Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Les Coquins***

Petit recueil d’illustrations de Marion Fayolle récemment paru aux éds Magnani, « Les Coquins » newebzine,gratuit,bd,fanzine,zébra,bande-dessinée,critique,kritik,les coquins,marion fayolle,magnani,psychanalyse,l'homme en pièces,tendresse des pierres cherche pas exactement à émoustiller le lecteur, mais plutôt à se moquer des codes sexuels et des métaphores en usage pour évoquer les rapports amoureux les plus banals, voire la sexualité dite « reproductive » la moins sophistiquée.

L’auteur souligne le rapport étroit entre la monstruosité, au sens étymologique du terme, et la sexualité, par des dessins greffant des animaux, des objets, des végétaux et des humains entre eux. La condition humaine est absurde, et l’homme est avant tout conditionné par sa sexualité. On pense ici à l’adage antique : «L’amitié entre l’homme et la femme est impossible à cause du sexe. » ; en effet, si « Les Coquins » ne va pas jusqu’à suggérer la guerre des sexes, il souligne au moins le malentendu entre eux. L’opposition des sexes est d’ailleurs une source de comique depuis l’Antiquité (Aristophane).

La théorie du genre ou de l’autodétermination sexuelle peut paraître absurde ou burlesque à certains, ou encore refléter un mode de consommation ultra-moderne, ne visant pas d’abord la satisfaction d’un besoin naturel. Les illustrations de Marion Fayolle, quant à elles, soulignent le côté absurde du lien sexuel, et donc social, le plus primaire, de sorte qu’elles incitent à penser que la théorie du genre n’est que le prolongement d’une poétique amoureuse burlesque typiquement occidentale.

Le style de Marion Fayolle, fait de silhouettes épurées qui traduisent directement l’idée d’insoutenable légèreté de l’être, lui vaut d’être employée pour illustrer dans des magazines des articles sur des thèmes psycho-sociaux, qu’elle aère ou allège ainsi de son mieux, mélangeant souvent des figures animales et humaines.

Marion Fayolle a d’ailleurs commis précédemment deux ouvrages autobiographiques dans la même veine symboliste autour de son père et sa maladie (« L’Homme en pièces », « La Tendresse des pierres »). La psychanalyse a d’ailleurs remis le mythe d’Œdipe au goût du jour en insistant sur la relation amoureuse incestueuse entre mère et fils ; mais ce modèle oriental a tendance à faire oublier une version du modèle amoureux incestueux, peut-être plus moderne et plus typiquement occidentale que le mythe qui inspire Freud, à savoir la relation amoureuse trouble entre un père et sa fille.

En somme, « Les Coquins » n’est pas le cadeau de mariage idéal... sauf peut-être pour les couples tristes.

Les Coquins, Marion Fayolle, Eds Magnani, mai 2014.

Les commentaires sont fermés.