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La Guerre d'Alan***

(Critique BD parue dans Zébra n°1)

                Emmanuel Guibert raconte en bd les souvenirs de guerre d’un certain Alan Cope, obscur bidasse au sein d’un régiment de blindés yankee.

                « Drôle de guerre », vu qu’Alan débarque en 1945 en pleine débâcle des Schleus : du coup les Yankees s’enfoncent comme dans du beurre, à qui arrivera le plus vite à Berlin, des Soviets ou de l’Oncle Sam.critique,bd,fanzine,zébra,emmanuel guibert,alan cope,l'association,bd

                Détail amusant, on dirait que Guibert dessine avec du plomb, comme un vitrier, ce qui pour une histoire de trouffions et de canons tombe plutôt bien.

                  Un type ordinaire, Alan, jeune engagé inexpérimenté. C’est ce qui fait l’intérêt du récit ; car le jeu de la guerre et du hasard, cette espèce de gigantesque partie de poker à l’échelle de l’Europe dans laquelle Alan se retrouve embringué, tout ce ziggourat machiavélique va finir par le questionner.

                Comme quoi les types ordinaires sont parfois moins cons que les héros, qui vont à la guerre se faire dégommer sans se douter de rien, quasi sans raison, pour la beauté du geste alors qu’il n’y a personne pour le filmer.

                Tout ça a déjà été dit par d’autres anciens combattants, y compris le silencieux encouragement au sacrifice de parents restés à l’arrière, qui fait frémir. Soit. Disons que le mérite d’Alan, c’est de n’avoir pas eu besoin de se prendre des tonnes d’acier au coin de la gueule, ni vu le champ d’honneur parsemé de cadavres, de nous faire sentir la mort avec son confident-illustrateur Guibert « à l’économie ».

Zébra

(L’Association, 2009, 300 p., 38 euros)

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