Des plus poétiques à celles, argotiques, qui scandalisent les institutrices, ce ne sont pas
les manières de dire l’entre-jambe féminin qui manquent dans le lexique, croyez-moi… ou si vous ne me croyez pas, rendez-vous à la Bibliothèque nationale.
Mais là, je dois dire… il fallait au moins s’appeler François Bourgeon pour en trouver une pareille : «Les Couloirs de L’Entretemps».
En voyant ce titre, j’ai failli m’étrangler (de rire); dans le domaine de la pédanterie science-fictionnesque, voilà les mages Jodorowski + Raël battus! Imaginez un peu: «Madame, serait-ce un effet de votre bonté de me montrer votre... couloir de l'entretemps ? Ou bien serait-ce porter atteinte à votre analogie avec la Vierge Marie ??» Non mais, enfin, avec des bites pareilles, la BD n'est pas sortie de son trou!
Je ne l’ai reprise (ma respiration) qu’en parcourant cette BD de culs féminins, dessinés avec un amour à peine croyable… celui qu’un nourrisson n'éprouve pas pour les roberts –pardon, les «astéroïdes jumeaux»-, de sa mère.
Quand j’étais gamin, ayant déjà cessé de téter mon pouce vers treize ans, François Bourgeon était connu pour un roman historique en BD, campé dans le genre de XVIIIe siècle que les gens aiment regarder par-dessus leur épaule pour se donner un air avant-gardiste. Moins critique qu’aujourd’hui, je ne savais alors qu’en penser...
Et si toute la science-fiction se résumait à ce trou noir, en définitive ? Dans ce cas, au lieu de tourner autour du pot, la BD de genre pourrait se résumer à une case unique : une couverture primo-avrilesque de François Bourgeon.
(par Zombi - leloublan@gmx.fr)
Les Couloirs de l'Entretemps, François Bourgeon & Lacroix, éd. 12BIS.