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edgar poe

  • Revue de presse BD (105)

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    + Manu Larcenet, auteur du best-seller "Blast", a décidé de fermer son blog, irrité qu'on lui pique ses dessins et les réutilise sans son accord. C'est plutôt gonflé de la part d'un auteur qui fait du Edgar Poe-fleuve. Comme Manu Larcenet fait plutôt penser à un paysan madré qu'à un assassin sympathique, il ne serait pas étonnant qu'il trouve dans Maupassant l'inspiration de ses bandes-dessinées futures.

    + Le dessinateur de presse Aurel (Le Monde, Politis, Yahoo-actualités), proteste sur sa page facebook contre les nouveaux contrats contenant des clauses abusives que les journaux font signer aux dessinateurs de presse. Il est bon de rappeler que le droit de propriété intellectuelle n'a pas été inventé pour protéger les auteurs, mais les éditeurs. La meilleure protection d'un dessinateur de presse n'est pas juridique, mais réside plutôt dans l'intelligence de son rédacteur en chef.

    + Une jeune artiste luxembourgeoise, Deborah de Robertis, s'est brièvement dénudée au Musée d'Orsay au pied du très (trop ?) célèbre tableau de Courbet, "L'Origine du Monde". "Le Figaro", à peine choqué, précise que cette artiste qui n'a pas froid aux yeux a été admise par un jury à résider à la Cité internationale des Arts de Paris. C'est quand même plus pratique pour se réchauffer après un "happening". On trouve sur le site de l'ambassade du Luxembourg le récapitulatif de la démarche de D. de Robertis.

    + Le concours "Jeune talent" organisé par le festival BD "Quai des Bulles" de St-Malo (plusieurs catégories d'âge) propose de plancher sur le début de thème suivant : "Dans ma rue..." (-5 sept.). Le gagnant touchera 500 euros pour dessiner l'affiche du prochain concours. Le prochain festival BD-Fil de Lausanne a choisi le thème du strip-tease pour son concours "Dessinateurs de demain" (-30 juin).

    + Le dessin de la semaine, une accumulation de chiens, est une étude signée Aude Wiard, (Arts déco. de Strasbourg).

     

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  • Culturisme 2013

    « L’essentiel pour une cervelle moderne, c’est de paraître musclée. »

    Le peintre américain John Currin (1962-), natif du Colorado, est un des rares artistes contemporains de webzine,bd,gratuit,zébra,fanzine,bande-dessinée,culturisme,john currin,colorado,américain,liseuse,boticelli,degas,picasso,hegel,romantique,edgar poe,ezra pound,bukowski,thoreau,musée pompidourenom à se réclamer d’une démarche artistique guidée par l’histoire. Ce motif diverge du motif moral ou religieux habituel. J’ai d’ailleurs été longtemps persuadé que Currin était britannique, tant la culture américaine ignore systématiquement l’histoire. Il y a bien quelques poètes réactionnaires, foncièrement hostiles à la modernité ou la démocratie tels Edgar Poe, Ezra Pound, H.D. Thoreau, voire C. Bukowski sur le mode comique; mais des artistes américains inspirés par l’histoire, je ne n’en vois aucun…

    L’art américain peut se résumer à un panneau indicateur : le voyage dans le temps. Tout tourne pratiquement dans l’art américain autour de cette notion religieuse. Au contraire, les artistes européens s'efforcent souvent de détruire l’office religieux ou social de l’art, son incitation au sacrifice.

    John Currin fait aussi exception dans la mesure où il a n’a pas négligé d’apprendre à dessiner. Ses compatriotes confondent souvent le dessin avec la photographie*.

    Bien des artistes se mettent en quête de l’Idée, sans paraître se douter que toutes les idées sont contenues dans la nature, à qui reviennent tous les droits d'auteur. La faculté d’observation d’un excellent dessinateur comme Michel-Ange lui permet ainsi d’être aussi idéal que possible ; on pourrait dire autrement que Michel-Ange recèle à lui seul tous les produits dérivés de l’art abstrait ; ces derniers ne font que se déterminer en creux ou en négatif par rapport à lui. Peu d’hommes s’enorgueillissent, en vieillissant, de s’approcher plus de la mort que leurs contemporains moins âgés. Beaucoup d’artistes se contentent, par leur art, de faire résonner ce son de cloche mélancolique, comme si l'art moderne était fait pour sonner le glas de la civilisation.

    La «liseuse» de Currin exposée ici n’est pas dans la manière habituelle du peintre, qui préfère le pastiche, notamment de Cranac’h, Botticelli, voire Degas, qu’il admire. La notion de pastiche évoque directement l’esthétique du philosophe romantique allemand G.W.F. Hegel, inventeur d'une idée du progrès artistique (qui, bien qu'elle soit simpliste, a beaucoup servi de critérium de jugement au XXe siècle).

    Currin ne peut pas se contenter d’imiter l’art des artistes qu’il admire; il doit y ajouter la touche personnelle du pastiche, qui le fait paraître de son temps. Il s'approprie ainsi ce qu'il imite. Il contribue aussi à la démonstration selon laquelle il appartient à une époque plus avancée. A la manière de Picasso, bon dessinateur lui aussi, qui éprouve le besoin de recomposer les œuvres primitives ou antiques qu’il imite - Picasso sans doute plus vivant par sa manière de recomposer, et non d’altérer, de diviser ou de pasticher.

    On reconnaît dans le pastiche la même détermination macabre, c’est-à-dire la présentation de l’altération de l’art le plus vital comme le sens de l’évolution. La mort est ce que l’artiste possède en propre, bien plus que la vitalité qui émane de la nature.

    C’est en réalité à l’histoire de l’art que Currin est attaché, ce qui revient à peu près au motif religieux ou anthropologique. Pratiquement, la thèse hégélienne de "la fin de l'histoire" est une théorie du mouvement artistique. L’histoire de l’art est moderne, au sens où elle démontre le progrès. L’histoire tout court n’est pas moderne, qui prouve que cette démonstration est purement rhétorique.

    Se prévaloir de ses erreurs et de ses tares pour définir un style, n’entraîne pour l’homme aucun progrès, mais une illusion et un artifice grandissants.

    FLR

    *Le musée d'art moderne Pompidou détient une toile de J. Currin.

  • Blast 3 - Tête la première**

    Quelques tares font qu’on ne me prend pas encore au sérieux, comme critique-bd : -d’abord je n’ai fanzine,bd,zébra,bande-dessinée,critique,kritik,blast,manu larcenet,edgar poe,chat noir,david lynch,maus,spiegelmanpas lu «Maus», d’Art Spiegelman ; quand j’ai essayé, je me suis perdu dans toutes les souris au bout de trois pages, j'ai perdu le fil… Et puis je n’ai pas lu non plus «Blast», de Manu Larcenet. Enfin, disons que je viens juste de combler cette lacune : mes préventions venaient du «Retour à la terre», dont l’humour ne m’avait pas plus emballé que ça, naguère.

    Les fans de Larcenet me pardonneront, j’espère, mais j’ai commencé direct par «Blast 3». Et, première bonne nouvelle, on peut très bien commencer directement par «Blast 3», ce qui veut dire que le scénario est assez malin. Pas autant que David Lynch, qui fait des films sans queue ni tête, pour qu’on aille les voir plusieurs fois et doubler ainsi le nombre des entrées, mais malin quand même.

    Le rapport avec Lynch, c’est que ce «Blast» me paraît un pur produit de la culture américaine, bien que Larcenet soit d'origine isséenne. Bien sûr, les Américains ne sont pas les inventeurs de ce type de personnage à la fois sympathique et dangereux, ni plus ni moins malade que le psy qui prétend le soigner (les flics aussi parfois sont sympas), mais ils ont exploité le filon dans des films, des séries, des romans, jusqu’à la dernière pépite. L’astuce de Larcenet est de choisir le plus brave type qui soit, en apparence, pas une femme d’une grande beauté ni Jack Nicholson, mais monsieur-tout-le-monde, le fan de BD-type (si je continue comme ça, je vais me faire dépecer-vif). Vu le carton en librairie de "Blast", Manu Larcenet pourrait aussi bien se retrouver bientôt à la tête d’une armée de "serial killers" sympas.

    Mais, même ça, n’est pas très original : c’est l’invention d’Edgar Poe, dans un de ses meilleurs contes : "Le Chat Noir". Je ne dis pas ça pour dénoncer, mais plutôt pour défendre certaines adaptations d'œuvres littéraires en BD, parfois dénigrées inutilement, pour de mauvaises raisons. Donc, pour ce qui est de l’imagination, «Blast» ne va pas chercher très loin. Question dessin, je trouve Larcenet beaucoup trop esthétisant, cherchant à imiter le cinéma, hormis certaines pages plus crues et mieux réussies. Je crois que l’effet aurait été meilleur si on avait senti que le dessinateur ne maîtrisait pas tout, lui aussi, complètement. C’est plus un dessin de psychiatre que d'assassin ambigü, autrement dit. Question habileté, en revanche, je donne 20/20 à Manu Larcenet : c’est le crime parfait cette série. Le casse de l'année. Il est bon, de temps en temps, que les criminels prennent leur revanche sur les psychiatres.

    (Zombi)

    Blast 3 - Tête la première - Dargaud, 2012 - 22 €

    PS : Si Manu Larcenet veut faire un truc dans «Zébra», je peux lui dénicher un petit conte du XIXe de derrière les fagots qu’il ne connaît pas (pour ceux qui l’ignorent, tout le cinéma américain parlant est emprunté aux contes du XIXe siècle).

     

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