Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

autobiographie

  • Revue de presse BD (186)

    webzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,actualité,avril,2016,revue,presse,hebdomadaire,zombi,gab,decressac,catholique,anticlérical,caricature,lalanne,psychanalyse,oriane lassus,nullipare,arbitraire,blog-bd,jean-jacques rousseau,andré mir,autobiographie,confessions,pédérastie,lyon,christophe grébert,puteaux,festival

    Caricature de Decressac.

    + Des crimes sexuels (prescrits) dans le diocèse de Lyon ont donné lieu à de nombreuses caricatures anticléricales ; nous en avons nous-mêmes publié quelques-unes dans "Zébra", signées Zombi ou Gab. Mgr Lalanne, membre du conseil permanent des évêques catholiques de France, a de façon étonnante tiré argument de la psychanalyse pour tenter de disculper les clercs mis en cause dans ces affaires de moeurs -de façon étonnante car le propos de la psychanalyse et celui des évangiles sont opposés. De plus on peut reprocher à un évêque se disant chrétien de se mêler de justice civile ou pénale et refuser ainsi de "rendre à César ce qui est à César".

    Aux psychanalystes est dévolu aujourd'hui le rôle de conseil joué naguère par un clergé catholique désormais déclinant (en âge et en nombre) ; la corporation des psychanalystes est d'ailleurs elle aussi secouée de temps à autre par des scandales sexuels. Pour l'étude et la critique de la religion, il est important de comprendre cette évolution, le passage du curé au psy, afin que la critique soit une vraie critique, et non une mise en accusation de telle ou telle religion minoritaire.

    + André Mir, président de l'association Jean-Jacques Rousseau, a fondé un prix de l'autobiographie dont la liste des nominés pour cette année vient d'être rendue publique. Raconter sa vie est souvent prétexte à autre chose. Il entre dans l'autobiographie de Rousseau une part de règlement de compte, notamment vis-à-vis de son ex-meilleur ami Denis Diderot, par qui Rousseau s'était senti trahi. L'arrivisme de Diderot ne pouvait manquer de heurter l'austère Rousseau, chrétien sincère de surcroît tandis que Diderot se piquait d'athéisme (un athéisme différent de l'athéisme laïc d'aujourd'hui, devenu avec le temps une religion à part entière).

    A travers ses "Confessions", Rousseau fait aussi passer ses idées en matière de réforme sociale et d'éducation des enfants et du peuple. Protestant, il égratigne les moeurs pédérastiques du clergé catholique, racontant la tentative de séduction d'un prêtre lyonnais sur sa personne.

    S'il entre sans doute une part d'auto-justification dans ces "Confessions", les passages où Rousseau fait preuve d'autodérision renforcent l'impression de sincérité.

    + Christophe Grébert est un des blogueurs français les plus célèbres, qui n'hésita pas à s'attaquer au début des années 2000 à certaines pratiques douteuses du maire de Puteaux sur son blog "MonPuteaux.com" ; désormais élu au conseil municipal (Modem), C. Grébert annonce à sa manière, très illustrée, le prochain festival BD de Puteaux (22-29 mai).

    + "Pourquoi grossir les rangs d'un monde dysfonctionnel ?" Oriane Lassus est une jeune auteure de BD qui s'exprime dans "Quoi de plus normal qu'infliger la vie ?" sur le thème des femmes "nullipares", sans enfants parce qu'elles n'en veulent pas (ce qui est son cas). Dire qu'il y a là un véritable tabou est exagéré : il y a depuis des siècles des femmes consacrées, nullipares, dont l'existence est vouée à un but qu'elles jugent plus important que la procréation. Ces nonnes et leurs moeurs sont assez bien acceptées.

    En 2016, les mères de famille nombreuse, de plus en plus rares dans la société occidentale, sont sans doute plus en butte aux railleries et préjugés que les femmes nullipares. Et que dire des rares personnes volontairement abstinentes sexuelles qui vivent au sein de la société de consommation ?

    Le propos anticapitaliste d'Oriane Lassus est assez paradoxal dans la mesure où les sociétés les plus capitalistes sont aussi celles où les femmes nullipares sont les plus nombreuses. Si l'Etat moderne (capitaliste) n'abolit pas complètement la différence physique entre les sexes, il repose sur une division du travail plus asexuée (de plus en plus nombreuses sont les tâches qui peuvent être accomplies par des machines) que les sociétés traditionnelles.

    Oriane Lassus, à qui son dessin expressif a valu le prix "Jeune talent" du Festival d'Angoulême, est publiée par la petite maison d'édition lyonnaise... "Arbitraire" [!].

    webzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,actualité,avril,2016,revue,presse,hebdomadaire,zombi,gab,decressac,catholique,anticlérical,caricature,lalanne,psychanalyse,oriane lassus,nullipare,arbitraire,blog-bd,jean-jacques rousseau,andré mir,autobiographie,confessions,pédérastie,lyon,christophe grébert,puteaux,festival

    Dessin d'Oriane Lassus extrait de son blog.

     

  • Carnation**

    Critique et romancier en vue, Frédéric Beigbeder avance que l’autodérision est l’ingrédientwebzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,kritik,critique,xavier mussat,carnation,casterman,autobiographie,autofiction,michel ocelot,kirikou,frédéric beigbeder indispensable d’une bonne autobiographie. On évite ainsi d’infliger au lecteur une sorte d’examen de conscience à la fois pénible et plus obscène que l’exhibition de la chair.

    De fait, la force d’ouvrages tels que les « Confessions » de Rousseau, le « Candide » de Voltaire, ou encore « Mort à crédit » de Louis-Ferdinand Céline, tient largement à la capacité d’autodérision de leurs auteurs. On  fait plus souvent référence au style de Rousseau ou à ses idées morales, mais il suffit de lire ou de relire les premiers chapitres des « Confessions » pour s’apercevoir qu’il est aussi un auteur plein d’humour.

    « Carnation » est le récit des illusions et désillusions sentimentales d’un jeune dessinateur, Xavier Mussat, demeurant à Angoulême après y avoir fait ses études, puis entamant une carrière dans le dessin-animé (sous la houlette de Michel Ocelot/Kirikou). Pas ou peu d’autodérision dans ce récit autobiographique, cependant l’auteur évite l’écueil de l’auto-complaisance. Il a le mérite de suggérer que la conjugaison de deux âmes un peu paumées est sans issue qui ne soit fatale ; et de rappeler aussi cette vieille analogie qui remonte à l’Antiquité, entre les amours humains et la prédation ou la chasse (indiquée par l’arc et les flèches d’Eros), en se représentant d’emblée, dès les premières pages de ce récit qui en compte 250, sous l’apparence d’un vautour. Le lecteur est ainsi incité à se poser la question : - Quel sorte de prédateur sexuel suis-je ?de façon utile en des temps où, pour le besoin de la consommation, les publicitaires martèlent et forgent du matin au soir une idée de la liberté comme la satisfaction de l’instinct ou de la passion, afin d’augmenter les recettes.

    Lire la suite