Extrait du site AFISTFULOFBABIES.COM
- traduit de l'américain avec l'aimable autorisation de l'auteur, Reyn.
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- traduit de l'américain avec l'aimable autorisation de l'auteur, Reyn.
...littéraire (pour faire de la place dans ma bibliothèque).
par Antistyle
Petit bilan des bouquins lus en 2012 (et non forcément parus cette année) et critiqués par Zombi pour Zébra (réclamations et insultes de fans à adresser à leloublan@gmx.fr) :
Gus Bofa - Emmanuel Pollaud-Dulian (4/5) (pour ceux qui croient que les illustrateurs ne travaillent que sur commande)
La Famille - Bastien Vivès (4/5) (Pour ceux qui croient que la famille est un long fleuve tranquille)
Une Scène dans l'Ombre - Nicolas Auffray (3/5) (pour ceux qui se demandent comment on peut bosser pour pas d'argent)
La Guerre d'Alan - Xavier Guibert (3/5) (pour ceux qui ont été dispensés de service militaire)
Blast 3 - Manu Larcenet - (2/5) (pour ceux qui n'ont pas lu "Le Chat Noir" d'Edgar Poe)
(Critique parue dans Zébra n°2)
Dans cet album qui rassemble des strips verticaux parus sur son blog, B. Vivès sait tirer parti de l’arrière-plan incestueux de la famille pour des saynètes et des dialogues caustiques assez réussis.
Je dois dire que j’étais curieux de cet album avant de l’ouvrir, car la formule de la famille moderne, impalpable depuis que l’ancien schéma familial a été supplanté dans sa fonction autoritaire par des institutions plus puissantes, rend la critique ou la caricature plus difficile. Le « pater familias », disposant du droit de vie et de mort sur ses enfants, avant que l’Etat n'en ait le monopole, était une cible plus facile.
Les publicitaires et les marchands de lessive tirent d’ailleurs parti de ce flou artistique pour fourguer avec d’autant plus de facilité l’épanouissement sexuel, le couple moderne... et tous les accessoires qui vont avec. Bienvenue par conséquent la BD de Vivès, qui introduit un peu de sarcasmes dans cet océan de bons sentiments lucratifs ; n’est-ce pas ?
Le dessin suggestif de Vivès a d’ailleurs le mérite de donner un ton impersonnel à son humour, même si l’on devine que l’auteur a tiré de sa propre situation amoureuse et familiale une partie de son inspiration. Rien d’étonnant à ce que le personnage du père de famille (barbu) soit le mieux réussi, puisque c’est bel et bien celui qui a le plus nettement « dévissé » de son piédestal. Il est retranché dans un humour provocateur et agressif, la seule arme qui lui reste.
On regrette donc que Xavier Dupont de Ligonès n’ait pas eu accès au manuel de savoir-vivre de Bastien Vivès.
NB : à noter que Vivès a aussi publié un album dédié aux jeux vidéos, autre pilier de l’aliénation mentale moderne.
Zébra
(Bastien Vivès, Ed. Delcourt-Shampoing, mars 2012, 10 euros)