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  • Mara

    Illustration tirée du carnet de dessin de Louise Asherson :

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  • Fanzines !

    L’association «Papier Gâché» organisait la semaine dernière la 3e édition du festival de la «micro-webzine,bd,gratuit,zébra,fanzine,bande-dessinée,festival,culturisme,papier gâché,marguerite duras,alexandre dumas,médiathèque,micro-édition,karl lagerfeld,cimetière,père lachaise,fiac,féministe,bacon,gastronomie,nietzschéen,hugo ruyant,pierre mac orlan,gentilhommes d'infortune,nantais,la grande encyclopédie des maladiesédition graphique», de conserve avec la médiathèque Marguerite Duras (Paris XXe). J’y suis allé faire un tour en visiteur, le dernier n° de Zébra n’étant pas paru à temps pour cet événement (l’année dernière, le n°4 y fut exposé et ajouté au fonds de la bibliothèque Duras, qui permet ainsi aux plus obscurs artistes de laisser une trace).

    Je m’y suis rendu, donc, surmontant mon aversion pour les manifestations culturelles. J’ai commencé par me perdre, non pas que le chemin soit compliqué du M° Alexandre Dumas jusqu’à la médiathèque, mais sans doute incité par mon cerveau reptilien à faire de la marche à pied plutôt que du lèche-fanzine. Si l’instinct fait l’artiste, alors je serais plutôt du genre «artiste-randonneur».

    L’architecture variée de ce quartier peu connu de moi m’a distrait une bonne heure, le cimetière du Père Lachaise exhalant son parfum troublant, mi-végétal, mi-macabre, par quelques trouées qui donnent sur ses flancs murés. Si j’étais Karl Lagerfeld, me dis-je, je tirerais de ce parfum une fragrance pour vieux beaux décidés à plaire à la jeunesse jusqu’au bout... L’art est mort, place aux stylistes !

    J’en étais là de mes pensées esthétiques quand je pénétrai enfin dans Marguerite Duras, surmontant mon dégoût comme je disais précédemment.

    Mon impression première fut d’une qualité moyenne des œuvres exposées incomparablement supérieure à celle des œuvres proposées à la FIAC, ne serait-ce qu’en termes de rapport qualité-prix. Si j’avais été le commis de quelque grand collectionneur d’art, j’aurais tout acheté sans rentrer dans les détails, épargnant la peine à ce groupuscule d’Allemandes féministes de tenter de séduire des chalands français dans la langue de F. Bacon.

    Tout bon boursicoteur qui se respecte sait qu’il faut acheter quand les cours sont au plus bas, et vendre quand ils sont au plus haut, contrairement à la masse des petits épargnants frileux, soit dit en passant à l’attention des amateurs d’art qui arpentent les allées de la FIAC en quête d’une bonne affaire, ni trop positivement décorative, ni trop positivement laide.

    Ah, le consommateur français n’est pas facile !... Cela doit venir de sa gastronomie délicate.

    - Pourquoi serais-je moins précautionneux avec mes yeux, se dit-il, que je ne le suis avec mon estomac ?

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    Objets, paradoxalement beaucoup d’objets parmi les fanzines exposés, pendant le plus artistiquement du monde au bout de longs fils de lin/nylon (?) blanc, derrière lesquels je devinai sans peine la main délicate d’une femme-artiste –ou bien d’un "inverti" (pour parler comme Nietzsche).

    L’objet, qui est le b.a.-ba du concept, et sans lequel nous n’aurions pas de chaises pour nous asseoir, certes, mais que j’ai personnellement tendance à fuir en raison d’un atroce cauchemar que je faisais, étant enfant (où je mourrais asphyxié sous une pile d’objets).

    En quête d’un peu d’impureté, au beau milieu de toute cette humaine perfection (ce n’est pas une manie nouvelle de la culture de vouloir nous édifier), je tombai en arrêt devant l’adaptation, par Hugo Ruyant, de Gentilhommes d’Infortunes de Pierre Mac Orlan; ces planches me firent regretter aussitôt d’avoir tout oublié du peu que j’ai jamais su à propos de Pierre Mac Orlan, et de ne pouvoir ainsi apprécier cette transposition à sa juste valeur.

    Je parvins tout de même à prendre un peu mon pied grâce à un petit fanzine nantais intitulé «La grande encyclopédie des maladies», basé sur le principe ludique extrêmement simple, mais néanmoins efficace, que le sida ou le cancer sont assez cocasses tant qu’on ne les a pas attrapés.

    Sur ce, à l’année prochaine !

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    (4e de couv. de la "Grande encyclopédie des maladies", et, plus haut, dessin préparatoire de Hugo Ruyant pour son adaptation de "Gentilhommes de Fortunes")

  • On applaudit

    ...le chauffeur du car ! 

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    Retrouvez chaque semaine un gag de W.Schinski traduit de l'allemand dans Zébra !

    ...W.Schinski publie aussi dans nos colonnes son premier webcomic (feuilleton-BD), un polar intitulé G-1759 (A suivre).

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  • Revue de presse BD (73)

    Spéciale : "c'était (beaucoup) mieux avant"

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    + Petit clin-d'oeil à "Téléchat" de Roland Topor & Henri Xhonneux, que la chaîne "Arte" de l'amitié entre les peuples français et allemand permet de visionner en streaming depuis des mois. C'était à ma connaissance la seule émission de télé, diffusée à la télé, qui dénonçait la connerie du journal télé ; et, du coup, elle n'a pas pris une ride.

    + A l'heure où s'ouvre la Foire internationale d'art contemporain 2013, certains s'alarment de ce que la France ne représente plus que 2,79 % du marché de l'art mondial, loin derrière les Etats-Unis, la Chine et le Royaume-Unis, gros consommateurs d'art. Alors, à quand une "semaine du goût artistique" pour redonner aux Français l'envie de l'art ?  

    + "Astérix chez les Pictes" paraissait ce jour même en librairie. Un brin démago, le quotidien "Le Monde" doit être rendu à son 10e article sur le sujet. Pour que la BD devienne adulte, c'était tout con, il suffisait d'attendre que les lecteurs de "Le Monde" retombent en enfance.

    + Prévoyante, la société Moulinsart qui gère le patrimoine artistique de Tintin a prévu la publication d'un album chez Casterman en 2052 pour compenser l'entrée dans le domaine public de "Tintin & Milou". La maison Gallimard devrait lui emboîter le pas et publier la suite des aventures de Bardamu en 2030.

    + La nouvelle a fait l'effet d'une bombe dans le landerneau de l'humour et de la satire français : Cabu vient de cosigner un bouquin avec l'humoriste beauf de droite Laurent Gerra. Compte tenu du mutisme légendaire de Cabu, on ne sait pas encore si c'est par solidarité avec Philippe Val ou Jean Roucas.

    + Séverine Lepape, commissaire d'une exposition à la BNF sur les origines de l'estampe en Europe du Nord (1400-1470) (jusqu'au 13 janvier 2014) nous la présente sur son blog. Le caractère à la fois hybride, populaire et dévot de l'art de l'estampe, en fait un des ancêtres incontestables de la BD.

    + Mon confrère "Lerapideduweb" lance une nouvelle rubrique sur son blog d'info-BD - son "Journal dissipé". Mieux vaut que la BD reste un art de cancres décomplexés.

    + Le webzine-BD payant "Mauvais Esprit" n'est plus... payant. "100 % de réduction !" ; "Il n'est même plus nécessaire de se créer un compte pour lire la revue !" Plaisir d'offrir, joie de recevoir: la démocratie, en définitive, n'était pas une chose si difficile...

    + Le dessin de la semaine est de Julie Michelin, auteur de BD "expérimentale" récemment choisie pour être exposée à la bibliothèque M. Duras au dernier festival du fanzine organisé par l'asso. "Papier Gâché". Ce type d'événement est assez rare pour que des contributeurs du monde entier expédient leur production.

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  • Trois Fils ???

    Pour le besoin de ce nouvel album, découpé en trois tomes, Ludovic Debeurme a délaissé sa manière webzine,bd,gratuit,zébra,bande-dessinée,fanzine,critique,kritik,trois fils,ludovic debeurme,joan cornella,cornélius,père,complot,rêve,shakespeare,conte,matière,psychologie,thérapeutiquehabituelle de dessiner. D’un trait minutieux quasiment inexpressif, symptôme de l’art le plus académique et dénué de risque, Debeurme est passé à une composition plus géométrique et des perspectives mouvementées.

    Il applique en outre par dessus son dessin des couleurs acidulées, à l’instar de Joan Cornella, jeune prodige de l’humour noir en quadrichromie qui nous venge de la société et du socialisme (Cornella à lire pour ne pas mourir cocu).

    Je dois avouer que j’ai d’abord pris cette BD de L. Debeurme pour un album de Joan Cornella, sans quoi je ne l’aurais peut-être pas ouvert; cette façon artistique d’embrasser la mort sur la bouche (Salvador Dali) a en effet sur moi un pouvoir de fascination plus faible que le macramé ou le tricot. Nécrophiles, tricoteuses, ne venez pas me parler de cadavres exquis !

    Il me paraît donc que L. Debeurme a trouvé une raison de vivre, et qu’elle se traduit dans son art.

    Ce préambule a pu vous paraître un peu long ; mais comment parler autrement de ce conte de Debeurme, qui nous narre le complot de trois fils, dirigé contre leur père ? Cette intrigue semble bien fabriquée dans la matière des rêves, dont Shakespeare dit que nos petites vies sont faites – chair rose ou ombre glauque suivant l’humeur ou le métabolisme de chacun – plutôt qu’il ne serait du genre des contes mythologiques, visant la connaissance des forces cosmiques, par-delà le langage humain.

    Je suis contraint de parler au conditionnel pour parler de "Trois Fils", et de me joindre à ceux qui se plaignent du procédé commercial qui consiste à saucissonner les albums et faire paraître, en l’occurrence, un conte en plusieurs tomes. Quel peut bien être l’usage pour un enfant d’un demi-conte, si ce n’est de provoquer son assoupissement ? Ou même, sur le plan thérapeutique, quel sera l’usage pour un psychiatre du récit d’un demi-rêve ?

    La remarque s’impose ici que le métier de l’édition ressemble de plus en plus à celui de la charcuterie. Cela se voit aussi au soin particulier apporté à l’emballage des bouquins. C’est même une pratique de plus en plus courante de les vendre… sous cellophane ! Par où l’éditeur semble dire :

    - Non, vous ne humerez pas ce livre avant de l’avoir acheté !

    Alors, mettez-vous à ma place, ce d’autant plus qu’il y a de très bons charcutiers dans mon quartier : je ne sais plus trop quel investissement conseiller, d’un demi-conte ou d’un demi-pâté.

    C’est d’autant plus regrettable que le désir de ces trois fils d’assassiner leur père est rempli de la promesse d'une naissance. «Tuer le père», au sens propre ou bien figuré, n’est-il pas la condition nécessaire pour exister par soi-même ? Les Français le savent bien, eux qui n’hésitent pas à appliquer au père de la nation, quelle que soit son orientation politique, cette exécution rituelle, seul véritable instrument de la démocratie (pour l’instant).

     

    (Je rectifierai mon commentaire s’il le faut quand l’éditeur (Cornélius) aura mis un terme au suspens idiot qui plane toujours sur les œuvres de fiction infantilisantes, et l'auteur accouché de deux tomes supplémentaires.)

  • Les Strips de Lola

    Cette semaine, Jeffrey-le poulet fait son come-back dans les strips de Lola (par Aurélie Dekeyser) :

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  • Réduction de têtes

    ...littéraires (pour faire de la place dans ma bibliothèque).

    En 2013, si vous voulez faire le portrait de figures vivantes, mieux vaut choisir des morts.

    Antistyle

    Cette semaine, deux anars parigots :

     

     

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    15 novembre 1905 : "Réveillé au milieu de la nuit par l'émotion très douce d'un songe. Je revoyais Alphonse Allais qui n'était pas mort et, je ne sais comment, Grasset était dans cette vision. Il y avait beaucoup de paix et d'amour. (...)" Léon Bloy

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    (La semaine prochaine : George Orwell et Georges Bernanos)