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  • Revue de presse BD (70)

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    Planche extraite de "L'Arbre", par Grappin et Paillou.

    + La crise économique suscite de nouvelles formes de prêts entre particuliers qui permettent de pallier les défaillances du système bancaire (bien que la France soit très en retard dans ce domaine sur les Etats-Unis). Ce type de financement, dit "participatif", n'est pas si nouveau, puisque il rappelle des pratiques d'investissement en vigueur au XVIIIe siècle, avant que l'Etat ne devienne tentaculaire. De plus en plus d'entreprises, en bande-dessinée, passent par ce type de financement, en particulier par le site dédié ulule.com. A son échelle, modeste, Zébra est déjà passé par là; dix-sept projets réclament à ce jour un financement, tel le magazine M-Bd (public ado.), dont les lecteurs déterminent la ligne éditoriale.

    + George Orwell dans quelques aphorismes mentionne le lien entre intellectualisme et totalitarisme. Cet intellectualisme explique largement l'expulsion du dessin au profit, par exemple, de "l'art numérique".

    Le blogueur François Forcadell prend la défense des caricaturistes, dont le propos heurte de plus en plus souvent le "politiquement correct" ambiant. Dernièrement Plantu et Wolinski ; il est reproché au premier d'avoir fait un parallèle entre la morale mahométane et la morale syndicaliste dans un dessin en Une du "Monde". Ce parallèle est pourtant sociologiquement exact. Quant à Wolinski, il dévoile un peu maladroitement que son féminisme n'est guère éloigné de ce qu'on se appelait autrefois "galanterie". Ce n'est pas tant le sexisme de Wolinski qui surprend, que l'usage d'un tel dessin par le PCF, dont on peut se demander si la prochaine campagne ne sera pas sponsorisée par Viagra.

    F. Forcadell mentionne l'accusation d'antirépublicanisme lancée par le secrétaire général de la CGT Thierry Lepaon à Plantu. C'est sans doute le délire corporatiste de ce Lepaon qui lui fait oublier que, si un dessinateur de presse était tenu de respecter les vases sacrés de la République, dans ce cas la liberté de la presse serait une pure fiction. F. Forcadell mentionne aussi la nécessité d'indépendance des dessinateurs de presse ; à cet égard il faut dire que les titres qui emploient Plantu comme Wolinski sont très peu indépendants, et que la manière dont la presse est organisée en France depuis la Libération est aussi peu démocratique que la constitution de la Ve République.

    + L'éditeur Jacques Glénat vient à son tour d'ouvrir une galerie d'art à Paris, dédiée à la BD (rue de Picardie, IIIe arr.) ; la vente de planches originales à des collectionneurs est un complément de revenu pour un nombre croissant d'auteurs de BD, bien que cet art soit largement littéraire. Dans ce domaine encore, la crise et le pourrissement des titres mobiliers ("hedge funds") a un effet dopant sur les investissements dans des valeurs qui apparaissent comme des valeurs refuge. Le refus de Cabu de vendre ses dessins à des collectionneurs pour une raison d'éthique est un cas isolé.

    + On cause beaucoup de Spirou et de la BD franco-belge en ce moment ; et donc d'Yves Chaland qui en souligna les codes culturels. D'où l'interview d'Isabelle Beaumenay-Joannet, ancienne compagne de Chaland, dans BD-Sud-Ouest.

    + Pour les amateurs d'Enki Bilal et/ou Brigitte Fontaine ("Je m'appelle Lola/Je suis une paria..."), ce petit clip vidéo.

    + Le dessin de la semaine est l'affiche du prochain festival d'Angoulême, dessinée par le caricaturiste Willem.

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  • Strip Lola

    Le strip hebdo de Lola (par Aurélie Dekeyser) :

    LA PAIX

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  • La semaine de Zombi

    Mercredi :

    "(...) Je crois que les vagues ont englouti

    Pour finir le batelier et sa barque

    Et c'est avec son chant,

    Que la Lorelei l'aura fait."

    Heinrich Heine

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  • Stalingrad - Khronika***

    Un post-scriptum informe le lecteur que la bataille de Stalingrad (aujourd’hui Volgograd), conclusion de webzine,bd,gratuit,fanzine,zébra,bande-dessinée,critique,kritik,stalingrad,volgograd,khronika,franck bourgeron,nicolas ricard,histoire,bataille,hugo pratt,scorpions du désert,shakespeare,hitler,libyie,abyssinie,mussolini,revue dessinée,fachiste,althusser,sartre,fiction,idéologie,journalisme,propagandela seconde guerre mondiale sur le continent européen, fut une des pires boucheries de l’humanité, faisant deux millions de victimes environ; précision utile puisque on est, en France, ordinairement mieux instruit des circonstances du carnage national de Verdun.

    Franck Bourgeron et Sylvain Ricard ne prétendent pas ici faire œuvre d’historiens avec «Stalingrad Khronika», mais situent plutôt dans le contexte de la bataille de Stalingrad une fable sur la guerre, ou sur les soldats qui la mènent. On pense ici à une BD comparable d’Hugo Pratt, dont le contexte est la guerre coloniale que se livrèrent les Italiens et les Anglais en Libye et en Abyssinie pour le contrôle de ces territoires, combats bien moins sanglants, mais qui jouèrent un rôle majeur dans le déclenchement de la guerre, poussant Mussolini dans les bras de Hitler («Les Scorpions du Désert»).

    Suivant la démonstration de Shakespeare, la guerre a le don de dévoiler la véritable personnalité des hommes qui la font, en même temps que le sens profond d’une culture nationale; dans les périodes de trêve, au contraire, ces vérités sont occultées, quoi que les guerres modernes industrielles ou totales ont aboli la frontière entre civils et militaires, et donc aussi entre la guerre et la paix; le vernis de la civilisation ou de la modernité "craque", faisant apparaître sous cette couche superficielle un matériel psychologique plus intéressant pour le romancier ou le tragédien.

    La chronique de Ricard et Bourgeron se concentre sur une équipe de cinéma, mandatée par Staline en personne, afin de tourner un film de propagande en l’honneur des troupes soviétiques dans les décombres de Stalingrad, au milieu des derniers assauts, alors que le sort de l’Allemagne est scellé, nonobstant la résistance acharnée des troupes allemandes, à Stalingrad comme ailleurs.

    Ici on ne peut s’empêcher d’observer, entre parenthèses, que Franck Bourgeron a de la suite dans les idées, puisque il est récemment à l’initiative d’un magazine, la «Revue dessinée», qui entend rompre avec la mise en scène cinématographique de l’information, dont les scandales ayant secoué les médias au cours des dix dernières années font soupçonner un public de plus en plus large qu’elle n’est pas au service de l’information, mais de quelque chose qui s’apparente plus à la guerre économique.

    Le rapprochement avec la manière de Pratt est justifiée, non seulement par la ressemblance entre le trait de Bourgeron et le sien, mais par l’épaisseur psychologique que les auteurs parviennent à donner à leurs personnages; cette épaisseur psychologique, assez rare en BD, s’avère en effet un des points forts de Pratt. Ce dernier savait notamment faire du ressort de la trahison un usage habile dans ses intrigues, montrant comment cette détermination typiquement politicienne permet à des personnages machiavéliques de soumettre des soldats plus frustes et plus brutaux, à leurs plans, jusque à faire du soldat qui a le malheur de se situer du côté des vaincus (le propre père de H. Pratt servit dans l’armée fachiste italienne), une sorte de super-cocu de l’histoire. Plus malins, les politiciens savent occulter leurs responsabilités en mettant au frais les archives… le temps nécessaire.

    Bourgeron et Ricard montrent bien comment l’idéologie, sur le terrain militaire, se réduit à l’injonction caricaturale afin de coïncider avec les réflexes des soldats, tandis qu’elle peut prendre la place de gros volumes subtils d’idéologie stalinienne à la manière d’Althusser ou Sartre à l’arrière des troupes, réservés aux cadres du parti. Et cela n’est pas seulement valable pour le totalitarisme stalinien, mais pour n’importe quel régime au stade de l’engagement militaire, y compris démocratique. C’est une preuve de lucidité d’avoir placé le cinéma au centre de cette fable sur la guerre moderne ; il est en effet l’instrument principal de la réduction de l’idéologie à des slogans caricaturaux, stimulant la combativité de la foule ou des masses militantes, proportionné au gigantisme des nations.

    Cette intrigue, répartie en deux albums, vient d’être réunie en un seul par l’éditeur. On peut cependant regretter que le scénario, sur la base d’une psychologie consistante, manque un peu de rythme, ou soit trop dilué. C’est la difficulté qui se présente à ceux qui ne font pas œuvre de pure fiction, et doivent camper leurs personnages. La publication dans des magazines de BD permettait aux auteurs de romans graphiques de l’ancienne école d’apprendre à mieux tenir ce rythme, y compris parfois d’une façon un peu artificielle.

    Stalingrad - Khronika (Intégrale), Franck Bourgeron & Sylvain Ricard, Eds Dupuis-Aire Libre, 2013.