par l'Enigmatique LB
festival de cannes
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Caricature Festival de Cannes
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Caricature Festival de Cannes
La Semaine de Zombi. Lundi : François Hollande prouve que le cinéma de gauche n'est pas forcément chiant (bien sûr, avec DSK, ça aurait été autre chose, on aurait eu droit à du scorsese mâtiné de david lynch, mais quand même...)
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Grosse légume
par LB
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Revue de presse (102)
+ Ce dessin intitulé "Circuit politique" est signé Nabaloum Boureima, caricaturiste et auteur de BD africain (Burkina Faso). Tandis que les télévisions et la presse françaises véhiculent surtout des témoignages d'Africains qui se disent favorables à l'ingérence française ou occidentale en Afrique, le web permet de diffuser des dessins qui font entendre un son de cloche discordant. A noter que Nabaloum Boureima cherche un emploi dans la presse (écrire à Zébra qui transmettra).
+ Les bibliothèques municipales de Paris diffusent des statistiques sur les emprunts de livres et album de bande-dessinée. De fait la culture est une notion statistique. On peut noter qu'une erreur s'est glissée dans le classement, puisque les albums de Tintin ont été rangés au rayon "BD adulte".
+ Dans le webzine Slate, une petite histoire du Festival de Cannes en images... dessinées.
+ L'abstentionisme électoral ou le scepticisme vis-à-vis de la politique a cours au Danemark comme en France. D'où l'idée qui a germé dans la tête de publicitaires de convaincre les jeunes Danois que voter, c'est cool, à l'aide d'un petit dessin-animé plein de filles à poil. Il est vrai que l'urne a un petit côté macabre de masochisme sexuel. En France, on aurait aussi bien pu charger DSK de ranimer la flamme.
+ La bande-dessinée est de plus en plus souvent le sujet de thèses universitaires, comme celle de Fred Paltani-Sargologos, intitulée peu sobrement : "Le roman graphique, une bande-dessinée prescriptrice de légitimation culturelle" (Université Lumière Lyon 2). Venant de l'université, on est plus habitué à des ouvrages de style académique qu'à des propos vraiment sérieux, et l'histoire de l'art pâtit de la tournure d'esprit scolastique.
Cette thèse évite soigneusement le vrai sujet, à savoir le procédé de récupération par les élites de la culture populaire ou, plus récemment, de la contre-culture. L'approche stylistique est préférée à l'histoire, qui permettrait pourtant mieux d'éclairer ce phénomène. En lieu et place de l'histoire de l'art, on a une histoire des styles successifs, la moins éclairante sur les raisons véritables de l'évolution de l'art, bien qu'une étude sur la bande-dessinée peut difficilement se passer de les étudier. Le terme même de "roman graphique" est d'abord une étiquette commerciale américaine, qui traduit surtout une segmentation du marché, et quelquefois le snobisme ou l'intellectualisme de certains lecteurs ou auteurs de bande-dessinée.
+ Le dessin de la semaine est un éclair, dessiné par Thierry Mugler. Il n'est pas sans rappeler cette prémonition du poète surréaliste (tendance cynique) Salvador Dali : "La beauté sera comestible ou ne sera pas."
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Revue de presse BD (63)
+ "Fluide Glacial" dans son numéro de septembre réussit le tour de force de tourner en dérision, non seulement l'islam (couverture de Manu Larcenet), mais toutes les cultures à la mode : la culture moderne (le féminisme, Sartre & Beauvoir, la psychanalyse, France-Culture et les expos branchées), la culture beauf nostalgique des "Trente Glorieuses" (le FN), la culture techno-geek, la culture écolo, la culture hédoniste, la culture du shopping... et tout ça sans subventions, contrairement aux universités d'été des partis politiques qui continuent de creuser insolemment le déficit d'humour de la France.
+ Le quotidien "Le Monde" se moque visiblement des efforts de la BD pour passer à l'âge adulte, puisqu'il a consacré pas moins de six pleines pages cet été (13-18 août) à la suite des aventures d'Astérix et Obélix après le départ à la retraite d'A. Uderzo. On apprend dans cette série d'articles signés Frédéric Potet que "Le succès public et critique d'"Astérix chez les Pictes" décidera de la suite pour l'auteur [Jean-Yves Ferri]." J.-Y. Ferri finit par reconnaître, un brin snob : "On n'est plus dans de la bande-dessinée, mais dans le patrimoine."
+ Retour sur l'intervention des forces de police mandatées par la veuve Moebius (Isabelle Giraud) lors du dernier Festival de Cannes dans le webzine "Wartmag", afin d'interdire la diffusion d'un documentaire. Anecdote sans intérêt, hormis pour les fans ; néanmoins elle est un rappel que la question de la propriété intellectuelle est étroitement liée au problème de la production industrielle - en l'occurrence le cinéma, mais pas seulement. L'industrialisation est non seulement la principale raison sociale du droit de propriété intellectuelle, mais la fin de l'ère industrielle en marque aussi la dissolution progressive. La désindustrialisation menace ce type de propriété mobilière incorporelle, en dépit des nouvelles brigades mises en place pour la protéger.
+ Il n'y a pas que BHL qui lie l'art ancien à l'art moderne (et le ministère de l'Intérieur à la philosophie), Cabu le fait aussi à sa manière.
+ "L'Ange du Foyer" de Marx Ernst (1891-1976) est le dessin de la semaine (exposé à la fondation Beyeler à Bâle actuellement).
Zombi
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Revue de presse BD (55)
+ Dessin de jeunesse d'Antoine Bourdelle (1861-1929) représentant l'ange déchu (plume, pinceau et encre de Chine sur papier) (exposé parmi d'autres au musée Bourdelle jusqu'au 7 juillet).
+ En mal de reconnaissance (officielle), le milieu de la BD s'est ému que le vainqueur de la dernière Palme d'or du festival de Cannes n'ait pas rendu hommage à Julie Maroh, dont l'album ("Le Bleu est une couleur chaude") a inspiré le scénario du lauréat Abdellatif Kechiche.
Submergée par l'émotion quant à elle, Julie Maroh se contente de regretter qu'on ne retienne du film que les scènes de cul. Ce n'est pas le cas de l'organe officiel du Vatican qui parle sobrement d'"un esplorazione della passione femminile". Mais tout ça ne nous dit pas si DSK a apprécié le film...
+ En période de crise, l'or est une valeur refuge ; l'Allemagne va d'ailleurs rapatrier des centaines de tonnes d'or stockées en France depuis la Libération. Pour de plus petites bourses, la BD peut-elle remplir le même office ?
+ Le tampographe Sardon est l'auteur d'une note laconique sur son blog, sobrement intitulée "104", et qui m'interpelle.
+ Le site internet "De lignes en lignes" recueille les croquis effectués dans les rames de métro du monde entier. Le webmaster recommande d'inclure des éléments caractéristiques du métro. Si vous faites des croquis de zèbres dans le métro, n'hésitez pas à nous les envoyer.
+ Une nouvelle revue de BD, "Aaaaarg", fait appel au crowdfunding et vient d'inaugurer son site internet. Zébra se met lui aussi en quête d'un financement pour un magazine gratuit 100% BD (maquette disponible pour annonceurs/sponsors à zebralefanzine@gmail.com).
+ Le dessin de la semaine est un croquis effectué dans le métro parisien L3.
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Revue de presse (4)
1. Boulet met sur son blog les croquis du Festival de Cannes que "France-Inter" lui a commandés : ça change des photos officielles (mai 2012).
2. Pourquoi et comment les strips de BD ont disparu des journaux français, selon Olivier Mimran (répercuté par F. Forcadell) (mai 2012)
3. Les insultes sont parfois mieux choisies que les compliments : ainsi, Nine Antico est élevée au rang de "Florence Foresti de la bande-dessinée" par Nantes-actu. N'ayant jamais lu Nine Antico, j'ignore si c'est mérité.
4. "Six-pieds-sous-terre", ex-fanzine devenu maison d'édition, comme Glénat auparavant (en moins grosse), et dont l'emblème est un platipus, fête ses vingt ans. En même temps, six pieds sous terre pendant vingt ans, vaudrait peut-être mieux les achever que de leur souhaiter leur anniversaire, non ?
5. Enfin, une revue de presse internationale dessinée, avec des dessins albanais, turc, allemands (mai 2012).
Voilà, c'est tout pour cette fois.