, cela dit J. Sfar a raison, la faillite de la presse et celle du métier de dessinateur sont liées.

    + "En ce qui me concerne, je suis gêné quand un artiste s'engage en politique, je trouve ça toujours un peu ridicule. Je m'exprime dans mes livres, c'est tout ce que je sais faire." Auteur d'une BD récemment publiée évoquant son enfance, "L'Arabe du Futur", Riad Sattouf a donné une interview à "Jeune Afrique". La BD de Riad Sattouf constitue un témoignage intéressant, bien qu'ambigu, sur la mentalité des élites arabes occidentalisées auxquelles le père de Riad Sattouf appartenait. La question du refus de l'engagement politique est sans doute un peu plus compliquée que Riad Sattouf ne semble le croire, surtout quand on collabore à un hebdomadaire dont l'engagement est connu.

    + Par ce qu'elle a d'indéfinissable, la modernité inspire le dégoût aux poètes en général, non seulement à F. Nietzsche, même si ce philosophe matérialiste a le plus clairement établi le rapport des choses indéfinissables avec la mort. "Spirou vers la modernité", par Serge Clerc, est ainsi un titre redondant, puisque la spirale est signe de modernité (dessinée par A. Jarry sur le ventre du Père Ubu). Ceux qui se demandent comment la BD belge, qui servit naguère à propager la culture de petits industriels belges plutôt réacs, a pu devenir symbole de modernité grâce au discours pontifiant sur la "ligne claire", ne trouveront pas la réponse dans la chronique que le webzine "du9" consacre au bouquin de S. Clerc. C'est le principe même de la modernité de poser un tas de questions sans fournir de réponse.

    + "Citrus" est une nouvelle revue, abondamment illustrée, dont le premier numéro est consacré aux dessous du football.

     + Trois petits éditeurs, FRMK, Les Requins Marteaux et Cornélius lancent une opération commerciale alléchante : cinq BD pour 10 euros, espérant attirer ainsi dans les librairies spécialisées de nouveaux clients. Le site dédié à cette opération en fournit la liste.

    + Le dessin du jour est le portrait d'un amateur de bande-dessinée par Amandine Brûlée, extrait d'une galerie de croquis.

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  • L'Arabe du Futur***

    Riad Sattouf est surtout connu pour plusieurs bandes-dessinées et films où il brocarde les travers et ticswebzine,bd,gratuit,zébra,fanzine,bande-dessinée,kritik,critique,riad sattouf,charlie-hebdo,réactionnaire,lepéniste,occident des « jeunes d’aujourd’hui », les bobos comme ceux issus de l’immigration. Dans ce nouvel opus, «L’Arabe du Futur», au titre « accrocheur », R. Sattouf raconte ses souvenirs d’enfance, dans un style simple et direct, auquel son trait caricatural ajoute une touche comique.

    Né d’un père Syrien, prof de fac, et d’une mère bretonne, femme au foyer, Riad Sattouf a pas mal bourlingué en raison des différentes affectations de son père, en Libye, puis en Syrie, faisant escale entre deux postes au Cap Fréhel en Bretagne où sa grand-mère maternelle résidait. Dans ce premier tome paru aux éditions Allary, le petit Riad n’est encore qu’un nourrisson, puis un bambin métis dont la blondeur surprend au Moyen-Orient. L’auteur évoque donc surtout son père, personnage principal de cette « tranche de souvenirs » ; exilée dans des pays dont elle ne connaît pas la langue et les coutumes, et peut-être aussi du fait d’une personnalité moins exubérante, sa mère se trouve plus en retrait.

    Disons quelques mots des idées morales et politiques du paternel de Sattouf, puisqu’elles orientent son vouloir et sa carrière, et que celui-ci entraîne femme et enfants derrière lui. Pour résumer, le père de Riad Sattouf est une sorte de lepéniste arabe ; il estime les Arabes capables de rattraper leur retard sur l’Occident, et qu’une période de dictature est le meilleur moyen pour ce faire, suivant l’évolution que la France a elle-même connue, ou la Russie encore plus récemment. M. Sattouf père accorde à l’école une grande importance dans la course au progrès. Benjamin dans sa famille syrienne aux valeurs frustes, cette position lui a permis d’être le seul de sa famille à pouvoir aller à l’école.

    Bien que de confession musulmane, M. Sattouf n’est pas croyant et a vis-à-vis de la religion l’attitude qu’on peut avoir vis-à-vis d’un folklore que l’on estime dépassé. En toute bonne logique, ses modèles politiques sont, Saddam Hussein, le plus occidental des dictateurs arabes, et Kadhafi (qui a davantage joué de l’apologie du continent africain, et même de la race noire). On sait que ces despotes furent adoubés par les démocraties occidentales pour la raison qu’ils développaient des Etats laïcs en principe « avant-gardiste ». (...)

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